GttROftlQJE YPROISE
Mercredi 10 Octobre 1900 10 centimes le N° 35® Année. N°. 3586.
Angleterre et Transvaal
La Chine
La joyeuse entrée du Prince
et de la Princesse Albert
de Belgique
Une école qui disparail
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Les volontaires de la Gilé, qui doi
vent figurer dans la procession du
lord-maire le 9 novembre procha'n,
doivent s'embarquer aujourd'hai a
Capetown pour TAngleterre mais ils
serout remplacés quelques jours plus
tard par un petit contingent plus
considerable arrivant d'Europe, de
sorte qu'on a bien décidément jelé de
la poudre aux yeuxdes électeurs, en
leur faisant croire que Ic rapatriement
d'un petit bataillon signifiait Ie retour
prochain du gros des troupes et la fin
de cette pénibie lutte.
On est oblige aussi de reconnaitre
aujourd'kui implicilement qu'on se
moquait du public en annonQant que
De Wet rentrait au Transvaal pour
decider le president Steyn a capituler
avec lui De Wet menace Wepener,
dans le sud de l'Orange, et semble
avoir écbelonué des troupes tout le
long de la froDtière du Basutoland,
pour forcer le maréchal Roberts a
affaiblir son armee du nord au profit
du sud et rendre leur liberté d'allure
a Botha, Ben Viljoen et Delarey. Done,
un dternel recommencement, et 1c
plus cruel contre-temps, pour la
Grande-Bretagne, qui brüle de pou-
voir envoyer 30,000 a 40,000 hommes
en Chine, en vue decoopérer a 1'action
éventnelledu maréchal de Waldersce..
et au partage du butin.
Les différentes puissances intéres-
sêes a faire trainer leschoses en lon
gueur y réussissent a Imirablement,
au risque de remettre la paix do la
Chine et du monde en question.
L'Angleterre n'a même pas encore
répondu a la première circulaire de
M. de Buelow, sous prélexte quelle
n'a pas encore de Pékin l avis de son
correspondant la-bas.
L'Allemagne n'a pas encore répondu
aux propositions de la France, sous
prétexte qu'elle doit attendre que les
autres puissances aient pris position.
M. Mac Kinley, president des Etats-
Unis, quineveut passe compromet-
tre a la veille des elections par une
politique trés nette qui pourrait pre
fer le flanc aux critiques de son rival,
M. Bryan, déclare qu'ii ne lui appar-
tient pas de traucher certains points
•et qu'ildoit se soumettre aux decisions
du Congres de Washington, qui ne se
ré unit qu'en décembre.
II est a craindre que les Cbiuois ne
profiteut de ces délais pour preparer
une nouvelle lutte.
Le Bien Public apprécie dans les
termes suivants les manifestations qui
ont eu lieu dans tout le pays, a Tocca-
sion du mariage et de l'eutrée dans le
pays, du Prince et do la Princesse
Albert de Belgique.
Inutile de dire que le Journal
d'Vpres se rallie aux sentiments ex pri
mes par notre excellent confrère gan-
tois.
La «joyeuse entrée de LL. AA. RR. le
prince Albert et la princesse Elisabeth vient
d'être marquée de l'aveu de la presse socia-
lisle elle même, par une espèce de rencuveau
monarchique dont nous estimons que le pays
a tout lieu de se féliciter.
Ce qu'il y a de bizarre, e'est que cet heu-
reux mouvement est du.pour une bonne part,
aux incartades et aux séditieuses provoca
tions du parti révolutionnaire lui-même.
La loyalisme beige, comme nous l'obser-
vions hier, est fait avant tout de conviction
et de raison. Profond et sérieux, il ne se
montre pas habituellement trés expansif. II
se fonde principalement sur la conscience
réfléchie des bienfaits de l'institution monar
chique etsur les relations traditionnelles de
mutuelle confiance, établies depuis soixante-
dix ans entre la nation et la dynastie de son
cboix.
Pour que ce sentiment s'affirme ets'épan-
che avec une intensité inaccoutumée, il faut
un de ces événements qui marquent dans la
vie des peuples et dans les annales des
maisons souveraines.
Ainsi en fut il, en 1853, lors du mariage
de S. A. R le due de Brabant, notre Roi
actuel, avec S. A. I. et R. l'archiduchesse
Marie-Henriette d'Autriche.
Ainsi en est-il encore aujourd'hui ft l'occa-
sion de l'heureux hyménée du prince Albert
de Belgique. On l'a bien vu, Samedi et
Dimanche, k Bruxelles. Si la princesse Elisa
beth u'était pas déjh Beige de par son ma
riage, elle le serait devenue, depuis deux
jours, par le plébiscite enthousiaste de la
grande naturalisation.
Les bonheurs et les épreuves de la familie
royale sont,en ce pays.cordialement partagés
par toute la familie beige. II est superflu de
rappeler plus longuement ici les dates, tour
tour joyeuses et endeuillées, qui altestent
cette intime communauté de sentiments. Ces
éphémérides sont inscrites dans la mémoire
et dans le coeur de tous les vrais patriotes.
Mais ce qu'il n'est peut être pas inutile de
faire ressortir, e'est que le loyalisme beige
acquiert une énergie d'expression d'autant
plus communicative et plus victorieuse qu'il
rencontre des contradictions et des obstacles.
