IIs 1 r Etrennes Pontificales mmmww Mercredi 17 Janvier 1900 10 centimes Ie IV' 856 An^. N0. 3514, mJM ®iif A m Encore a propos d'on enterrement civil La Lutte était un par/ait journal L'alliance libéralo-socialiste d'après le Progrès fv., ifawr- m&Mti w? iBiliSb M:i'Xss On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et t,ous les bureaux de poste du royaume, Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps da journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairesi franc laiigue. Losnuméros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 FUn ires) s'adresser I'i<jence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place i a Bourse. Le JOURNAL DTPRBS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port l'adresSe ci-dessus. Listes précédentes 536 SO E. H. Kapelaan, Reningbelst 5 00 E. H. Coadjutor, Reninghelst 5.00 Le Progrès s'oecupe de l'ar tide qur nous avons consacré, la semaine dernière, k un enterrement civil. Le confrère demande ce que dirait le Journal d'Ypressi par la volonté des sur vivanls, uil caiholique était enterré en libre-penseur ou avec les cérémonies d'une religion qui n'était pas la sienue. Ce que nous dirions Mais, nous protes ter-ions de touies nos forces C'est précisé ment ce fait que nous avons critiqué énergi- quement dans notre premier article. Sur ce point nous sommes done d'accord avec le Progrès, qui sen ble nous avoir trés bier; cumpris. Mais noire confrère ne nous pose cette question que pour pouvoir dire qu'il n'arrive que trop souvent que la volonté du mourant est méconnue. Nous avons vu en maintes circonstarces, dit-11, des libres penseurs, mor Is comme t els, enteriés avec les céré- monies d'un culte, requises par la seule volonté des survivants Cela n'est pas vrai. Que le Progrès sache une fois pour routes, s'il I'ignore, que l'Eglise ne peut prêier ses cérémonies k 1'enb rre ment de qui que c soit, mort en libre- penseur. Souvent un homtne revient k Dieu k son dernier moment 11 ne pratiquait plus sa re ligion depuis de longue» annéesmais il manifeste Ie désir deyecevoir les secours de la religion. La mori le surprerid avant que les secours aient pu arriver, ou bien encore des parents ont empêché le prêtre de so piésenier. Le ci devant libre penseur est' un pénitent et l'Eglise lui accorde des cé-émo- nies religieus; s Ce n\-st pas seulem-nt le droit de l'Egiise, c'est son devoir, et It s sur vivants qui refusent ces cérémonies sont peut être auss: coupables, devant leur con science, que ceux qui ont refusé de faire ad- ministrer lesderniers sacrements k leur pa- rent qui les a demandés. Voilk le noeud de la question. Voilé oil nous diflférons complètement d'avis avec le Progrès. Nous disons que la dernière volonté du défunt doit être respectée, alors rnêaae que, suivant les conseils de l'ancienne Lutte ei. du nouve u Progrès, il surait eu la précaution de consigner sa dernière volonté dans un testament. En celte matière, la dernière volon'é Vest pas celle qui a été écr.ite cinq ou dix ans avant, mais celle qui a été exprirnée en der nier lieu En cela nous somrr -s d'accord avec la Cour de Cass tion beige qui a consacré cette doctrine par un srrêt lécent. Comment constater la dernière volonté? C'est une question de fait qui, dans le doute, est trancbée par l'Eglise, er ce qui concerne l'octroi ou le refus des furiérailles religieu- ses. Le Progrès nous répondra qu'il arrivera souvent que la volonté ainsi exprirnée sera contraire k la volonté éerite.C'est trés exact, c'est trés beureusetuent vrai. L'homme réflé chit bien mieux devant la mort qu'au moment oü l'égoïsme, iintéiêt, le respect humain, l'orgueil ont encore leur mot k dire. A ce sujet nous ferons observer, ce que le Progrès n'ignore pas, que jamais on ne voit un homme religieux devenir iropie sur son lit de mort et que trés souvent au con traire l'impie devient religieux au moment de paraltre devant son juge suprème. Les souf- frances, les prières, la grkce divine