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Mercredi 29 Novembre 1899
10 centimes ie !YC
84° Aninee. N°. 88 00
Au Volkshuis
La guerre anglo-boer
L invasion de la Rhodesia
France
Protestation Épiscopale
La Ste Cécile
b
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La section drnmatique dela Garde Calho
lique jouera les 10 et 11 Décembre
I.oclowïjk of de gevolgen
van het spel drame et De na*
gel van Sint Janaberg «comédié.
Le fait le plus important, s'il est confir-
mé, e'est la communication qui aurait été
faite par l'ambassadeur d'Angleterre it la
chancellerie russe. L'Angleterre aurait noti-
fié que, revenant sur ses premières déclara-
tions, elle reeonnaissait aux républiques
sud-africaines la qualité de belligérants, et
que l'état de guerreremontait au 11 octobre.
Le Novoic Vrémia déduit de cette démar
che les conséquences les plus importantes
possibilité d'envoyer des attachés militaires
auprès de rétat-major transvaalien et de
faire des ofïres de médiation.
On se demande s'il n'y a pas un lien entre
l'entrevue de Potsdam, la visite it Windsor,
l'audience accordée par Guillaume II it
M. Chamberlain, et la communication faite
d'abord k la chancellerie russe.
Les nouvelles du théktre de la guerre
deviennent plus abondantes et plus précises.
Le général Melhuen a livré un nouveau com
bat aux Boers, it la suiieduquel ses troupes
se seraient arrêtées pour se reposer
Graspan, slation siluée sur la ligne du
Cap it Kimberley, it quarante cinq kilomètres
environ de cette place. Cel engagement,
comme le précédent, aurait abouti k refouler
i'armée républicaine, sans lui infliger de
dommages appréciables.
La situation de lord Mcthuen, dans cette
marebe en avant le long de la fiontière
orangiste, pourrait devenir critique, si tout
it coup ur« coi ps ennemi débouchait de l'Etat
libre, attaquait en flanc le général anglais
et lui coupait ses communications. C'estla
tactique ordinaire des Boers, qui ne s'ob-
stinerit pas k la déferrse de leurs positions,
mais s'efforcent sans cesse d'attirer l'ennemi
en avant pour l'envelopper. II est probable
qu'une bataille aura lieu procbainement it
Spyfontein, en avant de Kimberley.
En Natalie, le général Joubert s'avance
toujours vers le sud. li rencontrera le géné
ral Bulier, qui vient de débatquer k Durban.
Les lépublicairts forit des progrès inces
sants dans la Colonie du Gap, et l'agitation
des Afrikanders devient telle que la colonne
du général Catacre n'a plus d'autre mission
que de contenir les soulèvements imminents.
Nous touchons sans doute, aux événements
décisifs qui marquerontda clöture de la pre
mière période de la guerre. S'ils sonl favo-
rables aux Boers, c'est sur leur propre
territoire que les Anglais devront comhatlre.
Sinon, ceux ci prendront l'offensive et les
Boers devront défendre leur frontière,
abandonnant leurs conquêtes de Natalie et
du Cap pour se retrancher derrière les passes
de leurs montagnes.
Les dernièies nouvelles de Tuli, premier
poste anglais au Nord.du Transvaal, ..signa -
lent la prise de Maclouzi et de Baudrits, k
Test de Tuli, par un détacbement de 250
Boers.
Le major larvis a failli être enlevé par les
Boers au cours d'uae reconnaissance. Deux
de ses hommes ont été tués un autre a
disparu.
Les patrouilles du colonel Plummer, qui
commande k Tuli, sont journelleraent en
contact avec les Boers qui oceupent les
hauteurs voisines oü ils ont placé deux
canons.
Les Boers attendent des renforts de Selika.
A Ia Haute-Conr
II s'est produit hier, k la Haute-Cour, un
incident assez remarquable.
L'un des témoins, humble employé des
pom pes funèbres, s'y est étonné, de ne pas
trouver lit de crucifix, comme dans tous les
tribunaux, et en a réclamé un avant de prêter
serment.
Ce croque mort, esprit sérieux et qui sem-
ble un peu parent du fossoyeur d'Hamlet,
avait pensé que, croyant en Dieu, c'était
devantDieu qu'il devaitjurer de dire la vérité.
Mais les. vieux, abhées du Sénat, dont plus
d'un a probablement levé la main, dans sa
loge, devarit l'équerre, le compas ou le fil k
plotnb roapon; iques, avec un grand serment
de sauver la délicieuse république du Panama
et de l'affaire Dreyfus en condamnant Derou-
lède et M. de Satoran,, n'ont. pas.. faiLdroit,
cela va sans dire, k la trés juste demande du
iémoin. On lui a lu je ne sais quel article du
code pour lui prouver qu'il avait tort, et l'in-
cident a été clos.
Je ne serais pas étonné que eet épisode du
scandaleux procés de la Haute Cour eüt son
contre-coup au Parlement.
Comment? s'écriera sans doute avec
une surprise indignée un fibre penseur de
l'extréme-gauche; est il possible qu'i la
veille du XX® siècle on n'ait pas encore
songé k faire disparaitre des prétoires le cru
cifix, ce syn bole du fanatisme et de la super
stition, alors que, depuis longtemps déjk, il
a été suppritijé comme immoral et dangereux
du matériel scolaire? L'homme vraiment
libre, saus Dieu ui maft re, ne dort jurefque
sut san honneur. Que signifie cette sanction
religjeuse du serment? Sommes-nous encore*
au moyen kge, ou va t-on rélablir requisi
tion? D'ailleurs, si les catholiques ne veulent
jurer que sur le crucifix, les protestants vont
réclame?, pour le mème usage, une bible en
franpais.et les israëlites une thora en hébreu.
