La guerre Anglo-Boer
Etats de l'Eglise
Variétés
Réductior) et réfoi me des droits de muta
tion, d'enregistrement, de transcription et de
timbre
Revision du contrat de bail réduction du
privilège du bailleur, dans le but defaciliter
et d'étendre le crédit agricole
Dispositions légales pour assurer au fer-
mier sortant une équitable indeuanité rai-
son de la plus-value qu'il a donnée au
terres
Dispositions destinées k assurer une longue
durée aux baux dans l'intérêt d'une bonne
culture
Obligation de congé préalable pour les
baux sans écrit
Mesures hygiéniques pour prévenir les
maladies épidémiques du bétail
Assurance du bétail et des produits de
l'agriculture, sous la surveillance des auto
rités publiques
Revision de la loi sur la chasse, dans le
sens d'une protection plus efficace des inté
réts des cultivateurs
Application plus rigoureuse des lois sur la
falsification des semences et engrais
Abaissement au minimum possible des
prix de transport de toutes les matières
destinées k l'agriculture
Amélioration de la police et de l'hygiène
publique dans les campagnes.
IX. Amélioration des lois sur la bien-
faisance publique.
X. Egalité des deux langues.
Revision, en ce sens, du Code de procé
dure pénale militaire.
Nos lecteurs voudrons bien noter
ce programme. Nous aurons besoin
d'y renvoyer souvent dans la suite
en le discutant article par article.
I. Suffrage universel pur et simple
La constitution, révisée en 1893,
consacrelesuffrage universel tem pér
par le vote plural.
Ge système a été introduit dans
notre pacte fondamental, a la suite
d'un accordintervenu entre la rnajo-
rité de la Droite et le groupe radical
de la Chambre.
Les catholiques qui ontadhéré au
suffrage pluralisé n'avaient qu'une
médiocre confiance dans la durée de
ce système. lis ne I'eussent certaine-
ment pas voté sans l'assurancedonnée
par M. Feron, Ie député radical de
Bruxelles, parlant en son nom et au
nom de ses amis et proclamant que
sa vie politique ne devrait plus connai-
tre de campagne révisionniste.
M.Janson était présent a la séance oü
cette proclamation, qui était presque
faite sous la foi du serment, fut
lancée, et il ne protesta pas. Ses amis
suivirent son attitude passive et la
plupart des membres de la Droite se
rendirent.
11 n'y a pas sept ans que cela se
passa a la Chambre des réprésentants.
Depuis lors, tous les radicaux, suivis
par la plupart des doctrinaires, ré-
clament le suffrage universel pur et
simple.
L'alliance libérale s'est faite a Ypres,
corame ailleurs, sur un programme
qui porte en tête le suffrage univer
sel pur et simple. Bien plus M. Jan-
son a déposé récemment au sénat une
proposition de revision constitution-
nelle visantce point, et M. Keron lui-
même, malgré sa déclaration solen-
nelle, est devenu partisan du système
tant pröné un homme, un vote.
Nous avons le droit de dire aujour-
d'hui au parti radicalvous n'avez
pas de parole. La foi que vous avez
donnée est une foi punique. Vous
avez juré fidélité au pacte et vous
êtes les premiers a le violer
Nous dirons plus loin que lorsque
la proposition d'Oultremont, visant le
service personnel, fut discutée a la
Chambre, les libéraux firent des dé-
clarations d'oü il résultait qu'ils res-
pecteraient les immunilés ecclésias-
tiques. Aujourd'hui leur programme
porte suppression des privileges ac-
cordés aux mini-stres des cultes en
matière de milice. C'est toujours la
même mauvaise foi. Bien tol qui s'y
fie!
Mais revenons au suffrage univer
sel pur et simple. Nos libéraux veulent
done une nouvelle revision constitu-
tionnelle. C'est-a-dire qu'ils veulent
de nouveau lancer le pays dans une
période revisionniste, longue, labo-
rieuse, j érilleuse.
De bons esprits ont prétendu qu'une
constitution, qui est le pacte fonda
mental d'un pays, ne peut résister a
de fréquentes modifications. Nous en
sommes convaincus et tout conser-
vateurdevraitl'ètre avec nous.
