CM RON/QUE YPROISE Le meeting de Messines Une troisième liste a l'horizon La maison Surmont Les petites distractions de M. Colaert tendrait k supprimer la libertc d'enseigner, au détriment des Catholiques. Dans la question militaire je suis pour le principe de la liberté nul ne devrait être forcé d'être soldat surtout pas d'aggrava- tious du service militaire la rémunération en matière de milice égale pour tous. La question ouvrière est le mobile de ma candidature, car je suis k la tête de la Mai- son ouvrière de Courtrai. Nous avons fondé depuis longtemps des Syndicate d'ouvriers. Nous voulons la pro tection du faible contre le fort. II existe en ce moment un mouvement comparable k celui qui amena la Révolution Franqaise de 1789, mais qui dévia de son but, par la fausse philosophic de ces temps. Une grande voix, celle de Rome, par l'encyclique Rerum Novarum, nous a indiqué le grand but k poursuivre. Je défendrai, si je suis élu, les intéréts des ouvriers de nos deux arrondissements. Quant k la question flamande, depuis longtemps j'y suis attaché de coeur et d'ame. C'est une question de vérité et de justice. Gomme M. le Ministre Liebaert le rappe- lait il y a quelques jours, les libéraux, k la veille des élections ont toujours k Ia bouche cette question«Vainqueurs que ferons nous? nous devons dire Vaincus que se rions nous Les années néfastes pour le pays, de 1879 k 1884, sont lk pour nous en donner le lu- gubre avertissement. Qu'on se rappelle les persécutions de cette époque, le Baron d'Heule, l'ancien gouver neur Heyvaert. Aussi, n'en doutons pas, le drapeau ca- tholiqueflottera triomphalement le 27 Mai, comme il l'a fait si souvent depuis nombre d'années. (Applaudissements répétés). M. Van Merris se léve k son tour. Je suis un peuému, dit l'orateur, mais ce n'est pas de crainte pour l'élection. Loin de lkLes élections dans le pays flamand seront ce qu'elles ont été depuis tant d'années. Si, par impossible, nous devions succom- ber, ce ne serait pas Ia faute des flamands. Je vous remercie, Messieurs, pour la can didature que vous m'ofïrez je ne l'accepte ni par ambition ni pour ma satisfaction per sonnels, mais pour joindre mes efforts k ceux de mes collègues dans l'intérêt du bien de notre pays. Je sais combien il est difficile parfois de contenter tout le monde et d'obtenir ce quon voudrait, dans l'intérêt de ses com- mettants. Je crois avoir fait ce que j'ai pu et, chose certaine, je puis vous assurer que j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour remplir mon mandat k votre satisfaction. La lutte se présente aujourd'hui dans des conditions nouvelles. II est difficile de prédire quel sera le ré- sultat. Nous aurons, je l'espère fermement, une majorité k la Ghambre, mais elle ne sera pas énorme, et les libéraux travaillent de toutes leurs forces k la réduire tellement qu'un ministère d'affaires serait dans les choses probables. Ce serait mauvais pour l'opinion eatho- lique, surtout actuellement avec les socia- listes qui susciteront de plus en plus des ob stacles k la marche régulière des discus sions. C'est pourquoi nous devons réunir toutes nos forces pour empêcher une situation pareille. L'union fait la force. Ce seront les fla mands, qui ne souffrent pas d'oppression, qui feront que le parti catholique fort et triomphant de la lutte du 27 Mai. (Applaud.) M. Colaert prend la parole au milieu des acclamations de l'assemblée. L'orateur exprime son regret de ne pouvoir faire assister ces Messieurs de Cour trai k uue de ces réunious enthousiastes et splendides comme nous en avons générale- ment au Volkshuis. Ypres est fier et content de voir des hommes comme MM. Ie Baron Bethune et Cantillon lutter k ses cötés. Nous devons exprimer nos sentiments de gratitude k M. Iweins d'Eeckhoutte, qui se retire pour permettre k la partie wallonne de notre arrondissement d'être représentée. M. Thevelin, le nouveau candidal est un véritable ami du peuple. Nous aurons done k voter pour deux nou- veaux candidats pour M. Cantillon au sé- nat et pour M. Thevelin k la Chambre. 