A Messines
La Fète-Dieu
Les éligibles au Sénat dans
l'arrondissement d'Ypres
Tribunal correctionnel
de Bruxelles
La crise ministérielle
en Italië
Association congolaise
l'africaine de laCroix-Rouge
L'Exposition de 1900
cilement en disant que M. Nolf s'est rallié au
programme des radico-socialistes. Est-ce
que cela est vrai, oui ou non
Et n'est-ce pas son programme qui doit
donner au candidat et it l'élu son véritable
caractère, sa vraie qualification
Ce n'est pas paree qu'il a choisi sa
place entre MM. Buyl et Vandewalle, se sé-
parant ainsi des radico-socialistes de Bru-
xelles, que M. Nolf sera devenu un simple
libéral. Du reste neus le verrons l'oeuvre.
Sa position ne sera pas commode s'ii agit
comme libéral, ses alliés socialistes lui re-
procheront son attitude s'il prouve par ses
actes qu'il est réellement radical-socialiste,
nous lui demanderons ce que signifie le mot
libéral dont il se targue aujourd'hui.
La vérité est que M. Nolf ne sait pas exac-
tement lui-méme ce qu'il est.
Al'occasion il sera libéral, radical, socia-
liste. Ce sera le meilleur moyen de... culbu-
ter.
Un drame
de la morale indépendante
Un drame s'est déroulé, Lundi dernier, it
Messines.
A cause de leur trop grande besogne, cer
tains cabaretiers se voient obligés de pren
dre une ou deux serveuses. C'est le cas
pour le café du Bon fermier, tenu par le
nommé Dewachter.
Depuis quelque temps Dewachter avait it
son service une jeune fille, venue d'Armen-
tières, oü elle avait abandonné son amant,
un sieur Nevejan qui, pour se venger, ve-
nait lui faire de temps it autre des scènes, it
Messines.
Lundi done Nevejan revint it la charge. La
jeune fille l'aperput et s'enfuit se cacher.
Furieux, Nevejan mit le cabaret it sac et
se blessa très-grièvement au poignet.
Le cabaretier tira un coup de revolver,
gros calibre, et la balie traversa la jambe de
l'agresseur.
Le parquet d'Ypres a fait, le jour-méme,
une descente sur les lieux. L'état de Nevejan
est grave.
Le scieur Dewachter est très-connu Jt
Messines et dans les environs. II signa, avec
M. Eudoxe Victoor le symphatique Bourg-
mestre, cliché du Progrèila liste socialiste
peur l'élection provinciale.
Un peuple s'honore en honorant le Créa-
teur de toutes choseset Dieu bénit ceux
qui s'inclinent devant sa toute puissance, les
peuples et les nations aussi bien que les par-
ticuliers.
Les puissants Empereurs d'Allemagne,
d'Autriche et de Russie, et le Président de
la Grende République Américaine, invoquent
Dieu, dans leurs harangues officielles. Tous
ces pays sont florissants.
La Belgique, depuis son indépendance,
rend un hommage officiel au Saint-Sacre-
ment le jour de la Féte-Dieu et sa situation
est également des plus prospères.
Notre antique cité, depuis que l'Admini-
stration est catholique, imite ces grands
exemples. C'est un spectacle it la fois lou-
chant et impressionnant.que de voir la ville,
dans la personne de ses édiles, honorer
Jésus-Cbrist dans son St-Sacrement et suivre
le dais dans loute la pompe officielle des
grands jours.
C'est un modèle de soumission et de res
pect it la Religion et k l'Autorité divine, qui
ne peut que produire le meilleur effet sur
l'esprit du peuple it cette époque de révolte,
chez les masses, contre les institutions sécu-
laires du pays.
Quand l'insubordination contre tout pou-
voir est prêchée systématiquement, il est
salutaire de voir les chefs d'une nation, d'une
contrée, d'une ville, füt-ce d'un simple vil
lage prêcher, par l'exemple, la soumission
k la Puissance supérieure.
