35' Année. N°. 3559. Mercredi 27 Juin 1900 !0 centimes le N POUR LES AFFAMES DES INDES La manifestation catholique a Anvers Le devoir des catholiques a Ypres comme ailleurs Suffrage Universel et Agitation Socialist e On s'abonne rue aui Beurre, 38, Ypres, et a fcous ies bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les reclames dans ie corps da journal coütent 30 centimes la ligne.Les insertions judiciaires1 franc ia ligne.Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandras) s'adresser k l'Agence ,3avas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le JOURNAL DTPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port a l'adresse ei-dessus. Listes précédentes fr. 1429.00 Eerw. Heei Ryckeboer, pastor van Si Niklaais 20.00 E. H. Ide, pastor Westoutre 10.00 V. K. B. S.00 Ditnanche, ta grande familie catholique beige était appelée fêter le triomphe de ses enfants. Quatre cents vaillants, accourus k i'invitation de l'Association conservatrice, se sont groupés en une fête grandiose autour deleurs chefs pour communier au banquet de la joie, pour s'y remettre des luttes pas- sées et y puiser des forces en vue des c«m- pagnes futures. Dans la grande salie de la société 1'Har moniegrandiose et magnifique sous les chatoyants décors et les riches tentures qui l'ornaient, les délégués du pays conviés k ces traternelles agapes ont écouté religieuse- ment les nobles paroles sortant de bouches autorisées, célébrant le triomphe, prêcbant la constance et l'union dans la gia ide entre- prise conservatrice. Tour k tour, des ministres et des députés ont semé le bon grain dans le vaste champ dcceseoeurs ouverts k tous les vents d'une belle et chaude éloquence. Après avoir exposé l'oeuvre accomplie par le gouvernement catholique, qui reste plus fort que jamais après seize ans de pouvoir, ils ont fondéla route de l'avenir. Trois issues se présentent aux regards des voyants, a dit M. de Smet de Naeyer l'uneouvre la voie au collectivisme, l'autre est battue par les adeptes de l'école manchestérienne la troi- sième est celle des catholiques la voie de la liberté individuelle,- soutenue dans ses efforts par le concours de la puissance sociale. Voilk l'expression du vériiable libéralisme. Voilk l'oeuvre k accomplir, par étapes les problèmes sociaux k résoudre au moment voulu, les solutions k donner, marquées par la sagesse et la justice. Gar chaque ques tion se résoud k son heure, comme chaque fruit se cueille lorsqu'il est mür. OEuvre grandiose, oeuvre féconde, qui exigera les forces retrempées de tous les coeurs, toutes les forces, et avant tout, les forces unies. L'union c'est le cri d'en haut dominant toutes les clameurs d'en bas L'union, c'est un devoir, c'est la nécessité j pour y arriver. de demain. j Le libéralisme est atteint k mort. II parait La situation exige l'entente absolue au destiné k disparaitre bienlót, comme dispa- sein du parti catholique, comme le disait si raissent des intermédiaires, utiles un jour justement M. Beernaert, même, au prix de certains sacrificesmême au sacrifice de certains amours-propres. Puissent les sages paroles de nos diri- geants k ce tournant historique de ..notre existence politique et sociale, répercuiée en lasalle du banquet de la grande Harmonie, trouver écho dans l'kme de tous les catho liques. Puisse l'exemple de la droite unie, la droile d'accord, étroitement serrée autour du drapeau national, consolider les effeciifs de la grande armée catholique, et contribuer k réaliser, d'après le mot de M. Beernaert, l'entente unanime, l'alliance de toutes les kmes. L'union fait la force. (La Pali ie Le plus grand résultat des élections du 27 Mai est incontestablement le maiutien au pouvoir du gouvernement cathoiique, appuyé par une majorité assez forte pour résisler k tous nos ennemis. Mais ce résultat ne doit pas nous faire songer aux délices de Capone. D'autre part, l'échec partial que nous avons subi k Ypres, grace k ure candidature dissidente, ne doit pas non plus nous dé- courager. Si le progrès que nous avons ré- alisé depuis quatre ans se maintient, nous saurons vaincre sur toute la ligne dans deux ans. Plus que jamais l'union sera nécessaire si nous voulons arriver k ce résultat. Nous avons du reste, ici comme ailleurs, les meilleurs motifs p< ur nous unir plus que jamais l'affaibiisserar. rit de la majorité, la certitude d'une coalition libérale-socialiste, les eflrayants progrès du socialisme, l'intó- rêt même de notre vieille et sainte cause catholique. A la Ghambre mê ne, ia majorité sera compacte ct une ou ei le ne tardera pas k se fondre. Le temps de courir des aventures est passé. Passé le temps des illusions gé- néreuses mais témérairesEn dehors de l'unité, ce ne serait que dangers de rixes, probabilités de séparations. Jamais la Bel gique n'a eu k traverser une époque aussi dangereuse. Le suffrage universal a allumé dans la fournaise populaire 1-s vieilles pas sions, les apres désirs, les furieuses ei vies, II y a comme une dislocation sociale. Les catholiques ont l'insigne, mais péril- leux honneur de tenfr tête k l'ennemi, de le refouler, de sauver la patrie et la civilisa tion. Ge nest pas trop des