11 ne sera pas dit que le catholique arron dissement d'Yp res soit représenté aux Chambres par un libéral, un radical ou un socialiste. Personne ne voudra amener cette situa tion, j'en suis sür, en provoquant une seis sion. Et même dans ce dernier cas, nous som mes assez forts, grkce au travail électoral fait depuis tant d'années par M. Iweins,pour triompher quand même. II faudra done témoigner notre reconnais sance k M. Iweins, et je suis persuadé que Courtrai nous aidera k cela de toutes ses forces. M. Cantillon. Certainement. M. Colaert. Je ne vous retiendrai pas trop longtemps, c'est un jour férié et plu- sieurs d'entre vous désirent assister aux offices religieux. Les libéraux présentent un candidat pour le Sénat et un pour la Chambre. Pour faire triompher notre liste compléte- ment, il suffirait d'enlever 1200 voix aux chiffres obtenus par les libéraux k l'élection de 1894. La ville, qui nous donnait seulement 200 voix de majorité en 1895, nous en donna 625 k l'élection communale derrière. Poperinghe, Wervicq et les autres com munes de l'arrondissement feront le reste. Seulement, il s'agit de travailler et de tra- vailler avec énergie partout. Plusieurs libéraux modérés, soyez en certains, voteront pour notre liste. M. Nolf est un bon garpon, je ne dis pas le contraire mais cela n'est pas suffisant, il faut considérer ses principes politiques qui sont aux antipodes des nótres. Pour ce motif, nous avons le devoir de combattre sa candidature de toutes nps forces. (Appl. répétés Mon programme vous est connu, Mes sieurs, je ne vous ferai done pas de pro messes ce que j'ai été, depuis que je siège k la Chambre, je le resterai. Pas d aggravations du service militaire. Le remplacement, je le maintiendrai; car il n'est pas seulement institué pour le plus grand bien de ceux qui sont remplacés, mais aussi dans l'intérêt de ceux qui remplacent et repoivent de cette fapon une somme qui est bien souvent une petite fortune pour eux, et leur permet de s'établir, quand leur lerme de service est fini. En matière militaire, le système que je préfère, est celui d unearmée de volontaires. La rémunération en matière de milice aussi, doit être égale pour tous, pour ceux qui paient 50 fr. ou plus, de contributions, comme pour les autres. M- Nolf se déclare partisan du service généralnous, nous n'en voulons pas (Non, non). Les défenseurs du militarisme k outrance appuient, en ce moment, leur opinion sur la guerre du Transval. Mais ils perdent de vue une chose prin cipale, c est que les boers sont des volontai res Les Beiges aussi bien qu'eux, si le pays était raenacé, se lèveraient comme un s ul hom me pour défendre le sot natal (Bravos) Liuuö ïes autres questions, j'agirai comme je l'ai fait jusqu'ici. Si nous n'avons pas obtenu toujours ce que nous désirions, au moins nous avons fait notre devoir et nous continuerons ale faire. Toutes nos forces, notre dévoue cent et nos connaissanees sont k votre disposition. Notre profession de foi est bien simple Nous sommes Catholiques avant tout et op- posés k toute contrainte des consciences, telle qu'un ministère libéral en imposerait certainement. Gardons précieusement les libertés que nos pères ont conquises au prix de leur sang. Pas d'oppression ni de tyranie Ypres montrera k Courtrai ce qu'il sait faire. Le 27 Mai sera un nouveau jour de tiiom phe pour notre opinion. (Acclamations.) M. Iweins remercie MM. le Baron Bethune et Cantillon pour les bonnes paroles qu'ils ont prononcées et léve la séance en enga- geant les électeurs k faire leur devoir. Le Progrès donne une relation du fameux meeting de Messines. Ce meeting, dit il, a eu un immense reten- tissement dans tout le canton. Cela n'y a pourtaut pas paru. Car si le local était trop étroit pour contenir la masse des auditeurs venus de toutes parts,c'est que ce local est extrêmemeat exigu II n'y avait pas cent auditeurs Et cepenaant le meeling avait été annoncé par des affiches et des pancartes. Nous avons même rencontré k Ypres un individu portant un cartel oü le meeting était annoncé. C'est, dit le Progrès, M. Auguste Le- saffre, un yprois, qui a ouvert le meeting, par un apergu succinct des grands priaci- pes, qui sont k la base du libéralisme il démontre que ces principes sont vieux comme le monde et que ce sont eux qui ont toujours inspiré les grandes réformes sociales Pourquoi alors, demandons nous, le libé ralisme a-t il besoin de devenir le radica lisme et le socialisme M. Ernest Nolf prend ensuite la parole, dit le Progrès, et fait une dissertation im- portante et fort documentée sur la plat- forme du parti. II flétrit énergiquement les injustices de la politique gouvernemen- tale dans toutes les