Notre charte de 1831 a résisté pen
dant 60 ans a tout essai de revision
Les libéraux eux-mêmes la respec-
tèrent dans ses principes fondarnen
taux, proclamant, avec le parti ca-
tholique, qu'elle avait donné au pays
une longue période decalme et de
prospérité.
L'édifice constitutioneel a été re-
touché en 1893. Sa solidifé y a t-elle
rien gagné Qui oserait prétendre
qu'une nouvelle revision, dans le sons
demandé, ne le ferait pas crouler
Et que deviendraient alors nos in
stitutions Que deviendra, entre
au tres. la Royauté?
Dés avant la chute de l'Empire
francais, Gambetta déclara avec rai<
son que le suffrage universel est in
compatible avec le principe monar-
chique. Cette parole est bien plus
vraie en Belgique oü l'esprit conser-
vateur n'est pas dIus dévoloppé qu'en
France, surTout dans nos provinces
wallonnes, et oü règnent des princi
pes décentralisateurs que nos vojsins
du midi, même sous la République,
ne connaissent pas.
Nos radicaux et socialistess'en ren-
dent compte, et s'ils réclament, le
suffrage universel, c'est parcequ'ils
sont convaincus que la loi du hombre
nous donnera, a brève échétriee, la
République, c'est.-a-dire un gouver
nement semblable a celui de la
France, qui conduit ce beau paijs aux
abimes.
II y a longtemps que Frère-Orban
lantja aux radicaux cette parole cé-
lèbrevous conduiriez le pays aux
abimes. L'illustre homme d'état visait
surtout le suffrage universe!, qu'il
combattit de toutes ses forces.
Nous demandons aux libéraux, qui
ne sont. pas encore inféodés au radi
calisme, si la parole de W. Frère n'est
pas aussi vraie aujourd'hui qu'il y a
quinze ans? Est ce que Ie.peuple se
servirait mieux, en 1900. de cette
arme redoutable qu'est, le suffrage
égalitaire, qu'en 1883? Son educa
tion politique est-elle faite au point
qu'il est devenu capable de discerner
entre la bonne et la mauvaise gestion
des affaires du pays
Poser la question c'esf la résoudre.
CA suivre.J
Les journaux anglais de Mercredi com-
mentent avec moins d'enthousiasme que la
veille, l'avantage obtenu par le général
Withe k Ladysmith. On se rend compte k
Londres que ce fait d'armes est k peine un
succès et qu'il ne peut que retarder de quel-
ques jours la chute de la vilie assiégée,si
l'armée de renfort demeure impuissante k la
secourir.
Or, il ne paralt pas que l'on prépare un
mouvement en avant au camp de Gbieveley.
Le général Bulier s'est maintenu depuis la
défaite de Colenso dans une prudente inac
tion, et le récent déplqjemerit des forces an-
glaises devant les retranchements des Boer»
a démontré une fois de plus qu'elles ne sont
pas en mesure de les emporter.
Pas de nouvelles des généraux French et
Gatacre. Tous deux se contentent de garder
leurs posióons, en présence de l'armée ré
publicaine qu'ils n'ont pu rejeter sur ia rive
gauche du fleuve Orange.
D'après les darnières dépêches da Lon
dres, le cabinet hritannique imput' rait aux
mauvaises dispositions prises par qu Iques-
un des généraux qui commandent les troupes
anglaises.la gravité de la situation actuelle,
et l'uri de ces généraux serait prochai .ement
remplacé.
Ou ne nomme pas celui des officiers gé
néraux sur lequel s'exercera la sévérité du
War Office, mais il faut reconnaitre que le
ministère n'aura que l'erabarras du choix.
La revolution au Cap
Le gouvernement du Cap n'avait attaché
aucune importance, k l'origine, aux bruits
qui couraient sur le danger d'une révolution
dont la ville du Cap serait menacée.
Jeudi, on télégraphie de Londres, au Ber
liner Tageblatt, que les gardes de nuit ont
été subitement triplées sur tous les points
importants de Capetown, et le public a été
invité k ne pas s'approcher des postes la
nuit sans répondre au Qui-vive! les
postes ayant regu l'ordre de faire feu tout
aussitöt.
