1 o*2Mé Samedi 25 Aoüt i900 10 centimes Ie N0 8!T Année. N°. 8574. POUR LES AFFAMÉS DES INDES En Chine Au Transvaal LETTRE POLITIQUE L On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps da journal coütent 30 centimes la ligne.— Les insertions j adiciaires1 franc la ligne. Les numóros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó les 2 Flandros) s'adresser A l'A^enee Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. Le JOURNAL D'YPRBS par alt le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. SO c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port k l'adresse oi-dessus. Listes précédentes fr. 8267.13 Paroisse de St. Nicolas Ypres 200.00 Paroisse de St. Pierre id 205.00 Les listes seront clöturées délinitivement le 15 septembre prochain. Les personnes désireuses de participer en core cette bonce oeuvre, peuvent envoyer leur aumónes soit it Monsieur le Doyen, soit au bureau du journal. Le télégraphe a apporté quelques détails sur l'entrée des troupes étrangères k Pékin, mais nous ne sommes pas complètement renseignés encore sur les pertes subies par les légations étrangères durant le long et terrible siège qu'elles eurent k supporter ;de même aucun récit détaillé ne nous est encore parvenu sur les massacres qui ont eu lieu dans les environs de Pékin, et sur les évène- ments qui se sont déroulés dans la capitale même depuis l'époque oü les alliés quittèrent Tien-Tsien pour marcher au secours des ministres prisonniers. Ce qu'on sait de posi- tif, c'est que les alliés sont maitres.aujourd'- bui, de tous les quartiers de Pékin et qu'ils ont divisé la ville en sections, provisoire- ment administrées par des commissions d'é- trangers afin de mieux sauvegarder l'ordre et de prévenir un coup de surprise de la part des indigènes. Des bandes de Boxers ont été d'spersées k 8 milles au nord de Pékin etdes troupes chinoises out été signalées aux envi rons de Yang-Tsun, prés de la route suivie paries alliéesdans leur marche sur Pékin. Les Chiuois y attendent les renforts partis de Tien-Tsin et qui doivent venir compléter l'armée d'occupation de la capitale. Sans doute, on n'aura aucune peine k les y disper ser, mais leur seule présence k eet e.idioit prouve que les eftectifs actuellement en cam pagne sont insuffisants pour faire face k toutes les néeessités de la lutte et que la campagne nest pas terminée par la prise de la capitale. Le gouvernement américain a répondu aux propositions de Li Hung Cbanh, tendantes k faire entamerimméd atement les négociations pacifiques. Les Etats-Unis, avant de trailer, demandent k être mis en présence d'une auto rité règulière. En effetLi-Hung-Chang est le chargé de pouvoirs d'un gouvernement qui existait k Pékin il y a un raeis, mais quand les aliiés sont entrés dans la capitale ils n'y ont trouvé ni i'Empereur, ni Tlmpéra- trice douairière, ni aucun membre du Tsung Li-Yamen. On ne peut pourtanl pas trailer avec lechargé de pouvoirs d'un gouvernement qui n'existe plus, ou qui n'existe pas encore. Li-Hung-Chang, k l'heure actuelle, n'est plus que le vice-roi du Pe-Tchi-Li et il n'y a pag plus de raison de traiter avec lui que de trai ler avec Ie vice-roi du Chan-Tung ou le vice- roi de Canton. Le fait que les alliés ont obligés de diviser Pékin en sections et de constituer pour chaque section des commis sions administratives prouve le manque total, absolu, d'autorité dans la ville impériale. Tant que durera cette situation, il sera ira possible de négocier. Le feld maréchal com- te de Waldersee semble envisager, lui aussi, la question de cette manière, s'il faut en croire des dépêches de Rome suivant lesquels il aurait laissé entendre au roi Victor Emma nuel 111 que le règlemeut définitif de la ques tion chinoise demanderait beaucoup de temps. A signaler un interview du ministre du Japon k Londres paru dans un journal amé ricain, et qui préconise, lui aussi, la réunion d'un Congrès international pour le règlement de la question chino se. Quoi qu'on en ait dit, d'ailleurs, ce projet est loin d'être aban- donné et on discute sérieusement k Was hington les moyens de le réaliscr. Ce serail le complément logique de la mission dont a été chargé le comte de Waldersee, ce serait le seul moyen de rendre l'entente des puis sances définitive et de risoudre le problème chinois sans qu'aucune puissance füt lésée dans ses intéréts. Au Transvaal les Anglais font la chasse k De Wet, dont ils ont iéussi tout au plus k rejoindre l'arrière garde, sans grand succès encore. Leurs dépêches sur ce point ne comptent que leurs pertes, p'us ou moins fortes, muis nullement leur avance. Le vail- iant général boer est toujours maitre de ses mouvements, partant de sa situation. II peut contiauer k les harceier k son aise en choi- sissant son heure et sa position, et la pro longation indéfinie de cette guerilla terrible ne peut que toumer mal pour lea Anglais. M. Chamberlain a nianqué son coup de théhtre et ses fameusas révélations au sujet de lettres adressées, avant la guerre, par des députés radicaux anglais, au gouverne ment tiansvaalien, révélations faites dans un but uniquement électoral, ne constituent plus qu'un grand coup d'épée dans l'eau. On se rappeiie qu'k la Chambre des communes, l'ami de Cecil Rhodes s'était indigné de ia conduite de ces députés anglais qui commu- niquaieiit avec le gouvernement transvaalien au moment oil le cabinet britannique était engagé dans des négociations extrêmement