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Etrennes Pontificales
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Mercredi 17 Janvier 1900
10 centimes Ie IV'
856 An^. N0. 3514,
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Encore a propos d'on
enterrement civil
La Lutte était
un par/ait journal
L'alliance libéralo-socialiste
d'après le Progrès
fv.,
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iBiliSb M:i'Xss
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E. H. Kapelaan, Reningbelst 5 00
E. H. Coadjutor, Reninghelst 5.00
Le Progrès s'oecupe de l'ar tide qur nous
avons consacré, la semaine dernière, k un
enterrement civil.
Le confrère demande ce que dirait le
Journal d'Ypressi par la volonté des sur
vivanls, uil caiholique était enterré en
libre-penseur ou avec les cérémonies
d'une religion qui n'était pas la sienue.
Ce que nous dirions Mais, nous protes
ter-ions de touies nos forces C'est précisé
ment ce fait que nous avons critiqué énergi-
quement dans notre premier article. Sur ce
point nous sommes done d'accord avec le
Progrès, qui sen ble nous avoir trés bier;
cumpris.
Mais noire confrère ne nous pose cette
question que pour pouvoir dire qu'il n'arrive
que trop souvent que la volonté du mourant
est méconnue. Nous avons vu en maintes
circonstarces, dit-11, des libres penseurs,
mor Is comme t els, enteriés avec les céré-
monies d'un culte, requises par la seule
volonté des survivants
Cela n'est pas vrai. Que le Progrès sache
une fois pour routes, s'il I'ignore, que l'Eglise
ne peut prêier ses cérémonies k 1'enb rre
ment de qui que c soit, mort en libre-
penseur.
Souvent un homtne revient k Dieu k son
dernier moment 11 ne pratiquait plus sa re
ligion depuis de longue» annéesmais il
manifeste Ie désir deyecevoir les secours de
la religion. La mori le surprerid avant que
les secours aient pu arriver, ou bien encore
des parents ont empêché le prêtre de so
piésenier. Le ci devant libre penseur est' un
pénitent et l'Eglise lui accorde des cé-émo-
nies religieus; s Ce n\-st pas seulem-nt le
droit de l'Egiise, c'est son devoir, et It s sur
vivants qui refusent ces cérémonies sont
peut être auss: coupables, devant leur con
science, que ceux qui ont refusé de faire ad-
ministrer lesderniers sacrements k leur pa-
rent qui les a demandés.
Voilk le noeud de la question. Voilé oil
nous diflférons complètement d'avis avec le
Progrès.
Nous disons que la dernière volonté du
défunt doit être respectée, alors rnêaae que,
suivant les conseils de l'ancienne Lutte ei. du
nouve u Progrès, il surait eu la précaution
de consigner sa dernière volonté dans un
testament.
En celte matière, la dernière volon'é Vest
pas celle qui a été écr.ite cinq ou dix ans
avant, mais celle qui a été exprirnée en der
nier lieu En cela nous somrr -s d'accord avec
la Cour de Cass tion beige qui a consacré
cette doctrine par un srrêt lécent.
Comment constater la dernière volonté?
C'est une question de fait qui, dans le doute,
est trancbée par l'Eglise, er ce qui concerne
l'octroi ou le refus des furiérailles religieu-
ses.
Le Progrès nous répondra qu'il arrivera
souvent que la volonté ainsi exprirnée sera
contraire k la volonté éerite.C'est trés exact,
c'est trés beureusetuent vrai. L'homme réflé
chit bien mieux devant la mort qu'au moment
oü l'égoïsme, iintéiêt, le respect humain,
l'orgueil ont encore leur mot k dire.
A ce sujet nous ferons observer, ce que
le Progrès n'ignore pas, que jamais on ne
voit un homme religieux devenir iropie sur
son lit de mort et que trés souvent au con
traire l'impie devient religieux au moment de
paraltre devant son juge suprème. Les souf-
frances, les prières, la grkce divine opèrent
eet heureux changement.
Et ne nous parlez pas de vos croyances
philosophiquesLa vraie philosophic, la
philosophie du monde, comme le disait si
bien Lamartine, se résumé en ces mots
a Je m'humilie et je me repens, et ces mots
nous conduisent au troisième mot qui
acbève la trinité humaine J'espère
Le Progrès ne veut pas s'humilier devant
la soi disant arrogance du prêtre. II traite
ses concitoyens, même ses amis, de pusilla-
nimes, lorsqu'ils s'humilient devant Dieu.
