A propos des
Pensions Ouvrières
VILLE D'YPRES
CONSEIL COMMUNAL
spécialespour cela. Le palais anglais représenje
toute une maison anglaise.
L'Espagne expose un palais oü abondent
nos anciennes tapisseries flamandes, rendant
ainsi hommage k notre ancienne industrie.
La Hongriea aussi un pavilion trés original,
avec une exposition particuliere, trés luxueuse,
je ne le conteste pas.
Je ne crois pas qu'il fallait agir de même pour
l'hótel de ville d'Audenarde, auquel on a tenu
k laisser son caractère propre,au lieu d'en faire
un musée comme l'ont fait d'autres nations.
On s'est plaint de ce que les jurés beiges
n'aient pas étéavertis k temps du moment oü
ils devaient se trouver k l'Exposition pour
assister aux opérations de leur j ury. Gela tient,
parait-il, a une vieille habitude de l'administra-
tion frangaise il y a une vingtaine d'années, je
faisais partie d'un jury qui fonctionnait a Vin-
cennes. J'ai regu un soir, a 9 heures, a Ypres,
un télégramme m'invitant a me trouver a Vin-
cennes le lendemain a 7 heures du matin 1
(On rit.)
Certains producteurs sont aussi en faute.
Ainsi, nous avions envoyé k un industriel en
tabac une notice qui était annexée au catalogue
beige de l'Exposition de 1889, en lui demandant
quelles modifications il y avait lieu d'y ap-
porter.
II nous répondit qu'il n'y avait rien k changer.
Or, il oubliait qu'il y avait, notamment, a tenir
compte de l'importante loi de 1895 sur les
tabacs 1
On voit par lk que certaines critiques qu'on
nous fait pourraient être retournées contre les
exposants et les producteurs beiges eux-mêmes.
Alors qu'en Belgique la question des pen
sions ouvrières a étéen grande partie résolue
par la loi du 5 mai dernier, en France on
discute toujours le moyen de venir en aide
aux vieux travailleurs. Une Commission
d'assurance et de prévoyance sociale s'est
constituée pour étudier la création de Caisses
de retraites ouvrières. Les réunions suc-
cèdent aux réunions, et la solution du pro-
blème n'avance pas
Dans la grande République oü règne le
Suffrage universel, il n'existe pas une insti
tution semblable k notre Caisse d'Epargne
et de Retraite. Pour y suppléer, le projet
mis k l'étude prévoit la création de 20
Caisses régionales, mais telle est la légèreté
qui a présidé k son élaboration qu'il a oublié
les frais, que la question de ces organismes
destinés k encaisser chaque année 300 mil
lions, doit nécessairement entralner.
II est vrai qu'on évalue ces frais k la petite
somme de 11 millionspour la France
qui a 3S milliards de dette, ce n'eüt été
qu'une bagatelle. Et dune.
Ensuite, quel placement produciif trouver
k ces sommes énormes? En Belgique, c'est k
la Caisse d'Epargne et de Retraite qu'in-
combe ce soin et elle s'en acquitte avec un
succès prouvé par l'expérience de plus de
trente ansmais aussi le législateur lui
même a-t-il pris soin de régler minutieuse-
ment ses placements, et le cercle de ses
opérations est si étroitement limité qu'il a
fallu la loi du 9 aoüt 1889 pour l'autoriser
k avancer des fonds aux Sociétés d'habita-
tions ouvrières.
Le projet frangais ne connait pas toutes
C is garanties de l'épargnedu travailleurles
Caisses régionales qu'il institue verseront
lcurs fonds en compte courant a la Caisse des
dépots et consignations oü l'Etat pourra
puiser dans les conditions déterminées par
un simple décret du président de la Répu
blique, contresigné par le ministre du com
merce. Le ministre des finances, la Chambre,
le Sénat n'auront pas k se rnéler d'opérations
de crédit engageant l'Etat pour des centaines
de millions, peut être des milliards. C'est
absurde, mais c'est ainsi. Et de deux
Troisième point, la France, dont la popu
lation ne se maintient que par l'afflux du
dehors, trouvedansce projet de loil'occasion
d'une tracasserie et d'une injustice vis k-vis
de ces milliers d'ouvriers étrangers qui vont
fournir k son agriculture et k son industrie,
les bras qui leur font défaut. D'après le
prijet, ces ouvriers ne participeront pas
aux Caisses de retraite, du moins comme
parties prenantes. Mais tout patron occupant
un ouvrier étranger versera de ce chef 20
centimes par jour k la Caisse de sa région.
C'est en réalité un impót sur l'emploi des
travailleurs des autres nationalités, impót
qui sera supporté en définitive par le tra
vailleur lui-même. Les ouvriers beiges plus
nombreux que tous autres, seront les pre
miers k en pklir, alors que la Belgique, elle,
regoit avec la plus grande bienveillance et
traite avec une égalité parfaits les ouvriers
frangais qui viennent lui demander l'hospi-
talité.
