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Mereredi 6 Juin 1900
10 centimes le N°
35e Année. IV0. 3553.
Tarrondissement d'Ypres
A Wer\icq et a Messines
Calinotades du Progrès
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dans
MESSINES. Les catholiques
sont élus, M. Thevelin par 3512
voix, M. Bruneel-de Montpellier
par 3381 le suppléant, M. Ges-
quière 3330.
Les candidats socialistes ont ob-
tenu MM. Vandemoortel, caba
retier, 1513Gruson 1541.
WERVICQ Les catholiques
sont réélus M. Verhaeghe, par
4662 voix, M. Van Elslande, par
4648.
Les socialistes obtiennentM.
Dewulf 1126, M. Mullie 1144
voix,
Honneur k nos amis de Wervicq
et de iVlessiues lis tiennent haut
et ferme le drapeau catholique
Leur position se fortifie d'année
en année k Wervicq.
Messinjes, la dernière forteresse
du libéralisme dans notre arron
dissement menace detomber bien-
tót entre les mains de nos amis
II y avait, Dimanche dernier, éleelion
dans les cantons de Wervicq et de Messines,
pour le conseil provincial.
Les candidats de l'opposition anti-cléricale
étaient soutenus par les libéraux et par les
radicaux.
L'organe de ces derniers, le Progrès
d'Ypres, leur prêtait son appui.
Electeurs du canton de Messines, s'écriait
la feuille radicale, votez tous comme un seul
homme pour les candidais libéraux aux elec
tions provinciates du ZJuin, MM. GRUSON
et VANDEMOORTEL.
S'adressanU aux électeurs du canton de
Wervicq, le Progrès écrivait
Les candidats anticléricaux pour les élec
tions provinciales du 3 Juin 1900, pour le
canton de Wervicq sont
MM. EMILE DEWULF, chef teinturier,
GUSTAVE MULLIE, boutiquier.
Depuis plus de trente ans, les cléricaux
furtnt réélus sans lutte.
Cultivateurs, ouvriers, petits bourgeois,
votez comme un seul homme pour la liste an-
ticléricale sous le n" 1, c'est-a-dire contre les
tyrans des cultivateurs et les oppresseurs du
peuple.
Or, k Wervicq comme k Messines, les
candidats prónés par le Progrès étaient de
vulgaires socialistes.
Le journal progressiste n'osait l'avouer.
II lui suffisait que les Dewulf et autres Van
demoortel fussent des anticléricaux, pourque
le Progrès les jugeat dignes de son appui.
Et eet appui, il ne le leur a pas ménagé,
suivanl en cela l'exemple donné par les
chefs du parti libéral, MM. Victoor et De-
meester pour Messines, M. Bonfils Coutte-
nier et autres pour Wervicq.
Les socialistes de Wervicq et de Messines
sont battus honteusement. G'est en réalité le
parti libéral de ces deux cantons qui est bat-
tu, plus honteusement que les socialistes
même.
Les candidats de la sociale ont eu au
moins le mérite de la franchise Us ont ar-
boré le drapeau rouge et lutté au cri de
a bas les tyrans et les oppresseurs du peuple
Les chefs libéraux se sont cachés derrière
le drapeau socialiste, croyant stupidement
qu'ils ne seraient ni vus ni connus. Ils ont
été vus, ils sont connus.
Ils se savaient battus d'avanceils ont
préféré que d'autres le fussent pour eux.
Q'importa le nom Ce sont les libéraux qui
sont battus, avec leur organfe le Progrès,
journal de ialliance libérale d' Ypres et de
l'arrondissement.
Batlus de maitresse fapon A Messines, k
1880 voix de minorité k Wervicq, k3520
voix
C'est bien fait pour M. Victoor et consorts.
Auront-ils au moins le courage, une pro-
chaine fois, de ne plus se laisser battre sur
le dos d'autrui
Autre humiliation bien méritée: tenant
compte de la différence du nombre de vo
lants pour la Chambre des représentants et
la province, nous arrivons k constater que
Gruson et Vandemoortel k Messines, De-
wulf et Mullie k Wervicq, ont eu plus de
voix que M. Nolf n'en a recueilli dans ces
deux cantons, pour la Chambre des repré
sentants.
Allons, Messieurs Victoor, Demeester et
Bonfils, courage 1 Alliez-vous plus étroite-
ment encore, en 1902, avec ces Messieurs
de la sociale, prenez les comme candidats
pour la chambre et votre triomphe sera plus
certain.
A moins que vos alliés ne luttent sans vous
la prochaine fois. Plus puissants que les
libéraux, s'ils ont conscience de leur force,
ils exigeront pour eux le siège de M. Nolf.
Ce sera justice.
Et tel sera l'effet de la gaucherie politique
que les libéraux de Wervicq et de Messines
viennent de commettre par dépit.
L'histoire se répète sans cesse ce qui
arrive pour le conseil provincial arrivera
pour la chambre. Dhiis deux ans, le libéra
lisum nous dispumra, pour la dernière fois,
le troisième siège. Après cela il appuiera
un socialiste quelconque et il cherra dans la
honte et le mépris.
