Mercredi 6 Décembre 1899
10 centimes le
34* Année. N°. 3 S02.
L
Au Volkshuis
La guerre Anglo-Boer
La question électorale
et le Progrès
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La section drumatique de la Garde Catbo-
iique jouera les 10 et 11 Décembre
Lodewijk of die gevolgen
van bet spel drame et I>e na-
gelvanSint Janstbergacomédie.
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Callewaert-De Meulenaere.ruc au Beurre,36,
b partir du Jeudi 7. Le plan de la Salle y est
déposé. Prix des places SO centimes.
Si les nouveaux détails publiés hier sur
la bataille du 28 b Modder's River sonl
exacts, le général Methuen devrait êlre ac-
tuellement aux prises avec les Boers b Spyt
fontein.
Ces détails indiquent que les pertes an-
glaisesdans la chaude jourriée du 28 durent
dépasser de beaueoup le cbiffre avoué de
475 et conlirment la perie, aujourd'hui con
fessée, d'un canon laissé aux mains des
Boers. Mais il y aurait eu le lendemain une
compensation sérieuse pour le général
Methuen qui, trouvant les environs évacués,
aurait pu traverser, avec toutes ses troupes,
le fleuve Modder, dont le passage lui avail
été si héi oïquement disputé la veille. Conrnie,
d'autre part, la garnison de Kimberley faisait
coïncider, avec cette bataille, une sortie b la
faveur de laquelie elle s'emparail d'un.des
avant postes boers, le colonel Kekevitch et
M. Cecil Rhodes se seraient prépaté le
moyen de faire urte trouée dans la ligne qui
les investit et de coopérer avec le général
Methuen, lorsque celui ci se rapproehera de
la capitals des diamants par Spytfonteiu.
Reste b voir si, récilement, la division
anglaise a traversé la Modder's River, et
pourquoi les Boers en ce cas. l'ont laissée
faire, alorsque, d'apiès l'aveu contenu duts
lts réciis d'; ujourd'bui, tls avaient si com
plètement ter.u les Anglais en échec la veille.
C'fcsl le cöté invraist roblable de ces versions
nouvelles, b moins que le général Crortje
n'atl jugé de bonne lactiquIe jeu hasardeux
consistent b retraveiser le fleuve pour mar
cher sur les talons de la division Methuen et
la prendre, aux approches de la ville des
diamants, entre le feu de ses troupes et
celui des Boers asstègeant Kimberley. Nous
n'aurons, du reste, pas longtemps batiendie
des éclaircissements Si le général Methuen
a léellemerit eu la chance de traverser sans
opposition le fleuve Modder, et s'il a regu
les renlorts que le général Wartshope devatt
lui amenerde De Aar et d'Orange River, il
aura réussi ou succombé avant la fin de la
semaine, après une nouvelle et terrible lutte,
dans sa tentative de débloquer Kimberley.
Les choses semblerit moins avancées sur
la route de Lvdysmith, et cela est d'auta t
plus inquiétant pour les Anglais qu'on avoue
aujourdtsui que la ville, sertée de plus en
plus ptès, commengait, il y a déjb t.eufjours,
b souffrir cruellemertl du bombardement
Les optimistes artglais se consolent des len-
teurs de la divisioo Clery, aujourd'hui forts
de 21,000 hommes, en affirmant que pour
éviter le difficile passage de la Tugela, elle
est occupée sans doute b tourner la gauche
du général Joubert, b Weenen. Qui vivra
verra.
Le congrès socialiste de Paris
Paris, 5 Décembre. Le congrès discute ce
soir.la participation du parti aux pouvoirs pu
blics.
M. Faberot se déclare oppose b l'entrée des
socialistes dans un ministère quelconque. M.
Vaillant parle dansle mème sens et dit que les
socialistes entrant au pouvoir se séparent du
parti.
L'orateur soutient que le socialisme doit
rester un parti de i'opposition et de la révolu-
tion. 11 combat les théories de M. Jaurés que les
socialistes proflteraient des réformes accomplies
par un ministre socialiste.
M. Vaillant propose une motion tendant b
rejeter tout acte qui ferait pactiser le parti socia
liste avec la bourgeoisie. La séance est lumul-
tueuse.
M. Lafargue se félicite qu'on ait été obligé
d'appeler un socialiste au pouvoir, mais il re-
grette qu'on ait détourné ainsi le socialisme de
sa veritable voie.
