Choses et autres
Messines
VILLE D'YPRES
CONSEIL COMMUNAL
Beaux-arts
encore capables d'une campagne sé-
rieuse
Le manque de chevaux doit être
terrible dans l'armée du généralissi-
me, car il résulte des rapporls en-
voyés au Morning Post par son cor-
respondant sud-africain que le 23
Juin, l'effectif de la brigade do géné-
ral Broadwood était tombé de 1800
a 400. La garde du corps ne comptait,
plus que 63 chevaux, officiers et sol-
datscompris; au 12e ulhans il n'en
restait que 120 ct au lO hus ards
200 en toutMalgré leur éloquence,
ces chiffres ne disent pas tout.
Parmi les chevaux qui restent, il
n'y en a plus que quelques-uns em-
menés d'Angleterre, les autres for
mant une collection des plus variées,
composée d'échantillons des races
argentine et brimane, et de pone\s
du Basutoland et du Cap, incapables
pour la plupart de porter leurs cava
liers
Voila pourquoi, la cavalerie an-
glaise a cessé, denuis longtemps,
d'être une troupe mobile, dans le
sens véritable du mot.
Voila pourquoi tant de soldats, et
méme des officiers, sont mécontents,
fatigués eldésireraient voir la guerre
terminée.
Quand le sera-t-elle? Du train dont
vont les choses actuellement, elle
peut trainer longtemps encore et
dans les milieux militaires de Lon-
dres on est d'avis qu'elle durera en
core jusqu'a la fin de l'année.
Joüe perspective
Nous sommes heureux d'appren-
dre au moment de mettre sous
presse, que Sa Grandeur Monsei
gneur Pelcltmans, Evêque de La
hore, rehaussera de sa presence
la procession de N. D. de Thuine,
qui parcourra l'itinéraire habituel,
Dimanche prochain, k 9 heures.
L'Evèque missionnaire des In-
des n'est pas un inconnu pour les
Yprois. Qui ne se rappelle d'avoir
vu le sympathique prélat, il y a
quelques années k peine, conférer
le Sacrament de Confirmation aux
nombreux enfants de notre ville
C'était lors du décès inopiné de
1'Evêque de Bruges, Monseigneur
de Brabandere, dont le souvenir
aussi est resté respectueusement
fidéle parmi nous.
Nous avons annoncé, dans notre numéro
de Mercredi dernier, que nous avions fait
nötre la rubrique Choses et autres
du Progrès, dans le seul but de répondre,
point par point, et k chaque fois, aux atta
ques que, sous ce titre, le confrère lanpait
contre nos amis.
Or, quelle déveine nous voilé obligés de
chómer dès la première semaine, qui suit
cette promesse, pour Texcellent motif, chers
lecteurs, que les choses et autres» chóment
au Progrès, cette fois.
Y aurait-il renoncé, le confrère
Ce serail pénible pour son public chez le-
quel ils ont tant de vogue.... dit-il.
Ce serait regrettable aussi pour nous et
pour noire public, chez lequel nos réponses
ont tant de vogue.
Eh bien, non nous ne désappointerons
pas nos lecleuis aussi cruellemeni. Nous
publions quand méme un choses et autres»,
qui s'occupe de quelques autres peiiles cho
ses du dernier numéro du Progrès.
Dans un article intilulé Au Nazareth
le journal doctrinaire-radical déclame encore
une fois avec emphase k la manière du
pitre qui réciie son boniment sur le devant
d'une baraque de foire, une foule de ma
gnifiques choses, sur la belle religion du
Christ, que, nous ie répétons, le Progrès ad
mire ainsi platoniquement, roais que lui pro.
bablement et la plupart de ses amis certaine-
ment, ne pratiquent pas.
II s'étonne que nous l'appellions Tartufe
et Basile, alors que nous ne lui avons pas
donné le nom de Jésuite égalemeut.
Pour le motif, cher confrère, que ce nom,
qui est celui d'un ordre remarquable el cé-
lèbre par sa science, ses vertus et les grands
esprits qui en font ou en ont fait partie,
aussi bien que par les calumnies, dites ou
écrites contre lui par tous les ennemis de la
belle religion du Christ, dont le premier nom
Jésus forme du reste la racine du leur,
que cette qualification si honorable, disons-
nous, ne mérite certainement pas le déshon-
neur ou l'opprobre d'être décernée k des
gouy.... gens qui attaquent continuellemeut
l'Eglise et ses ministres. Voilé
Un petit articulet, sous le titre de Un
second écho s'occupe de l'instruction qui
suit son cours contre les faussaires de la
liste Lambot et G'*
On dirait, d'après l'assurance dont le
Progrès fait preuve, qu'il aurait écouté aux
portes du temple de Tnémis.