Abolissons au plus tót ces souvenirs des kges
d'obscurantisme.
Un membre de la droite essayera bien de
répondre que beaucoup de témoins, quand ils
donneront simplement leur paroled'honneur,
ne donneront pas grand'chose, et souvent
même ne donneront rien du tout. II tkchera
de dire qu'un chrétien, meme un trés médio
cre chrétien, hésitera toujours k coropro-
mettre, par un mensonge fait en présence de
Dieu, ses espiérancfts éternefl®s.: Matis on de
mandera la clèture, et le crucifix sera banni
des cours et tribunaux par une imposafite
majorité.
Cependant ce croque-mort, qui a repu une
pièce decent sous pour jeler le cri abomina
blede: Vive Carmée! mais qui l'aurail-, je
suppose, crié gratis car je soupponne en
lui un partisan du sabre et du goupillon
aurait pu opposer une assez bonne raison au
mauvais vouloir des sénateurs envers le
nommé Dieu.
II aurait pui leur faire observer que 1'image
de Jésus Christ, en dehors même de toule
idéé religieuse, est bien k sa place dans tous
les lieux oü se rend la justice, et quelle y
évoque un trés utile souvenircelui de l'in
nocent par excellence, et d'un innocent con-
damné sur de faux témoignages el par des
juges chez qui les plus haineuses passions
étouffaient la voix de la conscience.
II aurait même pu ajouter, k ce point de
vue, que, quand même 1 image du Christ
S; rait exilée depuis longtemps de tous les
piétoires, sa préserice s'imposait tout pani
culiërement devarit les soi disnnt juges de la
Haute Cour. Francois Coppée.
Le Correspondent publie une ieltre sur le
projet de loi contre la liberté de l'enseigne
inent, adressée par Mgr Turinaz aux minis
tres, aux sénateurs el aux députés
En voiei le début
Nancy, le 15 Novembre 1899.
Messieurs les ministres,
Messieurs les sénateurs,
Messieuis les députés,
Des journauxqui ont aveele gouvernement
des relations bienconuues et dont les affir
mations, loin detre contredites, ont été
confirmées par M. le ministre de ('instruction
publique, dans son dernier discours k
Toulouse, annoncent qu'un projel de loi sur
la liberté de l'enseignement va être prochai
nement proposé aux Chambres, et ils en
exposent le» paints essentiels,
Ce projet de-loi porte l'atteinte la- plus
funeste k la liberté de l'enseignement, k la
loi de 1850, aux droits des catholiques de
France.
Je vousadiesse contre unepareille tenta
tive, une protestation qui est en même temps
une démonstration que je crois irréfutable.
Cette protestation je la dols k l'Eglise, dont
je suis le représentantk la France chrétien-
ne, dont je suis le fils k ma dignité et k
mk mission d'évêque k la vérité, k la justi
ce et k la liberté. J'ose dire que je me 1»
dols k moi-même, que je la dois k mon
passé.
Tont ce qui s'est accompli depuis tant
d'années cóntre les droits des catholiques,
contre l'enseignement libre, le clergé et les
congrégalions religieuses. je l'ai corfibaftu k
visage découveft et daïts l'ardetrr de mèti
ame. Pouffais je me taire k cette heufef,
tandis que se réalise tout ce qué j'avais
annoncé, quand les périls grandissetit étqué
l'oppression devient plus eottplëfe, la lütté
plus acharné» et plus décisive
Aujourd'hui, sous des formules de respect,
un coup mortel sera porté k la liberté de
l'enseignement. Demain, un autre projet de
loi,dont le premier article déclare que toutes
les associations sont fibres, déiruira toutes
les congrégations religieuses et toutes les
sociétés civiles soasponnées de leur être
favorables.
En accomplissant un grand devoir de ma
charge épiscopale, je u'obéis kaucune- preoc
cupation politique,k aucun intérêt secondaire;
je reste en dehors et au-dessus tous les par
tis, Franpais et évéque, apótre et pasteur de
tous, je reste dans les régions supérieures
des droits qui appartiennent k tous les fils
de la France, de la liberté, qui ne peut é.re
impunément violée par persor.ne, et de la
justice imprescriptible et éternelle.
Mgr Turinaz entreprend ensuite la dérnon-
snatiori, avec preuves irréfutables i l'appui,
du caractè e liberticide de la législatiün
projetée.
Nos sociétés musicales ont fêté dignement
la Sie Cécile, comme chaque année 1* par
des exécutions musicales,2#par des banquets
et des fêtes charmantes.
Jusqu'ici la Grande Fanfare a fait séiilê1
son exécutiorimusicale k St Martin;Dfmancb^
passé.
Celle de 1 'Harmonie Communale aura lieü
k l'occasiori de la Sle Baibe.fétedfs Pompiers,
et ÏOrphéon, si nos renseig-nenients sont
exacts, en auta également une plus tard-,dans
des ciicons'.arces dont nous parierons sous
peu.
Nous n avons done k patlar que celle d«
la Grande Fanfare.
Les deux morcesux qu'elle intepréta fürent
deux ouvei lures composées par des compe-
siteuis beiges, chefs de musique del'arniée.
La première, une vraie dentelle, quia
été exécu'ée avec une finesse, qui n'en f ai sa it
nullement soupponner la difficuité, est t'ou-
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A
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