Etrennes Pontificales
Ifctllfe
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Mercredi 14 Février 1900
10 centimes !e fVc
35' Année. N°. 3522,
.v- Ml
Réception de M. le Ministre
de Tinduslrie et du travail
au Volkshuis
)n s abound rue au Beurre, 36, 4 Ypres, et tous les bureaux de poste du royaurae.
Ls JOURNAL D YPRES parait le Mercredi et le Ramedi
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List, s précédenles
Mr Mme Ernest Fraeijs Ypres
La Congrégation des jeun«>s filles
i Z' rdirrho
975 90
100 00
44.00
La réunion de la Jeune Garde, Dimanche
soir au Volkshuis, fera époque dans la vie
politique des Catholiqurs Yprois. Elle laisse-
ra un souvenir ineffaguble dans la mémoire
des milliers d'assistants.
Deux évènements importants étaient k
l'ordre du jour. D'abord ['installation d'un
nouveau Président en remplacement de M,
E. Seys, qui avail donné sa démission et
d'un vice président, place nouvellement
créée ensuite et surtout la première visite,
quasi officieüe pour la Garde, que notre
ancien bourgmestre, Ministre de l'Induslrie
et du Travail depuis Mardi dernier, M. le
baron Surmont de Voisberghe, avait promis
de lui faire.
Dèsavant buit heures, urie foule énorme
et choisie remplissait la vaste salie.
Sur la scène, spleudidement décorée, se
pressaienl touies les notabilités de notre
ville, tant civiles, qu'écclésiasüques.
Pour l'autorité civile
MM. R. Golaert, membre de la Chambre
etéchevin fï de bourgmestre Struye, séna-
teurBiebuyck, Président du Tribunal;
Fraeijs, conseiller provincial et communal
Bergbman, échevinles conseillers com-
munuux, les membres de la Commission de
la Garde, etc. etc.
Pour le clergé
MM. les Chanoines De Brouwer, curé
doyen de St-Martin et Duclos, curé de St-
Jacques, Busschaert el Rycl eboer, curés de
St Pierre et de St-Nicolas, etc.
M. Callewaert, secrétaire de la Garde, an
nonce que M. le Représentant Iweins d'Eeck-
houtte, Président d'honneur, est empêcbé
d'assister k la réunion par suite d'une itidis -
position. II a le regret de faire part que M
Seys a donné sa démission de Président,
fflaisil est heureux d pouvoir annoncer qu'il
leste n embre de la Commission.
M. Seys a toujours été un lutteur de pre
mier ordre. I! a mené la Garde k la victoire
en plusieurs circonstaricés, notamment en
1887, quand le sympatbique M. Golaert fit
la première brêehe dans la citadelle libérale
d'Ypresen 1891, n 1895 et récemment
encore en 1899.
II restera, ce qu'il a été dans le passé, une
üme vaillante.
La commission a élu, pour le remplacer,
M. l'avocat Sobry, un homme dévoué et un
orateur de choix M. Sobry, n'en doutez pas,
suivra les traces de M S ys.
Eu outre un vice président, M. Remi
Bouquet, que vous avez déjk envoyé au
Gonseil Communal, prendra place k ses eötés
(hi avos répétés)
M. Sibry se léve au milieu des acclama
tions unanimes.
II commence son discours par une de ces
males poésies dont il a le secret, chantant la
grandeur de la pairie flamande, avec ses
grandes cités: Gand, Bruges, Gourtrai k
có desquelles se dresse fièrement notre
ville natale.
II chante nos héroïques ancêtres, dont
vous vous montrez les dignes filsdit l'ora-
teur. II remercie la commission pour l'tion-
ntur qui lui est fait et les membres pour
leurs applaudissements.
Dans une admirable invocation k la
Dlrinité et une chaleureuse profession de
fc-i, il appelle les bénédiclioos du ciel sur
l'ceuvre de la Garde. 11 fait des voeux pour la
pr ospérité et le bien être moral et matériel
dt ses membres.
Comparant la Belgique aux autres pays
de l'Europe il trouve de nouveaux accents
gmpreints de suave poésie pour chanter la
supériorité du nö re. Et Ypres, ma ville
d' doption, dit il, est un des bijoux de cebel
écrin. II espère en l'avenir du parti catholi-
que qui gouverne depuis 16 ans notre pays.
C' st la barrière contre les flots de la déma
gogie, contre le socialisme.
Parlant de M. le Baron Surmont, un des
cons ülers de la eouronne, qui fora sa visite
tantót, M. Sobry rappelle !e bien que notre
ai cien bourgmestre a fait et celui qu'il
fera encore.
La garde est une armée compacte de
piés d'un millier de combattants, je serai
son chef, done son serviteur. (Acclamations.)
M. Remi Bouquet, prononee ensuite un
petit sp ech humoristique, qui soulève une
hiiarité de bon aloi. On lui demandait l'autre
jour de combien de sociétés il faisait partie,
le nombre en est trop grand pour les rémé-
morertoutes, répondit il.
Un vice président, c'est comme la dou
blure du président (iires). Je ne ferai pas de
promesses geen land van beloften jo
poserai des actes M'appuyant sur les
grands cl puissants personnages que jo vois
autourde moi, je m'efforc- rai de vous rendre
tous les servic: s possibles. (Bravos
M. C.llewaert donne ensuite lec^re du
règlement qui sera afficbé au Volkshuis puis
la Commission se rend en corps chez M le
Baron Surmont de Voisberghe pour inviter
le Minis're de l'lndustrie et du Travail k
visiter h Jeune Garde.