sphères et fait part de nos nombreux desiderata. II fait compren- dre avec netteté que le salut du peuple ne se trouve pas dans les éternelles promes- ses, que lui font les catholiques, mais dans Emancipation intellectuelle et éco- nomique de l'ouvrier et dans sa parlicipa- tion constante k la chose publique. Des roots que tout cela! Le Progrès ferait uiieux de dire ce que pense M. Nolf de cer- taines questions, telles que la question mili taire, l'impót progressif dont les radicaux, comme lui, sont tous partisans, etc., etc. Allons, un bon mouvement, M. Ernest Nolf. Le Progrès annonce que nous aurons aux élections législatives prochaines une troisième liste, composée de dissidents cléricaux. D'après lui, M. Lefevre serait candidal effectif et M. Georges Begerem, avocat k Ypres, suppléant. Nous croyons savoir que cette nouvelle est fausse, tout au moins en ce qui concerne le suppléant. Quant k M. Lefevre, nous ne pensons pa8 qu'i! soit disposé k semer, dans nos rangs une division qui, sans lui donner la moindrè j chance de sucoès, ne pourrait que profiler k J la liste radicale. Si la nouvelle de la candidature de M Le fevre se coofirmsit, notre devoir serait de le combattre de toutes noi forces. Mais que nos radicaux ne s'imaginent pas que la candidature dissidente de M Lefevre ce ferait pas de tort k leur liste. Elle leur en- lèverait beaucoup de voix, autant et plus peut être qu k la nótre, et, dans le système de la R. P., notre troisième candidature y pnrdrait moiris que b ur seule candidature. Le Progrès commeme k sa fapon cela veut dire fort inexactement l'interpréta- tion qu'il ccnvient de donner au don généreux de M. Surmont. «La ville. dit-il, serait, par cession du donateur, propriétaire de l'habitation k construire, et celle-ci serait seulement don- née en bail emphytéóiique, k tour de role, k un membre de chaque société partici- pante. II en résulte que celui que le sort Lvo- risers n'en aura pas même la jouissance gratuite, puisqu'il sera tenu de- payer k la ville une redevance annuelle correspondani k la valeur du terrain bkti. Autant de lignes, aulant d'erreurs. Comme le dit Ie Progrès lui même, dans son compte- rendu de la séance du conseil communal, et dans le même numéro oü il commente la question de la maison Surmont, c'est M. le Baron Surmont de Volsberghe lui-mêaie qui a demandé un bail emphytéóiique pour une partie de terrain sitae rue d'Elverdiughe et sur lequel la maison o/ferie aux ouvriers sera conslruite. C'est-k-dire que M. Surmont devient titu laire du droit d'empbytéöse, moyennant de payer une redevance. Si M. le Baron Surmont de Volsberghe eède ensuite la maison k la ville, il va sans dire que la ville en devient propriétaire et celle-ci peut donner la jouissance gratuite k un membre d une société participate, k dé- signer par le sort et jusqu'k sort décès, pour la passer ensuite k un membre d'une autre société participante. L'idée que poursuivent et le donateur et la ville est de conserver k jamais k l'immeu- ble la destination qu'ils ont vouiu lui donner. Le Progrès ne comprend pas e Progrès écrit Dans l'avant-dernière séance du Conseil com munal figurait k l'ordre du jour, sous le n° 11 a Bureau de Bienfaisance: location d'immeu- bles Passant a eet objet, notre nouveau Bourg- mestredit: ces biens sont loués, pour la plu part, aux mèmes prix. Sur cette courte expli cation, les conseillers approuvent de confiance et a l'unanimité les pièces déposées sur le bu reau. lis croyaient ainsi approuver la location,mais il n'en était rien. 11 s'agissait tout simplement du cahier des charges et de l'accord fait avec le notaire pour procéder a la location publique qui probablement n'aura lieu que dans un mois. Une pareille brioche ne prouve-t-elle pas h l'évidence quo. M. Colaert ne voit les dossiers des affaires qu'h Postérieur et que nos fameux conseillers approuvent aveuglement et sans le moindre examen tout ce qu'il leur présente. Quelle singulière administration Si le Progrès avait assisté k la séance du conseil communal, dont il a promis deux fois le compt -rendu sans le reproduire, aurait constaté qu'il a mariqué une nouvelle occasion de se taire. II s'agissait, en effet, tout simplement du cahier des charges pour la location publique d'immeubles. C'est ce qui a été préposé au conseil et voté par lui.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 2