Nous ne sommes pas si avancés que lui,
et ne sommes nullement dans l'habitude de
lancer des prophéties, ainsi que la Lutte le
faisait si volontiers jadis.
Nous avons pourtant la conviction que les
amis du Progrès prennent trop vite, beau-
coup trop vite, leurs désirs pour la réalité et
que la moiitagne accouchera d'une souris.
Une légende oriëntale que nous avons lue
en sanscrit, Tautre jour, racontait cette his-
toire de chasseurs qui dressaient patiemment
leurs traquenards, leurs rets et leurs filets,
pour prendre au piège un gibier de grande
vaieur, qu ils supposaient se trouver derrière
ou sous ia peau d'un autre plus ou moins vi
sible et de beaucoup moindre importance.
Quand ils eurent réusst dans leurs ma
noeuvres, que trouvèrent ils une taupe
C est une légende de iltide que nous don-
nons pour ce qu elle vaut évidemment.
Quoiqu il en soit, nous craignons fort pour
le Progrès que la fameuse enquête, que ses
patrons ont demandé la justice de faire,
contre les faussaires de la liste Lambot et
Compagnie, ne se termine par un formidable
éciat de rire leur détriment....
La grosse Caisse réparatrtce
Jusqu'en 1890, la représentation du Can
ton de Messines la Province fut toujours
libérale. Auxélections Ju 1890, MM. Frantz
Demeester, vétérinaire, et C. Glorie, notaire,
étaient conseillers provinciaux sortants.
C est alors que MM. E. Thevelin, notaire
Messines, et G. Bruueel-de-Montpeliier, dé-
cidèrent la lutte.
Devant la candidature du notaire Thevelin,
le trés-prudent vétérinaire, certain de mor-
dre la poussière, déclara ses amis qu'il ne
demanderait pas le renouvellement de son
mandat. Ceux-ci s'eflorcèrent, mais en vain,
de le faire revenir sur sa décision. II partit
pour Gand, afin de se soustraireé leurs dé
marches importunes. Uo Messinois, fin ma
tois, son alter ego, courut le rejoindre en
cette ville et lit un suprème tentative pour
rami-ner le candidal déserteur au sentiment
du devoir et del'honneur.
Hélas le rusé diplomate messinois en
fut pour ses frais d'éloquenee, et, pénaud,
il rapporta ses amis les paroles du rnaiire
J'ai dit non et cela restera non. De Ié
grand déssrroi dans le camp libéral
La défection de leur chef enlevait aux libé-
raux clairvoyants tout espoir de luttei
encore avec succès dans i'avenir. G'est cc
qu'ils ne comprenaient que trop bien.
La députation provinciale libérale du
canton de Messines avait vécu 1890 fut la
date de son enfouissement, R. I. P.
On s'est demandé souvent pouiquoi M.
Frantz Demeester avait lachement abandonné
le champ de bataille. Pourquoi On se perd
en conjectures sur le motif de sa vaillante
retraite en face du notaire Thevelin.
M. Demeester, dans ses mémoires, nous
donnera peut-être un jour la clef de cette
énigme. Ou bien veut-il que nous en recher-
chions ensemble la cause
Quand M. Demeester, retour de Gand,
reritra dans sa bonne ville de Messines, avec,
imprimé au front, sort titre honorifique d
ex-conseiller provicial, ses amis poliliques
Ie regardèrent d'un oeil colère et méprisant.
Et Ton se figure aislment leur rage. L'on
bouda ferme Tex consetller, devenu le fos-
soyeur de son parti.
Cette situation pénible ne pouvait perdu-
rer. Notre vétérinaire, fort tnarri, eut alors
une idéé géniale Délions les cordons de
la bourse, se dit-il. Et il donna une grosse
caisse la Fanfare communale de Messines.
Leffet fut prompt et prodigieux: M. Demees
ter redevint l'bomme d'antan. Et ce fut
coups de grosse caisse que Ton octroya au
criminel un pardon sinon mérité, tout au
moins actieté et bien payé.
Ainsi naquit la grosse Caisse que nous
disons réparatrice. Mais ces jours-ci on m'a
conté que la la grosse Caisse réparatrice avait
été envoyée en réparation. Esi-ce que M. De
meester urail urt nouveau méfait se faire
pardonner II y en a qui prétendent que
Taftdire Ghesquière n'y est pas étrangère.