On nous dit que les sièges provinciaux
étaient, pour les socialistes, la conlre-partie
de celui qu'ils ont abandonné aux libéraux
pour la chambre. Nous le croyons, mais on
ne joue pas deux fois pareil jeu Nous le
répétons, l'alliance du feu et de l'eau con
duit aux abimes
Rendez vous dans deux ans, Messieurs les
socialeux honteux et dépités
Calino est entrék la rédaction du Progrès.
On le dirail du moins, k lire les articulets
que le confrère consacre, dans son numéro
de samedi, k l'élection du 27 mai.
Dans l'un deux, notre confrère s'étonne
de la joie que les catholiques ont témoignée,
en arborant les couleurs nationales, k la
nouvelle que leur majorité k la Chambre
était de dix huil voix
Avant l'élection elle était de 70 voix, dit
Calino, il n'y a done pas matière k réjouis-
sance
Comme si le confrère ignorait le nouveau
système électoral
Comme s'il avait oublié qu'il a annoncé
urbi et orbi, depuis bien des mois, le mi-
versement certain du gouvernement catho
lique
Le fait est, que, même dans les rangs
catholiques, tandis que les pessimisies orai-
gnaient d'être en minorité après cette élec-
tion, basée sur la représentation propor-
tionnelle, les optimistes cocaptaient tout
au plus sur une majorité de huit k dix voix.Or
elle est du double, soit de 20 voix, car en
sooame le député démocrate chrétien sou
tiendra le gouvernement, dans bien des cas.
C'est lk une majorité aussi forte que celle
des libéraux, k l'époque la plus brillante de
leur règne. Mais elle est autrement solide
qu'avec le système majoritaire, dans lequel
il suffisait parfois du déplacement de quel-
ques votes, pour éliro ou renverser 3, 8 et
jusque 18 députés k la fois.
Ainsi dans rarrondissement de Bruxelles
entr'autres, il y avait sous l'ancien régime,
une situation réellement anormale. Les 18
indépendants étaient élus chaque fois au
ballotage, après avoir été, k la première
élection, en minorité de prés de 20000
voix contre les deux partis opposés. II eut
suffi par conséquent d'une entente plus com
pléte chez nos adversaires, pour réduire d'un
trait, et dans un seul arrondissement, la
majorité gouvernementale de 36 voix.
A présent, ce nest plus le cas il fau-
drait le déplacement de milliers de voix, et,
dans plusieurs arrondissements différents,
pour renverser une majorité.
Du reste, Calino du Progrès sait cela aussi
bien que nous, et ce qu'il écrit ne sert qu'k
donn.er le change aux niais, quand il feint de
s'étonner de 1 allégresse de nos amis.
Une chose se coraprend beaucoup moins,
c'est la joie exubérante des libéraux yprois
k la suite de l'élection dernière.
Dans la supposition que cette consultation
du corps électoral eüt. eu lieu il y a dix ans,
et pour un premier essai du suffrage univer-
sel, avec application de la R. P., elle eut
été consjdérée k juste litre par nos adver
saires, comme une véritablo catastrophe,
comme un écrasement.
Environ 23000 voix contre 8200, et cela
malgré 4000 voix catholiques dgnnées k M.
Lefever.quel d isastre, eussent-ils sanglotté
Aujoui d'bui ils exultent
On voit doncqu'k force d'être battus. nos
excellents libéraux yprois finissent par se
contenter de moins que.tien.
Nonobstant l'élection éphémère de M.
Nolf, les catholiques yprois ont après tout
plusieurs motifs de se réjouir du résultat de
cette élection En premier lieu, le beau
chiffre global de leurs voix d; ns l'arron-
di sementpuis la. splendide majorité
catholique darts la ville d'Ypres.
Ertsuite nous sommes satisfaks égale went
de celle donnée par le canton de Messines,
bien qu'il ait assuré l'élection du candidal
l'ibérdl, car il fuut considérer que ce canton
était teUement inféodé au libéralisme autre
fois, que les catholiques y étaient si rares,
qu'on disait géuéralement, sans trouver. de
contradiction k Messines le curé même est
libéral
Un autre articulet du Progrès prédit, en
se basant sur un amalgame des chtffres de
quelques millésimes,un jeu d'enfant d'ail-
leurs extra-usé,— le renverseraent dugouver-
nement catholique en 1902
C'est trés-bien pour les badauds. Mais
le Progrès voudra bien nous faire connaltre,
'autrement que par des chiffres fatidiques,
comment ses espérances pourraient se réa-
liser.
Dans deux ans, il n'y a que deux sièges
dont la perte soit possible pour le pgrti ca
tholique le quatrjème k Rouiers et le troi
sième k Turnhout. II resterajt, dans ce cas
tout k fait improbable, seize voix de majo
rité catholique. Mais ne perdons pas de vue
que nos amis peuveat nourrir le légitime
espoir d'en gagner un k Ypres, un k Brux
elles,un k Anvers.un k Dinant, urt k Philippe-
ville et uri dans le Luxembourg.
Les prévisions sont dottc pour une aug
mentation, au beu d'une diminution de la
majorité cathoiique, en 1902
Pauvre Calino