Unseptième fils Nominations ecclêsiastiques Nouvelles diverses et le sort de la patrie.Jamais pareille urgen ce de conserver la foi aux masses. Des maltres croyants, des écoles religieuses, donnez-en nous, Seigneur,avec une abon- dante miséricorde. Arrachez nos popula- tions k l'ignorance et k la barbarie socia- listesi Au déclin du XVII" siècle, on ne comprit pas toute l'importance de l'éducation popu laire, on ne proclamait pas avec un Pape que l'ignorance est la source de tous les maux. De la Salie précéda son siècle et eut le pressentiment de temps futurs, des trans formations politiques etsociales qui devaient s'opérer sous nos yeux. Gertes, il ne pré- voyait pas encore l'athéisme social et ses conséquences abominables renfermées dans le Révolution frangaiseil ne voyait pas encore la victoire puis les envahissements, demain peut-étre les tyrannies du tiers état populaire iln'entrevoyait pas l'admirable et progressive floraison de l'ordre qu'il fondait et qui devait s'étendre, en peu de temps, sur l'ancien et le nouveau monde tout cela non, mais il avait conscience de la dignité du paysan et de l'ouvrier, de l'irnportance sociale de la petite bourgeoisie, li avait la vue claire des besoins de l'instruction desti née aux fils des paysans, des ouvriers, ces méprisés de Voltaire, des artisans, des pe- tits commercants. II savait que, pour donner l'instruction effieace, il fallait autani de dé- vouement que de science et des hommes de Dieu consacrés k l'enseignement. Voilk pourquoi il a fondé des écoles nor- males pour former des instituteurs, des éco les pratiques d'agriculture, de commerce et de métiers, des écoles populaires gratuites avec des méthodes nouvelles ou radicale ment améliorées et par dessus tout, un ordre religieux d'hommes attachés au peuple chré- tien, comme le lierre au cbêne,hommes qu'il voulait tellement instituteurs catholiques qu'il leur refusa les grandes consolations du sa- cerdoce. Comment les oeuvres de ce génie, de ce bienfaiteur de l'humanité sont-elles tant dé- testées par une notable partie de ce peuple, qu'il aima k ce point qu'il lui voua sa vie Cette opposition et cette haine sont-elles autre chose que l'histoire de l'humanité, l'histoire de la lutte du Bien contre le Mal, de l'homme révolté contre Dieu méprisé II y a, de par le monde, une mystérieuse et puissante malice qui s'attaque aux oeuvres du Bien, dès leur principe, aux hommes créateurs de ces oeuvres toute leur vie. L'opposition, les coups arrivent souvent du cóté par oil aurait dó venir l'appui, l'en- couragement, l'alliance. Saint J. B. De La Salie mourut, prêtre interdit par son Evê- que! II mourut dans cette suprème épreuve du prêtre k qui est retiré le pouvoir de con- sacrer le corps et le sang du Jésus Christ résigné, il y mourut, baigné dans le sacri fice scandaledirez-vous k cóté de l'héroïs- me. Non. Aveuglément. Oui. On vivait aux temps refroidis de la charité, aux temps du jansénisme et le coeur de la Salle s'ouvrait k toutes les aspirations, k toutes les miséri- cordes. II fut viclime de cette tenace et ve- nimeuse hérésie. Beaucoup des évêques de ce temps étaient, k des degrés divers, jansénistes. L'Eglise est divine et humaine, ne l'ou- blions pas. Dieu ne la laisse pas périr mais il ne supprime jamais la liberté et la respon- sabilité de ses ministres et de tous. Avant de devenir saints, les meilleurs, les plus pieux, les plus purs, un saint Francois d'Assise, un saint Francois Régis, un saint Alphonse de Liguori ont été méconnus de l'autorité religieuse. De La Salie le fut k sort tour afin de passer par la plus féconde mais la plus terrible des épreuves, par le creuset rougi au feu ardent qui purifie l'or des der- nières scories. Demandons-nous plutót comment les oeuvres de notre nouveau Saint ont pu naitre, grandir, se répandre dans des temps d'indifférence religieuse et de luttes sectaires. Lk est la protection de Dieu et la main d'un Saint. Dans l'oeuvre des écoles chré- tiennes, il n'y a rien qui ne soit opposé k l'athéisme social. Deux hommes honorèrent le dix-septième siècle, par-dessus les guerriers, les magis- trats, les politiques, les écrivains, les théolo- giens saint Vincent da Paul, et saint De La Salie. L'un dans la misère des corps, l'autre dans les misères intellectuelles, tous deux, pour conserver et augmenter la foi, ont accompli des travaux gigantesques, des oeuvres popu- laires, réelleraent rédemptrices qui conti- i nuent et coulent en quelque sorte plus abon- damment que jamais. Oh sont les philan thropes, les humanitaires, les «altruistes» qui peuvent leur être comparés. On dit qu'aux jours de la Révolution franpaise le peuple, bien qu'égaré, ne laissa pas mutiler les statues de Saint-Vincent de Paul. Le peuple doit tout autant k saint La Salie. Tous deux sont les héros de la charité catholiques, les fils par excellence du Christ. Voltaire étendit son hideux sarcasme sur ces deux hommes qui s'étaient voués au service de l'iufkme Oil est Voltaire Son nom rie retentit guère que dans la ma- lédiction générale. Eux sont sur les autels entourés d'amour. Revenus tót ou tard des erreurs entrai- nantes du socialisme, les populations ou- vrières désabusées seront un jourautour des autels pour remercier Vincent de Paul et J.