s
Mercredi 23 Janvier 1901
10 centimes le N°
36s Annéb. N° 3614.
ETRENNES PONTIFICALES
La commission militaire
La Reine d'Angleterre
La Pape et la Reine Victoria
Encore l'incendie
du «Verloren Hoek»
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Liste précédente 247.00
De Congregatie der leerlingen bij
de Rousbrugge Damen 34.50
Gezusters Vanneste 2.00
Onbekend 3.00
Nouvelle séance, lundi, sous la pré-
sidence deM. le chevalier Descamps-
David. La reunion a été extraordi-
nairement houleuse. Des propos d'une
violence inouïe ont été tenus par M.
Hymans a l'adresse de M. le président
et de plusieurs membres de la com
mission.
A trois reprises, les débats ont été
tellement violents qu'on a invité les
rédacteurs del'Anahjlique, aseretirer.
Le communiqué officiel porte
M. Beernaert, ministre d'Etat, fait une
motion d'ordre dans l'intérêi de la discussion
en cours et pour ne pas la prolonger inutile-
ment. II constate qu'il n'y a pas de diver
gence de principe et qu'il n'y a qu'une difté
renee d'application. En eflfet, tous les mem
bres sont d'accord pour admettre que notre
neutrailé doit être armée et les divergences
d'appréciation n'ont d'autre portée que sur
le point de savoir queiles sont les forces
nécessaires. 11 constate que la Belgique
occupe une position stralé^rlque trés impor
tante et que cette situation nous impose des
devoirs particuliers. On peut done clore la
discussion sur cette question.
Comme conclusiondudébat, M. Helieputte
fait une proposition tendant k reconnaitre
que la neutraüté de la Belgique ne peut être
désarmée.
Cette proposition sera examinée k la
séance prochaine.
Le général Rouen s'associe aux paroles de
M. Beernaert. II insiste sur la portée de
fordre donné k l'armée allemande le 31
aoüt 4870 de franchir la frontière beige, si
l'armée frangaise entre en Belgique. II rap-
pelle que les Etats du Brabant qui n'ont pas
voulu organiser la défense nationale k la
demande de Joseph II en 1793, sont cause
des malheurs que l'invasion frangaise a
entrainés.
Le général Docteur donne lecture d'un
méraoire réfutant les théories de M. Delbeke,
II est urgent, dit il, de sortir de notre tor-
peur et d'être assez prévoyants pour ne pas
être surpns par des événements de guerre
qui peuvent toujours surgir.
AI. Renxin discute également les théories
de M. Delbeke et est d'avis que ce n'est pas
sufifisant de défendre le pays d'une fagon
modérée, mais qu'il faut assurer cette dé
fense d'une manière efficace.
M. Hymans revient sur le fait contesté
par M. Delbeke touchant les événements de
1840 il invoque k l'appui des faits avancés
par lui le témoignage de M. Thonissen et
les documents dont ce dernier a fait usage
dans la séance de la Chambre de février
1868.
La séance est levée k cinq heures.
La prochaine séance est fixéek lundi pro
chain.
Victoria. Le Pape a tcujours nourri de vives
sympathies pour la reine. On conserve a
Carpineto, dans la maison paternelle duPape,
des lettres trés curieuses datées de 1846, et
oü l'ancien nonce k Bruxelles raconte avec
enthousiasme deux entrevues qu'il eut k Os
borne avec la reine.
Au moment que nous écrivons ces lignes, 1
les dernières nouvelles au sujet de la Reine
Victoria font prévoir une fin imminente.
La nation entière est profondément affec- j
tée par cette douloureuse perspective. 1
L'éloignement relatif d'Osborne fait que Lon i
dres dépend enlièrement des bulletins effici-
els qui y sont publiés. Mais quelle que soit
la teneur de ces nouveiles, l'anxiéié est
toujours grande. j
On raconte que la vieille souveraine était,
depuis tout un temps frappée de profonde
mélancolie, paree que son beau règne aliait
peut êire finir par une humilianle catastrophe
politique. Elle trembiait de voir approcher
le moment oü l'Angleterre aliait devoir,
sous son règne, hélas signer la paix
avec ces gens du Transvaal, qu'on lui avait
toujours dépeints comme de grossiers va-
nupieds, des brigands en haillons, de stupi
des têtus qui s'opposaieat k tout progrès en
Afrique et que, pour le bonheur des vastes
pays oü ils s'étaient implantés el la grandeur
de l'Angleterre, il fallait absolument réduire
k rimpossibilité de nuire encore.
Et la pauvre Reine voyait autour d'elle,
depuis quelques semaines, les figures alar-
mées lord Roberts avait paru devant elle
plutöl soucieux que triompbant elle savait
que les Boers avaient envahi le Gap elle
songeait avec effroi aux périls que courait
une des plus belles colonies de la Grande
Bretagne et tout cela déprimait son ame
elle en devint malada et on télégraphie, ce
matin, qu'elle peut en mourir.
Et si elle mourait, qui ferait la paix alors
avec les Boers? Le Roi, son successeur
Est-ce ainsi qu'Albert Edouard commence-
rait son régne
Quelle situation Avec la Reine une
faible femme arrivés au terme de la vie il
y aurait eu moyen, si on 1'avait voulu, de
consommer le sacrifice: mais s'il montait
sur le tróne, ie prince de Galles, que dirait-il
k ceux qui oseraient lui conseiller de consen-
tir k une pareille politique
Léon XIII a fait prier le due de Norfolk de
le tenir au courant de la maladie de la reine
Le Progrès s'occupe de l'incendie du
Verloren Hoek
Dans l'aff'aire du premier jour de I'an, dit-
il, M. Colaerl, lepa'emel magistrat, a man-
qué de tact et a outrepassé toutes les conve
nances.