Les anticléricaux entre eux
(Dédié a l'alliance libérale d'Ypres.)
M. Lorand écrit dans 1'Aurore que les
progressistes beiges ont l'intention de profiter
de l'avènement de la R. P. pour lutter seuls.
Dans celte mème correspondance, il qualifie
les doctrinaires bruxellois de coterie impla
cable, INCORRIGIBLE ET RANGUNIÈRE.
M. Paul Hymans ayant prédit dans la L i-
berté le triomphe final» du libéralisme,
le P e u p 1 e lui répond, en l'appelant le
porte-drapeau des dernières cohortes doctri
naires
Le malheur est que le parti libéral n'a ja
mais eu les vivacités de l'enfance ni les ardeurs
de la jeunesse et si parfois des forces réfor-
matrices ont agité ses entrailles, il s'est em-
pressé de les évacuer, proprement, avant
qu'elles aient provoqué la révolution salutaire.
Oil fait ce qu'on peut.
II en est des partis comme des hommes qui,
adolescents, raisonnent déja comme de vieux
doctrinaires. Après avoir raisonné, il faudrait
agir.
Ls Peuple ajoute que le libéralisme n'a
jamais tenté qu'un efiort fructueux créer des
écoles. Mais il a systématiquement écarté les
données économiques du problème. Le libé
ralisme s'est arrèté a mi-chemin, épuisé
par le travail des forces réformatrices.
Le Peuple est cruel.
Une bataille sur Ie Tanganika
Au lendemain de leur défaite a Sungula, les
Batatélas révoltés s'étaient dirigés vers le Nord
du Tanganika, oü les troupes de Dhanis les
poursuivaient dépuis cette époque. D'après des
nouvelles particulières, un fort détachement
cammandé parle lieutenant Hecq, a rencontré
vers le début d'octobre, les rebelles a Baraka,
oü ils s'étaient cantonnés non loin du fleuve,
et leur a livrédeux batailles du 8 au 12 octobre,
en leur infligeant un sérieux échec.
Les révoltés ont eu 90 tués, dont 3 chefs;
ils ont perdu 26 fusils et de nombreuses mu
nitions.
Les soldats de l'Etat n'ontsubi aucune perte.
Les derniers révoltés se sont enfuis vers le
Nord et il est vraisemblable qu'ils ne tarderont
pas, cernés comme ils le sont, a être pris.
La longévité de Léon XIII
Quelques écrivains, frappés de la merveil-
leuse longévité de N. S. Père Léon XIII, se sont
livrés k de patientes recherches pour determi
ner quelle place occupait le vénéré Pontife dans
la longue série des Panes.
D'après ces travaux, dont le principal mérite
revient k l'archiprètre italien Pietro Placenza,
Léon XIII occupe la sixième place quant k la
durée de la vie et la huitième quant k la durée
du suprème pontificat.
Voici, quant a la longévité les noms des Pa-
pes qui ont vécu le plus longtemps
1. S. Agathon (mort en 682), 107 ans.
2. Grégoire IX (f 1241) 99 ans.
3. Célestin 111 1198) 92 ans.
4. Grégoire XII (f 1417)91 ans.
5. Jean XXII (f 1334) 90 ans.
6. Léon xiii qui atteiguit, le 1" Janvier der
nier 89 ans et 10 mois.
7. Clément X (f1740) 88 ans.
8. Innocent XII (f 1700) 85 ans.
9. Pie IX (f 1878) 85 ans, 8 mois.
Quant k la durée du Pontificat, voici l'ordre
de longévité des Papes jusqu'k Léon XIII
Ï.Saint Pierre,(f vers 67),après 34ans environ
de Pontificat.
2. Pie IX (1846-1878),, 31 ans, 7 mois.
3. Pie VI (1775 1799), 24 ans, 8 mois.
4. Adrien I (771-795), 23 ans, 10 mois.
5. Pie Vil (1800-1823), 23 ans, 5 iriois.
6. Alexandre 111 (1159-1181), il ans, 11 mois.
7. Saint-Syl vestre 1 (314-335), 21 ans, 10 m.
8. Léon XIII,qui comptail au 1" janvier 1900,
21 ans et 10 mois de Pontificat.