C'est un lion qui se redresse et qui gronde
dès qu'il fliire l'approche de l'ennemi.
On l'a bien vu en 1848. L'Europe, k cette
époque, étaitenfeu: la Révolution triom-
phait k Paris, Rome, k Francfort, k Vienne,
k Pesth, etc. Jamais le socialisme cosmopo
lite ne s'était cru plus proche d'un triomphe
universel. Avec une effrayante rapidité la
lave révolutionnaire se répandait comme un
torrent dévastateur. En Belgique même, le
mul avait fait des ravagesles esprits étaient
divisés, troublés et inquiets. L'ancien libé
ralisme monarchique était entamé par de
nombreuses défections. Le parti républicain
possédait en la personne de M. A. Castiau,
un éloquent orateur k la Chambre. Des can
didatures républicaines se produisaient un
peu partout. On ouvrait des listes de sous-
cription pour les pillaids des Tuileries, et
des comités démocratiques chauftaient un
mouvement d'annexion k la France, qui de-
vait Dieu merci, bientót aboutir k la ridicule
équipée de Risquons tout. Eb bien il a suffi,
au milieu de cette situation critique, d une
simple parole de Léopold 1" pour amener
les Beiges k se reconnaitre et k se ressaisir:
Messieurs, si vous estimez que la royaulé
ne suffit pas plus au bonbeur de la patrie,
vous n'avez qu'k me le faire entendre.
C'en fut assez pour provoquer un magnifique
réveil du patriotisme,pour rappeler la nation
entière k l'intelligence de ses plus chers in
téréts et pour lui imprimer un élan général
de monarchique enthousiasme que le pre
mier roi des Beiges n'avait pas même ren
contré lors de son avènement au tróne.
11 se passe aujourd'hui parmi nous quelque
chose d'analogue. Longtemps bon nombre de
Beiges ont accueilli la formation et les déve-
loppements du parti socialiste avec une in-
différence voisine du dédain, lis se disaient,
peut être avec trop d'optimisme, que l'absur-
dité n'a aucune chance de prévaloir chez une
nation de jugement droit, de sens calme et
rassis comme la nótre. Mais voici qu'en s'at-
taquant maladroitement k la monarchie na
tionale et, d'une manière plus immédiate,
aux jeunes époux appelés k la perpétuer, les
coryphées socialisms ont blessé au vif le sen
timent patriotique etinciléla masse du peu-
ple beige k accentuer l'expression de son
filial attachement k la dynastie de 1830. C'est
ainsi que la faute commise k Bruxelles par
les tacliciens de la Maison du peuple a donné
k la joyeuse entrée du prince Albert et de la
princesse Elisabeth un éclat et une significa
tion, trés opportuns et tout k fait dignes
d'être mis en relief.
II est certain, en effet, que l'accueil fait
dans la capitate au jeune couple princier a
été non seulemerit marqué au coin d'une cor
diale et respectueuse sympathie, mais em-
preinth'un enthousiasme extraordinaire, di-
rectement issu des maladroites provocations
du socialisme.
Les souhaits de bienvenue se sont ainsi
doublés d'une manifestation monarchique
d'une portée considérable, et les socialistes,
le voulant ainsi, sont allés au devant d'une
défaite dont le retentissement se prolongera
dans tout le pays et mème k l'étranger.
La Belgique vient, en effet, d'affirmer avec
énergie son attachement fidéle k son indépen-
dance et k la royauté qui en est la gardienne.
Ces deux intéréts se confondent au point
d'etre inséparables dans son dévouement et
dans son patriotisme.
De telles démonstrations, pour n'êtro
point actées dans les protocoles de la diplo
matie, ne doivent point passer iriaperpues.
Nous sommes tout k la fois heureux et
fier d'en souligner ici toute l'importance.
Elles honorent notre pays et lui vaudront au
delk de nos frontières une juste réputation
de sagesse et la continuation d'une estime
dont il cherche k se rnontrer digne de plus
en plus.
Le conseil communal, sur la proposition
du collége échevinal, a décidé, dans sa der-
nière réunion, de supprimer la place de sous-
institutrice, devenue vacante, k l'école pay-
ante defiiles, par suite du dépai tde Moll° R-uze.
M. le Bonrgmestre a justifié cette suppres
sion par des motifs que tout le conseil a up-
prouvés.et auxquels se rallierout, sans aucun
doute, tous les Yprois soucieux de la bonne
gestion des deniers publics.
L'école payante dc filles en effet ne cooapte
plus que 51 élèves, alurs qu'en 1890 ce
nombre s'élevait encore k 102. C'est une
diminution de moitié, et rien ne fait prévoir
que ce nombre augmentera, le jardin d'en-
fants, attaché k cette école et qui en est la
pépinière, voyant diminuer, d'arinée en an
née, le nombre de ses élèves, dans les mêmes
proportions.
En conséquence le conseil estime que
deux sous institutrices suffisent, chacune
d'elles ayant respectivement 23 et 28 élèves
divisées en quatre sections.
La loi et les règlements ne s'opposent pos
k cet éiat de choses.
Au sujet de cette suppression, le Progrès
écrit
M. Colaert a oublié d'expliquer la rai-
son pour laquelle le nombre d'éléves dimi-
nue d'année en année. II aurait pu ajouter
que la cause de cette diminution doit être
attribuée k l'augmentation considérable du