Pour le prouver, le confrère reproduit la
lettre adressée k M. le Bourgmestre par M.
Ferdinand Merghelynck.
Nous avons publié cette lettre et la répon-
se de M. Colaert, sans commentaires, laissant
k nos lecteurs Ie soin d'apprécier, par la
seule lecture de ces deux documents, lequel
des deux correspondams a fait preuve, dans
toute cette affaire, de tact et de convenances.
Le Progrès s'empressera, sans doute,
d'imiter notre exemple, et, par la publication
de la lettre de M. le Bourgmestre, de con-
stituer ses lecteurs juges entre M Colaert et
M. Merghelynck. Ctla vaudra mieux que de
s'écrier que la digne et judicieuse réponse de
M. Merghelynck rappelle M. Colaert aux
convenances et a l'humilité qu'il aurait dü
mettre dans ses explications
Comment done, M. Merghelynck accuse
tout le monde, le veilleui de la tour, la
police, les gendarmes, les pompiers et iAd
ministration communale, d'indifférence,
d'insouciance, df inertie; et le président de
cette administration ne pourrait pas la dé
fendre Et le chef de la police et du corps
des pompiers ne pourrait protéger ses subor-
donués contre des accusations mjustes
Sous prétexte que M. Merghelynck, qui
ne demandait pas du reste que sa lettre fut
tenue secrète, s'est adressé au Bourgmestre
seul, M. Colaert devrait se taire et laisser
débiner tout le monde, par un homme qui
se fait l'organe de récrimations aussi fausses
qu'injustes
Nous le disons sans hésiter, si M. le
Bourgmestre d'Ypres avait gardé par devers
lui la lettre de M. Merghelynck, il eut man-
qué k tous ses devoirs vis k vis de ses collè-
gues et M. Merghelynck eut été le premier
k le lui reprocher un jour
Et notre aimable presse locale? Déjk,
dans son numéro du 12 Janvier, le «Week
blad», ignorant encore, semble-t-il, que M.
le Bourgmestre avait communiqué la lettre
de M. Merghelynck au conseil communal,
écrivait littéralement Nous venons d'ap-
prendre, mais ne pouvons encore l'assurer,
que le propriétaire de la ferme aurait dé-
posé une plainte concernant l'absence des
Pompiers, de la Police et de la Gendarme-
rie
Une plainte done, adressée non seulement
au Bourgmestre, mais encore au chef de la
Gendarmerie
Ob la bonne aubaine, si M. Golaert n'a-
vait pas parlé de la plainte lui adressée par
M. Merghelynck G'est alors qu'on l'eut
accusé de n'avoir pas osé faire la lumière
sur la conduite de l'Administration Commu
nale et de ses subordonnés.
La lumière est faite, grace aux explica
tions de M. le Bourgmestreelle est com
pléte.
II résulte.en effet, de ces explications que
l'enquête faite, avec soin et impartialité, par
M. le Bourgmestre en personne, a prouvé
que la police a averti le veifleur de la tour,
dès qu'elle a apergu les lueurs de l'incendie
et que le veilleur l'a assurée que l'incendie
avait lieu sur le territoire de Zonnebeke, oü
la police ne pouvait instrumenter, ni les
pompiers aider k éteindre l'incendie.
Le guet de la tour s'est trompé, par suite
du brouillard. G'est fkcheux. Mais de lk k
pouvoir accuser tout le monde, d'incurie,
d'insouciance et de négligence, il y a loin.
Leseul personnage negligent, insouciant,
est en réalité MMerghelynck lui même, qui,
ayant k sa disposition le téléphone et plu
sieurs autres moyens de communication, a
eu fincurie de n'avertir personne, dès l'in-
stant oü il a connu rincendie, qui avait beu
dans son voisinageet sur sa propriété.
Le Progrès prétend que le veilleur de la
tour ne distinguait pas exactement L'endroit
du sinistre et qu'il s'est horné d indiquer a la
police la direction dans laquelle il apercevait
les flammes.
Cela est faux, et le Progrès sail que c'est
faux. Le veilleur a déclaré k la police, quel
ques minutes après 7 heures, que l'incendie
avait lieu sur te territoire de Zonnebeke. Dès
lot's la police et les pompiers n'avaient pas
k intervenir.
Que l'on critique l'insiitution des veilleurs
sur la tour St-Martin, soit. Gette institution
parait, en effet, insuffisante dès qu'il s'agit
d'incendies hors de l'enceinte de la villo. Qn
distingue difficilement l'endroit exact de
l'incendie k une distance de quelques kilo-
mètres, et pendant la nuit. II y aura done
des mesures k prendre, et nous ne doutons
pas que l'administration soit décidée k les
examiner.
Cette insuffisance vient encore d'être con-
statée dans la nuit de lundi dernier, pendant
l'incendie de quatre meules sur le territoire
de Ztllebeke. Tout ce dont on j pu s'assurer,
c'est que l'incende n'avait pas lieu sur le
territoire d'Ypres.