Serait-il vrai, par hasard, que M. Demeester
n'aurait pas interpellé le conseil d'adminis
tration de Tinstitution Royale concernant le
renvoi de ce sujet Nous ne voulons pas
croire une pareille lacheté de la part de
M. Demeester. Mais néanmoins, si Ie Pro
grès ou M. Demeester, par son organe, ne
démeniait pas ce dire caiomnieux, nous
déclarons dès présent que nous jugerions
son silence trés suggestif.
Séance publique
du Samedi 4 Aoüt 1900,
k 5 heures.
ORDRE DU JOUR
1° Communications.
2° Ecoles primaires (payante et gratuites)
comptes 1899.
S' Ecole moyenne de TEtatbudget pour
1901.
4° Gompie de Téglise St Martin pour 1899.
5° Demande de crédit pour travaux k la
Chatellenie.
6" Demande de crédit spécial peur renou
vellement du plancher de Téclusette de
TYperlée (porte de Lille).
7" Bureau de bienfaisance, location d'im-
meubles.
8« Hospices droit de chasse.
Monographie de
l' HótelfMusèe Merghelynck
M. Arthur Merghelynck compte parmi
les infatigables de son genre.
II consaere son temps, tout son temps
et sa santé même k son étude de prédi-
lection les vieilles et helles choses.
La généalogie, l'arcbéologie, Tart et
l'histoire lui doivent des publications nom-
breuses, qui intéressent la Flandre et spécia-
lement sa ville natale.
Mais M Merghelynck ne se borne pas k
écrire; il traduit ses idéés en pratique il
fait rrvivre les choses anciennes, sous les
yeux de ceux qui veulent Tentendreou le lire.
Son chateau de Beauvoorde, sous IVulve-
ringbem et son Hotel Musée i Ypres, avec
tout ce qu'ils renfirment, sont deux concep
'.ions artisliques vivantes, ou si Ton veui
vécues, mais réelles, vraies.
A Beauvoorde, qui est habité, c'est la Re
naissance qui règne sans trop gêner ses
habitants. Au musée d'Ypres, c'est le 18™6
siècle, avec ses idéés, ses goüts, ses capri
ces, ses modes. On pourrait habiter demain
l'Hótel-Merghelynck, k la condition toutefois
cela s'est fait, un jour, parait-il, il y a
quelque dixans de retourner aux costu
mes des époques royales. Saris cela, Ton y
serait un anachronisme....
M. Merghelynck vient de publier une
monographie, guide descriptif de THótel-
Musée et catalogue sommaire des principales
euriosités qu'il renferme.
L'ceuvre, fort intéressante, est dédiée k la
mémoire des bïsaieux de l'auteur, en souve
nir des gouts artisliques, dont ils donnèrent
des preuves, en faisant bötir leur maison.
Hommage pieux que malheureusement
Ton ne pourra rendre, dans un siècle, k la
trés grande majorité de ceux qui construisent
ou font batir aujourd'hui
M. Merghelynck fait connaitre, avec plus
de raison encore au point de vue de Tart,
Tarchitecte de i'Hótel, Gombert, un lillois,
le sculpteur Deledieque et les autres artisans
de la bslle construction qui porte son nom.
II consacre aussi desnolices biographiques
k piusieurs artistes yprois: Founder, Beke,
Senaeve, etc.
La monographic sueeède k un album, paru
en 1894, que l'auteur eut lort il le recon-
nait lui-même de publier prématurément,
faisant aussi une oeuvre incomplète et dont
la dépense n'était pas k la portée de toutes
les bourses.
Plus modeste comme format, et écrite
d'ailleurs dans un style sobre, la publication
nouvelle,tout en instruisant mieux le lecteur,
I intéressera davantage que la première, qui
était loin d'être compléte et renfermait même
quelques inexactitudes. C'était du reste plus
spécialemeot un album.
L'auteur a divisé sa monographie en deux
parties, dont la première conlient (Gha.
pitre 1) une notice historique sur les édi-
fices s'élevant priinitivement sur Templa-
cement de i'Hótel-Musée actuel et leurs
propriétaires (1340 1774), ainsi que sur
Timmeuble actuel et ses j.ossesseurs (1774-
1900); et (Ghapitre II), li construction et
la décoration de l'Hólel 1774 1777).
Le premier chapitre est fort intéressant au
point de vue de la généalogie yproise, etle
second produit, k cóié de magnifiques plan
ches en photoiypie, les comptes de la con
struction et de la décoration de I'Hótel, très-
bien riotés.
Dans la seconde partie de sa monographie,
l'auteur, mü par un sentiment qui l'honore,
laisse k d'autres le soin d'apprécic son
oeuvre artistique.
On peut dire que M. Merghelynck a eu uDe
bonne... presse et une heureuse... bibliogra-
ft