A Dixmude
Ville d'Ypres
A Watou
VILLE O'YI'ltKS
VARIA
«Lecentre» du Hainaut
Chronique musicale
et religieuse
CAFÉ DD SULTAN
Concours agricole de Cour trai
Le mariage de la
princesse Stéphanie
travailleurs. II a été convenu que les deux
partis ne présenteraient pour la Ghambre
qu'un seul candidat effeclif et un suppléaut,
le choix des titulaires étant abandonné It
l'Assosiation libérale.
Des journaux assurenl que M. De Lants-
beere vienl d'annoncer au bureau de I'Asso-
ciation catholique de Dixmude qu'il n'accepte
plus le renouvellement de son maridat.
Marché au bétail
Au marché de Samedi dernier, 70 têtes de
bétail ontété présentées en vent'. On en a
vendu une bonne vingtaine.
L offre est bonne; la demande nest pas
suffisante. Ilnoussemble que l'administra-
tion communale devrait favoriser davantage
l'arrivée des acheteurs.
Nous apprenons que la commission s'est
occupée aujourd'hui même de la question.
Watou vient d'inaugurer un«Boerenbond»,
sous la forme d'une association coopérative
d'épargne et de crédit.
Bravo, Watou
Vériflcation bisannuelle des poidsetme-
sures, du 28 Mars au 4 Mai 1900, au Petit
Marché au beurre.
L'argot révélateur
ou le manage manqué.
Ayant perdu de bonne heure ses parents,
qui ne lui avaient laissé qu'un patrimoine
relativement modeste,Gontran avaitété élevé
par le frère de sa mère. II avait snivi les
Cours d'une Université, dans ['intention de
secréerplus tard une position compensant
son peu de fortune.
Son oncle, riche k millions, n'avait qu'un
enfant, une jeune fille charmante, qui devait
étre un jour son unique héritière.
Les deux jeunes gens élevés, cóte It cóte,
après avoir partagé les jeux de l'enfance,
avaient conpu l'un pour i'autre une affection,
qui avait fini par devenir un ardent amour.
A l'achèvement de ses études, le neveu,
avait été accepté comme futur gendre par
l'oncle tuteur.
Malheureusement, Gontran, doué d'un
naturel généreux mais léger, avait fait la
connaissance k l'université de jeunes écerve-
lés, qui dépensaient en folies distractions,
dégénérant, parfois en orgies, les revenus
que leurs parents leur accordaient trop
facilement.
Le théatre, les bals, le café et le jeu avaient
été pour ces gommeux ou pschutteux, cette
jeunesse k la mode en un mot, la principale
occupation.
A l'insu de son tuteur, Gontran avait bien
des fois participé k leurs folies et y avait
appris, au jeu surtout, l'argot spécial, qu'ils
croyaient le nee plus ultra del'esprit.
Quelques semaines avant I'union projetée,
le père de Martha, donnait une fête intime,
k laquelle avaient été invités quelques anciens
amis de la familie. L'un d'eux, vieillard k
cheveux blancs,ayant fort bien connu le père
de Gontran vouait au fils une véritable et
sincère affection.
Après le souper, on s'était mis k jouer aux
cartes et au domino.
Sous 1 impression de son bonheur futur, et
un peu trop animé par quelques verres de
champagne, notre Gontran, qui jouait aux
cartes, avec le vieil ami de son père, lui
proposa une partie d'écarté k 10 fr. l'enjeu.
Par complaisance, et croyant k une lubie
de jeune homme, le vieillard accepta.
Bientót la passion du jeu, endor n: maïs
non morte, chez Gontran, s'empara tellement
du malheureux fiancé, qu'il en vim k oublier
le lieu oü il était et les circonstances dans
lesquelles il se trouvait.
La chance se déclarait pour lui et il
s'exaita de plus en plus, tandis que sou
adversaire devenait de plus en plus sérieux,
d'abord paree qu'il perdait et ensuite paree
que Gontran parlait trés haut et s> ulse ser
vant d'un laogage absolument inusité dans la
maison.
Vous étes fusillé, mun vieuxdisait il k
l'homme grave assis devant lui
Atoutatout et passe piqueQa fait,
deux papaDzingi mon lour toupet
mot caet dans l'poiat. Lil l cd y est
deux il Móssieudeux tl moi trois
Móssieutrois a moiPif!le Déchu
(il tourne le roipa fait trois, mon vieux
birbe. jouez, jouez doneJe les
tonds, la damette d'atoutle larbin
d atout (le valet) le bouton d'atout (l'as)
Co y estÊcoppéa moi les roubles!
Ahl ah! co vous la coupepa, pas vrai,
ma vielle binette!
