Avis
Samedi 3 Novembre K 900
35 Année. N°. 3593.
10 centimes le N
TRANSVAAL
CHINE
France
Le mois de Novembre,
la Toussaint et la
commémoration des morts
Saint Vincent de Paul
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Havas Bruxolles, ruo de la Madeleine n° 32 at a Paris, 8, Place do la Bourse.
Nous apprenons qu'& I'occasion
de la fête patronale du Roi, l'Har-
monie Communale donnera un
Concert-promenade au rez-de-
chaussée des Halles (grand mar-
ché au Beurre), Jeudi 15 Novem
bre 1900, k 8 1/2 heures du soir.
La lutte n'est pas terminée
Pretoria, 30 octobre.
Dans une allocution d'adieu au
contingent australien rentrant dans
ses foyers, lord Kitchener aprouoneé
les paroles suivantes
La guerre a peut-être dure plus
longtemps que la plupart d'entre
nous l'avaieut prévu. II y a encore
beaucoup a faire sur le champs de
batailles avant que nous ayoüs aehevé
ici la tache que nous avons cntre-
prise.
Le Prince Tuan serait déeapité
Londres, 31 octobre. II parai-
trait que les ministres étrangers a
Pékin auraient, demandé, en réponse
a la proposition d'emprisonncment
pour la vie du prince Tuan, que celui-
ci soit purement et simplement dcca-
pité, conime dix autres princes mand-
cbous qu'on désigne et au nombre
desquels se trouve Tung-Suh-Siang.
Telle est la nouvelle recue de Shan
ghai par le Daily Express.
Une entente Franco-Beige
Le correspoudant du Times a
Bruxelles, apprend que, pendant le
sejour du roi Leopold a Paris, une
convention a été conclue entre la
France et la Belgique pour la protec
tion de leurs intéréts en Chine.
La lutte scolaire
Le couseil municipal de Reviu,
dans les Ardennes francaises, a you In
se distinguer.
Voici quelle iresure il a résolu de
prendre a l'égard des families qui en-
voient leurs enfants dans les écoles
Les employes ou salaries de la
commune seront révoqués
Les indigents inscritsau bureau
de bienfaisance seront radiés
Les réservistes ou territoriaux
nécessiteux ne recevront aucune allo
cation pour leur période d'exercices
Enfin, les fouclionnaires ou pen-
sionncs de l'Etat serout dénonct's a
leurs supérieurs et, au besoin, au mi-
nistre compétent.
Ces prescriptions odicuses et tyran-
niqucs nous rappellent, a nous Beiges,
les années néfastes de 1879 a 1881,
lorsque le minislère frauc-magon vou-
lait imposer au peuple catholiquesa
loi scolaire, justement surnommée la
loi de malheur.
Que les catholiques francais s'unis-
sent ettravailleut comme l'ont fait il y
a vingt ans les catholiques beiges, et
que ceux-ci n'oublient pas que si les
anlicléricaux, libéraux, radicaux ou
socialistes revenaient au pouvoir, la
guerre sur le terrain scolaire rccom-
mencerait aussitót plus apre et plus
violente qu'autrefois 1
Deroulède et Marcel Habert
La Palrie public le télégramme
suivant comme ayaul li adressé par
MM. Paul Deroulède et Marcel Habert
a M. Waldeck-Rousseau
n Saint-Sébastien, 30 octobre.
Monsieur le miuistre, dans le dis
cours magonnique que les loges vous
ont fait prononcer dimanche a Tou
louse, nous trouvons cette phrase a
notre adresse
Aux desseins violents, nous avons
opposé la force de la loi, et, pour en
faire fléchir les rigueurs, nous atten-
drous daas le calme les marques de
repentir sincere.
Cette manoeuvre détournée, mais
sure, de nous exclure de votre amnis-
tie nous plait et nous honore. Vous
avez compris que, si nous avons tou-
joursa coeur le patriolique regret de
n'avoir pas réussi a délivrer la France
et a purifier la République, nous n'a-
vons pas, nous n'aurons jamais aucuu
repentir de l'avoir tenté. Merci.
Paul Deroulède, Marcel Habert.
Le mois de Novembre, c'est le mois des
souvenirs
Au point de vue de l'année, c'est lo vieil"
lard décrépit voyant s'avancer ft grands pas,
la tombe qui talalement doit l'engloutir.
Dans cette vie annuaire qui, comme un
nuage parait, passé fuit et disparait, ce n'est
pas encore la mort, mais ce n'est presque
plus la vie déjli. Les feuilles tombent, les
vents soufflent en tempête, chassant devant
elles et jonchant leschemins des tristes dé-
bris de ce que fut la parure des belles saisons
précédentes.
De temps en temps pourtant une petite
éclaircie laisse passer encore quelques
chauds rayons du soleil, mais bientöt les
teintes grises du brouillard voile compléte-
ment i'.izur du ciel, et une pluie troide vous
fait frissonner, en vous transpeiganl jus-
qu'aux os....
