Les Meetings
La famine aux Indes
Us te de sonscription
La guerre
Les traitements du clergé
En Fiandre, la joie se manifeste, avec cal-
me. Nous n'avons jamais entendu k Ypres
des cris de joie, si ce nest lors de l'arrivée
de M. Heyvaert, un étranger, surnommé
Théodore le bien aimé. Mais c'était de l'en-
thousiasme de commande, et, d'ailleurs, il
y avail peu de cris de Vive le Gouverneur
Maisce qui compte, c'esi en premier lien
la foule et ensuite le nombre de maisons pa-
voisées.
Or, jamais Ypres n'a vu dans ses murs
autant d'étrangers que Ie Dimanche 22 Avril,
et, comme lors de ('installation de M. le
Bourgme3tre Golaert, on peut dire que les
habitants avaient été quasi unaninies k pa-
voiser leurs fatjades.
Le Progrès ne le niera pas. Mais. dès
lors T
Nous apprenons que nos candidats, qui
se présentent dans toutes les communes de
l'arrondissement, rencontrent partout le
meilleur accueil.
Déjk ilsse sontfait entendre k Gheluvelt,
Gheluwe, Becelaere, Boesinghe, Langemarck
et Elverdinghe.
Leurs déclarations en matière agricole,
militaire et sociale sont accueillies par de
chaleureuses acclamations.
M. Thevelin se présente hardimeni comme
candidat de l'agriculture. Son programme
comprend notamraentRéduction du privi-
lège du propriétaire k deux années et l'année
courante; fixation des baux k dix-huit années;
privilège du marchand d'engrais k l'égal du
fournisseur de semailles et des frais de la
récolte réduction forcée du fermage en cas
d'accidents; rapports direct entre proprié
taire et fermier; droits d'entrée plus étendus
encore pour certains produits.
Nos candidats se déclarent aussi anti-
militaristes et partisans d'une armée de
volontaires.
La loi sur les pensions de vieillesse, qui
sera votée avant la clóture de la session et
qui fera honneur au gouvernement et spéeia-
lement k M. le Baron Surmont de Volsberghe,
Ministrede 1'lndustrie et du Travail, est par
tout acclamée avec enthousiasme.
Au printemps de 1897, il y a trois ans
k peine l'Europe inaccoutumée aux pri
vations, apprenait avec émoi que dans le
vaste empire des Indes, la famine fauchait
sans merci des milliers d'existences.
G'est alors que notre généreuse nation,
dans un magnifique élan de grandeur, réso-
lut de soulager cette immense infortune.
Tribut touchant de solidarité chrétienne
dont les conséquences furent si heureuses.
Que de misères soulagées, que de catas
trophes prévenues, que de bien accompli,
chez nos frères d'Asie en proie au terrible
fléau de la faim
Trois ans, k peine, se sont écouiés et
voilk que l'Inde cette fois encore jette son
épouvantable cri de détresse.
La famine est plus menapante que jamais
combien va-t-elle encore lui enlever d'inno-
centes victimes
Aux mêmes situations difficiles, les mêmes
effieaces remèdes.
Ge qui s'est fait en 1897, doit se faire
encore aujourd'hui.
Nous faisons done un pressant appel k la
générosilé de ceux qui nous lisent, en fa
veur du vaste diocèse de Lahore, qu'admi-
nistre avec un dévouement et un zèle remar-
quables, Monseigneur Pelckmans, qui n'est
pas un inconnu pour les yprois.
L'évêché de Lahore a été institué il y a
douze ans par Léon XIII. II comprend un
territoire supérieur k cinq fois celui de la
Belgique avec une population de 16.000.000
d'kmes,
Les travaux d'évangélisation y donnent
des résultats irès encouragearits, grkce k
l'activité des 31 missionnaires et -dos 32
religieuses qui y séjournent en ce moment.
