Etrennes Pontificates
Samedi 13 Janvier 1900
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35s Année. N°. 3513
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Gilde St Michel
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E. H. onderpastor te Boesingbe 20,00 I
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La forteresse libérale
du midi de la Flandre-' Iccidentale
Le collége moderne d'Ypres
11 y a longtemps que M. le Gouverneur
Heyvaert, faisant sa visite officielle k Ypres,
proclamait notre ville une ile libérale qui
devait deveriir continent.
G'était en 188t,croybns nous. Depuislois
bien des évènements se sont passés. Celui
que la Flandre libérale appelait un procureur
de combat n'est plus qu'un simple particulier
qui a même fail i avoir un jour.mais pas
sons lfi dessus, il a disparu de la scène po
litique.
L'tle libéraleau lieu de deveriir un conti
nent libéral, s'est ajoutée au continent ca-
tholique de la Flandre et elle constitue au
jourd'bui urie forteresse inexpugnable.
La Flandre libérale, qui se rappelle sans
doute la parole de M. Heyvaert. rêve encore
de nous libéraliser. Bien plus elle espère
voir la forteresse du midi' de la Flandre-Oc
cidentale, c'est k dire tout noire arrondisse
ment et celui de Fumes, rehdus au libera
lisme.
Voici, en effet, ce qu'écrit la vieille hallu
cinée
Un devoir immédiat s'impose k l'heure pré
sente: le rétablissemenl de la forteresse libérale
du midi de la Flandre-Occidenlale.Déja, a ia
suite d'un appel adressék ses anciens élèves, le
collége communal d'Ypres, supprimé par les
cléricaux, a été remplacé par le collége moder
ne, organisé,comme son nom l'indique, d'après
les principes les plus avancés de la pédagogie
moderne. C'est dire que, privé des subsides
gouvernementaux et communaux, indispensa
bles dans l'espèce, des appels réitérés ne peu
vent tarder d'ètre faits au dóvouement et k la gé-
nérosité de tous ceux qui ont a cceur de voir
un coin important de la Flandre rendu au libé
ralisme.
Notonsl'aveu que renferment ces lignes.
L'enseignéfriant libéral doit aider k rendre
uu coin important de la Flandre au libé-
ralisme,
C'est dans ce but que des appels réitérés
sont, faits au dévouement et a la oénérositë
des libéraux.
Nous pouvonsen conclure que ce nest pas
tant l'instruction qui préoecupe dos libéraux
que la propagaride de leurs idéés. Nous IV
vons toujours dit, l'enseignement est regar-
dé par nos adversaires comme une oeuvre
politique, et même exclusivement politique.
Nous reconnaissons du reste irès-volonliei s
que c'est un moyen puissant d'enlever des
dmes ül'Eylise, quand, bien eDtendu, l'en
seignement est dirigé coritre les principes
religieux
II est bien vrai, comme l'ont reconnu An-
seele, le Peuple et d'autres, que l'instruction,
ainsi dirigée, conduit nécessairenaent au
socialisme et qu'il n'y a pas de meilleures
pépinières de la secte antisociale que les
éco.es soi-disant neutres. Mais les libéraux
n'en sont pas encore k comprendre ce mau-
vsis résultat de l'instruction libérale. II fau-
dra peut être un bouleversement pour leur
faire ouviir les yeux k ce qui semble 1'vi-
deuce, pour des esprits non prévenus par la
haine de la Religion.
La Flandre libérale a done raison d'espé-
rer que l'orgariisation de nou velles écoles,
k Vinstar du collége moderne, favoriserait la
reddition d'un coin important de ia Flandre
au libéralisme.
Mais la feuille gantoise compte sans les
catholiques flamands. Elle semble ignorer
que la grande majoritédes habitants de notre
Flandre ne veut pas d'un enseignement selon
l'espi it libéral. Et pour ne parlerquedu col
lége moderne, ignoré-t elle, par hasard.qu'il
ne compte, depuis son organisation, qu'ur.e
trentaine d'élèves chaque année
Cet établissement n'a pas la confiance de
nos families chrétiennes. On a beau dire et
écrire qu'il est organisé d'après les principes
les plus avancés de la pédagogie moderne,
cela ne prend pas. Les parents continuerit k
envoy er leurs enfants aux excellents colléges
épiscopaux de Poperinghe et d'Ypres, oü
l'instruction ne laisse rien k désirer et oü l'é
ducation est conforme k 1 'esprit chrétiem et
fhmarid des families.
Aussi, ne faut il pas s'étonner que, tandis
que le collége moderne végète et menace cha
que anriée de crouler, nos établissements
cntholiques voient constamment s'accroitre
le nombre de leurs élèves.
Et. cependant nos colléges n'émargent
guè're au budget public. Le collége de Pope-
ringb'è regoit de l'Etat, depuis de longurs
anuées, uu maigre subside de 4000 francs,
qui porie ombrage au nouveau Progrès, dont
le programme dit refus de toute subvention
de l'Etat aux écoles privêes. Le collége épis-
copal d'Ypres ne regoit rien jusqu'ici des
pouvoirs publics Mais, en revanche, l'un et
i'Bulre jouissent de la confiance des families
et, k peu de chose prés, ils trouvent ik leurs
u oyos s d'existence.
Nous estimonsque 4'Elat n'est pas même
juste envers notie Collége'Saint Vincent. Si
un jour ce qu'k Dieu ne plaise! les
libéraux revierment au pouvoir.ils fourniront
au Collége Moderne, ou k son successeur,
des subsides gouvernementaux et communaux,
indispensables dans l'espèce. Quoiqueces sub
sides ne soient pas indispensables au Collége
épiscopal d'Ypres; nous trouvons qu'il n'est
pas juste de ne pas lui accorder ce que les
libéraux donneraient k leurs établissements,
ou une part du rooins de la marine qui est
si brgemenl distribuée aux aihénées et aux
colléges communaux.