Parfois, mais rarement, le mois de No
vembre est relativement beau, ressembiant
cette verte vieillesse de l'bomme de bien
bien qui est le soir d'un beau jour, dit le
poète...
Novembre, c'est le mois des souvenirs!
Les belles journées du printemps et de
l'été passés, sont encore présentes it la mé-
moire, avec leurs longuts heures de jour
ensoleillées et les courtes heures de nuit, par-
fumées pat' les ehaudes brises faisant chanter
les arbres des bois, les planus des campa
gnes et les roseaux de la rivière.
Novembre est encore le mois des souve
nirs par cette charmante idéé de i'Eglise qui
rappelle les deux premiers jours de ce mois,
aux chrétiens de I'Eglise militante: les glo-
rieux Saints de I'Eglise triomphante, qui
célèbrent les chants d'allégresse des céré
monies religieuses et les envolées joyeusc-s
des clocheset le second jour, les ames des
proches ou des amis de I'Eglise souffrante,
qui, en attendant la réhabilitation compléte,
expient leurs fautes de la vie terrestre.
Alors, c'est le glas funèbre qui retentit
douloureux dans les airs, le de profundisle
miserere, la sublime supplication requies-
cant in pace que prient, que chantent les
piêtres et les fidèles...
i es morts vont vile, a dit quelque part un
écrivain. Cette parole païenne ne peut s'ap-
pliquer aux chrétiens.
Leurs morts ne vont pas vite, ils restent.
Cbaque année de leur vie I'Eglise en rappelle
le souvenir dans ses prières et convie les
fidèles h se remémorer ceux qui leur furent
chers, quelque grand que soit le nombre
d'années qui sépare leur existence terrestre
de la leur...
Si, pour changer de conversation car,
en vérité, nous sommes, en ce moment,
gorgés de choses violentcs et haineuses, et
jusqu'it la nausée, si done, comme on
putifie l'atmosphère d'une chambre en brü-
lant du sucre, nous pailions un pt:u d'un
brave hotnme Voulez-vous
Le Saint Vincent de Paul, que vient de
publier Emmanuel de Broglie, nous en four-
r.it précisément I'occasion.
11 existc déjit, vous vous en doutez bien,
sur eet admirable serviteur de Dieu el des
pauvres, de nombreux et importants ouvra-
ges, et l'on en pourrait garnir plu-
sieurs rayons d'une bibliothèque. Cepen-
dant, M. Emmanuel de Broglie a pensé
qu'il n'était pas inutile d'écrire sur ce beau
sujet un récit simple et court, maisémouvant
et substantial, et il y a tout h fait réussi. Son
petit volume offre cette originalité que, sous
une forme trés pure et trés distinguée, il
s'adresse tous, au grand public. C'est au
peuple directement qu'est destinée cette hi-
stoire de son grand ami.
Constatons-le avec joie. Malgré lout ce
qu'on a pu faire pour inspirer h la foule le
mépris de la religion et la haine de ses mini-
stres, saint Vincent de Paul est toujours reslé
populaire. Les gens en blouse demeurent
fidèles ti ce bon-homme en soutane et l'in-
solent voyou qui vient d'imiter le coassement
ducorbeau en passant h cóté d'un écclésias-
tique s'attendrira, un instant aptès, s'il aper-
Qoit, li la devanture d'un marchand de bric-
brac, la gravure oü Vincent de Paul est
présenté dans une rue de Paris, par un temps
de neige, ayant recueillt un enfant abaudon-
né dans un pan de son maoteau et se pen
chant pour en ramasser an second dans
l'ahgle d'une muraille.
11 est trop facile, hélas d'égarer l'esprit
du peuple mais il est beureuscment moins
aisé de corrompre son cceur. Pouquoi n'est-
il pas possible de mettre cette nouvelle vie de
iaint Vincent de Paul sous les yeux de tous
les proiétaires Ils apprendraient, dans ce
petit livre, ti comparer les promesses jamais
réalisées dont nous bercent'leurs ambitieux
flatteurs avec les bienfaits solides et dura
bles qu'ils doivent au grand chrétien.
Ces bienfaits sont aussi nombreux que
variés, et l'on peut aflirmer hardiment que,
en matière d'institutions charitable», on ri'a
rien oréé de nouveau depuis saint Vincent de
Paul.
J'en donnerai quelques preuves.
Nous sommes fiers, et avec raison de
notre oeuvre de l'hospitalité de nuit. Or,
Vincent de Paul avait déjfi ouvert, nori seule-
ment dans la capitale, mais dans plusieurs
villes de province, des asiles pour les pas-
sants oü on leur donuait li souper et ti cou-
ober, et le londemain matin, deux sous
pour continuer leur route
N'atlez pas non plus vous imaginer que nos
oéuvres d'assistance par le travail datent
d'hier. Cbaque fois qu'il installe une de ces
maisons qu'il appelle des charités nan
n
ft