Rappelons que Léon XIII a été sacré Evêque
de Damielte, le 27 janvier 1843, k 33 ans le
Saint Père est done le plus ancien des évêques
actuellement vivants. II est enfin, le plus ancien
des cardinaux élus.
Leus conservet eutn et vivificet eum....
Les trois Rois
Parrni les traditions reiigieuses sur les
prémisses de l'ère cbréuenne, peu de souve
nirs sont aussi vivaces, aussi populaires,
aussi poétiquesque celui des Rois Mages.des
Trois Rois comme on les nomme communé-
ment.
A notre époque prosaïque d'électricité et
de vie k toute vapeur, bien de naïves légen
des, d'hisioires merveilleuses, qui faisaient
la joie des grands comme des petits enfants
d'autrefois, se perdent dans la nuit de l'oubli.
L'histoire des trois Rois tient bon et l'anni-
versaire de la visite des rois Mages k la
pauvre crèche de Bethléem, est encore
toujours une fête pour tous dans les palais
desgrandes cités, cocnme dans les pauvres
cliautnières perdues dans la lande....
Tous connaissent l'histoire de Gaspard,
Melchior et Balthazar, chefs des tribus pa-
tnarcales du fond de l'Orieut. Quand Agar
fut renvoyée par Abraham avec son fils
Ismaël, elle s'enfonga dans le désert, comme
le raeonte ia Bible. Ses descendants furent
la souche d uo peuple pasteur, qui s'établit
dans ies imnaenses contrées de l'Asie. Ayant
perdu la nolion du Vrai Dieu, ces peuples
adoraient le soleil, la lune et les astres du
firmament culte institué par leur encêtre
Zoroastre. Leur vie ei leurs moeurs gardèrent
une pureté relative. Leur religion les condui-
sit k éludier l'aslronomie comme l'astrologie
el plusieurs d'enire eux étaient fort avancés
dans catte science. Les Rois raages étaient
de ce nombre et quoiquc leurs résidences
tussent foit éloigtiées l une de i'autre, ils se
comuiuniquaient leurs découvertes recipro
ques. Tous les trois apergurent un jour une
étoiie tout k fait inconnue. Leurs calculs
leur firent connaltre que le Roi de l'Univers
allaii naitre et qu'ils devaient aller lui rendre
leurs hommages. Ils se mirent en route de
suite el furent conduits par l'étoile miracu-
leuse k la vallée oü venait de naitre le Sau-
veur du monde. On sait le reste.
Les jours des Rois est une fête, avons
nous dit, pour le ricbe et le. pauvre. Elle se
célèbre de diverses lagons selon les moyens
ei la fortune dechacun. Ici, par un festin
splendide oü le gateau contient une fève qui
désignera le roi ou la reine du banquet Ik
par unesorte de tombola oü les billetssortants,
mettent eu joie tous les assistants.
Dans les veillées, bien des anecdotes sont
racontées sur ce charm int jour des Rois. En
voici deux d un caracière différent:
11 y a des o. niaiues d'années.en Argle'erre,
les barbar s du nord avait chassé le roi iégi-
lirne de son tróne.
Un jour, le soir des Trois Rois, ie souper
traditioneel avait lieu dans une pauvre
demeure sise au milieu d une épaissêe fort.
Au dehors, le vent et la piuie faisaient rage.
Au dedans unfeuclair pétillait joyeusement
dans I aire On frappe k la porte. Un homme,
trempé ju.-qu'aux os et tratisi de froid, de-
mande la faveur de pouvoir réchauffer ses
membres engourdis. Edwige, une douce
enfant, ia fille du maitre du logis, s'élarice
vers le pauvre voyageur et !e fait asseoir k
la table oü 1 o r têie joyeusement ie jour des
Rois Quand vieut Ie moment dc tirer le
roi, c'est le pauvre voyageur qui obtient la
fève. l! proclume de suite Ed wige pour sa
reine Pauvre mi, lui lépoud-elle, j'accepte
quar d même d être voire Reine. Je m'en sou-
viendrai, répond le voyageur.
Bientot le bruit court que le roi Alfred,
rentré dans le pays, a chassé l'usurpateur,
après y avoir iödé quelque temps sous un
déêuisemeiit.