Le vieillard se leva sans répondre. Tout
le monde était ahuri. La jeune cousine,
rouge comme un eoquelicot, se retirait,
anéantie, au bras de sort père, sombre et Jes
sourcils froncés.
Subitement dégrisé Gontran saisit la ter
rible gaffe qu'il a commise, avec la rapidité
de l'éclair.
Ahl nom d'un pétard, s'écrie t il, je suis
flambi!
Et il se sauve k toutes jambes, emportant
dans son effarement, le chapeau du vieillard.
Le centre du Hainaut,région presque igno
rée il y a un demi siècle est connue, k
l'heure présente dans le monde entier. Ses
produits industriels en se répandant partout
accroissent chaque jour sa renommée.
Sous l'influence de l'industrie cette région
a augmenté d'importance et de population
dans d'énormes proportions... Les petits vil
lages de mille araes et moins sont devenus
des agglomérations de cinq k dix mille. Des
localités nouvelles sont nées, téraoin La
Louvière avec ses seize mille habitants de
simples hameaux sont devenus de gros
bourgs et maints écarts sont plus popu-
eux que bien des communes.
Que devriendrait cette affluence si les
moyens d'existence ne lui étaient proportion-
nés, si les salaires, les gains, les vivres n'a-
vaient progressé dans la même mesure.
Or, ce qui, certes, n'a pas augmenté au
même degré, c'est l'aliment spirituel. La
parole du salut.le conseil moral, l'influence
saine et purifiante de la religion n'envelop-
pent plus ces populations, toutes les causes
délétères s'exercent sans antidote suffisant.
Hélas il est pénible de voir la foi ou plu
tót la pratique religieuse subir un reeul con-
sidérable
G'est que, k chaque troupeau. ilfaudrait
un pasteur, k chaque aggloméraiion impor
tante, son église, son clergé.ave-; les ceuvres
de charité, denseignement et de préserva-
tion que celui ci peut toujours faire naltre
dès qu'un champ d'activité est confié spécia-
lement k son zèle.
II faudrait done pouvoir multiplier les
églises.
Le clergé de cette triste contrée l'a com-
pris et, sur un rayon de moins d'une lieue,
cinq églises vont étre construites dont trois
sur le territoire de La Louvière.
Gelui qui écrit ces lignes est chargé d'en
bktir deux et il se demande avec anxiété oü
il trouvera les ressources nécessaires pour
mener k bonne fin cette oeuvre si éminera
ment actuelle et devenue tout k fait néces
saire.
Nous apprenons que le mardi 24 Avril une
grand# séance sera donnée dans la salie de
Mr Iweins au profit de deux nouvelles églises
k construire k La Louvière (Hainaut).
La musique religieuse, exéculée par nos
divers jubés, s'épure de plus en plus des
compositions profanes, aussi contraires aux
traditions qu'au bon sens, et qui sévissaient
avec fureur, un peu partout, dans les églises
de la ville, autrefois.
Comme le disait spiriluellement il y a
quelques années un de nos meilleurs con-
naisseurs, la musique exécutée, aux grands
jours de fête, dans nos diverses églises, n'est
pas de la musique sacréec'est de la sacrée
musique.
Aujourd'hui, il n'en est plus ainsipartout
le style large et sévère, le contrepoint rigou-
reux, obligatoire pour cette importante par
tie de l'art musical, domine.
Un des jubés oü le règne des Asioli et
autres Janssens a résisté avec le plus de
tenacité, c'est celui des R.P. Carmes.
Grkce k l'intelligente initiative du R. P.
Pierre, un dillettante dans toute la bonne
acception du mot, ce jubé secoue k son tour
le jougde cette musiquette, qui rivalisait
par trop souvent avec celle des cafés con
certs.
Lundi dernier, k l'occasion de la fête pa-
tronale de St Joseph, célébrée avec grande
solennité aux R. P. Carmes, la maltrise de
cette église, sous la direction de M. Gust.
Wenes, le talentueux tuaitre de chapelle de
St Ji.cques, aexécuté, avec finesse, plusieurs
ceuvres de véritable valeur.
Nous avons remarqué spécialeraent le
Tola pulchra de Rome, par Aldega.
Le solo de soprano a été ciiauté par un
élève deM. Alph. Riem, le j< une Boudry,
soprano solo du jubé de St Nicolas. Cet en
fant promet de devenir un véritable artiste,
s'il persévère dans la bonne voie musicale
oü il débute.
Dès aujourd'hui, il fait grand honneur k
son professeur.
Nos félicitations aux R. P. Carmes et, en
particulier, au R. P. Pierre, k MM. Wenes
et Riem.