-B. de La Salie. L'histoire est faite de ces abandons et de ces retours, l'humanité est l'enfant prodigue qui va aux impudicités et aux porcheries, mais qui revient fatiguée, lassée, épuisée, k la maison du père de familie. La veille de la grande persécution de 1789, l'oeuvre de saint De La Salie compre- nait 166 maisons et 36,000 élèves. Un siècle après, l'Institut compte 20,000frères, 2,000 maisons, 350.000 élèves. Le temps fortifie ce qu'il ne peut détruire. La lutte affime les forts. La canonisation du fondateur de l'In stitut est le présage d'un nouveau dévelop- pement de son oeuvre et de l'évangélisation des masses. Le concert qui devait avoir lieu Dimanche dernier a 8 1/2, aura lieu, demain Jeudi 5 Juillet a 8 h. 1/2. Le sieur Vermeersch, ouvrier, St Pierre,' extra, vient d'être père d'un septième fils. M. le Bourgmestre Colaert et Madame Fraeijs en sont le parrain et la marraine ils ont donné k leur filleul les prénoms de Léopold René-Marie. Mgr. l'Evêque de Bruges a nommé Curé k St André-lez-Bruges, M. De- cuypere, curé k Kerkhove. Curé k Eeghem, M. Verstiaete, curé k Brielen. Curé k Tieghem, M. Bonvarlé, vicaire k Vlamertinghe. Curé k Kerkhove, M. Ghyselen, vicaire de St Sauveur k Bruges. Curé k Brielen, M. Da Meyere, vicaire k Hulste. Coadjuteur de Notre Damek Court,rai, M. Roelens, professeur au collége de Dixmude, en remplacement deM. Ghombart, qui pour raison de santé donne sa démission. Vicaire de S. Sauveur, k Bruges, M. De Bandt, vicaire de la Madeleine, en la même viile. Vicaire de la Madeleine, k Bruges, M. Spincemaille, coadjuteur de M. le curé de Pitthem. Vicaire k Hulste, M. Muylle, ancien au- mónier de l'hospice de Wenduyne. Meiiin. Mort tragique. Diman che soir, vers 3 heures, la station de Menin fut le théktre d'une scène terrifiante. Le chef de gare venait de donner le signal de départ au convoi allant k Comines, lorsqu'un voyageur sortit précipitamment des cabinets et courut rejoindre le train déjk en marche. II opéra son cmbarquement avec tant de mal- chance qu'en un instant il se trouva sous le wagon. Les nombreux témoins de 1 accident n'entendirent qu'un cri, et virent avec une poignante frayeur, toutes les voitures passer sur le corps bondissant de l'infortunée vic- time. Dès que la voie fut libre,les hommes de service rassemblèrent sur une bkehe tous ces lambeaux humains et les portèrent dans un réduit oü ils restèrent k la disposition des autorités, informées aussitót. II y eut foule en quelques minutes, car, la nouvelle de l'évènement se repandit rapidement parmi la multitude de ceux qui étaient venus k Menin jouir d'un restede Kermesse. Peut- être bien que ce voyageur imprudent, sitót ravi h l'existeice,était veou luiaussi festoyer et rire. Comme il est bon de se redire, en présence de tels évènements, les paroles in- failiibles du Divin Maitre Soyez prêts, car je viendrai vous prendre au moment oü vous y penserez le moins. Personne de ceux qui virent le cadavre ne put en établir l'identité. II est k souhaiter que cette mort tragique ne jette pas dans l'infortune de pauvres orphelins. Mais nous profiterons tous de cette terri ble lepon pour redoubler de prévoyance et de prudence afin d'éviter, autant qu'il dépend de nous, tout ce qui peut occasionner de pareils malheurs. Nous venons d'apprendre que l'occidé de Menin est ut. troupier francais, Charles Louis Boidin, demeurant au Touquet prés d'Ar- mentières. II étai' kgé de 28 ans et rentrait fraichement du Tonkin, oü il avait fait un assez long service. II était allé, selon la cou- tume des habitants de la frontière, se pour- voir d'un complet dans un magasin de Courtrai. C'est ainsi quo souvent l'homme propose et Dieu dispose. Les titulaires d'Actions ordinaires de cette Soeiété viennent de verser a la Banque d'Anvers Ie prix de leur souscription par droit de préfé- rence k 4000 actions nouvelles de mème caté- gorie. Cette émission porte le capital social k 13 mil lions et procure a la Soeiété une prime de 800.000 francs qui, ajoutée aux réserves,va éle- ver le chiffre de celle-ci a 1.650.000 francs, in- dépendamment de toute allocation a provenir de i'exercice clos le 30 j uin dernier. Par suite de cette augmentation de capital, la