Uue ovation indescriptible est faite k Mon
sieur le Ministre au moment oil il fait sou
entrée. La Grande Fanfare joue la Braban-
ponneetl'air de N D. de Thuyne, tous les
chapeaux sont agités pendant que des accla
mations sans fin retentissent.
M. Sobry souhaite la bienvenue k M le
Ministre.
C'est un honneur pour la Garde de rece
voir sa visite. II lui souhaite de longues
années de vie ministérielle, pour le bonheur
de la Patrie. II a pris si souvent la parole
dans cette salie. Ses bienfaits ont été si nom-
breux pendant sa vie puolique et privée.Pour
le travailleur: l'érection de l'Ëcole industrielle
et les travaux oublies que le Bourgmestre
a ordonnés! A présent que vous êtes minis
tre, Ypres attend de vous une augmentation
de prospérité Notre ville attend tout de vous,
Monsieur le Ministre (bravos).
M. Golaert se léve au milieu des acclama
tions pour féliciter le nouveau Ministre, au
nom de l'Administration Communale.
La nouvelle de votre élévation au minis
lè'e, dit il, a éié accueiilie avec tristessepar
notre population Nous perdons le bourg
mestre si dévoué k nos intéréts et qui a tant
fait pour notre cité.
Mais.d'un autre cóté, nous vous félicitons,
M. le Ministre, de votre nomination. C'est
un honneur pour nous autanl que pour vous
de vous voir appeler aux functions de
Ministre du Roi.
Rappelez vous toujours qu'Ypres a beau-
coup fait pour vous. Ge sera votre devoir!
C'est de Dieu que vous avez repu la vie,
la santé, l'intelligence et les biens de la ter-
re, mais c'est d'Ypres que vous avez repu
ce qui fait votre grandeur. C'est nous, en
sommes, qui vous avonsfait ministre.
En 1872, Ypres vous envoya nu Conseil
provincial, qui vous norama membre de la
députation permanente.
En 1878, Ypres vous envoya nu Séna! oü
votre talent vous rangea parrai les grands
hommes du pays.
En 1891, Ypres vous nomina un de ses
conseiHers et vous devintes ainsi son premier
magistrat.
Nous avons done fait notre devoir k votre
égard k vous maiuteaant de faire le votre!
La Ministre du Travail, ouvriers de la
Garde, s'écrie M. Golaert dans un mouve
ment d'éloquence, c'est voire ministro
(bravos répétés).
Le Ministre, soyez en certains, fera plus
encore pour vous que le Bourgmestre. Mi
nistre de 1'ludustrie, il sera aussi le Ministre
de la bourgeoisie, grande et petite.
M. Sobry a déjk louché un mot de co qu'il
resie k faire pour Ypres.
Nous avons nos monuments a restaurer,
le canal k achever, l'bygiène k sauvegarder,
nos voies de communications par terre k
élendre.
Le Ministre pourra nous aider puissam-
ment k réaliser ce programme de travaux
publics.
L'autre jour, dans le train, je causais avec
un garde convoi qui, jadis, avait obtenu
une audience de M. Jules Vandenpeereboom,
s>n ministre. Dans sa chétive position, il
avait demandé ce qu'il croyait être juste et
avait obtenu gain de cause contre un fone-
tionnaire puissant. M. le Ministre Surmont
suivra eet example. Si des difficuüés surgis-
sent entre un grand et un petit et qu ce der
nier soit dans son droit, son droit triomptiè-
ra, soyez en certains, (bravos).
A l'oeuvre on connait I'ouvrier et quand
on aura vu k l'ceuvre M. le Baron Surmont
de Voisberghe, le pays, le parti catholique
et rnême le parti libéral diroat au Roi que
so;, choix a été excellent. (Applaudissements).
Ces applaudissements prouvent, M. le Mi
nistre, que mes paroles répondent aux senti
mentsde ces hommes. Us reconnaissent le
bien que vous avez déjk réalisé et out foi
dans l'avenir.
Un mot encore Vous a vez été bapiisé
Gantoismais nous vous avons confirmé
Yprois. Dans cette ville d'Ypres, deveuue
votre mère, vous avez connu des jours de
deuil et des jours de bonheur. Nous avons
pris part k vos larmes et k vos joies. Ypres
conserve ce que vous aviez de plus cher au
monde, plus que la moitié de vou même,
entre autres le souvenir d'une s aio te fVmme,
la providence du pauvre. (Sensation).
Nous avons besoin de vous et des vötres
Venez passer ici vos vacances et vos jours
de repos de chaque semaine. Aiusi nous
nous inclinerons plus facilemeot devant
l'implacable nécessité de votre dép .rt com
me, bourgmestre de la ville. Nous compren-
drons qua la Patrie, qui avait besoin de vos
services, avait le droit da vous enlever k vos
occupations locales dans l'intérêt du bien
général. Restez done parmi nous, restez
Yprois. (Acclamations)
M. Ie Ministre se léve salué par les bravos
de tous les assistants.
M ie Baron Surmont est ému jusqu'aux
larmes en voyant cette manifestation si belle
et si unanime.
Je ne puis assez vous remercier, dil il,
pour l'hormeur que vous me faites. Votre
tristesse k Tanuonce de mon départ m'a
extrêmement touché.
Je suis Yprois et le resterai (bravos).
II me suffisait amp'ement d'être votre
bourgmestre et j'aurais voulu le rester.
Je n'ai jamais eu le désir d'être ministre.
J'avais une véritable crainte de la responsa-
bilité que je devais assumer. Mais les cir-
constances ont été plus fortes que ma volon-
té.
Je serai souvent k Bruxelles, c'est vrai
mais je resterai habitant de la ville d'Ypres.
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