Davids-fonds.
CONSEIL COMMUNAL
L'incendie du chateau
de Beloeil
1888 R. 0. 291,540; 49
D. 0, 273.333; 32
Excédent 48,207 17
1889 R. 0. 288,011 26
D. 0. 279,350 88
Excédent 8,660 38
1890 R. 0. 312,024; 24
D. 0. 279,471 48
Excédent 32,552 76
ADMINISTRATION CATHOLIQUE
42,584,41
337,944; 53
299,781 21
45,138,67
320,912; 46
265,561 22
1891 Rec. Ord. 333,801,89
Dép. Ord. 291,217,48
Excédent
1892 R. 0.
D. 0.
Excédent 38,161 32
1893 R. 0. 328,836,06
D. 0. 283,697,39
Excédent
1894 R. 0.
D. 0.
Excédent 55,352 24
1895 R. 0. 318,548;82
D. 0. 267,007; 73
Excédent 51,541 09
1896 R. 0. 323,338; 18
D. 0. 277,376; 48
Excédent
1897 R. 0.
D. 0.
Excédent
1898 R. 0.
D. 0.
Excédent 45,044,81
1899 R. 0. 340,993; 96
D. 0. 292,706 88
45,961 70
322,100.14
276.217,09
45,883,05
330,035,42
284,990,61
Excédent fr. 48,287 08
Eh bien, qu'en pense le Progrès
Vent-il la moyenne des excédents sous les
deux administrations pendant les neuf an-
nées 1882 —1890 el 1891 - 1899
La voici
Administration libérale 16,217 fr.
Administration catholique 46,772 fr.
Différence moyenne par année 30,555 fr.
Le Progrès cherehera une échappatoire.ll
nous répondra, comme il a essayé de le faire
dans son numéro du 8 Décembre:
L'administration libérale ne touchait,
comme part de la ville,dans le fonds com-
munal, que de 114,000 k 117,000 fiancs
par an.tandisque cetle part a, de 133,105
francs qu'elle était en 1891, successive-
ment augmenté et est aujourd'hui de
francs. De plus, elle n'avait
pas la recette du fonds spécial institué par
la loi du 9 Aoüt 1889 et qui s'élève an-
nuellement 5 fr.
L'observation est juste, et, pour ce qui
concerne le fonds spécial, le Progrès rend
indirectement hommage au gouvernement
catholique, et spécialement it M. Beernaert,
qui a créé ce londs. Jamais un gouvernement
libéral n'eut autant dc générosité vis ii-vis
de communes beiges.
Mais si l'observation est juste, l'argument
que le Progrès en lire ne prouve rien. En
effet, il résulte des chiftres ci dessus que
l'administralion catholique n'a pas fait des
dépenses ordinaires dans la mesure de i'aug-
mentation de ses ressources ordinaires et
toet le monde sait et reconnait catholi-
ques et libéraux que, depuis 1891, en
dehors des travaux faits pour les eaux ali-
mentaires et les égouts, l'administration ca
tholique a exécuté beaucoup plus de travaux
que sa devancière. Gette preuve serait facile
k établir par des ehiffres.
Le Progrès parle de l'emprunt de 850,000
francs contracté en 1895. Or, ilsait, uussi
bien que nous, que cette somme k servi,
jusqu'k concurrence de 497,000 k convenlir
la delte de la ville que 100,000 francs sont
consacrés k construire de nombreux égouts,
j qu'il reste de ces 100,000 francs 46,197.80
j qui peuvent être consacrés it achever le
réseau de nos égouts et même k d'autres
travaux et que les travaux tout-k fait exlra-
ordinaires faits pour l'amélioration des eaux
bassins, chateau d'eau etc. etc. out
absorbé, ou peu prés, le restant de l'em
prunt.
Et, remarquons, que le budget ordinaire
comprend les sommes nécessaires pour payer
les intéréts et l'amortisssment de la delte et
le service des eaux.
Le Progrès parle encore de lbO.OOOfrancs
de propriétés vendues et dont 52, 300 francs
seulement ont été remployés k l'achat de
r entes Beiges. Neus vériflerons le chiffre de
150,000 francs, qui nous semble exagéré.
Mais n'oublions pas que la ville a aehelé des
immeubles entre autres ceux du Marché
aux poulels qui ont été démolis ou re-
construits, ou modifiés. N'oublions pas non
plus qu'elle a remployé des sommes qui
étaient tombées dans les foods roulant de
la ville etc., etc.
Nous donnerons un jour des chifïres com
plets, et le public pourra juger mieux encore
la situation actuelle de nos finances, compa-
rée it celle des libéraux.
Constatons pour finir, que M. le Bourg-
mestre a pu dire avec raison que l'état de
nos finances permeltra de faire en 1901 des
travaux nombreux sans recourir k l'emprunt.
Pour ne citer que deux exemples le Stand
qui coütera 30,000 francs et l'agrandisse-
ment du cimetière, dont coüt 10,000 francs.
Et tout cela, sans devoir frapper des impóts
ni augmenter les centimes additioneels.