garantie totale des obligations se trouve portée a 14.700.000,et celle des actions privilégiées. (les dettes sociales supposées éteintes), a 6.700.000 francs. Plantation d'un million d'arbres en Italië. A mesure que s'avance le printemps, raconte le journal italien La Nazione, beau coup de groupes d'éièves des écoles pri- maires se sont remis k célébrer Fête des arbres par des plantations. Dans la Haute Italië, des Sociétés ou- vrières ont également accompli cette céré monie. Ces plantations dom l'origine est due k l'initiative de M. Bacciti et qui ne furent commencées qu'k l'automne dernier, ont déjk porté sur plus d'un million d'arbres. Et ce n'est qu'un commencement. On ne peut qu'applaudir k ce mouvement et souhaiter qu'il soit imité dans les autres pays. UNE MERVEILLE. Pourquoi vouloir tousser quandje garantis publiquement, que le Sirop Depratere au goudron décoloré et au baume de Tolu, guérit le rhume le plus opiniatre en 2 jours. C'est le pectoral le plus prompt, le plus sur et le plus agréable. Le Sirop Depratere émerveille tous ceux qui en font usage. Prix 2 fr. la bouteille. Le traitement revient k 0.10 par jour. En vente k Ypres, ptiarmacie Socquet-Ter- rière; Roulers, ptiarmacie Veys; Dixmude, pharmacie Ghyssaert; Courtrai, pharmacie De Boey et Hulpiau. Les suites d'une distraction. Le célèbre maréchal espagnol Martinez Campos, le restaurateur de la dynastie des Bourbons en Espagne, est d'une distraction qui lui a déjk joué maint vilain tour il vient encore de lui arriver une histoire originale. Vers minuit, après avoir passé sa soirée au club, le maréchal, en civil et drapé dans un grand matiteau, rentrait chez lui, lorsque, au coin d'une rue, il se heurta brusquement contre un inconnu, lequel murmura quelques mots d'excuse et continua son chemin. Martinez Campos, au même moment, s'apergut que sa montre en or, un superbe remontoir, lui manquait. II ne douta pas quon venait de la lui voler et que le voleur n'était autre que i'inconnu qui s'éloignait. II courut aussitót derrière lui, le rattrapa en quelques enjambées, le saisit au collet et cria d'une voieétouffée par la colère La montre, misérable, ou je t'étrangle L'autre, pkle et tremblant, remit au maré chal une morureenoretdéguerpitk toutes jambes. Quarid Martinez Campos fut rentré chez lui, il vit, sur une table, sa montre qu'il y avait oubliée. Ce fut pour lui une bien désa- gréable révélation.Le malheureux inconnu, il l'avait pris, lui, le premier maréchal du royaume.pour un escarpe. Le maréchal, fort ennuyé, a chargé la po lice de recheicher l'inconnu pour lui pré senter des excuses, l'indemniser et lui rendre sa montre. Soeiété demande agent pour la ville et environs. Bonnes conditions. Ecrire G. W. C., 33, Province Sud Anvers. Un poète ermite. Depuis quelques se- maines, vit k Plaim-palais, prés de Genève, sur un terrain vague oü se trouvait le village nègre de l'Exposition de 1896, un poète russe du nom de Scheftel. Né en 1861, M Scheftel déteste la soeiété. II s'est construit une demeure en planches de sapin mal assujetties, réuriies entre elles par des morceauxde toile cirée. Toute la maisonnette a, k peu prés, la grandeur et la forme d'une caisse de piano k queue. C'est dans cette cahute que l'ermite dort, lit, écrit, fait toutes ses affaires. Deux planches grossières ferment une es- Pèce de porte qui ne ferme jamais, et qui reste entre-baillée dans la journée. A i'inlérieur, c'est un véritable fouillis.des ustensiles de cuisine dépareillés, des linges usagés, des journaux eii lambeaux, un ré- chaud k pétrole, une pile de papiers les oeuvres de l'ermite. Le lit est représenté par deux vieux traversins. Sur le cóté extérieur de la porte, l'ermite a collé plusieurs morceaux de papier sur les- quels sont écrits ces mots Je prie les cu- rieux de ne pas m'approcher et de ne pas me quesiionner, j'ai beaucoup de peine k répon- dre et cela me fatigue. L'hospice général, qui est propriétaire du terrain sur lequel s'élève cette affreuss bico- que, s'est adressau département de police pour obtenir le déiogement du poète russe. M. Scheftel a répondu par une requête res- pectueuse, suppliant qu'on veuilie bien le laisser tranquille. L'ermite demande,pour le cas oü l'on per- sisterait k le faire partir, qu'on veuilie bien lui vendre quelques mètres de terrain, oü il pourrait conserver sa maison et vivre en paix, loin du monde. En échange de cette faveur, il promet de laisser k la ville de Ge nève et k l'Etat toute sa bibliothèque, qui reuferme, dit-il, des livres de grand prix. Demandez choz vos fournissuurs les sucrcs en paquets de la Raffinerie Tirlemontoise. Soeiété industrietle et Pastorale Uelge Sud-Amérioaiue

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 2