Pareille mesure, k la vérité, n'est pas
encore traduite dans la legislation mais il
n'en est pas moins vrai, qu'en Belgique et en
Allemagne on ne l'a jamais congue et qu'en
France même, pour qu'elle vit le jour, il a
fallu l'avènement de ce ministère Waldeck-
Rousseau-Millerand qui fait l'objet de l'ad-
miration de nos bons socialisles beiges. Ce
n'est pas ce projet de retraites ouvrières qui
rompra le charme quoi qu'on dise, quoi
qu'on fasse, on continuera chez nous k
chanter la Marseillaise, comme l'hymne de
la Liberté, de l'Egalité, de la Fraternité.
Qu'importe il est bon toujours de mon
trer combien en France sur nous on retarde
en matière de législation sociale, et aussi
comment on nous traite.
Compte<rendu
de la séance du 30 Juin 1900.
La séance s'ouvre a 5 h. IK min. sous la
présidence de M.le Bourgmestre R. Colaert
et en présence de tous les conseillers,al'ex-
ception de MM. Iweins d'Eeckhoutte et
Baron Surmont de Volsberghe, absents de
la ville.
Le proces-verbal de l'avant-dernière séan
ce est approuvé et celui de la dernière séan
ce soumis a l'examen des membres.
Une lettre de felicitations a été envoyée
a sa Majesté le Roi par le college Ecbevinal,
conformément a la decision du Conseil Com
munal.
Gaz
M. le Président. Dans cinq ans, la
concession du gaz donnée a M. Valcke,
expire. M. Kennis, bourgmestre de Schaer-
beek a demandé a faire l'essai d'un nouveau
gaz, nommé gaz a l'eau, système Gascb, qui
est employé déja a Vienne dans un böpital
de 2000 lits. Ce gaz est a meilleur compte
que le gaz ordinaire et ce serait pour la
ville un bénéfice des deux tiers.
Le seul désavantage de ce gaz, c'est
quil serait, parait-il, plus dangereux que
1 autre, parcequ'il n'a pas d'odeur. Maison
peut y rémédier en le parfumant.
Du reste, le danger en question ne peut
être trés grand, puisque ce gaz est employé
dans un böpital, oü naturellement il serait
plus considérable qu'ailleurs.
M. Kennis viendra faire ses expériences
dans la salie Pauwels, le Dimanche 22
Juillet, dans l'après dinéé. Je pense qu'il
yaut mieux faire ces expériences en plein
jour, pour éviter le danger d'incendie, s'il
y en avait. Les expériences ne coüteront
riea a la ville.
Nous publierons la chose par la voie des
journaux et au moyen d'affiches etj'espère
que les conseillers communaux surtout tien-
dront a y assister.
M. D'Huvettere. A quelle heure auront-
elles lieu
M. le Président. Vers quatre ou cinq
heures de l'après-dinée l'heure sera indi-
quée plus tard.
Le Collége Echevinal était d'avis d'étudier
l'affairede plus prés, au besoin a Vienne
même, mais nous aurons une occasion de le
faire a meilleur compte puisque ce gaz sera
employé a Chimay également.
M. Boone. Nous ne risquons rien en
expérimentant ce système, puisque nous ne
prenons aucune obligation.
M. le Président. Des hommes qui out
étudié le système, M. Bertrand, mon col-
lègue a la chambre et Echevin de Schaerbeek
entr'autres, disent qu'il donne d excellents
résultats a Vienne.
Bassin de natation
M. le Président. M. D'Huvettere ma
prévenu qu'il désirait m'interpeller au sujet
de l'accident arrivé au bassin de natation.
M. D'Huvettere.L'accident arrivé au
bassin de natation a causé une certaine
émotion en ville et a donné lieu a une foule
de racontars éxagérés. Ainsi l'on dit que le
grand bassin a une profondeur de 8 mètres
alors qu'il en a tout au plus 3 et demi.
Notre devoir, dans tous les cas, est de
prendre les mesures nécessaires pour pré-
venir dans la mesure du possible de pareils
accidents.
Un moyen serait de pouvoir, en cas d'ac-
cident, vider aussi vite que possible le grand
bassin. A présent il faut environ cinq quarts
d'heure pour faire cette opération. Pendant
ce laps de temps, le noyé doit nécessaire-
ment être mort.
Si l'on pouvait élargir la bouche d'écou-
lement on rencontrerait une nouvelle diffi-
cultéle Wieltjegracht ne pourrait contenir
l'eau, par suite du batardeau construit par
les Hospices qui n'est pas assez large, de
sorte que les environs seraient inondés. Ce
système doit être abandonné.
Un autre système proposé, serait de pla
cer un filet métallique dans le grand bassin.
D'autres voudraient combler le bassin jus-
qu'a la profondeur de 2 mètres et demi. Un
troisième système serait celui que M. Boone
a vu a Dunquerkeun plancher mobile.
M. Boone. Ce plancher mobile ne peut
servir en l'espèce. II sert seulement a per-
mettre ceux qui ne saventpas nager,a entrer
dans le bassin qui est trop profond autre-
ment. Ce plancher a quelque chose comme
un mètre et demi de circonférence, par con
séquent ilest loin d'embrasser tout le bassin.
