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o*2Mé
Samedi 25 Aoüt i900
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8!T Année. N°. 8574.
POUR LES AFFAMÉS
DES INDES
En Chine
Au Transvaal
LETTRE POLITIQUE
L
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Les listes seront clöturées délinitivement
le 15 septembre prochain.
Les personnes désireuses de participer en
core cette bonce oeuvre, peuvent envoyer
leur aumónes soit it Monsieur le Doyen, soit
au bureau du journal.
Le télégraphe a apporté quelques détails
sur l'entrée des troupes étrangères k Pékin,
mais nous ne sommes pas complètement
renseignés encore sur les pertes subies par
les légations étrangères durant le long et
terrible siège qu'elles eurent k supporter ;de
même aucun récit détaillé ne nous est encore
parvenu sur les massacres qui ont eu lieu
dans les environs de Pékin, et sur les évène-
ments qui se sont déroulés dans la capitale
même depuis l'époque oü les alliés quittèrent
Tien-Tsien pour marcher au secours des
ministres prisonniers. Ce qu'on sait de posi-
tif, c'est que les alliés sont maitres.aujourd'-
bui, de tous les quartiers de Pékin et qu'ils
ont divisé la ville en sections, provisoire-
ment administrées par des commissions d'é-
trangers afin de mieux sauvegarder l'ordre
et de prévenir un coup de surprise de la part
des indigènes. Des bandes de Boxers ont été
d'spersées k 8 milles au nord de Pékin etdes
troupes chinoises out été signalées aux envi
rons de Yang-Tsun, prés de la route suivie
paries alliéesdans leur marche sur Pékin.
Les Chiuois y attendent les renforts partis de
Tien-Tsin et qui doivent venir compléter
l'armée d'occupation de la capitale. Sans
doute, on n'aura aucune peine k les y disper
ser, mais leur seule présence k eet e.idioit
prouve que les eftectifs actuellement en cam
pagne sont insuffisants pour faire face k toutes
les néeessités de la lutte et que la campagne
nest pas terminée par la prise de la capitale.
Le gouvernement américain a répondu aux
propositions de Li Hung Cbanh, tendantes k
faire entamerimméd atement les négociations
pacifiques. Les Etats-Unis, avant de trailer,
demandent k être mis en présence d'une auto
rité règulière. En effetLi-Hung-Chang est
le chargé de pouvoirs d'un gouvernement
qui existait k Pékin il y a un raeis, mais
quand les aliiés sont entrés dans la capitale
ils n'y ont trouvé ni i'Empereur, ni Tlmpéra-
trice douairière, ni aucun membre du Tsung
Li-Yamen. On ne peut pourtanl pas trailer
avec lechargé de pouvoirs d'un gouvernement
qui n'existe plus, ou qui n'existe pas encore.
Li-Hung-Chang, k l'heure actuelle, n'est plus
que le vice-roi du Pe-Tchi-Li et il n'y a pag
plus de raison de traiter avec lui que de trai
ler avec Ie vice-roi du Chan-Tung ou le vice-
roi de Canton. Le fait que les alliés ont
obligés de diviser Pékin en sections et de
constituer pour chaque section des commis
sions administratives prouve le manque total,
absolu, d'autorité dans la ville impériale.
Tant que durera cette situation, il sera ira
possible de négocier. Le feld maréchal com-
te de Waldersee semble envisager, lui aussi,
la question de cette manière, s'il faut en
croire des dépêches de Rome suivant lesquels
il aurait laissé entendre au roi Victor Emma
nuel 111 que le règlemeut définitif de la ques
tion chinoise demanderait beaucoup de
temps.
A signaler un interview du ministre du
Japon k Londres paru dans un journal amé
ricain, et qui préconise, lui aussi, la réunion
d'un Congrès international pour le règlement
de la question chino se. Quoi qu'on en ait
dit, d'ailleurs, ce projet est loin d'être aban-
donné et on discute sérieusement k Was
hington les moyens de le réaliscr. Ce serail
le complément logique de la mission dont a
été chargé le comte de Waldersee, ce serait
le seul moyen de rendre l'entente des puis
sances définitive et de risoudre le problème
chinois sans qu'aucune puissance füt lésée
dans ses intéréts.
Au Transvaal les Anglais font la chasse k
De Wet, dont ils ont iéussi tout au plus k
rejoindre l'arrière garde, sans grand succès
encore. Leurs dépêches sur ce point ne
comptent que leurs pertes, p'us ou moins
fortes, muis nullement leur avance. Le vail-
iant général boer est toujours maitre de ses
mouvements, partant de sa situation. II peut
contiauer k les harceier k son aise en choi-
sissant son heure et sa position, et la pro
longation indéfinie de cette guerilla terrible
ne peut que toumer mal pour lea Anglais.
M. Chamberlain a nianqué son coup de
théhtre et ses fameusas révélations au sujet
de lettres adressées, avant la guerre, par
des députés radicaux anglais, au gouverne
ment tiansvaalien, révélations faites dans
un but uniquement électoral, ne constituent
plus qu'un grand coup d'épée dans l'eau. On
se rappeiie qu'k la Chambre des communes,
l'ami de Cecil Rhodes s'était indigné de ia
conduite de ces députés anglais qui commu-
niquaieiit avec le gouvernement transvaalien
au moment oil le cabinet britannique était
engagé dans des négociations extrêmement
difficiies et oil la guerre menafait déjhd'écia-
ter. M. Chamberlain, tant son indignation
était grande, avail dü faire un effort pour ne
pas prononcer le mottrahison, et ii en
appeiait au patriotisme du peuple anglais tout
entier pour blamer comme il convenait ces
députés radicaux, dont il se gardait bien de
citer les noms, et qui, k l'en croire, avaient
gravement compromis les intéréts de leur
patrie.
