s Mercredi 23 Janvier 1901 10 centimes le N° 36s Annéb. N° 3614. ETRENNES PONTIFICALES La commission militaire La Reine d'Angleterre La Pape et la Reine Victoria Encore l'incendie du «Verloren Hoek» On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et tous les bureaux de poste du royaurae. Le JOURNAL D YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivènt être adrossós francode port 4 l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla Ugne. Les réclames dans le corps dn journal coütent 10 centimes la ligne.— Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les nuraóros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó las 2 Fiandres) s'adresser 4 l'Agence Havas Bruxelles, rue do la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Liste précédente 247.00 De Congregatie der leerlingen bij de Rousbrugge Damen 34.50 Gezusters Vanneste 2.00 Onbekend 3.00 Nouvelle séance, lundi, sous la pré- sidence deM. le chevalier Descamps- David. La reunion a été extraordi- nairement houleuse. Des propos d'une violence inouïe ont été tenus par M. Hymans a l'adresse de M. le président et de plusieurs membres de la com mission. A trois reprises, les débats ont été tellement violents qu'on a invité les rédacteurs del'Anahjlique, aseretirer. Le communiqué officiel porte M. Beernaert, ministre d'Etat, fait une motion d'ordre dans l'intérêi de la discussion en cours et pour ne pas la prolonger inutile- ment. II constate qu'il n'y a pas de diver gence de principe et qu'il n'y a qu'une difté renee d'application. En eflfet, tous les mem bres sont d'accord pour admettre que notre neutrailé doit être armée et les divergences d'appréciation n'ont d'autre portée que sur le point de savoir queiles sont les forces nécessaires. 11 constate que la Belgique occupe une position stralé^rlque trés impor tante et que cette situation nous impose des devoirs particuliers. On peut done clore la discussion sur cette question. Comme conclusiondudébat, M. Helieputte fait une proposition tendant k reconnaitre que la neutraüté de la Belgique ne peut être désarmée. Cette proposition sera examinée k la séance prochaine. Le général Rouen s'associe aux paroles de M. Beernaert. II insiste sur la portée de fordre donné k l'armée allemande le 31 aoüt 4870 de franchir la frontière beige, si l'armée frangaise entre en Belgique. II rap- pelle que les Etats du Brabant qui n'ont pas voulu organiser la défense nationale k la demande de Joseph II en 1793, sont cause des malheurs que l'invasion frangaise a entrainés. Le général Docteur donne lecture d'un méraoire réfutant les théories de M. Delbeke, II est urgent, dit il, de sortir de notre tor- peur et d'être assez prévoyants pour ne pas être surpns par des événements de guerre qui peuvent toujours surgir. AI. Renxin discute également les théories de M. Delbeke et est d'avis que ce n'est pas sufifisant de défendre le pays d'une fagon modérée, mais qu'il faut assurer cette dé fense d'une manière efficace. M. Hymans revient sur le fait contesté par M. Delbeke touchant les événements de 1840 il invoque k l'appui des faits avancés par lui le témoignage de M. Thonissen et les documents dont ce dernier a fait usage dans la séance de la Chambre de février 1868. La séance est levée k cinq heures. La prochaine séance est fixéek lundi pro chain. Victoria. Le Pape a tcujours nourri de vives sympathies pour la reine. On conserve a Carpineto, dans la maison paternelle duPape, des lettres trés curieuses datées de 1846, et oü l'ancien nonce k Bruxelles raconte avec enthousiasme deux entrevues qu'il eut k Os borne avec la reine. Au moment que nous écrivons ces lignes, 1 les dernières nouvelles au sujet de la Reine Victoria font prévoir une fin imminente. La nation entière est profondément affec- j tée par cette douloureuse perspective. 1 L'éloignement relatif d'Osborne fait que Lon i dres dépend enlièrement des bulletins effici- els qui y sont publiés. Mais quelle que soit la teneur de ces nouveiles, l'anxiéié est toujours grande. j On raconte que la vieille souveraine était, depuis tout un temps frappée de profonde mélancolie, paree que son beau règne aliait peut êire finir par une humilianle catastrophe politique. Elle trembiait de voir approcher le moment oü l'Angleterre aliait devoir, sous son règne, hélas signer la paix avec ces gens du Transvaal, qu'on lui avait toujours dépeints comme de grossiers va- nupieds, des brigands en haillons, de stupi des têtus qui s'opposaieat k tout progrès en Afrique et que, pour le bonheur des vastes pays oü ils s'étaient implantés el la grandeur de l'Angleterre, il fallait absolument réduire k rimpossibilité de nuire encore. Et la pauvre Reine voyait autour d'elle, depuis quelques semaines, les figures alar- mées lord Roberts avait paru devant elle plutöl soucieux que triompbant elle savait que les Boers avaient envahi le Gap elle songeait avec effroi aux périls que courait une des plus belles colonies de la Grande Bretagne et tout cela déprimait son ame elle en devint malada et on télégraphie, ce matin, qu'elle peut en mourir. Et si elle mourait, qui ferait la paix alors avec les Boers? Le Roi, son