On a voté sur laproposition de composer une j
commission du congrès par tous les élémenls
proportionnellemental'importance des groupes
corporatifs représentés. Le scrutin n'a pas
donné de résultat. II sera recommencé aujonr-
d'hui. Séance levée.
Le discours de i\l. Chamberlain
en Amérique
Le correspondantdu Times, a New-York,
lui adresse cette nuit ia dépêche suivante dont
l'intérêt et l'importance n'échapperont b per-
sonne. Transsrivons-la in extenso et sans
y changer un mot
Rarement un discours prononcé par un
ministre anglais a provoqué en Amérique une
tempête de dissentiments pareille b celle que
vient de soulever le discours de M. Chamber
lain a Leicester. Ce dissentiment s'exprime sur
tous les tons il est parfois hostile a M. Cham
berlain personne'ilement: il est toujours hostile
b sa proposition d'alliance.
11 a fourni aux ennemis de son pays, aux
Américains d'origine irlandaise surtout, une
occasion depuis longtemps souhaitée de pousser
le cri de guerre contre l'Angleterre. Personne
n'accepte son projet d'alliance personne rie
défend le manque de descrétion dont il a fait
preuve en foffrantpersonne ne regarde une
alliance comme rentrant dans les possibiiités
de la politique américaine.
L'élection legislative
da mois de Mai
k Ypres
Nous avons fait connaltre, dans notre der-
nier numéro, les espéranees de La Lutte De
Strijdsi jeune tneore et déjb moiranle.
S'il faut croire la consceur, le libéralisme
va revivre sous peu dans notre arrondisse
ment ets'emparer d'urt siège, en mème temps
que I'opposition, dans nos rangs, eonquetra
un second siège pour la Cbambre.
Nous avons dit que ce sont des illusions
de malade, de mortbonde. La Lutte a sou
vent prophétisé, mats malheureusement p .ur
sa prévoyance, ses prédtctions ne se sont
jamais réalisées.
En sera-t il autrement cette fois?
Nous ne le croyons pas. Ou nous i;0us
trouverotis devant toutes les torces antica-
tholiques, et alors l'anti clérioaltsme pourra
peut être nous enlever un siège, un ul. Ou
nos adversaires présenteront des listes sé-
parées, mais alors, ee sera pour L> Lutte
l'adteu de Perretts.
Or, leslibéraux doctrinaires de B uxelles
et d'ailleurs, ausSi bien que les radio ux et
les socialistes, scmblent déctdés b i.e faire
aucune alliance. C ux d Yptes suivrout sans
doute la consigne.
II parait rnême certain que les Dat nsisles
entreront en lutte, ici comme darts un grand
rtombre d'arrondissements flaraands. Trou-
veront tls des candidats b Ypres? N us ne
lc croyons pas, mais tls peuvent en trouver
ailleurs, comme les socialistes en cherchè
rent et en trouvèrent en 1896, b Gand, b
Bruxelles et b Grammont. Nous leur prédi
sons une veste de belle dimension.
Notre devoir, b nous calhuliques.est tracé.
Que nos adversaires, de quelque couleur et
dequelque nuance qu'ils soiertl, se cotüseni
ou non, nous avons b rester unis auteur de
notre drapeau, qui tst asse/, large pou réu-
nir tous lesconcouts, toutes les boni.es vo-
lontés.
Sans doute, la lutte sera chaude mais
nous ne la craignoos pas. La R P. présente
eet avantage qu'elie ne permet plus les ballo
tages, et que partant les eoahtions ne serout
plus possibles apiès un premier scruttn.
Mais pour combattre, et surtout pour
vaincre tous nos adversaires et tous leurs
candidats, il faut que l'union tègne narmi
nos amis. Séparés sur la question de laIV P.,
qui est, après tout, une question libie, tl
faut qu'ils envisagenl l'avemr du parti, catho-
lique et, qu'oubliai.t ce qui les a divisës sur
la rétorme électorale, ils unissent Ups ef
forts en vue du triomphe complet du ros
candidats.
C'éiait le devoir de la presse catholiquo d u
donner l'exemplc de l'untuit, de la coneorde,
de ia discipline, de la soumisston b la vulon-
té dn la majoi ité La msjot ité a patlé et nous
avons dépusé nos armes.
