L_ Leitre de M. le Bourgmestre Colaert Courtrai iisant que mieux eut valu que vous eussiez usé de plus de mesure et oe plus de tact personne n'y eut rien perdu et le code de la oivilité puérile et honnéte n'eut pas été «janifestement violé. Agréez, je vous prie, Monsieur le Bourg- Kestre, mes salutations. Ferd. Merghelynck A sou tour, M. le Bourgmestre d'Y- pres nous prie d'insérer sa réponse, dans,notre numéro d'aujourd'hui. Nous nous empressons de satisfaire k sa demande. Ypres, le 16 Janvier 1901 A Monsieur Ferdinand Merghelynck, pro- priétaire et Commissaire d'arrondisse- ment, ft Ypres, hameau La Potize. Monsieur, J'ai l'honneur de vous accuser réception de voire lettre ouverte du 13 Janvier, que j'ai regue le 14, au soir. Je me propose de répondre h chaque point de cette lettre, sans m'arrêter ft certaines expressions que je regrette, pour vous, de voir sortir de votre plume, et en vous fai- sant observer, simplement, qu'il résulte de votre lettre, que, si vous possédez les no- tions les plus élémentaires de la délicatesse et de la loyauté vous u'êtes pas eocore l'arbitre souverain de ces chosos Ih. Vous me permettrez done de ne pas aller k votre école, pour les apprendre. Je passe k vos arguments et aux fails. Votre lettre du 2 Janvier a été reproduite exactement dans le procés-verbal de la séan ce du conseil communal du 5 Janvier, h part quelques légères corrections, pour lesquelles vous auriez tort de m'en vouloir. Comme je l'ai dit publiquement, le style et l'écriture de cette lettre trahissent une grande précipitation, en même temps qu'un manque absolve de réflexion. Ces derniers mots n'ont pas été reproduits dans le coaipte-rendu de la séance; je m'empresse de les ajouter ici, en vous dounant acte de votre aveu que vous n'avez pas conservé de copie de votre lettre Avais-je le droit de laisser publier cette lettre dans les journaux, et notamment dans le Journal d1 Ypres, dont ia rédaction m'en avait demaatié une copie Ayant été lu au conseil communal, votre factum tom'oait dans le domaina public. II pouvait done étre puolié dans les journaux, etj 'en aurais délivré une ccpie tout journal qui m'en faisait la demande. Cela répond it tout ce que vous me dites au sujet de l'insertion de votre lettre dans le Journal d'Ypres. La solution de la question, que je viens de poser, dépend ainsi de celle de savoir si j'avais le droit de saisir le conseil communal de votre missive, en séance publique. Je revendique hautement ce droit, et je prétends même que j'avais le devoir de faire connaitre, h mes collègues du conseil, votre appréciation propos de ce que vous appelez notre incurie, notre insouciance et notre inertie, lors de l'incendiedu 1 Janvier. Si vous vous étiez borné h me demander une enquête au sujet de la prétendue indiffe rence des agents dépendant de l'administra- tion communale, j'aurais pu constdérer votre lettre comme personnelle et confidentieUe, sans même que vous me le dernandiez m; is quand j'ai lu que ni police, ni pompies, ni membre de administration communale, ni gendarmes n'avaient cru devoir se dé- ranger je me suis cru obligé de don. er aux membres du conseil communal, qui ne sont pas mes subordonnés. roccasion de se défendre contre des accusations dont vous vous êtes fait, en quelque sorte, l'écho. Je me serais réservé ie droit pourtanl, et j'au rais considéré aussi comme mon devoir, do défendre énergiquement, si Don publique ment, la police et les pompiers, contre de virulentes attaques, dans le cas ou vos pro testations n'étaient pas fondées. Je savais dés la 3 Janvier, que ces pro testations n'avaient rien de sérieux. II me restait done ft nous expliquer et ft nous défendre contre des faits avancés avec une légèrete inexcusable. Si je nel'avais pas fait, mes honorables Coilègues m'en eussent voulu ft bon droit, Vousavez beau maintenir, dans son entiè reté, votre lettre du 2 Janvier. Vos accusa tions d inertie, d insouciance et d'incurie sont controuvées par i'enquête h laquelle j'ai procédé, avec soin et minutie. J'arrive aux autres points de votre lettre 1° Vous dites que i'incendie de la grange a été constalé 6 heures 35 et non ft 6 heures 45. C'est vous, Monsieur, qui avez cité cette dernière heure, dans votre lettre mais ce détail importe peu. Le second batiment n'a pris feu que vers 7 heures 20, dites-vous. C'est possible mais il est établi ft toute évidence que, quelques minutes après 7 heures, deux agents de police out averti le guet par téiéphoue, et que celui ci leur a déclaté de bonnefoi personne n'a le droit de le contester qu'il n'apercevait qu'une flamme, grande comme celle d une