M. Ern. Wenes, qui tenait les orgues, a
exécuté entre les divers motets avec sou
talent habituel, diverses ceuvres distinguées
de Alph. Mailly, de Ring et de Bach.
Le même organiste jouera Dimanche pro-
chain, jour de laf" Communion, pendant
a Grand' Messe, sur l'orgue de son église
de St Jacques, le pastorale récit qui com
mence et la fuyue qui termine le gloria de la
messe k Ste Cécile de M. J. Maurau, arran-
gées pour orgue seul, par l'auteur, qui tra-
vaille en ce moment, si nos renseignements
sont exacts, k une oeuvre de grande enver-
gure, distinée k un concours de composition
musicale.
Grand'Place, Ypres
A l'occassion du Carnaval il y aur?i un
buffet frotd depuis 4 heures de l ap ès~ cuidi
Le café restera ouvert après le bal.
Bon choix. Prix modéré.
Le Cornice agricole de Courtrai organise
pour le Lundi 9 Avril prochain, un granq
concours. Dix mille francs db primes.
A cette occasion, et après ia cloture du
concours, un banquet sera offert k MM. les
Ministres B°" Van der Bruggen, J. Liebaert
et B00 Surmont de Volsberghe, pendant
laquel un bronze artistique, oeuvre du sculp-
teur Lngae, sera dédié k M. D'Hondt, direc
teur du Luboratoire de Courtrai, secrétaire
duComice a .;ricoleCourtrai-Menin,du Comité
linier et du Conseil supérieur de l'agriculture,
par ses nombreux amis, en reconnaissance
des lorigs et nombreux services qu'il a ren-
dus k l'agriculture et au commerce.
Des listesde souscription sont déposées k
l'Hótelde-Ville d'Ypres.
Prix du Banquet: Cinq francs, y compris
une demi bouieilie de vin.
Pour la manifestation en l'honneur de
M.D Houdt,toute inscription, quelqueminime
fut elle, sera acceptée avec reconnaissanee.
La Voce della Verita, de Rome, contientk
ce sujet les intéressants détails que voici
Avant de partir pour Miramar, la princesse
Stéphanie voulut prendre congé de son per
sonnel de service. Le jour oü son départ
devait avoir lieu, tout le personnel se réunit,
k 6 heures du soir, dans un salon de la
Hofburg.
La princesse s'y rendit et, en remerciant
ses serviteurs de la fidélité et de l'affection
qu'ils lui avaient toujours montrées, elle ne
put retenir seslarmes. Tous étaient visible-
merit émus. La princesse serra la main de
chacun d'une manière trés cordiale et affable,
leur donnant comme souvenir d'elle, aux
hommes un anneau avec des brillants, aux
femmes des broches ou des bracelets avec
des brillants.
Chacun recut en outry une photographie
de la princesse. Seule de tout le personnel,
M*u' Haas reste au service privé de la prin
cesse. Les autres, valets de chambre, co-
ehers, personnel des écuries, etc., restent k
la Hofburg et passent au service d'autres
membres de la familie impériale.
Le jour avant le mariage, il y aura k Mira
mar un grand banquatauquel seront invitées
toutes les dames amies de la princesse Sté
phanie. Sa fille, l'archiduchesse Elisabeth
prendra aussi part k ce banquet.
Le jour du mariage, la suite de la prin
cesse Stéphanie sera officiellernent dissoute.
Après la noee, la princesse renoncera au
protectorat quelle exerpait. en qualité d'ar-
chiduchesse d Autriche sur diverses sociétés
et corporations d'art et d,e bienfaisance. Une
paitie de ces honneurs syront repris par
1 archiduchesse Elisabeth, sa fille.
Tous les documents q ui concernent la
i'enonciaiiori de la princess ie Stéphanie k ses
droits comme princesse-veuve et archidu
chesse d'Autriche seront placés dans une
cassette scellée et déposési aux archives de
amille de Ia Mais,an Impériale. Cette renon-
ciation est re.«jireinte aux souls droits d'ar-
jl i^uchess'ri d'Autriche tandis que. comme
dn, rot des Beiges, elle conservera le
lt,e d' Altesse Royale
Le roi Léopold, qui tout d'abord se mon-
trait trés opposé k ce que sa fille Stéphanie,
devenue comtesse de Lonyay, continuktk
porter le litre d Altesse Royale, a lini par
laccorder, k la suite d'une recommandation
directe et personnelie de 1'empereur Fran
cois-Joseph.
La piincesse Stéphanie joindra done k
eusson des Lonyay celui de la maison
'oya e de Belgique Ie lion d'or du Brabant
sur champ noir.
Déjk ede fait oroder tout son linge d'un
su.morité de la couronne royale,tandis que,
auparav,uit,elle portair. la couronne impériale
des Habsbourg.
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