1 i s stW^ Mereredi 20 Décembre 1899 10 centimes Ie N° 34e Annér. N°. 8506 QfiaA/v^ Pour le Pape La guerre Anglo-Boer L'élection législative de 1900, a Ypres Une lettre de faire part On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et A tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPHKS parait le Mereredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port a i'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires 1 franc la ligne. Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser k VAgenoe Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n® 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. La souscription organiséeaudébut de cette année par ['Association des journalistescatho- liques a provoqué parmi les eatholiques un magnifique élan de générosité et d'araour. ïoutes les classes de la société rivalisèrent d'empressement; l'obole du pauvre vint se mêler aux dons du riche; en deux mois prés de deux cent mille francs étaient recueillis. Lorsque, dans l'lnoubliable audience du Samedi Saint, nous déposSmes aux pieds de Léon XIII cette offrande de la catholique Belgique, nous pümes voir combien elle touchait le coeur du Pontife bien aimé. En nous matquant sa reconnaissance, le Saint-Père ajoutait Les eatholiques beiges furent toujours dévoués h la Papauté. Durant les vingt années de mon Pontificat, j'ai repu de nombreuses preuves de leur générosité. Je les remercie, car l'Ëglise a de grands be- soins, surtout maimenant, pour soutenir l'ceuvre de l'Union des Églises. J'ai repu avant-hier un rapport du nou- veau patriarche syrien, Mgr Rahmani, dans iequel ïl se trouvait des cboses trés consolantes sur le mouvement de couver- sion des Nestoriens. II me demande des écoles et des églises. Jelui ai promis cm- quante mille francs J'ai promis la même somme aux patriarebes chaldéon et mel- chite. Voilk l'emploi de l'argerit qui vient de Belgique... Puis, après avoir béni les souscripteurs, dont on lui présentait la liste, et toutes Jeurs intentions, le Saint Père reprit: La Belgique a donnél'exemple auxautres pays. Si ce n'était que pour Moi, je ne demanderais rien, mais l'Ëglise a des be soins pressants. Aussi, Je voudrais vous demander de recommencer les années sui- vanies, et de renouveler ainsi les étrennes ponliflcales que la Beigique adressait jadis au Saint-Siège. Avant que ces paroles fussent achevées, la réponse jaillissait de nos coeurs. Nous étion3 certains de ne pas trop pré sumer du dévouement et de la générosité des eatholiques beiges en prenant, en leur nom, eet engagement vis è-vis du Saint- Père.Nous venons leur demander aujourd'hui de dégager cette promesse. Le Pape daigne nous le dire Lui-même l'Ëglise a de grands besoins. Ne voyons-noi 3 pas,en de nombreux pays, les oeuvres catbo liques aux prises avec la persécution ouverte, ou cachée sous les apparences d'une légali créé contre les eatholiques au mépris de tou droit et de toute justice? Une conspiration satanique enserre de toutes parts 1 Église si la barque de Pierre pouvait cbavirer, nes coeurs timides se prendraient k douter devai t la fureur des assauts qu'elle subit, de l'issu i finale de la lutte. Mais si la dure épreuve se prolonge trc p k notre gré, sachons. en fidèles enfants d l'Ëglise, accepter tous les devoirs quel: nous impose, et, de ceux-ci, le plus impé rieux est de nous serrer plus fortement qu jamais autour du Pape et de Lui venir e aide, dans les diffioultés présentes, par le de i de nos personnes et de nos ressources. Que chacun donne en proportion de s fortune et apporte son épi, pour grossir la gerbe que nous irons porter au Saint Père comme un nouveau téuaoignage de l'affeciion sans bornes et de l'tnaltérable dévouement des eatholiques beiges. Notre souscription est placée sous le haut patronage de Son Eminence le Cardinal Archevêque de Malines et de Nos Seigneurs les Évêques. Tous les eatholiques vaudront, nous n'en doutons pas, répondre k notre appel. La souscription est ouverte dès ce jour. La liste des souscriptions sera