Nous espérons que ce sera pour plus tard.
Mais nous appelons l'attention de nos séna-
teurset représentants sur ce point. Le public
exige que nos établissements d'enseignement
soient placés sur Ie même pied que les écoles
officielles. Ils rendent au moins les mêmes
services, et le nombre des contribuables qui
paient l'enseignement public est plus grand
j chez nous que chez les libéraux.
Pour finir, notons l'aveu que, pour un
seul collége libre que les libéraux ont orga-
i nisé dans ie pays, il faut des appels déses-
pérés et que les subsides gouvernementaux et
communaux sont indispensables. Notons aus-
si le point du programme de I'alliance libé-
rale Refus de toute subvention aux ecoles
Nous reviendrons sur ce dernier point en
commeritant le programme du libéralisme
f' Yprois.
Le Comité du denier des écoles laïques de
la ville d'Ypres organise un grand concert de
charité au profit de son oeuvre,
j II y a Ik sans doute une' faute d'impression
Nous auroris soin de vérifier si les écoles
laïques ont loutes profité du concert ou si le
produit aura été destiné au collége moderne
j. seul.
Si le Progrès disaitcela ne vous regar-
de pas nous répondrions: c'est peut être
vrai, mais tout de même...
Le Progrès publie Ie programme
de ('Association libérale.
II n'est douc plus exact de préten-
dre que nos adversaires n'ont pas'de
programme. C?est une oeuvre vasfe
qui embrasse, a peu prés, toutes les
questions qui divisent les catholiques
et les libéraux
Sur certains détails nous marohons
Ü'accord avec les libéraux. Même il
cu est qui sont résolus par le gouver^
nement et la majorité catholiques ou
qui sont sur le point de l'être. Nous
les signalerons en discutant le pro-
gramme de notre Association libérale.
Mais si le programmeest vaste, il
est loinid'être neuf. II traine depuis
1894 dans tous les journaux radieaux,
et la défunte Lutte nousenadoncé
souvent la formule ou des extraits.
Voici du reste le factum publié
dans les colonnes du nouveau Pro
grès
I. Suffrage universal pur et simple.
II. Représentation proportionnelle ap-
pliquée k toutes les élections.
III. Maintien el extension de l'ensei
gnement public k tous les degrés, sous la
direction exclusive de l'autorité civile
Neutralité absoiue de l'enseignement pu
blic
Instruction primaire obligatoire
Dans les écoles primaires publiques en-
seignement gratuit et personnel enseigoant
exclusivement laïc
Refus de toute subvention de l'Etat aux
écoles privêes.
Et comme mesures d'application
Revision de la loi de 1884 sur l'ensei-
gnement primaire. Organisation araéliorant
la situation du corps enseignant
b) Rétablissement des jardins d'enfants et
des écoles d'aduhes extension des écoles
ménagères, industrielies, professionnelles
et agricoles
c) Mesures propres k faciliter l'accès'de
l'enseignement moyen et supérieur aux
classes peu favorisées de la fortune.
IV. Application aussi compléte que
possible, dans les lois et dans l'administra-
tion, du principe constitutionnel de la sépara-
tion des églises et de l'Etat
Et comme mesures d'application
a) Suppression des privilèges accordés
aux ministres des cultes en matière de
milice
b) Suppression des honneurs officiels rpn-
dus au clergé d'après le décret de Messidor
an XII
c) Respect des lois prescrivanit le sécula-
risation des cimetières
d) Revision de la législation sur Ie tem-
porel des cultes
e) Suppression de ('obligation incombant
aux communes et aux provinces de combier
ie déficit des fabriques d'église
f) Répression de l'intervention abusive
du clergé en matière électorale
g) Modification de la formule du serment
en natière judiciaire.
V. 1 Repartition plus équitabledes char
ges du service militaire suppression du
remplacementservice-personnel et reduc
tion du service au temps slrictement péees-
saire.
VI. Revision des lois d'impóts en vue
ö'une répartition des charges mieux propor-
tionnée k la fortune réelle et de la sup^res-
sion des impótsqui pèsent la plus lourde-
ment sur les classes nécessiteuses.
Etablissement d'un impöt sur les valéurs
mobilières établissement d'un impót sur le
revenu revision oadastrale et réduction de
l'impót foneiersuppression des, péages aur
les canaux et les pontsdiminution des frais
de justice.
Amélioiation et extension des voies de
communication terrestres, fïuviales et mari-
times.
VII. Mesures destinées spécialement k
améliorer la conditiofif des 'Classes oovrières,
en tant quelles sont compatibles avec le respect
de la pvopriété individuelle et dfila libertédu
travail,des majeurs.
Notamment
a) Revision des lois qui règlent le contrat
du travail et la responsabilité des patrons en
cas d'accident
b) Reconnaissance légale des syndicats
professioneels et agricoles non obligatöirse
c) Développement des institutions de se-
cours mutuels, des institutions de erédit
populaire, d'épargne, de retraite et d-'assu-
rances
d) Organisation des bourses du travail
eRèglement du travail, en vue de la pro
tection des enfants et des adolescents des
deux sexes
f) Revision des règlements destinés k
sauvegarder la saüté et la vie des ouvriers
g) Perfectionnement dea-conseils de l'in-
dustrie et du travail et-des institutions de
conciliation
h) Mesures en vue de réduirel'alcoolisme.
VIII. Extension des cornices agricoles;
Extension des conseils ,de conciliation aux
diverses branches de fagricuUure
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PRIVÉES.