Ceci dit, constatons avec un légitime or-
gueil qu'aucnn autre conseil communal du
pays t e pourrait soutenir la comparaison
avec le nótre, sous le rapport de la di
stinction de ses membres.
En effet, on voyait marcher derrière le
Saint-Sacrement, Dimanche dernier, un
Bourgmestre qui est en même temps repré
sentant, ses deuxéchevins qui sont conseil-
Iers provinciaux, puis, dans son conseil,
deux sénaleurs dont l'un est Ministre du
Roi, et un ancien scnateur
Le cortège qui est presqu'exclusivement
officiel ce jour, était fort beau pourtant.
Les trois musiques des orphelins, de la
Grande Fanfare et de l'Harmonie communale
jouaient alternativement des marches triom-
ph; les distinguées, pendant que les deux
cents élèves du Collége St-Vincent lanpaient
dans les airs les notes graves et majestueuses
des Hymnes Sacrés. C'était grandiose et
imposant. Les Pompiers et les Turners de
St Michel complêtaient le cortège. L'armée
était absente, par suite du départ, pour le
camp, du bataillon en garnison k Ypres.
Le temps était des plus favorable, pas
trop chaud comme ordinairement en cette
saison. Un peu menapant le matin il s'est
maintenu sans qu'une goutte de pluie soit
venue troubler la procession.
MM. Berten, propriétaire, Poperinghe
L. Biebuyck, président du tribunal de pre
mière instance, Ypres; G. Breydel, proprié
taire, BrielenC. Cardinael, propriétaire,
Ypres; V. de Codt, propt iétaire.Voormezeele;
E. de Thibault de Boesinghe, propriétaire,
Boesinghe; L. de Thibault de Boesinghe,
propriétaire, Boesinghe; baron G. de Vinck,
propriétaire, Zillebeke; A. Donck, brasseur,
Ypres; J. Floor, notaire, Rousbrugge-
Haringhe; E. Fraeys, propriétaire, Ypres;
A. Godtschalck, propriétaire, Warnêton
Iweins, propriétaire, Zonnebekr; H. Iweins
d'Eeckhoutte, propriétaire,Ypres; A. Lambin,
propriétaire, Ypres; baron R. Mazeman de
Couthove etdeTonlieu, propriétaire, Proven;
J. Meersseman, propriétaire, Ypres; F.
Merghelinck, commissaire d'arrondissement,
Ypres; A. Poupaert, medecin, Ypres; E.
Rabau, brasseur, Ypres; A. Scarsez, pro
priétaire, Langemarck baron A. Surmont
de Volsberghe, propriétaire, Ypres; L. Tack,
propriétaire, Ypres; E Valcke, fabricant,
Poperinghe; P. Van den Berghe, brasseur,
Ypres; A. Van Eecke, notaire, Wervicq;
C. Van Elslande, propriétaire, Wervicq;
Ch. Van Elslande, propriétaire, Wervicq
L. Vanheule, propriétaire, Ypres; A. Ver-
haeghe,propriétaire,Wervicq; J. Verhaeghe,
propriétaire, Wervicq; T. Veys, fabricant,
Vlamertinghe; L. Volbrecht, propriétaire,
Warnêton.
L'affaire Demblon
Le jugement sur les conclusions déposées
mercredi dernier pas les défenseurs de M.
Demblon devant le tribunal correctionnel, a
été rendu lundi k la 6' Cbambre.
Attendu, dit en substance ce jugement,
que 1 article 45 de la Constitution reconnalt
au parquet le droit d'exercer des poursuitee
d'office contre un député en cas de flagrant
délit
Attendu que le fait relevé k charge du
prévenu Demblon était flagrant, et que c'est
en vain que le prévenu veut faire intervenir
ici la notion du flagrant crime
Attendu en effet, que le texte de la Consti
tution s'applique k toute infraction fla
grante qu'aucune restriction k ce sujet
n'esi formulée dans l'art. 46, et que l'on ne
voit pas pourquoi il faudrait donner k l'ex-
pression flagrant délit un autre sens
que celui d' infraction flagrante qu'elle a
généralementqu'il n'y a pas lieu d'inter-
prêter la Constitution d'après une Constitu
tion antérieure ou un Code abrogé.