Le Progrès sera-t-il satisfait
Une charmante soirée musicale réunissait
dimanche soir les membres de la section
Yproise du Davids-fonds et leur familie, it
l'occasion du vingt cinquième anniversaire
de la fondation de cette société. M. Iweins
d'Eeckhoutie, vice président, avait mis gra-
cieusement k la disposition de ses confrères
sa splendide salie de fêtes. Un public nom
breux et distingué, les autorités communales
et ecclésiastiques, grand nombre de dames
s'associaient par leur présence k i'oeuvre
éminement patriotique que poursuit le Davids-
fonds. Toutefois, nous aimons k le con-
stater,l'assistance avait particulièrement k
coeur de rendre un sympathique hommageit
l'orateur qui devait porter la parole, k M.
l'avocat Sobry, secrétaire de la section, dont
le dévouement k toutes nos ceuvres sociales
et catnoliques est si justement apprécié.
Ungroupe d'artistes d'élite avail bien voulu
prêter k la fète son brillant concours pour la
partie musicale. Qu'il nous sufiise de citer les
noms de MM. Albert Van Egroo, Léon An
tony, Emile Mortier, comme violonistes, un
artiste Brugeois, M. Léopold De Caestecker,
violoncelliste, M. Ernest Wenes, pianiste.
Successivement furent interprêlés avec une
précision parfaite, une entente, un sentiment
vrais et profonds, un coup d'arehet et de
doigter toujours sür, les chefs d'oeuvres de
maitres, Haydn, Bach, Mozart, Beethoven.
On a entendu également avec un plaisir
toujours nouveau M. Gust. Wenes dans
l'hymne Voor Godsdienst, Taal en Vader
land Chanteur émérite, M. Gust. Wenes est
resté en possession d une voix puissante et
harmonieuse.
Au cours de la soirée M. l'avocat Sobry
I a pris la parole, et dans une allocution vi-
brante de patriotisme s'est attaché k établir
la haute importance que comporte la conser
vation de notre idiöme maternel au point de
vue national et catholique. Le Davids-fonds
a largement contribué k cette oeuvre de con
servation sociale, religie use et politique. Par
l'essor heureux et fécond qu'il a su imprimer
k la littérature flamande, par les nombreuses
publications qu'il a fait écloreet qu'il a répan-
dues, il a étendu sa bienfaisante influence k
toutes les classes de la société. Mais en par
ticulier il s'est adressé aux classes éclairées
et supérieures. Tout en remettant en honneur
l'usage de notre langue maternelle, qu'un
söt préjugé semblait reléguer dans les classes
inférieures, le Davids fonds s'attache k faire
comprendre aux classes dirigearites combien
il importe qu'elles se rapprochent des masses
qu'elles parient et cultivent leur langue et
n'affectenl pas de la dédaigner.
De chaleureux applaudissements ont fré-
quemment souligné Rs passages les plus
accenlués de ce patriotique plaidoyer. Au
sein de l'auditoire, comme chez l'orateur, le
coeur battait k l'unisson.
Aussi, lorsque pour elöturer la séance, un
chanteur, M. Gust. Wenes entonna le Vlaam
sche Leeuw, ce fut d'enthousiasme.avec une
véritable furia que l'assistance y répondit en
chceur par le refrain entrainant que l'on sait
Zij zullen hem niet temmen den fleren
vlaamschen Leeuw etc.
Gertes la soirée de dimanche dernier est
l'une des fêtes les mieux réussies que la sec
tion Yproise du Davids fonds ait procurée k
ses membres.
Séance publique
du
du Samedi 22 Decembre 1900,
k 4 heures du soir.
ORDRE DU JOUR
1. Communications.
2. Propriétés Communales Procés-verbal
de location des échoppes au Marché
aux légumes.
3. Propriétés Communales Procés-verbal
de location des étaux k la halle aux
viandes.
4. Propriétés Communales Demande
d'achat de terrain rue Edouard Fiers.
5. Propriétés Communales Verite d'arbres
6. Propriétés CommunalesLocation de
terrains.
7. Voirie Construction d'un trottoir au
Boulevard Malou.
8. Bureau de bienfaisance Compte 1899
et budget 1901 dépot.
9. Hospices Vente d'arbres.
10 Finances Communales Budget pour
1901.
Beaucoup de nos concitoyens se rappellent
certainement la visite qu'ils ontfaiteen 1895,
avec le Congrès d'arohéologie, au chateau
de Bel OEil, oil le prince de Ligne leur fit le
plus gracieux accueil. C'était une faveur
assez rarement accordée que de pouvoir par-
courir l'intérieur du chateau le prince y
ajouta la faveur, plus rare encore, de visiter
son appartement privé et celui de la prin
cesse.
Qui ne se souvient des merveilies qui s'y
trouvaient amoncelées, et dont nous avons
donné un apercu Parmi les tableaux,
l'une des séries les plus précieuses était celle
des portraits des Souverains auprès desquels
le feld-maréchal avait rempli des missions
diplomatiques Charles de Lorraine, Marie-
Thérèse, Léopold, Franpois 1", Joseph II,
Catherine de Russie, Frédéric-le-Grand.etc.,
et qui, presque tous, lui avaient été donnés
par ces Souverains.