Libre k lui nous l'avons dit, el nous le
répétons, il y a du courage chrétien, et mê
me humain, k dire Je me repens. II n'y a
aucun mérite k proclamer Je n'ai pas be-
soin de me repentir et de m'humilier k
moins de prétendre que le mot J'espère
ne soit lui même une faiblesse
Libre aussi au Progrès de trouver qu' il
est réconfortant de constater qu'il est en-
core desames assez fortes pour faire fi
de tous les préjugés
Préjugés, la croyance en Di< u et en l'im-
rnorlalüé de l'aror- Préjugés, ls 'écompense
du bien et le ehatiment du rnal! Préju és, les
secours de la Religion! Préjugé, la mort
chrétienne Préjugés, les prières et les cé
rémonies de la Religion
Et que le Progrès ne proteste, pas oontre
ïjos dires. Ce sont ces préjugés qu'il combat.
II a beau nous dire que ses principes lui
commanclent de s'incliner avec respect devant
loutes les convictions sincères. Jamais il n'a
respecté In R iigion et ses prêtres, jamais il
n'a rendu hommage aux sentiments religieux,
jamais il n'a eu un mot de justice pour le
courage et le dévouement chrétiens.
Le Progrès a écrit dans le temps respect
pour la Religion de nos pères. II ne répètera
plus celte affirmation, aujourd'hui qu'il est
entré dans la peau de la Lutte. Et cela vaut
mieux vraiment; car cette parole était hypo
crite. Elle n'avait d'autre but que de tromper
ceux qui avaient des dispositions k se laisser
induirc en errour.Nous aimons mieux le voir
étaler au grand jour ses idéés impics. II suf
firv de les signaler pour que le vide se fasse
autour de lui f t autottr des siens.
Le Progrès enrc. istre avec bonbeur i'aveu
que nous avons fait en donnant notre appré-
ciation sur la défunte Lutte.
Nous avions écritLa polémique de la
jeune Lutte était plus franchement radicale
que celle du vieux Progrès. Ensuite, La
Lutte était généralemt-nt mieux éerite;
elle était plus i ui pie, si possible, mais plus
sérieuse et, pour dire toute notre lapon de
penser, plu3 correcte. L'impiété k part, la
franchise, le sérieux, la correction sont
des qualités.
Nous n'avons rieu k retrancher k eet aveu
mais nous n'autorisops pas le Progrès k en
conclure que la Lutte avail toutes les qua-
lités d un parfait journal
II était fort facile d'être mieux écrit, d'a-
voir plus de franchise, d'être plus sérieux et
plus correct que le Progrès. Nous n'avons du
reste parlé que d'une fa(?oii générale gêné-
ralement, disions-nous.
Nous ajoutons volontiers que.dès sas deux
premiers numéros, le Progrès a justifié
notre aveu et, pour tout dire aussi, suivi nos
conseils il est devenu plus complètement
la Lutte, surtout dans son second numéro,
oü il n'y a plus de ces articles aui font haus-
ser les épaules k tout lecteur plus ou moins
sérieux.
Cela ne veut pas dire que le nouveau Pro-
gi'ès soit un journal parfait et les rédac
teurs de l'ancienne Lutte, qui sont entrés
dans le journal de {'alliance libérale, ont tort
de se réjouir de notre aveu. Du reste, ils ne
notent eet aveu que pour donner une chique-
naude k leurs prédécesseurs, dont ils désa-
vouaient publiquement le genre de polémi
que.
Cela dit, nous répétons aussi que lé nou
veau Proorès est plus radical et plus impie
que l'ancien.C'est surtout ce dire que le con
frère devrait acter.Nous le faisons k s-« place'
et rious avons déjk justifié notre assertion.
Jamais l'ancien Progrès n'a fait une propa-
gande, analogue k celle de la Lutte -et de son
successeur, en faveur des enterremeuts ci-
viIs Jamais non plus il n'a fait ostensible-
merit cause commune avec le socialisme.
C'est pour ces motifs qu'il a disparu et qu'il
est remplacé par la Lulle dont le nom seul a
changé.
A propos de l'alliance libéralo-socialiste
qui est le rève du Progrès. ce journal écrit
La tactique de certains journaux cléri-
caux ne varie jamais.Le fait d'une alliance
libéralo-socialiste est représenté par eux
comme uue adbésion aux principes socia-
listes.
