GHRONtQUE ÏPROISE
Mercredi 13 Février 901 10 centimes ie N° tW Annëe. N° 3620.
ETREN N ES PONTI FIG A LES
Saint-Siège
France
Un épouvantail
d'après le Progrès
SociétéChoraleL'Orphéon»
Plantation d'arbres fruitiers
On s'aborme rue au Beurre, 36, k Ypres, ei a tous les bureaux de poste du royaume.
Le JOURNAL D YPRES parait lo Mercredi et !o Ramodi.
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Liste précédente 958.70
Onbekend 20.00
La santé du Pape
Le Seint Pè:e a donné chaque jour de
la semaine derrière des audiences or-
dinairrset n'en ressent aueuoe Ltigue 11 a pu
assisterkla messe de firgMfm.iélébréej'-uot
vingt uoisième anri'.ersaire do la mort de
Pie IX, par le cardinal Vincent Vannuleiii.
Paris, 11 février.
Aux élections législatives d'Orléatis, M.
Derbley, candidal agricole, a été éiu.
Au sortir de ia séance de jeudi de la
Chambre des députés, M. Waldeck. Rous
seau est devenu rnalade. Depuis lors, il
garde la chambre et les médecins lui out
imposé le repos.
En sen absence, Ij d-scussion du projet
de loi sur les associations religieuses sera
remise.
C'esl uri épouvantail, dit le Progrès, que
l'argument trouvé par les joutnaux catho-
iiques pour attaquer le projet de loi sur les
associations, déposé en France par le mini
stère Waldeek-Rousseau.
Get argument consis'.e k dire Prenez
garde, Messieurs les capitalistes Méliaz
vous, Messieurs ies pi opriétaires Biensót
vous serez aussi exprepnés, on commence
par les immeubles des pauvres monies, on
v hnira par les vötres Le projet de loi sur
les congrégations est un essai de collec-
tivisme pratique.
Le Progrès se fait ainsi, k l'inslar de tous
lesorganes de la presse libérale beige, et en
copiantceux ci, le défenseur de la cause des
franc-magons, juifs et socialisms qui prépa-
rent, en France, la dispersion et la spoliation
des congrégatiorrs religieuses.
A vrai dire, cette attitude du Progrès ne
;nous étonne pas. Les libéraux beiges, de
'toute couleur et de toute nuance, sout les
ennemis de la Religion et partant des ordres
reügieux qui, suivar.t une expression de
Pie IX, sont les rameuts de ia barque de
Pierre.
Quand il s'agit de la liberté, ils s'en pro-
clament les partisans absolus mais dès que
la liberté des cttholiques est en jeu, ils de-
vienrient, comme le disaii énergiqueraent
Mgr Dupauloup, des libérdtres.
L'argument que r,ous venons de copier,
et que le Progrès place dars la bouehe des
cathobques, est, ne lui en déplaise, un de
ceux qui ont quelque prise non seulement sur
les esprits timorés, mats sur les esprits sen-
sés, sur les esprits libéraux même qui n'ont
pas perdu toutes lt-s notions de la justice et
de la liberté.
Les socialistes, plus logiques et quelques
fois plus sincères que les libéraux, se sont
sei vis de cel argument, prétendant, k juste
litre, et dans piusieurs circoristances, qu'err
spoliarn l'Eglise, lors de la Révolution fran-
gaisa, les libéraux de 1 époque avaient donné
l'exemple du collectivisme pratique.
Et pourquoi done la propriété devrait-elle
être respeciée davantage ent re les mains d rs
capitalisms, qui souvent, deux ou trois,
possèdent autunt de biens que tous les cou
vents du pays ensemble, que dans cellos
d'un grand nombre de reügieux et de reii-
gi'. uses, qui vivent de privations et tm-
ploient leuis prétendues richesscs it secoutir
les détresses morales el matérielies, qui se
développenl de plus en plus dans nos socio-
tés tnéciéantes el cupides
L'arjume.nt n'est doric p3S aussi absurde
qu le Progrès se plait a le dire. Il a pour lui
la saine raison et l'avcu de tous ceux que la
passion antireligieuste n'aveugle pas.
Mats, ceux lit ne se rencontrent guère
daiis noire pays et nous sommes obligés de
ebercher it l'étranger des jourrtaux anticléri-
caux qui out gardé assez de bon sens pour
émettre un avis impartial sur le projet de lo;
Waldeck Rousseau.
En voict utt nous le dédions au Progrès.
Le Tirres, admirateur et défenseur du
ministère fraigais, écrit
Get article 14-, comme on l'a vu, contient
un paragraphe en veriu duquel la propriété
des congregations, sous ccrtaines conditions,
peut être confisquée au profit d'une caisse de
retraite, d'ailleurs non encore existante.
Dans l'affaire Dreyfus,laconsciencedu monde
s'est soulevée contre un ministre sans scrupules
qui avait violé la loi qui protégé la liberté indi-
viduelle, en condamnant un liornme sur des
documents qui lui avaient été dissirnuiés. Main-
tenant, k propos de ce projet, cette même cons
cience, sans épouser la cause des ordres reli-
gieux, va protester également contre une
veritable spoliation.
Une telle confiscation, faite au profit d'une
caisse de retraite ouvrière, sera réputée cynique
et odieuse, et considérée comme un masque
hypocrite servant k couvrir un acte contraire
a toute moralité civiiisée. Jus'.ement, les socia
listes ont fait triompher hier un amendement
protégeant leur droit particulier d'association
(l'amendement Guoussieh), de même j'espère
qu'il se trouvera, a fortiori, dans la Chambre
une majorité pour amender ou rejeter cello
clause si'OLiATRiCE, car une fois admise dans
une loi, elle serait bienlót multipliée dans les
formes les plus variées-et les plus destructrices.