difficiies et oil la guerre menafait déjhd'écia- ter. M. Chamberlain, tant son indignation était grande, avail dü faire un effort pour ne pas prononcer le mottrahison, et ii en appeiait au patriotisme du peuple anglais tout entier pour blamer comme il convenait ces députés radicaux, dont il se gardait bien de citer les noms, et qui, k l'en croire, avaient gravement compromis les intéréts de leur patrie. Aajourd'hui que nous savons et le nom d'un de ces députés et ce que contenait une de ces fameuses lettres, M. Chamberlain nous apparait une fois de plus comme un cynique comédien. Véritablsment, on reste stupéfait devant l'audace de l'ami de Cecil Rhodes, et Ton se demande avec angoisse si le peuple anglais s'obstinera longtemps encore k soutenir, malgré tout, la politique impérialiste de eet homme dont la seule présence au pouvoir a fait plus de mal k la Grande-Bretagne que vingt batailles perdues. II y a dans la vérité une telle puissance quelle s'exerce même sur ceux qui la com- battent et k leur insuA la vérité ses adver- saires empruntent aussi son langage pour mieux faire passer Terreur. L'Eglise, dépo- sitaire de la vérité voit ainsi ses ennemis, reconnaitre sa force et son action. Au pied de la statue élevèe, k Brux elles, k M. Frère Orban, son collaborateur au dernier ministère libéral, M. Graux a rappelé une fiére déclaration de son chef. La voici: Je suis libéral saus épithète; ni modéré, ni violent, ni rétrogade, ni pro- gressisie, ni jeune, ni vieux, ni arriéré, ni avancé par la raison bien simple qu'il n'y a pas deux libéralismes, mais un seul, tou jours le même, partout le même; il est un comme la vérité. Ouifiére parole celle-lk noble déclara tion si elle s'appliquait k la vérité, k l'Eglise catholique. Fiére parole qui devrait être rappeléa souvent aux caiholiques, pour les empêcher de susciter des divisions, de courir des aventures dont le plus clair résultat est l'affitiblissement de tous et la confusion des semeurs de troubles. Tous les catholiques, étroitement unis dans la profession d'une même foi et la soumissiou k la Papauté devraient déclarer nettement Nous sommes catholiques tout courts, caiholiques sans épithète, ni modérés, ni violents, ni rétrogrades, ni progressistes, ni jeunes, ni vieux, ni arriérés, ni avancés par la raison bien simple qu'il n'y a pas deux caiholicismes, mais un seul, toujours, partout le même il est un comme la vérité.» Les catholiques seuls peuvent, et ils de vraient toujours tenir ce langage. Par la lumière qui en sort, leur ligne de conduite devrait être éclairée. Quand des tentatives de division se présentent, cette consigne leur dicterait ce qu'ils doivent dire et faire. Tous les rajeunissements de l'Eglise ont abouti au double résultat division et affai- blissement général, confusion des diviseurs. La plus terrible hérésie des deux derniers siêciesa été le jansénisme oü sont les jansénistes Oü leur rigueur Oü leur fana tisme Jamais le culte eucharistique n'a été aussi honoré, jamais les communions plus fréquentes, jamais peut être n'y a-til eu, partant de la terre vers ie Giel, autant d'ac- tes de charité enflammée envers Dieu et envers son Christ La Révolution franpaise n'est pas une hérésie, c'est l'apostasie sociale, la répudia- tion par l'homme de Dieu. Pendant trop de temps des catholiques se sont dit les fils de 1789, les défenseurs de ces droits de ['homme qui n'existent que s'ils sont écrits k cóté des devoirs envers Dieu. Aujourd'hui, il n'y a que certains libéraux qui croient encore aux principes de 1789 et aux libertés révolutionnaires. Le libéralisme, en notre siècle, a été la continuation de la révolution franpaise illo- gique, c'est a dire de cette révolution qui, adoptant les principes les plus faux, préten- dait en modérer l'appiicalion. II y a eu des catholiques libéraux, et leur esprit existe encore deci-dela, ils n'existent plus comme groupe. Ils croyaient pouvoir concilier l'Eglise et la Révolution, la vérité et Ie mensonge. Inutile de parler ici de tentatives pms récentes d'innovation. Elles ont vécu bien peu. Elles survivent dans les violents, par les violents. Violenta non durant, II faut être invinciblement ancré dans l'erreur et être imprégné encore des influen ces chrétiennes pour tenir, de bonne foi, les paroles que nous venorrs de reproduire, lorsqu'or. les applique au libéralisme. Le libéralisme iogique, le libéralisme envis ;gé dans ses origimes et ses principes est le contraire du catholicisme. 11 est done i'opposé de la vérité. II est conséquemment l'erreur et comme Terreur il se divise et se transforme sans cesse. N'en déplaise aux libéraux de bonne foi, atta; dés sur la vieille route, le libéralisme est devenu le socialisme. On l'avait dit et M. Frère- Orban avait dü le penser le libéralisme est la libre pensée ou il n'est rien. Libre pensée en philosophie et anarchie en politique, c'est tout un la. libre-pensée étant le principe, Tanarchie, Taction. Aux oreilles de M. Frère, on cbanta jadis i Plus de dogmes,aveugles liens avant de mourir, il a entendu hurierni Dieu, ni maitre Plus de dogmes, done plus d'auto rité plus d'autorité, plus de société. lis sont rares ceux qui se disent encore libéiaux. Le mot est rauei. Dans les minis tères dirigés par M. Frère Orban, nous avons eu les avancés,les radicaux, les progressistes. Tous ces fils du libéralisme rougissaient de

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1900 | | pagina 1