publiée en même temps par tous les journaux eatholi ques du pays. Les noms des souscripteurs seront réunis dans un album qui sera remis au Saint-Père avec le produit de la souscription. Le Bureau de l'Association des Journalistes Catholiques. Les Vice Présidents, Le Président, Henn Ryckmans, Ëdouard Neut. i Gustave Somville. Le Trésorier, Le Secrétaire. Jean Huyghe. Léon Maillé. On peut adresser les souscriptions au bureau du Journal ou a M. Léon Maillié, 52, rue de la Montagne, Bruxelles. Comme il falllait s'y atteudre, la presse impérialiste britannique, en général. approu I ve la nomination de lord Roberts comme i commandant en chef desforcesanglaises dans l'Afrique du Sud et celle de lord Kitchener j comme chef d'état-major des mêmes trou- pes. Le Daily Telegraph exprime sur un ton de défi son entière confiance dans une prompte revanche, tandis que le Daily Mail écrit II n'y a pas de grand soulèvement dans la colonie du Cap. Ladysmitü peut être encore I secouru et la marche de lord Methuen sur Kimberley peut être continuée, mais si un grand soulèvement se produisait, la situation deviendrait plus grave. Toutefois, elle sera loin d'être désespérée. Moins optimiste, le Daily News confesse hautement la vérité, en disant k propos des dernières mesures du gouvernement De deux choses l'une, ou la décision du cabinet est un acte de panique ou c'est un aveu d'un manque de prévision. C'est en outre un honmage rendu au courage et k l'habileté même des burghers des deux répu- bliques. Le Daily News est seul k donner cette no te. Tous les autres journaux approuvenl k l'envi la nomination de lord Kitchener en disant qu'en général toutes les mesures né cessaires sont prises maintenant. Attendons leur résultat. On remet de nouveau en circulation, tant en Angleterre qu'en Allemagne, le bruit que le gouvernement britannique, après beau- coup d'hésitalion, se déciderait, en raison de ses revers,k exercer son droit de préemp- tion sur ia baie de Delagoa (Laurenpo-Mar- quez) et k raobeter ce port au Portugal pour couper au Transvaal son seul débouché vers la mei', empêcher toute communication entre la République et l'extérieur, arrêter les offi ciers étrangers qui vont mettre leur épée au service des Boers, et pour tenter au besoin de pénétrer dans le Transvaal par le territoi- re, actuellement inviolable, de la possession portugaise. La dépense qu'entrainerait cette acquisi tion peut s'opposer sérieusemenl k ce projet qui devient, cependant, vraiserablable. com me le bruit que les Présidents Krueger et Steyn vont proclamer République des Etats-Unis d'Afrique leurs territoires et tout le territoire qu'ils occupant actuellement au Cap et au Natal, cela pour précipiter et légaliser la rébellon hollandaise. On annonce que la situation est grave au Soudan. Le correspondant k Londres du Manchester Guardian est informé qu'un cer tain sentiment d'anxiété existe parmi les per sonnes bien informées k Londres au sujet du mouvement Senonsoiste qui se dessine en Afrique Centrale. La mort du Khalifat, tout en supprimant un obstacle k la pacification du Soudan, con- stitue en même temps pour le chef Senoussi la disparition d'un rival. II est certain que de graves évènements sont k la veille de se produire dans le Soudan central. La Lutte, qui, sur son lit de mort, s'oceu- pe encore de politique, pauvre fille écrit que tout fait espérer que tous les an- ticléricaux marcheront unis contre l'enne- mi commun, le cléricalisme. La malheureuse consoeur espère done que, dans la lutte prochaine, les socialistes s'u- niront aux libéraux radicaux. Elle recon nait cependant que rien n'est décidé k eet égard. Dans son dernier numéro, elle s'écrie, pleine d enthousiasme que chacun fasse son devoir et au mois de Mai prochain nous célébrerons la première victoire libé- rale dans notre arrondissement. C'est vendre un peu tót la peau de l'ours. Dans tous les cas, ce n'est pas La Lutte qui verra la terre promise, puisqu'elle annonce elle mème sa mort pour le premier Janvier prochain. Nous