Ces portraits ornaient la salie k manger,
oü de nombreuses consoles supportaient dé-
normes surtouts de table en argenterie et
des porcelaines de Chine du plus grand
prix.
Une autre série de tibleaux non moins
importante est celle qui retrace les fastes de
la Maison de Ligne Inauguration d'un
prince de Ligne comme vice-roi de Sicile
l'arrivée d'un autre membre de cette familie,
envoyé comme ambassadeur k Londres
l'audience qui lui est donnée par le roi d'An-
gleterre le siège de Venloo et celui de Dun-
kerque, oü des de Ligne se signalèrent le
pnnce de Ligne refusant la couronne de
Pologne le portrait d'Aotoine de Ligne, dit
le Grand Diable, au service de Henri VIII
d'Angleterre, etc. Un cabinet renfermait un
beau buste de Marie Antoinette, mutilé lors
S du saccagement des Tuileries, une chaise de
j Rubens,des objets ayant appartenu k Lulher,
un riche médailler.
I Une aile du chkteau, qui venait d'être tout
j; récemment restaurée, renfermait, dans les
sous sols,les archives de la familie de Ligne,
et. k l'étage, les appartements privés occu-
pés autrefois p r le feld maréchal, encore
i pleins de souvenirs de eet homme d'Etat,
I; homme de guerre, écrivain remarquable. Au-
dessus s'étendait la bibliothèque, dont nous
avons cité hier quelques pièces importantes.
Que reste t-il de toutes ces richesses, et
combien de trésors qu'on ne pourrait se pro
curer k prix d'or auront disparu dans le si-
nistre du 14 décembre
La familie de Ligne possède Bel OEil, on
disait autrefois Bailleul en Hainaut, depuis
la fin du 14" siècle, pour l'avoir acquis dans
la succession de Jean II de Moriamé (ou de
Morianmez), chevalier,seigneur de Morialmé
(on écrivait anciennement Moriamé), Bailleul
(Beloeil), Condé, Stambruges, baron de Fon-
taine-l'Evêque et du Saint-Empire. A sa
mort, ses divers fiefs furent partagés entre
ses héritiers. Les seigneuries de Beloeil et de
Moriamé, qui relevaient du marquisat de
Namur, furent attribuées k Catherine de
Ligne, dite de Bailleul (ou deBeloeil-Ronsoi),
fille de Faslred II, baron de Ligne, et de
Jeanne de Condet de Moriamez, laquelle fut
plus tard chanoinesse de Maubeuge, et laissa
Beloeil k ses héritiers du nom de de Ligne,
qui l'ont depuis possédé sans interruption.
Les corps des anciens seigneurs de Ligne,
barons puis princes de ce nom,depuis 1486,
reposent dans la crypte de l'église de Bel
oeil.
I/incendie du chateau.
Samedi après midi, la princesse Marguerite,
rnère de notre prince, est arrivée en com
pagnie du prince Ernest, son second fils.
Celui ci, prévenu par télégramme, arrive
d'Espagne, oü il passe l'hiver avec sa fa
milie en raison de l'état de santé d'un de ses
membres. L'entrevue a été émouvante
dans les bras l'un de l'autre,les princes san-
glolaient en versant d'abondantes larmes.
Vers 5 heures, les Pompiers d'Ath se dis-
posaient k rentrer en leur ville par le train
de 6 heures. A peine étaient ils en gare qu'il
fallut les faire revenir. Une recrudescence
de i'incendie les forgia k rester la nuit en
core.
Les scènes les plus tragiques ont toujours
leur cöté comique. En plein sauvetage, une
armure avec casque gênait les sauveteurs.
L'un deux la dépendit et ia jela sur un lit.
Arrive un seigneur X..., pour empoigner la
literie.
Apercevant le mannequin,il recule dépou-
vante, appelle des voisins il a cru décou-
vrir un cadavre, Un sauveteur sans hésiter
le prend k bras le-corps et l'emporte, au
grand ébahissemenl de X..., qui se remet de
sa frayeur. Depuis lors, notre bonhomme a
passé quelque mauvais quart d'heure.
Pendant la journéa de dimanche, Beloeil a
rrcu un nombre extraordinaire de visiteurs.
Des gendarmes gardaient les ruines du cha
teau et en défendaient l'accès k toutes les
personnes non munies d'une autorisation du
prince.
Les objets sauvés, sont, assure-t-on, plus
nombreux qu'on l'avait cru tout d'abord.
j Beaucoup de toiles et de souvenirs histo-
i riques sont en süreté dans les maisons du
voisinage. Avant de donner une évaluation
plus exacte des pertes, il faudra dresser un
inventaire minutieux. Ce travail demandera
un temps assez long. Seulement alors, on
sera fixé sur le chiffre des dégkts.