Tous ces missionnaires sont Beiges et les
religieuses proviennent du couvent des
Soeurs de Ctiarité k Gand.Le fonctioonement
de eet organisme considérable est assuré
par la charité privée et ce sont les Beiges
seuls qui alimentent par leurs dons chariia-
tles l'évêché de Lahore tout entier.
C'est ce vaste diocèse qui est atteint en ce
moment par le terrible fléau et nous ne sau-
rions mieux faire que de reproduin une
lettre que Monseigneur Pelckmans vient de
nous communiquer d'un des frères de sa
mission.
13 Mars 1900
Monseigneur,
La famine continue ses ravages et multi-
plie ses victimes.
G'est pour nous un spectacle affligeant que
de voir des hommes et des fe omes se trainant
misérablement, mourant de faim, véritables
cadavres ambulants! Mais ce qui nous navrè
sui tout, c'est la vue de pauvres petits êtres,
encore k la mamelle et qui portent déjk sur
leurs visages anémiés le stigmatede la souf-
france et des privations! Leurs mères,
épuisées, ne peuvent plus les nourrir...
Nous nous efforpons de secourir tous ces
malheureux. Samedi dernier, j'ai encore en-
voyé, en destination de Lahore, soixante-
douze enfants. Aujourd'hui, j'ai recueilli
douze filles et demain, un autre convoi de
faméliques sera dirigé vers la ville épisco-
pale. Et je reste en cette contrée si éprou-
vée, pour continuer la lutte et disputer k la
mort le plus de créatures possible.
Mais avec les centaines d'enfants, que nos
orphelinats abritent déjk, je me demande
comment on pourra les recevoir. Des agran-
dissements s'imposent impérieusement, et il
faudrait bien les exécuter sans tarder. flélas
nos ressources ne le permettent point. Dans
la détresse oil nous sommes plon;és, c'est
vers notre chère Belgique, si généreuse de-
vant l'infortune, si compatissante devant le
malheur, si hospitalière k l'orphelin,que nous
tournons nos regards.
Ilse trouvera bien Dieu nous le dit
en ce pays chrétien, des kraes charitables
qui auront pitié de nous et nous procureront
les moyens d'étendre notre asile. Ges petits,
si chers au coeur de Jésus, ne sont- ils pas
nos frères et nos soeurs, rachetés par le même
Fils de Dieu, qui, pour eux aussi, a versé
tout son sang?
Se pourrait-il qu'en présence de la plus
terrible des calamités, les coeurs et les bour
ses restassent fermés? il serail si aisé, avec
un peu de eet or qu'on gaspille parfois, de
sauver des milliers de malheureux que la
mort fauche ici impitoyablement
Mes courses au milieu de cette triste con
trée et surtout les misères inénarrables que
j'ai sans cesse sous les yeux, commeneent k
produire leurs eftets sur rnoi. Depuis quatre
jours, je n'ai eu pour toute nourriture qu'un
peu de riz. Que votre Grandeur ne s'étonne
done pas,si je lui apprends que je suis abattu
par la fièvre et souffre beaucoup de la dis-
senterie.
Ma plume est impuissante k décrire les
horreurs qui m'entourent.
Je viens d'être témoin d'une scène épou
vantable: de mes propres yeux, j'ai vu plus
de einquante cadavres humains, privés qui
d'un bras, qui d'une jambe, tous mutiiés
eflfroyablement par des hyènes et des chacals
affamés
II nous a été donné Ia consolation de bap-
tiser des milliers d'enfantscette oeuvre de
rédemption se continue toujours.
Ah! si je pouvais me faire entendre de
mes compatriotes; si je pouvais dépeindre,
k nos bons et généreux Beiges, l'état de
misère lamentable dans lequel sont piongés
leurs frères de l'Inde, je suis persuadé qu je
np prêcherais pas dans le désert,et que tous,
saus distinction d'opinions, voudraient nous
aider k arracber k la faim et k la mort ces
malheureux!