Si, en s'alliant aux socialistes, les iibé-
raux deviennerit socialistes, la réciproque
doit être également vraie les socialistes
deyiennoitt libéraux.
Or, nul ne le prétend.
Done, les bens journaux cléricaux affir-
ment une soltise.
Ce raisonr.ement, présenté sous la forme
d'un syllogisme, n'est pas aussi irréfutable
que le croit notre confrère.
Etd'abord, certains journaux cléricaux
dont nous sommes ne p éte dent pas que
le fait d'une alliance pareille s it une adhë-
sion aux principes socialistes. Comme nous
l'avons écrit précédemraent, tous ceux qui
s'allient au Diable ne sont pas disposés pour
cela k le suivre jusque dans l'enter.
Si l'on veut que nous nous exu i'io: b'us
clairement, nous dirons qu-' I s'\v; n
dicalisme ypfoi - u' t u fiie dispo
sés, aprèsTalliance', »e -Hf ar-soih :t
au' collectivism-pratique, qui xuv ifdVux
le sacrifice de ieurs biens sur l'autel du com
munisme. Les socialistes ne le sont du reste
pas davantage, ceux-lk du moins qui possè-
dent quelque chose.
Mais qu'ils le veuillent ou nori, le dernier
mot du socialisme, s'il triomphe jamais, se
ra la main-mise de l'Etat sur les biens parti-
culieis. Les socialistes riches, comme les
Furnémont, les Vandervelde et les autres
Defuisseaux, seront un jour obligés de subir
la loi commune patere legem quam ipse
fecisti.
Nousavouons que des radicaux neveulent
pas en arriver Ik, et qu'ils serout avec nous
pour déferdre leurs propriétés contre les at-
leiutes du collectivisme.
Mais congoit-on que les hommes sérieux,
décidés k sauver leur patrimoine le jour oü
la dépossessiou sera imminente, fassent
cause commune avec ceux qui veulent cette
dépossessiou?
Simple alliance anticléricale, dira le Pro
grès. C'est ici que son raisonnement pêche
par la base. Est-il vrai, oui ou non, qu'une
alliance pareille favorise ïe socialisme Est-
t-il exact,oui ou non, de prétpndre, comme
le font les bons journaux cléricaux, que toute
concession faite aux eanemis de la société
doit fatalement hater leur avènement au pou
voir? Croit-on sérieusement enfin que le
radicalisme ne sera pas absorbé par le socia
lisme
L'histoire du libéralisme est Ik pour nous
dire que c'est toujours le plus avancé qui a
raison coritre le plus modéi C'est l'histoire
du Progrès lui-même, dont les homines ont
dü s'incliner devant ceux de la Lutte. Si les
doctrinaires avaient coupé leur queue radi
cale il y a dix ans, ils serai nt encore quel
que chose. Aujourd'hui le döctfiharisüre a
disparu et il est remplacé par le radicalisme.
Qui peut nier cela
II en sera de même du socialisme vis-k vis
du radicalisme. Le jour oil, au banquet de
Gaud, Anseele a dit k M. Feron vous
nous suivrez ou vous ne seréz plus la
chef du radicalisme a protesté et il proteste
encore par moments. Mais la prédiction
d'Anseele s'est réalisée k la lettre.
Ah vous croyez vous arrêter k mi-che-
min Non pas, confrère. Vous êtes sur une
pente oü l'on descend toujours. A la moindre
velléité de vous arrêter, vous serez poussé
vers l'abime. Si vous résistez, vous serez
culbuté, paree que, par voire faut'e c'est
k-dire par votre 'alliance d'auj urd'hui
vous aufez au: socl drsme I s f r,; s
nécessaires poue aboutir au tri' mp 11
Vous iié voy- -s c tte co -. ;j
de vos co- C s- s I
sions? C'rst qm us u f
ou qu vou - v - l'è
Non, vous u'êtfS pas sociaks.ie en faisant
une alliance SfliSDn feocii-.u.-wf5. Nous vous
accordpns que vous i. a re/, j is, »ia s
ceux qui vous aujioni suivis d.ies.-yot e.alii-
ance le seront pour la plupart, et, nous ie
répétons, vous aurez poussé au triomphe du
socialisme.
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