Avant la bataille, nous avons fait Ce que
nous considérions êlre notie devoir; mus
avons réclamé ce quo nous eslimions éne
noire droit. D'autres, dont la bonne to; né-
tail pas moindre que la nólre, ont persé que
nous éuons dans l'erreur en combattant la
R P. Ils ont jugé rnême qu'il ne fallur au
cuu quot um, et qu'il valail mieux laisser aux
associations poiniques une grande puissan
ce, un pouvoir presque absolu dans le chotx
et la presentation des candidats. Ils se sont
peut être trompés eux mêmes, soitle fait
est lb et il ne servirait b rien de vouloir le
modifier, ie tenverser, ou de maugtét r, de
récriminer et de désespéter.
Nous nous inclttions done devant Ie fait
qui sera bientöi un fait accompli car le
Sénat votera Ia K P. intégiale a uue f i to
majorlté.
Nqus venorts d'engager nos amis b «nvt-
sagei l'avenir. C est que nous ctjoyons qu'il
dépendra de nous de coftserver lesuois siè-
ges que nous avons b la Chambre. Quel té-
sultat si nous pouvons réaliser eet espoir
A l'avenir un siège pèsera double dans !a
balance parlementaire el gouvernementale.
Jusqu'ici nous ne comptions que pour uit
quart vis K-vis des grands arrondissement
d'Anvers et de Gand, et pour un sixième vis-
b vis de celui de Bruxelles, tous repiésentés
pat' des catholiqufs. A l'avenir, nas trois
dépulés cathoiiques d'Ypres équivsudraient
b la moitié de ceux de Gand, d'Anvers et,
peut être même de Bruxelles
Cette considération doit nous engager b
'utter avec énergie pour maintenir notre po
sition. Nous le répélons, si nous restons
unis, si notre courage est b la hauteur de
notre devoir, nons triompherons, et notre
victoire rious donnera des forces nouvelles
t plus grartdes.
CVst b nos chefs b nous aaener vers ce
but. St nous avons des devoirs b rempür,
ils en ont de plus erands que nous I s tie
peuvent pas ignorer que le succès don dé-
pendre en grande parue de 1 initiative, de
faction, du travail de notre Association A
eux d'organiser ou de réurgamsèr c. corps
qui n'est plus seulemem un club politique,
mais un corps invggti d'une puissance énor
me.
Les élections set ont ce que sera ('Associa
tionStelle est accessible b un grand nom-
bre d'électeurs, b ct ux-lb surtout qui om le
désir d'y entrer, son action sera grande,
utile, efficace. Si elle rrprésente la géi éra-
hté des électeui s caiboliques et surtout leurs
idéés, elle aura du prestige, de l'autorité, du
pouvoir sur Its masses.
Au travail done, sans irêve ni repos! Com-
mencons, dès demain, b nous organiser b
Ypres et dans toutes les communes de ('ar
rondissement. La victoire compléte est b ce
prix Ib.
Dans s it dernier numérole Progrès fait
cotniaiiie b ses heteurs le mécanisme de la
nouvelle loi.
N us ti'avons rien b redire b cela. Nous
pubhtu, ns in us même la loi,dès t ue le sénat
lama vmés. Au besoiu neus expltquerons
le mécanisme nouveau.
Mais nous voulons oonstater que l'horlogc
du Progrès rot ar de de quinze jours. En trttl
le savant coi.ftère écrit bravemenl
La chambre ayant terminé - e flu
Son premier txamen de la loi (les parties
ameïidées dtvrent être soumises Vendredi
b un second vote), nous croyons etc.
Que signifie ce recul du Ptogrès 1
Les Daensistes lutteront a Ypres
S us ce litre le Progrès ct it
Au cours de la réunion qu'ils ont tenue
Dintanche dernier b Bruxelles, les membres du
comité central du parti daensisle ont décidé la
publication proehaine d'un manifeste au pays,
dans lequei ils exposeront leur programme.
La proposition de M. Du Catillon, tendant a
['organisation d'un Congrès mixte des différents
pari is démocratiques en vue d'un accord sur la
question des pensions ouvrières, a été repous-
sée.
Le Comité central duensiste a decidé d'enta-
mer sans retard une propagaude intensive dans
les divers arrondissements oü il engagera la