Daignez me bénir....
Votre fils affectueusement soumis.
F. JOACHIM, G. O
Les lettres des missionnaires qui dépei-
gnent IVflfroyable disette aux Indes, sont lk,
pour nous venir en aide el les plaideront
mieux que nous ne pourrions le faire auprès
de nos lecteurs, l'opportuoité et l'urgence
d'une belle et bonne oeuvre qui intéresse
éminemment les gens de coeur de tous les
partis et de toutes les confessions.
Ghanoine d Brouwer, curé-doyen
d'Ypres 50 00
M. et Mme Fraeijs 100 00
M,lle Fraeijs 50 00
II n'y a plus de doute k avoir Les der-
nières chances qu'avaient les forces du ma
réchal Roberts d'envelopper et de détruire
les forces qui arrêtent deptiis six semaines
sa marche sur Prétoria, se sont évanouies.
Les Boers sortent intacts de l'aventure.
Mieux encore. Fortement retranchés k Tha
ba Ncbu, en mesure d'y être renforcés par
les camps transvaaltens échelonnés entre
Wynburg et Kroonstadt, lesgénéraux DeWet,
Botha et Ollivier paraissent même en mesure
de reprendre l'offensive contre le général
French et, dans tous les cas, de s'opposer k
l'exécution du nouveau plan de campagne
du maréehal Roberts, de barrer le passage
aux troupes britanniques qui doivent essayer
de passer par Lady Brand pour se diriger
vers le Transvaal par Senekal et Bethleem,
après avoir établi une route de communica
tions, par le Drakensberg, avec le Natal et
Durban.
Les dernières opérations, loin d'avoir
tourné contre les forces transvaaliennes, pa-
raissenl done leur assurer une position plus
avantageuse que précédemment.
On éprouve une vire irritation au Trans
vaal k la suite de l'acte contraire aux traités
par lequel le Portugal a permis k l'Angle-
terre de faire passer des troupes par Beira.
Le gouvernement du Transvaal n'attend
que la fin de la guerre pour demander au
Portugal une forte indemnité. On parle de
einquante millions de francs.
Le Transvaal invoqueia comme précédent
le cas de l'Angleterre au lendemain de la
guerre de sécession, lorsque la cour arbi
trale, réunie pour se prononcer sur l'afïaire
dite ('Alabama, acondamtré la Grande Bre-
tagrie k payer 15,500,000 dollars aux Etats
Unis.
Quelqu'étrange qu'il soit, signalons ici le
bruit dont le Temps rppoit avis de sou cor-
respondant de Londres. Ut: bruit, télégra-
phie t-il, attribué k une trés haute person-
nalité, et auquef il est aussi difficile d'oppo-
ser une contradiction, étant donnée son
origine, que de trouver une confirmation,
étant donnés les évènements, prétend que la
paix seta signée entré les deux républiques
sud-africaines et l'Angleterre, avant l'anni-
versaire de la naissauce de la reine, qui aura
lieu le 24 Mai.
Le jour de naissance de la souveraine
sera eélébré en familie au chateau de Bel-
moral; la reine quittera Windsor, pour s'y
rendre, le 18 Mai.
Les beaux tartufes anticléricaux k quelque
nuance qu'ils appartiennent des doctri
naires les plus tardigrades aux libertaires
es plus farouches jettent feu et flamme
k ('occasion de la minima augmentation de
traitements allouée au clergé.
Voici, pour l'édificatioa de nos lecteurs,
les sommes touchées par quelques membres
de l'enquête scolaire, de funeste mémoire.
A ces sommes, il faut ajouter les frais de
voyage et de séjour.
M. Tournai, pour huilséances, 1,904 fr.,
soit 238 fr. par séance.
M. Pecsteen,pour 7 séances, 1,904 francs
soit 272 francs par séance.
M. Olin, pour 9 séances, 2,778 francs,
soit 308 francs par séance.