Attendu que si les dépatés ne peuvent pas
être poursuivis pour le? opinions qu'ils ont
émises, ni être l'objetd'aucuoe mesure vexa-
toirek ce propos, ils ne doivent pas oublier
leur róle de législateurs, ne pouvant, autre-
ment, s'en prendre qu'k eux mêmes dele
perte de l'immunité
Le tribunal, jugeant les moyens de la
défense non fondés, déboute le prévenu, et
dit que l'action publique est recevable fixe
l'audience du mercredi 20 juin, k 2 heures,
pour les débats contradictoires sur le fond
de l'affaire.
Aussitót après la lecture de ce jugement,
M' Spaak a annoncé que le prévenu inter-
jetait appel.
Cet appel étant suspensif, les debats ne
pourront avoir lieu qu'après la décision de
la Cour.
Rome, 18 Juin. Voici, d'après les
journaux, quelles sont les causes de la crise
ministérielle
Depuis deux jours M. Gollo, élu président
de la Cbambre k une faible majorité, négocia,
avec l'assentimenl du gouvernement, avec
les différents chefs de l'opposition constitu-
tionnelle et les partis extrémes afin de trou-
ver un terrain de conciliation. Les négocia-
tions durèrent jusqu'k cesoir.k quatre heures.
L'extrême gauche déclara qu'elle renonce-
rait k faire de l'obstruction, mais k la condi
tion que le nouveau règlement fut annulé.
En présence de cette intransigeance, M.
Gollo fit savoir qu'il lui était impossible d'as-
sumer la présidence de la Cbambre.
Les ministres, MM. Visconti Venosta,
Bouasi et Carmine qui, depuis quelques
temps, nourrissaient secrêtement le projet
de démissionner, profitéren! de l'occasion
pour déclarer qu'ils ne pouvaient pas accep
ter cette nouvelle capitulation exigée par
l'extrême gauche.
Le général Pelloux se rendit aussitót au
Quirinal en référer au roi et il offrit ia dé-
mission du cabinet, qui fut acceptée.
On croit que M. Saraco, président du
Sénat, sera chargé de former le nouveau
cabinet. II a été appelé ce soir au Quirinal.
L'association congolaise l'africaine de la
Croix-Rouge, instituée k Bruxelles par S. M.
Léopold II, vient de fonder en notre ville
un sous-comité,k l'instar de ceux qui existent
déjk dans plusieurs villes de province. Ce
sous-comité compte parmi ses membres les
personnalités civiles et militaires les plus
marquanteset tout fait espérer que la popu
lation yproise aura k coeur de seconder son
oeuvre, purement philanthropique.
Trop souvent encore, nos concitoyens qui
vont Ik bas, au delk de l'équateur, pour im-
planter la civilisation ou pour trouver des
richesses nouvelles, souffrent et meurent,
privés de secours.
L'association congolaise et africaine de la
Creix-Rouge s'est donné pour mission de
leur venir en aide, de leur procurer des mé-
dicaments, de leur ouvrir des hópitaux.
L'oeuvre existe en dehors de tout esprit
politique et,quelles que soienl les idéés sur
les rapports que peuvent ou que devraient
avoir la Belgique et le Congo, elle peut,
grkce k son but si noble, rallier la sympa
thie de tous les coeurs genéreux.
Etes-vous allé k l'Exposition avez-vous
visité.... ceci et cela.... étiez-vous k l'ouver-
ture?.... avez-vous ouï les discours Loubetet
Millerand.... Ces questions et mille autres rem-
placeront, pendant des semaines, l'antique As-
tuvu Lambert?» du dernier Empire.