M. D'Huvettere. II a été question éga
lement d'un courant électrique pour éclairer
le fond du bassin qui permettrait de remar-
quer la place oü le sinistré se trouve. Ce
système est ingénieux, mais malheureuse-
ment il n'est pas applicable.
Un bon plongeur muni d'une lampe élec
trique et les autres systèmes sont peu pra
tiques également.
Je voudrais pourtant voir que le Collége
chargeat des hommes compétents d'étudier
les moyens de pré venir a l'avenir les acci
dents.
M. le Président. II y a eu certainement
en ville une certaine émotion a la suito de
la noyade du soldat dont il est question.
J'étais sur les lieux d'ailleurs au moment
oü le malheur est arrivé et j 'ai pu consta-
ter moi-même qu'on a employé tous les
moyens possibles pour sauver le malheureux
noyé.
Les militaires étaient sous le commande-
mentde M. le lieutenant Leroy et le capi-
taine Bosschaerts était présent également.
II a été défeudu expressément a ceux qui ne
savaient pas nager d'entrer dans le grand
bassin. II a été défendu également a ceux
qui venaient de manger d'entrer dans l'eau.
Le sinistré avait probabiement eufreiut cette
dernière défense, car il est mort d'une
congestion.
Des trois accidents qui sont arrivés jusqu'-
ici a des militaires sont düs a cette même
circonstance. II arrive souvent qu'on ne
tient nul compte des recommandations faites
et la git la vraie cause du danger.
Si l'on voulait ou pouvait employer les
divers moyens préconisés par M.D'Huvettere
on aurait quand même a déplorer des acci
dents. Le danger durera aussi longtemps
que le bassin de natation existera. Or, per-
sonne ne songe, je pense, a le supprimer.
II y a a constater que tous les accidents
qui y sont arrivés ont eu pour victimes des
militaires. II est certain qu'on doit employer
tous les moyens possibles pour éviter des
accidents pareils, mais quels sont ces
moyens
Un filet métallique serait pour ainsi dire
une chose impossible. S'il était fait d'une
pièce, il n'y aurait pas moyen de le lever,
car il aurait une superficie d'environ 15
ares. En deux parties il constituerait un
danger de plus, car il pourrait arriver qu'un
nageur s'engage entre les deux parties et il
lui serait presque impossible de parvenir a
se dégager.
Le plancher mobile dontM. Boone a parlé
serait aussi une chose impraticable. D'ail
leurs il n'a pas cette destination comme M.
Boone le constate lui-même.
Peut-être y aurait-il un moyencelui
d'augmenter le petit bassin et de diminuer
le grand.
Si les deux bassins étaient séparés par
un mur et que l'eau s'écoulat par deux ou
trois cötés différents, peut-être qu'alors on
aurait le moyen de trouver plus rapidement
le noyé et de le ramener a la vie. On ne de-
vrait pas vider dan3 ce cas les deux bassins
quand un malheur survient dans le grand.
Peut-être qu'il y aurait moyen aussi de
diminuer la profondeur du grand bassin
mais de tous ces travaux aucun ne pourrait
être fait avant le mois d'Octobre.
M. Boone. L'écoulement de l'eau même,
quand il serait fait avec grande violence
constituerait un danger de mort pour le
sinistré.
M. D'Huvettere. Mais par oü feriez
vous l'écoulement de l'eau, le Wieltjegracht
ne l'absorberait pas.
M. le Président. Mais si On écoule-
rait l'eau dans le canal,par l'écluse existant
prés de la maison de M. Ferryn.
M. D'Huvettere. Ce n'est pas possible.
L'eau ne trouverait pas un passage suffisant
dansle tunnel construit paries Hospices.
II n'a en tout qu'un mètre de largeur. Et a
présent,l'écoulement dure plus d'une heure.
M. le Président. C'est inexact. Voulez
vous en faire l'essai
M. D'Huvettere. Je vous remercie je
n'ai pas jusqu'ici l'envie de me noyer.
(Hilarité générale.)
M. le Président. Tous les systèmes
préconisés sont done, de l'avis de M. D'Hu
vettere lui-même, impraticables.
II y aurait possibilité peut-être de placer
un fond en beton et d'y mettre une couche
de sable. Le fond serait plus clair ainsi.
Mais, je le répète,qu'on fasse ce qu'on veut,
aussi longtemps que le bassin de natation
existera, il y aura du danger.
M. Boone. Notre bassin de natation
est un des plus beauxs'il n'est pas le plus
beau de tout le pays. Un mur de séparation
pour les deux bassins en gaterait tout l'as-
pect. De plus, il faudrait un mur d'une soli-
dité extréme pour offrir une resistance suf-
fissante. Un mur ordinaire serait entrainé si
les deux bassins ne sont pas vidés en même
temps.
Diminuer la profondeur serait facheux
pour les bons nageurs, qui ne pourraient
plus plonger aussi faeilement et ce serait
aussi au détriment du l'hygiène de diminuer
le volume d'eau.
Je ne saurais approuver la diminution du
grand bassin, paree que tous les bons na
geurs, a peu d'exceptions, s'exercent dans
ce bassin il n'y a que peu de personnes qui
nagent daas le petit.