double lanterne et que cette flantme se trouvait au delft du Frezen- berg, done sur le territoire de Zonnebeke, oil la police n'&vait pas le droit d'instrumen- ter, ni les pompiers celui d'éteindre I'in cendie. Le guet s'est trompé, par suite du brouil- lard intense quirégnait le soir du lr Janvier; il est done excusable. Les agents de ville eussent mieux fait de m'avertir, comme je leur en ai fait l'observation c'est tout ce qu'on peut leur reproeher raisonnablement. Vous n'avez du reste connu vous-même le sinistre, dites vous, que vers 7 heures 20 et vous étiez k un kilomètre de distance de la ferme incendiée, qui sa trouve ft plus de 3 kilomètres dela vilie, d'après voire première lettre 2° Tout Ypres savaii, dites vous, ft partir i de 8 heures du soir, h ['exception de ceux qui eussent dü le savoir, qu'il brüluit au Verlorenhoek... Aucun de ceux qui le savaient, n'a averti ceux qui devaienl le savoir voilh la vérité. Et vous-même, Monsieur, qui le saviez de- puis 7 heures 20, vous n'avez cru devoir informer personne, pendant les i4 heui es, vous dites 15 dans votre première lettre, qui se sont écoulées avant qu'une auto- rité quelconque ait cru devoir se déran- ger 3" Je vous fais grief, dites-vous, de ne pas avoir téléphoné au bureau de police. Eh Oui, Monsieur, je vous en fais grief; et ce grief, toutes vos arguties ne parvien- dront pas 5 le faire disparaitre. Et ici, je vous arrête pendant quelques instants. Comme vous l'avez dit ,'i un agent de police, dont vous n'essayez même pas de contredire la décl a ration, vous n'aviez pas I obligation d informer la police par le lélé- phone. C est possiblemais vous ressemblez alors h tous ceux qui connaissaient I'incendie et n'ont pas averti ceux qui devaient le con naitre. Vous n'aviez pas non plus l'ohligation de concourir k l'extinction de I'incendie. Mais, qu'arriverait-il si tout le monde entendait ainsi son devoir II est vrai que vous me répondezil peut y avoir eu oubli dans le désarroi qu'amène généralement un évè ■ement ds l'espèce Si vous affirmiez qu'il y a eu oubli, vr us seriez excusable. Mais vous aj utez aussi öt que c'était 1& chose inutile, attendu qu ii y avait sur la tour, d'cü on devait apercevoir le foyer, un agent officieliement préposé pour avertir Ia police et les poropieis Mauvaise défaiie, Monsieur. Car l'absence de la police et des pompiers vous disait assez qu'ils n'avaient pas été avertis. Vous pouviez aussi vous dire que peut étre le gust ne distinguait pas le lieu de I'incendie, ft cause du hrouillard. Dans tous les cas, v- us deviez croire que s'ils avaient été avertis, les pompiers se fussent, comme dans d'autres circonstances que vous rappelez dans votre première lettre, empressés d'accourir sur le lieu du sinistre. «C'est du reste vrus l'avouez vous-même la première fois qu'éclaie un incendie sur le territoire de la oulle, sans que le tocsin ait averti les pom- piers et que ceux-ci soient accourus sur les lieux. Cette circonstance, que vous n'ignoriez pas au moment de I'incendie Callens, devait vous prouver qu'un avertissement, par la voie du téléphoné, ou par un autre des nombreux moyens dont vous disposez, eut permis a la police de renseigner le guet de la tour, cl h nous-mêrne de mettre eu mouvement les pompiers, la police etl'autorité communale 4° Quant h mon enquête, Monsieur, elle a été faite avec la seule préoccupation de con naitre tou'.e la véritéet vous n'êtes pas en droit de douter de l'exactitude des témoigaa- ges de mes agents. J'ai entendu séparément le guet et les agents de police, et toutes ieurs declarations sont précises et concor- aantes. Les agents ont du reste reconnu la justesse de mon observation, quand ja leur ai dit qu'ils auraient mieux fait, dès qu'ils apercevaient les lueurs de I'incendie, d'aver- tir leur chef et de laisser fi moi-même, en m'avertissant, le soin d'apprécter s'il fallait ou nou faire sonner le tocsin. Vous ne douterez pas, j'espère, que si j'avais été averti, j'eusse, en supposant même que le lieu de I'incendie fut incertuiu, donné immédiatemenl les ordres nécessaires pour porter secours aux si nistrés. II est vrai que, dès 7 heures 1/2, tout secours ait inutile, jen at repu des lémoignages irrécusables mais tous eussions évité, vous comme nous, d'entendre dire par le public, que certains de ceux qui connais saient I'incendie, nous lont laissé ignorer jusqu'au bout, afin de pouvoir blamer l'ad- niinislration communale, sachant du teste que tout secours serait arrivé trop tard. 5" Enfin, Monsieur, vous vous êtes occupé dans voire première lettre, et vous vous occupez encore dans celle du 13 