efforts de tous seulement, comme se fondent les transitions. Les catholiques d'un cöté et les socialistes de l'autre, voilk l'avenir. II y a chez les socia listes une remarquable cohésion. Le Mal aussi a, pour un temps, son unité. Eux, les ennemis de Dieu et de la Patrie, unis Nous, catholiques, nous serions sim- plement réunis et préparés aux divisions? C'est impossible Pourquoi ceux qui se soul appelés dérno- crates et qui, en face de l'effrayant dualisme, ne devraient plus porter d'autre notn quo celui de catholique, pourquoi iraient ils faire une campagne d'irréguliers, de francs ti- reurs On a joué k ce jeu redoutable des distinctions, des quasi-sépatations avec des espérances d'union et de réunion. Le jeu a assez duré. 11 n'a pas produit de bons fruits. Les circonstances nous imposent le devoir strict, impérieux, de rétablir la puissante unité catholique. II faut cette unité dans les doctrines, dans les tactiques, dans les orga nisations. Un des démocrates en vue k Bruxelles, M. Renkin, a publié dans le Messager de Bru xelles, ces derniers jours, un article que tous les catholiques peuvent signer. Est-ce un indice de pacification entre catholiques Nous aimoos k le croire. 11 y a aussi une question deloyautéen jeu. Tous les élus catholiques, sauf le dé- puté daensiste élu k Alost, doivent leur no mination aux catholiques. Ils ont liguré sur les mêmes listes. Pendant la lutte l'unité a été rétablie et elle a été ia cause du succès. Les démocrates scissionnaires ont été partout éerasés. Pourquoi rallumer des fenx éteints Raviver dos querelles apaisées? Pourquoi s'exposer k de nouyeaux déchiremems Ne pourrait-on reprocher k ceux qui tenteraient de former an groupe, d'avoir trompé les catholiques pour décrocher une timbale parlementaire Unis dans la lutte, déjk séparés le lendemain de la victoire Gela ne sera pas. Ceux qui feraient cela ne seraient pas des galants hommes. Que ceux qui seraient hantés par cette idéé de la formation d'un groupe particulier, dans la droite, y réfléchissent bien, ils po- seraient un précédent, ils seraient un mau- vais exemple. Après les députés k tendance ou k passé et appellation démocrates, qui empêcherait les anlimilitaristes de former un groupe antimilitarisle, les partisans du service personnel un autre groupe on finirait par voir l'ensemble disparaitre. Au lieu d'etre une pierre, la droite serait un petit tas de sable. Neus sommes done persuadé, confiant dans le patriotisme, la prudence et le dé- vouement k l'Eglise de tous, que i'unité règnera k la Ghambre parmi les catholiques et, grkce k ce haut exemple, quelle triom- phera dans le pays parmi tous les catholiques. Briser l'unité a été une faute, rempêcher de se rétablir serait une félonie. Le Conseil du parti ouvrier a décidé d'ouvrir une nouvelle campagne en faveur du suffrage universel pur et simple. Le 3 Juillet aura lieu k Bruxelles un meeting mon- stre auquel assisteront tous les députés et sénateurs rouges. A ia Ghambre, les députés socialistes besogne utileferont de l'obstruction tant que le vote plural ne sera pas aboli. Bref, l'agitation va recommencer. Gependant, le gouvernement a été aussi loin que possible dans la voie des conces sions. Grace k la revision de la Constitution, il g étendu k lous le droit de vote, puis il a réalisé une réforme réelamée par les hom mes les plus éminents de divers partis, la R. P. Celle-ci permet k tout parti constitué d'être représenté selon sa force réelle et effective. Aussi les gueux et les rouges ne se sen- taieni-ils plus de joie et, sans doule pour montrer leor belle voix, clamaient-ils aux quatre vents du Giel que, grace k la grande justicière la R. P., le peuple et les opprimés par i'inique régime majoritaire, allaient prendre une éclatante revanche et rentree k la Ghambre. avec une non moins éclatante majorité. Les assemblées catholiques n'é- taient plus que des veillées funèbres précé- dant l'enterrement déflnitif du parti. Rève enohauteur qui a duré ce que durent les roses... cruolle disillusion chez nos adver- saires, le lendemain du scrutin, scrutin qui nous remettait au pouvoir avec une majorité de 18 voix. Le parti de l'ordre triomphant, et cette fois définitivement aussi, grand désarroi et grand remue-ménage dans le Landerneau j rouge. Le vote plural est la seule chose qu'il reste k attaquer. Un homme, une voix j unique, telle est la revendication nouvelle j sansdou'e, en principe, nous sommes tous I égaux, et nous, catholiques, sommes les l premiers k affirmer cette confraternelle éga- lité. Mais, en fait, que les circonstances I nous ont différenciés Et au point de vue de la bonne politique parlementaire, de la bonne gestion gouvernementale, n'est-il pas nécessaire qu'un choix sérieux puisse être fait des mandataires du pouvoir. Comment cette élection pourra-t-elle être judicieuse, si elle est faite sans aucun cor- rectif, par la prépondérance d'une masse souvent ignorante N'a-t-on pas compté parmi les élus socia listes des Gavrot, des Bastien, des Wittinck, aux capacités nulles, grossiers et ignorants, incapables de gouverner et d'administrer

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 1