opèrent eet heureux changement. Et ne nous parlez pas de vos croyances philosophiquesLa vraie philosophic, la philosophie du monde, comme le disait si bien Lamartine, se résumé en ces mots a Je m'humilie et je me repens, et ces mots nous conduisent au troisième mot qui acbève la trinité humaine J'espère Le Progrès ne veut pas s'humilier devant la soi disant arrogance du prêtre. II traite ses concitoyens, même ses amis, de pusilla- nimes, lorsqu'ils s'humilient devant Dieu. Libre k lui nous l'avons dit, el nous le répétons, il y a du courage chrétien, et mê me humain, k dire Je me repens. II n'y a aucun mérite k proclamer Je n'ai pas be- soin de me repentir et de m'humilier k moins de prétendre que le mot J'espère ne soit lui même une faiblesse Libre aussi au Progrès de trouver qu' il est réconfortant de constater qu'il est en- core desames assez fortes pour faire fi de tous les préjugés Préjugés, la croyance en Di< u et en l'im- rnorlalüé de l'aror- Préjugés, ls 'écompense du bien et le ehatiment du rnal! Préju és, les secours de la Religion! Préjugé, la mort chrétienne Préjugés, les prières et les cé rémonies de la Religion Et que le Progrès ne proteste, pas oontre ïjos dires. Ce sont ces préjugés qu'il combat. II a beau nous dire que ses principes lui commanclent de s'incliner avec respect devant loutes les convictions sincères. Jamais il n'a respecté In R iigion et ses prêtres, jamais il n'a rendu hommage aux sentiments religieux, jamais il n'a eu un mot de justice pour le courage et le dévouement chrétiens. Le Progrès a écrit dans le temps respect pour la Religion de nos pères. II ne répètera plus celte affirmation, aujourd'hui qu'il est entré dans la peau de la Lutte. Et cela vaut mieux vraiment; car cette parole était hypo crite. Elle n'avait d'autre but que de tromper ceux qui avaient des dispositions k se laisser induirc en errour.Nous aimons mieux le voir étaler au grand jour ses idéés impics. II suf firv de les signaler pour que le vide se fasse autour de lui f t autottr des siens. Le Progrès enrc. istre avec bonbeur i'aveu que nous avons fait en donnant notre appré- ciation sur la défunte Lutte. Nous avions écritLa polémique de la jeune Lutte était plus franchement radicale que celle du vieux Progrès. Ensuite, La Lutte était généralemt-nt mieux éerite; elle était plus i ui pie, si possible, mais plus sérieuse et, pour dire toute notre lapon de penser, plu3 correcte. L'impiété k part, la franchise, le sérieux, la correction sont des qualités. Nous n'avons rieu k retrancher k eet aveu mais nous n'autorisops pas le Progrès k en conclure que la Lutte avail toutes les qua- lités d un parfait journal II était fort facile d'être mieux écrit, d'a- voir plus de franchise, d'être plus sérieux et plus correct que le Progrès. Nous n'avons du reste parlé que d'une fa(?oii générale gêné- ralement, disions-nous. Nous ajoutons volontiers que.dès sas deux premiers numéros, le Progrès a justifié notre aveu et, pour tout dire aussi, suivi nos conseils il est devenu plus complètement la Lutte, surtout dans son second numéro, oü il n'y a plus de ces articles aui font haus- ser les épaules k tout lecteur plus ou moins sérieux. Cela ne veut pas dire que le nouveau Pro- gi'ès soit un journal parfait et les rédac teurs de l'ancienne Lutte, qui sont entrés dans le journal de {'alliance libérale, ont tort de se réjouir de notre aveu. Du reste, ils ne notent eet aveu que pour donner une chique- naude k leurs prédécesseurs, dont ils désa- vouaient publiquement le genre de polémi que. Cela dit, nous répétons aussi que lé nou veau Proorès est plus radical et plus impie que l'ancien.C'est surtout ce dire que le con frère devrait acter.Nous le faisons k s-« place' et rious avons déjk justifié notre assertion. Jamais l'ancien Progrès n'a fait une propa- gande, analogue k celle de la Lutte -et de son successeur, en faveur des enterremeuts ci- viIs Jamais non plus il n'a fait ostensible- merit cause commune avec le