M. Le Hardy de Beaulieu, pour huit séri
ces, 2,778 francs, soit 347 francs par
séance.
MM Ortmans, Janson, Mascart, Washer,
une moyenne de 500 francs par sé mee.
M. Bergé, pour quatre séances, 3,025b'
soit 900 francs par séance.
Et enfin, le bouquet, M. Jottrand, pour
deux séances, a touché 4,471 fr., soit
2,235 francs par séance.
La seule tournéa du grotesque Bouvpr
dans le Luxembourg coraportatC plus 1 i
4 000 francs rien qu'en frais d'hótel
On se souvient encore de sou équipé"" k
Paliseul. Qua de bécassines, que de che-
vreuils mis k mal! Que décivisses de li
Vière, de brochets de la Se>n >is et de j t o
bons de Bastogne ils ont lanoés dans l'E-e -
nité
A Bouillon, le 19 Juillet 1882, la nota
d'hótel s'éleva, pour quatre personnes, k
290 francs., soit 73 francs par tête
L'augmentation des traitements du clergé
parait bien faiole k cóté des plantureuses
indemnités dont jouissaient jadis les euquê-
teurs scotaires.
Qu'en pensent MM les contribuables?
Loi relative aux traitements des
ministres du culte catholique
et aux pensions civiies et eeelé
siastiques
Art. 1". Les traitements des membres du
clergé du culte calboiique, payés par l'Etat,
sont fixés ainsi qu'il suit
Clergé supérieur.
Archevêquetr. 21,000
Evêques16,000
Secrétaires d'archevêché 1,50'!
Secrétaires d'évêché. 1,000
Vicairesgénéraux d'archevêché 4,5()0
Vicaires généraux d'évêché 4,000
Ghanoines de l'archevêché 2,400
Traitements
inférieurs, supérieurs
Ghanoines d'évêché fr. 2.000 2,400
Clergé inférieur.
Gurés de 1" classe. fr. 2,100
Traitements
inférieurs, moyens. supérieurs.
Curés de 2d8 classe
tr. 1,400 1,600 1,800
Desservants
tr. 1,000 1,200 1,500
Chapelains et vicaires
fr. 800 900 1,900
Art. 2. Les traitements moyens sont
accordés
lo Aux vicaires et aux chapelains, lors-
qu'ils ont rendu, dans le ministère paroissial,
des services rétribués par ie trésor public
pendant dix ans au moins ou I'orsqu'ils ont
35 années d'kge et qu'ils ont rendu les dits
services pendant ciuq ans au moins
2° Aux desservants et aux curés de 21*
classe, iorsqu'ils ont rendu, dans le minis
tère paroissial, des services rétribuós par le
trésor public pendant viagt ans au moins ou
Iorsqu'ils ont 50 années dage dans les.
deux cas, ils devront avoir joui, pen lam
ciuq ans au moius, du traitement inférieur
attribué k leur qualilé de desservant ou d v
cu ré de 2de classe.
Les traitements supérieurs sont accordés
1* Aux vicaires, chapelains, desservants
et curés de 2de classe, Iorsqu'ils ont rendu,
dans le ministère paroissial, des services
étribués par le trésor public pendant trente
ans au moins, ou Iorsqu'ils ont 60 années
d'kge dans les deux cis, üs devront avoir
oui, pendant cinq ans au moins, du traite-
ment moyen attnoué k leur qualité de vi-
caire, de chapelain, de desservant ou dt
cu ré
2° Aux chanoines d'évêché, Iorsqu'ils o n
50 années dage et qu'ils ont rendu, eu qu t-
lité de chanoine, pendantcinq ans au moins
des services rétribués par le trésor public.'
Art. 3. Le traitement court k partir du Ier
du mois qui suit l'entrée en fonctions il
cesse k It fin du mois dans lequel les fonc
tions prennent fin.
Les augmentations de traitement k raison
de l'kge ou des années de service, courent ii