Paris verra la Province cette bonne fille
débarquer, un peu dröle et chiffonnée, et ahu-
rie,et trainanlaprès elle des montagnes de colis;
et ce sera peut-être pour lui le clou tant rêvé....
A cela, rien k dire, on n'a pas tous les jours
l'occasion de visiter la Capitale, et d'y voir tant
de belles choses.
Tant de belles choses!... il faudrait pourtant
s'entendre.
Le beau de Monsieur Prud'homme facile-
ment ébaubi n'est pas celui d'Homère, ni de
Louis Veuillot.
Chacun a son esthétique particulière et son
angle de vision.
Monsieur Prud'homme, par example, préfé-
rera contempler la mer sur une toile peinte; il
ne trouvera jamais l'azur plus rèveur, plus
charmeur, que dans unciel de bleu de prusse,
füt-il brossé par un rapin de village; car cela,
c'est encore de l'exposition, du convenu, de
l'art marchand, en face duquel, la vraie, la
grande et sublime nature, n'est qu'une vieille-
rie. Or, l'art!... l'art!... le même Monsieur
Prud'homme ne voit que cela, sans y rien
comprendre.
Vousconuaissez comme moi de braves pro
vinciaux: petits rentiers ou manoeuvres a deux
francs par jour, qui économisent depuis des
années, ajoutent un sou k un sou dans le bas de
lainepourse payer... l'Exposition.
Voyez-les sur les quais d'embarquement ou
de débarquement!... il y a toute la smala, y
compris le petit et sou biberonvous les distin-
guez entre mille, kleur airsatisfait et... las;
mais de cette Lassitude qui signifie... déjk?...
c'est finil... ils ont laissé dans ia galerie des
machines ou les pavilions multicolores: leur
coeur et leur argent... Rentrés chez eux, ils re-
vivront de cette grande vision, au point de
plaindre amèrement les deshérités; s'il leur ar
rive derencontrer le... Curé récitant son bré-
viaire, ils penseront: Quel pauvre homme!
et le Curé, k son tour, le Guré qui lit la Bible,
respire le grand air du bon Dieu sous les vieux
tilleuls de son presbytère, et contemple, le soir,
les étoiles en rèvant du ciel, dira: Les pauvres
gens. Et le prètre aura raison.
De bon compte, quelle exposition merveil-
leuse, variée et riche a l'infini ont, sous leurs
yeux qui savenl voir: le poète, le philosophe,
ie penseur, le chrétien, le prêtre
Vos tableaux même vos chefs-d'oeuvre
que sont-ils, que peuvent-ils être autre chose
qu'une réduction morte de l'immense et vivante
nature!...
Vos statues sont de la pierre fouillée, et ne
parient pas! Michel-Ange s'en plaignait.
Vos galeries bruyantes, avec leurs machines
qui sifflent, me rappellent l'usine et me font re-
gretter lesnefs verdoyantes des grands bois avec
leurs bruits de tempêtes ou leurs gazouillis
d'oiseaux.
Vos marines ne plaisent qu'en ce qu'elles
évoquent le souvenir des plages harmonieuses
oil respirent de vraies vagues et que dorent de
vrais rayons.
Avouez que vos fontaines lumineuses ne va-
lent pas les Cataractes oü se jouent les ares-en-
ciel, avant qu'elles n'aillent rouler aux ablmes et
que vos dómes, rehaussés d'or et de chrysocale,
rivalisent mal avec ceux de nos vieilles calhé-
drales.
Endéfinitive, ce qui plait au visiteur, c'est
d'abord l'accumulation de beaucoup de choses
sur un petit espacec'est ensuite l'eftort du gé
nie humain, de Tart, pour se rapprocher de
la nature. 11 n'en est trop souvent, quoi qu'il
fasse, que le postiche et la conu ufagon.
Ges forces mêmes: électricité, gaz, vapeur,
etc... sont seulement utilisées par vous; elles
existent avant vous et sans vous; vous n'en
connaissez pas ia nature, vous en ignorez la
genèse.
Considérez, d'autre part, que l'homme ne