socialisme. C'est pour ces motifs qu'il a disparu et qu'il est remplacé par la Lulle dont le nom seul a changé. A propos de l'alliance libéralo-socialiste qui est le rève du Progrès. ce journal écrit La tactique de certains journaux cléri- caux ne varie jamais.Le fait d'une alliance libéralo-socialiste est représenté par eux comme uue adbésion aux principes socia- listes. Si, en s'alliant aux socialistes, les iibé- raux deviennerit socialistes, la réciproque doit être également vraie les socialistes deyiennoitt libéraux. Or, nul ne le prétend. Done, les bens journaux cléricaux affir- ment une soltise. Ce raisonr.ement, présenté sous la forme d'un syllogisme, n'est pas aussi irréfutable que le croit notre confrère. Etd'abord, certains journaux cléricaux dont nous sommes ne p éte dent pas que le fait d'une alliance pareille s it une adhë- sion aux principes socialistes. Comme nous l'avons écrit précédemraent, tous ceux qui s'allient au Diable ne sont pas disposés pour cela k le suivre jusque dans l'enter. Si l'on veut que nous nous exu i'io: b'us clairement, nous dirons qu-' I s'\v; n dicalisme ypfoi - u' t u fiie dispo sés, aprèsTalliance', »e -Hf ar-soih :t au' collectivism-pratique, qui xuv ifdVux le sacrifice de ieurs biens sur l'autel du com munisme. Les socialistes ne le sont du reste pas davantage, ceux-lk du moins qui possè- dent quelque chose. Mais qu'ils le veuillent ou nori, le dernier mot du socialisme, s'il triomphe jamais, se ra la main-mise de l'Etat sur les biens parti- culieis. Les socialistes riches, comme les Furnémont, les Vandervelde et les autres Defuisseaux, seront un jour obligés de subir la loi commune patere legem quam ipse fecisti. Nousavouons que des radicaux neveulent pas en arriver Ik, et qu'ils serout avec nous pour déferdre leurs propriétés contre les at- leiutes du collectivisme. Mais congoit-on que les hommes sérieux, décidés k sauver leur patrimoine le jour oü la dépossessiou sera imminente, fassent cause commune avec ceux qui veulent cette dépossessiou? Simple alliance anticléricale, dira le Pro grès. C'est ici que son raisonnement pêche par la base. Est-il vrai, oui ou non, qu'une alliance pareille favorise ïe socialisme Est- t-il exact,oui ou non, de prétpndre, comme le font les bons journaux cléricaux, que toute concession faite aux eanemis de la société doit fatalement hater leur avènement au pou voir? Croit-on sérieusement enfin que le radicalisme ne sera pas absorbé par le socia lisme L'histoire du libéralisme est Ik pour nous dire que c'est toujours le plus avancé qui a raison coritre le plus modéi C'est l'histoire du Progrès lui-même, dont les homines ont dü s'incliner devant ceux de la Lutte. Si les doctrinaires avaient coupé leur queue radi cale il y a dix ans, ils serai nt encore quel que chose. Aujourd'hui le döctfiharisüre a disparu et il est remplacé par le radicalisme. Qui peut nier cela II en sera de même du socialisme vis-k vis du radicalisme. Le jour oil, au banquet de Gaud, Anseele a dit k M. Feron vous nous suivrez ou vous ne seréz plus la chef du radicalisme a protesté et il proteste encore par moments. Mais la prédiction d'Anseele s'est réalisée k la lettre. Ah vous croyez vous arrêter k mi-che- min Non pas, confrère. Vous êtes sur une pente oü l'on descend toujours. A la moindre velléité de vous arrêter, vous serez poussé vers l'abime. Si vous résistez, vous serez culbuté, paree que, par voire faut'e c'est k-dire par votre 'alliance d'auj urd'hui vous aufez au: socl drsme I s f r,; s nécessaires poue aboutir au tri' mp 11 Vous iié voy- -s c tte co -. ;j de vos co- C s- s I sions? C'rst qm us u f ou qu vou - v - l'è Non, vous u'êtfS pas sociaks.ie en faisant une alliance SfliSDn feocii-.u.-wf5. Nous vous accordpns que vous i. a re/, j is, »ia s ceux qui vous aujioni suivis d.ies.-yot e.alii- ance le seront pour la plupart, et, nous ie répétons, vous aurez poussé au triomphe du socialisme. 4

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 1