Janvier, du chemin dit Bellewaarlstraat, qui, d'après vous, est un cloaque. Vous me reprochez d'avoir fait usage de la lettre que vous avez adressée récent ment k co sujet h M. Berghman, que vous qualifiez WEchevin des travauxpublics. Vous ignorez qu'il ne l'est plus depuis dix mois C'est cependant une resscibilis mais passons. Cette lettre ne m'était pas adressée per- sonnellement, dites-vous. Dois-je vous ap prendre qu'éiant adressée h un Echevin, elle l'était, par lh même, au collége échevinal Avez-vous oublié votre lettre du 2 Janvier, dans laquelle vous dites, en vous adressant a moicomme je vous le disais dans ma lettre, h propos des chemins Vou3 dites que votre lettre, adressée ft M. l'Echevin Berghman, n'était pas destinée ft étre commentée au sein du conseil communal. C'est votre faute, Monsieur, si elle i'a été, car c'est vous qui 1 invoquez dans votre lettre du 2 Janvier, et je vous ai démontré plus haut qu'il était de mon devoir de faire connaitre, k mes Coilègues de l'Administra- tion communale,les attsqurs dont ris éiaient l'objet, de votre part, dans cette lettre. Au fond si j'ai compare l'état du chemin vicinal N°8. dit Bellewaardstraat, ft celui du chemin d'exploitalion de votre ferme, c'était uniquement et vous l'avez compris fort bien pour vous démontrer que si les porn- pes éiaient. arrivées sur le chemin public en question, elies auraient pu étre voiturées, tundis que, sur votre chemin, il aurait fallu les porter ft bras. J'en ai l'attestation d'hom- mes autorités qui ne sont pas des quidam quelconques. Après cela, que la réfection de votre chemin vous incombe, ou incombe h voire fermier, peu m'importe je constate une situation, qui, espérons le, cessera q land, dès cette année, nous renouvellerons une grande partie de nos voies rurales, qui ont été, dites vous. mal empierrées ou qui ne sont pas empierrées. Si alors les proprié- laires sont aussi bien disposés vis ft vis de leurs fermiers, que nous le sommes ft l'égard de nos administrés, les pompes incendie pourront ft l'avenir approcher des batiments de fermes t n feu. A ce propos, vous serez sans doute heu- reuse d'apprendre, que nous cornmencerons le renouvellement de notre voierie rurale par le Verlorenhoek et que, dans quelques jours, nous proposerons unetaxed'un franc par mètre courant, payer par les proprié- taires riverains des deux eötés des chemins vicinaux Je crois avoir réportdu, point par point, h votre lettre du 13 Janvier, comme je l'ai fait publiquement ft celle du 2 Janvier Vols me dites en finissant, Monsieur, que vous regrettez que, sans voire autorisation, et conirairement a tous les usages.j'aie ou blié une lettre qui n'éiait pas destinée, ni h étre commentée au sein du conseil communal, oil vous ne pouvez pas me répondre, ni ft étre reproduite par les journaux... A l'avenir, comme mainfènant, je me pas- serai de votre autorisation, chaque fois que vous attaquerez t'Admiriistration que j'ai l'honneur de présider et je choistrai tou- jours l'Hötel de ville,pour faire connaitre vos accusations, ft mes Coilègues. Vous aurez, chaque fois aussi l'occasion, comme aujour- d'bui, de me répondre, puisque nos séances sont publiques. Vous n'avez pas accès au conseil communal pour me répondre. En effet, vous u'êies pas conseiller communal. Mais si vous jugiez votre défense insuffisante ou incomplète, je ne reculerais pas devant ua déDat public, a la condition toutefois que vous restiez calme, mesuré dans vos expressions, et que vous fassiez preuve de plus de tact le mot est de vous, Monsieur que vous ne le faites dans vos lettres. Dans tousles cas, veuiilez vous abstenir de m'adresser encore des lettres qui, comme celle du 2 Janvier, renferment des reproehes et des accusations imméntés puur les Admi nistrateurs communaux et pour nos subor donnés. Ce faisant, vous pourrez vous dire que le le code de la vérité et de la justice ne sera plus manifestemem violé et vous dis penser de me renvoyer ft celui de la civi- hté puérile que vous semblez, en effet, mieux connaitre que moi. Agréez, je vous prie, Monsieur, mes civi- iités empressées. R. Colaert. Cercle Choral Amicitia Grand Concert, Dimanche 27 Janvier, ft 5 1/2 h. du soit'. 200 exécutants. On exécutera Marie - Madeleine Dramesaoté en 3 actes et 4 tableaux, paroles de Louis Gallet, tnusique de Massenet. Prix d'entrée 5 ft'. Répétilion générale, Jeudi 24- Janvier, k 6 1/2 ti. du soir. Pi ix d eutrée 2 fr. et 1 fr. (Le concert sera li ni a 7 3/4 h. et la répétilion générale ft 8 3/4 heures). Pour les places, sadresssr au Secrétaire du Cercle.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 2