Aajourd'hui que nous savons et le nom
d'un de ces députés et ce que contenait une
de ces fameuses lettres, M. Chamberlain
nous apparait une fois de plus comme un
cynique comédien.
Véritablsment, on reste stupéfait devant
l'audace de l'ami de Cecil Rhodes, et Ton se
demande avec angoisse si le peuple anglais
s'obstinera longtemps encore k soutenir,
malgré tout, la politique impérialiste de eet
homme dont la seule présence au pouvoir
a fait plus de mal k la Grande-Bretagne que
vingt batailles perdues.
II y a dans la vérité une telle puissance
quelle s'exerce même sur ceux qui la com-
battent et k leur insuA la vérité ses adver-
saires empruntent aussi son langage pour
mieux faire passer Terreur. L'Eglise, dépo-
sitaire de la vérité voit ainsi ses ennemis,
reconnaitre sa force et son action.
Au pied de la statue élevèe, k Brux
elles, k M. Frère Orban, son collaborateur
au dernier ministère libéral, M. Graux a
rappelé une fiére déclaration de son chef.
La voici: Je suis libéral saus épithète; ni
modéré, ni violent, ni rétrogade, ni pro-
gressisie, ni jeune, ni vieux, ni arriéré, ni
avancé par la raison bien simple qu'il n'y
a pas deux libéralismes, mais un seul, tou
jours le même, partout le même; il est un
comme la vérité.
Ouifiére parole celle-lk noble déclara
tion si elle s'appliquait k la vérité, k l'Eglise
catholique. Fiére parole qui devrait être
rappeléa souvent aux caiholiques, pour les
empêcher de susciter des divisions, de courir
des aventures dont le plus clair résultat est
l'affitiblissement de tous et la confusion des
semeurs de troubles.
Tous les catholiques, étroitement unis
dans la profession d'une même foi et la
soumissiou k la Papauté devraient déclarer
nettement
Nous sommes catholiques tout courts,
caiholiques sans épithète, ni modérés, ni
violents, ni rétrogrades, ni progressistes, ni
jeunes, ni vieux, ni arriérés, ni avancés
par la raison bien simple qu'il n'y a pas
deux caiholicismes, mais un seul, toujours,
partout le même il est un comme la vérité.»
Les catholiques seuls peuvent, et ils de
vraient toujours tenir ce langage. Par la
lumière qui en sort, leur ligne de conduite
devrait être éclairée. Quand des tentatives
de division se présentent, cette consigne
leur dicterait ce qu'ils doivent dire et faire.
Tous les rajeunissements de l'Eglise ont
abouti au double résultat division et affai-
blissement général, confusion des diviseurs.
La plus terrible hérésie des deux derniers
siêciesa été le jansénisme oü sont les
jansénistes Oü leur rigueur Oü leur fana
tisme Jamais le culte eucharistique n'a été
aussi honoré, jamais les communions plus
fréquentes, jamais peut être n'y a-til eu,
partant de la terre vers ie Giel, autant d'ac-
tes de charité enflammée envers Dieu et
envers son Christ
La Révolution franpaise n'est pas une
hérésie, c'est l'apostasie sociale, la répudia-
tion par l'homme de Dieu.
Pendant trop de temps des catholiques se
sont dit les fils de 1789, les défenseurs de
ces droits de ['homme qui n'existent que s'ils
sont écrits k cóté des devoirs envers Dieu.
Aujourd'hui, il n'y a que certains libéraux
qui croient encore aux principes de 1789 et
aux libertés révolutionnaires.
Le libéralisme, en notre siècle, a été la
continuation de la révolution franpaise illo-
gique, c'est a dire de cette révolution qui,
adoptant les principes les plus faux, préten-
dait en modérer l'appiicalion.
II y a eu des catholiques libéraux, et leur
esprit existe encore deci-dela, ils n'existent
plus comme groupe.
Ils croyaient pouvoir concilier l'Eglise et
la Révolution, la vérité et Ie mensonge.
Inutile de parler ici de tentatives pms
récentes d'innovation. Elles ont vécu bien
peu. Elles survivent dans les violents,
par les violents. Violenta non durant,
II faut être invinciblement ancré dans
l'erreur et être imprégné encore des influen
ces chrétiennes pour tenir, de bonne foi, les
paroles que nous venorrs de reproduire,
lorsqu'or. les applique au libéralisme. Le
libéralisme iogique, le libéralisme envis ;gé
dans ses origimes et ses principes est le
contraire du catholicisme.
11 est done i'opposé de la vérité. II est
conséquemment l'erreur et comme Terreur il
se divise et se transforme sans cesse. N'en
déplaise aux libéraux de bonne foi, atta; dés
sur la vieille route, le libéralisme est devenu
le socialisme. On l'avait dit et M. Frère-
Orban avait dü le penser le libéralisme est
la libre pensée ou il n'est rien. Libre pensée
en philosophie et anarchie en politique, c'est
tout un la. libre-pensée étant le principe,
Tanarchie, Taction.
Aux oreilles de M. Frère, on cbanta jadis
i Plus de dogmes,aveugles liens avant de
mourir, il a entendu hurierni Dieu, ni
maitre Plus de dogmes, done plus d'auto
rité plus d'autorité, plus de société.
lis sont rares ceux qui se disent encore
libéiaux. Le mot est rauei. Dans les minis
tères dirigés par M. Frère Orban, nous avons
eu les avancés,les radicaux, les progressistes.
Tous ces fils du libéralisme rougissaient de