doutons même que le parti libéral voie réaliser les plus sérieuses espérances de l'orgaue expirant du radicalisme Yprois. La Lutte table sur les chiffres de l'élection de 1894. En effet, dit elle, M. Brunfaut obtenait 9,839 voix, M. Leleup 9,684 voix et M. Vermeulen 9 791 voix. Les ca- a tholiques obtenaient en moyenne 24,400 voix. Ce cbiffre divisé par 1 donne 24,400 par 2, 12,200 par 3, 8,133 voix. Le 3""' siège revient done aux libé- raux qui ont pour cela plus de 1,500 voix it perdre. C'est compter sans son hóte,le socialisme, qui enlèvera sans aucun doute plus de 1.500 voix aux libéraux, si, bien entendu, les so cialistes qui out obtenu plus de 4,000 voix en 1894, lutlent avec une liste séparée, com pléte ou non. Nous prédisons k La Lutte que les socia listes entreront dans la mêlée. lis savent bien, les rouges que leurs actions ont monté de- puis 1896, au préjudice des libéraux qui se verront enlever ainsi plus de la moitié des voix obtenues en 1894. La Lutte espère que tous les anti-cléricaux marcheront unis. C'est possible mais cela ne durera quejusqu'au moment oü les candi- dats devront être désignésLa naïve consoeur croit-elle par hasard que les socialistes ac- cepteront une seconde ou une troisième candidature? Et les libéraux abandonneront- ils k leurs alliés la première c andidature qui seule, d'après les aveux même de La Lutte, sera, pour le libéralisme, une candidature utile Esaii a des descendants, mais point chez les socialistes. Ce n'est pas pour un plat de lentilles qu'ils se laisseront faire. lis veulent bien reconnaltre, avec MM. Anseele et. Van- dervelde, que le libéralisme est le père du socialisme,mais ils n'ont aucune cure du vieil adage juridique qui prior est tempore potior jure. Non, il ne reconnaissent aucun8 préfé- rence aux libéraux; etsi ceux-ci veulent s'allier avec eux, ils seront recus, mais ils devront suivre le drapeau rouge, qui sera porté par le candidat socialiste, premier en rang. Ce sera le seul moyen d'obtenir le cartel k Ypres, comme dans tous les arrondissements oil l'alliancé aura quelque chance d'aboutir. Mais alors Oh alors, les catholiques aurout la partie belle. Les libéraux modérés ne donneront pas leurs voix k la liste libé rale composéa, par exemple, comme suit lr candidat, Spitaels 2d M. Brunfaut, 3ma M. Vermeulen. Même si les socialistes se contentaient de la 2ds et de la 3ma candidature, préférant ainsi la quantité k la qualité, le corps électoral répudierait une coalition qui, k ses yeux, comme naguère encore aux yeux des jour naux libéraux, était immorale. Nous savons du reste que les socialistes et même les radicaux qui se sont ralliés au principe de la R. P. et qui, k la Cham- bre, ont pour la plupart voté l'ordre des can didatures k fixer par les associations politi- ques ont déclaré qu'ils ne voulaient plus d'alliances avec les libéraux. Nous voulons bien accorder k La Lutte que les socialistes accepteront l'appui des libé raux mais vendre leur droit de préférence, jamais Qui vivra verra. La Lutte annonce ainsi sa fin prochaine. Une décision importante vient d'être prise par le Comité de notre Association libérale k partir du lr Janvier prochain, nous n'aurons plus que deux organes libéraux; leProgrès, qui aura le format de la Lutte et ne parai- tra plus qu'une foispar semaine au prix d'abon- nement fixé a 4 francs l'an et le Weekblad, au prix d'abonnement actuel. Les deux organes défendronl le programme de notre Association libérale, admis par tous les libéraux indistinctement. C'est un premier gage de l'union parfaite, qui règne aujourd'hui dans notre parti. Nous disparaissons sans regretnous n'avons ja mais eu en vue que le bien du libéralisme. Le jour oü nous sommes nés, le libéralisme yprois se trouvait encore enchainé par le vieux programme libéral de 1846. Depuis, notreAsso- ciation a fait un pas en avant elle s'est ralliée résolument au programme de 1894 en y ajoutant le suffrage universel pur et simple et la Repré- aamiff

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1