successeur Est-ce ainsi qu'Albert Edouard commence- rait son régne Quelle situation Avec la Reine une faible femme arrivés au terme de la vie il y aurait eu moyen, si on 1'avait voulu, de consommer le sacrifice: mais s'il montait sur le tróne, ie prince de Galles, que dirait-il k ceux qui oseraient lui conseiller de consen- tir k une pareille politique Léon XIII a fait prier le due de Norfolk de le tenir au courant de la maladie de la reine Le Progrès s'occupe de l'incendie du Verloren Hoek Dans l'aff'aire du premier jour de I'an, dit- il, M. Colaerl, lepa'emel magistrat, a man- qué de tact et a outrepassé toutes les conve nances. Pour le prouver, le confrère reproduit la lettre adressée k M. le Bourgmestre par M. Ferdinand Merghelynck. Nous avons publié cette lettre et la répon- se de M. Colaert, sans commentaires, laissant k nos lecteurs Ie soin d'apprécier, par la seule lecture de ces deux documents, lequel des deux correspondams a fait preuve, dans toute cette affaire, de tact et de convenances. Le Progrès s'empressera, sans doute, d'imiter notre exemple, et, par la publication de la lettre de M. le Bourgmestre, de con- stituer ses lecteurs juges entre M Colaert et M. Merghelynck. Ctla vaudra mieux que de s'écrier que la digne et judicieuse réponse de M. Merghelynck rappelle M. Colaert aux convenances et a l'humilité qu'il aurait dü mettre dans ses explications Comment done, M. Merghelynck accuse tout le monde, le veilleui de la tour, la police, les gendarmes, les pompiers et iAd ministration communale, d'indifférence, d'insouciance, df inertie; et le président de cette administration ne pourrait pas la dé fendre Et le chef de la police et du corps des pompiers ne pourrait protéger ses subor- donués contre des accusations mjustes Sous prétexte que M. Merghelynck, qui ne demandait pas du reste que sa lettre fut tenue secrète, s'est adressé au Bourgmestre seul, M. Colaert devrait se taire et laisser débiner tout le monde, par un homme qui se fait l'organe de récrimations aussi fausses qu'injustes Nous le disons sans hésiter, si M. le Bourgmestre d'Ypres avait gardé par devers lui la lettre de M. Merghelynck, il eut man- qué k tous ses devoirs vis k vis de ses collè- gues et M. Merghelynck eut été le premier k le lui reprocher un jour Et notre aimable presse locale? Déjk, dans son numéro du 12 Janvier, le «Week blad», ignorant encore, semble-t-il, que M. le Bourgmestre avait communiqué la lettre de M. Merghelynck au conseil communal, écrivait littéralement Nous venons d'ap- prendre, mais ne pouvons encore l'assurer, que le propriétaire de la ferme aurait dé- posé une plainte concernant l'absence des Pompiers, de la Police et de la Gendarme- rie Une plainte done, adressée non seulement au Bourgmestre, mais encore au chef de la Gendarmerie Ob la bonne aubaine, si M. Golaert n'a- vait pas parlé de la plainte lui adressée par M. Merghelynck G'est alors qu'on l'eut accusé de n'avoir pas osé faire la lumière sur la conduite de l'Administration Commu nale et de ses subordonnés. La lumière est faite, grace aux explica tions de M. le Bourgmestreelle est com pléte. II résulte.en effet, de ces explications que l'enquête faite, avec soin et impartialité, par M. le Bourgmestre en personne, a prouvé que la police a averti le veifleur de la tour, dès qu'elle a apergu les lueurs de l'incendie et que le veilleur l'a assurée que l'incendie avait lieu sur le territoire de Zonnebeke, oü la police ne pouvait instrumenter, ni les pompiers aider k éteindre l'incendie. Le guet de la tour s'est trompé, par suite du brouillard. G'est fkcheux. Mais de lk k pouvoir accuser tout le monde, d'incurie, d'insouciance et de négligence, il y a loin. Leseul personnage negligent, insouciant, est en réalité MMerghelynck lui même, qui, ayant k sa disposition le téléphone et plu sieurs autres moyens de communication, a eu fincurie de n'avertir personne, dès l'in- stant oü il a connu rincendie, qui avait beu dans son voisinageet sur sa propriété. Le Progrès prétend que le veilleur de la tour ne distinguait pas exactement L'endroit du sinistre et qu'il s'est horné d indiquer a la police la direction dans laquelle il apercevait les flammes. Cela est faux, et le Progrès sail que c'est faux. Le veilleur a déclaré k la police, quel ques minutes après 7 heures, que l'incendie avait lieu sur te territoire de Zonnebeke. Dès lot's la police et les pompiers n'avaient pas k intervenir. Que l'on critique l'insiitution des veilleurs sur la tour St-Martin, soit. Gette institution parait, en effet, insuffisante dès qu'il s'agit d'incendies hors de l'enceinte de la villo. Qn distingue difficilement l'endroit exact de l'incendie k une distance de quelques kilo- mètres, et pendant la nuit. II y aura done des mesures k prendre, et nous ne doutons pas que l'administration soit décidée k les examiner. Cette insuffisance vient encore d'être con- statée dans la nuit de lundi dernier, pendant l'incendie de quatre meules sur le territoire de Ztllebeke. Tout ce dont on j pu s'assurer, c'est que l'incende n'avait pas lieu sur le territoire d'Ypres.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1