Quand on demande pourquoi les ordres reli-
gieux vont être ainsi dépouillés au profit d'une
caisse de retraite d'ouvriers, on me dit qu'ils
possèdent des milliards qui restent improduc-
tifs mais pour ce même motif, quelque futur
pi'ojet également philanthropique pourra
réclamer la confiscation dans d'autres directions,
C'EST UN TRÉS DANGEREUX PRÉCÉDENT. En mofivant
ainsi la confiscation, il n'y a pas logiquement de
RAISON POUR NE POINT CONFISQUER LA R1CHKSSE
SUPERFLL'E DE CEUX QUI EN USENT POUR LEUR
AVANTAGE PERSONNEL A LA PRIVATION DES MOINS
FORTUNÉS.
G'est pourquoi je voudrais croire que l'amea-
dement d'hier ne restera pas seul, mais que le
Parlement, sans renverserle ministère, et sans
faire échouer le projet, trouvera le moyen
d'amender Particle 14 de facon k répudior un
principe de confiscation qui s'étendrait comme
la peste, au détriment de ceux dont la propriété
est protégés par la loi contre toule menace de
spoliation.
Du cri d'alarme jeté par le eorrespondant du
Times, rapproehons un article publié dans un
journal protestant de Paris, le Temps.
Un sénateur radical avait proposé d'afficher,
dans toutes les écoles mililaires de France, la
Déclaration des Droits de l'IIomme, qui est,
disait-il, notre Syllabus k nous, notre Credo.
Le Temps profile de l'occasiou pour rappeler
a ce personnage que le Parlement est en train
de déehirer la Declaration ues Droits de
l'Homme,et que c'est au Parlement, tout d'abord,
que le Syllabus répub'icain pourrait être pla-
cardé, inédilé, appliqué
lis étaient, ajoute le Temps, non seulement
les Droits du ciloyen, mais les Droits de
1' homme e'est-a-dire ceux que tout être
humain porte en lui etavec lui, quelle que soit
sa patrie, quellesque soientles lois écrites. l;s
-étaient la limite même de toutes les lois, et la
borne infranchissable opposée k l'Etat envahis-
seur. Talleyrand en rendait la pensee primor
diale trés claire, lorsqu'il les résumait lis
sontla loi du législateur. Or, la situation se
renverse el la Déclaration desüroits de l'homipe
et du ciloyen est singulièrement méconnue,
lorsque le législateur a la prétention d'édicler
des lois qui dédaignent et mutilent la grande
charte de 1789.
Affichons laDéclaration des droits del'homme
et du ciloyen. Afiichons-la parlout, même et
surtoutau Parlement. Un orateur libéral, sous
la Restauration n'était-ce pas legénéral Foy?
disait k nous ne savons plus quel ministre
Monsieur, je vous invite, en sortant d'ici, k
regarder Ia statue du chancelier de i'Höspital.
Ges apostrophes ne seraient plus demised
paraitraient démodéesen un temps oü fhistoiro
est oubliée, oü les grandes traditions libérales
semblent perdues. Mais il serait bon qu'après
certains votes qu'on leur demand-era d'émetlrc,
les sénateurs et les députés pusseul relire Iels
articles de la Déclaration des droits de l'homme
et du ciloyen.
Cette lecture leur révélera peut-êlre quel
ques principes dont l'évidence avait frappé vive-
nient la conscience et la générosité de nos
pères. Iisy verront Partiele 2 qui proclamait
coinme nous te rappelions tout k l'heure, que
les Droits de l'homme et du ciloyen sont na
turels et imprescriplibies. lis y verront Par
tiele 6 qui ne permet point d'invoquer une autre
raison que le mérite pour établir une diffó-
rence quelconque entre les citoyens, et qui
rend les emplois publics accessibles k tous les
individus, quelle que soit leur origine. lis y
verront aussi Partiele 10 qui dit ceci Nul ne
doit être inquiété pour ses opinions, même
religieuses. Ce même était d'une sagesse
bien clairvoyante.
Le Progrès se tromperait ótr; ngement shl
s'imaginait qua de pareilles protestalioLS,
émanées d'adversaires des religieux, resto-
rontsans écho et sans effut. Si les cathoüqu.s
de France savent vouloir et agir, le Kultur-
kampf préparé contre eux sera, comme jad-s
la campagne de Bismarck, l'aube dune
revanche el d'une régénération.
Nous apprenons que
L'Orphéon organise
la Commission de
pour Sameili pro-
j chain, it 8 1/2 heures, une Soirée Tabagie,
au local de la Société Café les 3Suisses
s Grand'Place.
Le Progrès, parlant do la plantation de
noyers, effsctuée par l'administraiion com
munale sur les ilots du Majoorgracht
émet deux idéés qui móritent d'arrêter un
instant notre attention,
j 1! n'admet pos l'opinion émise au conseil
communal par M. Ivveins d'Ëeckhouite, do
pi inter dos cérisiers. Nous croyons, comme
lui, qus cette idéen'élait pis heurcuse, pour
los motifs qu il donne et qui santen partie
ceux développés par M. le Bourgmestre.
Le cérisler, dit lo confrère, donne un
produit tiès incertain et inégulier. En
I out-re eet arbrêexige dessoins particuüers;
k l'époqu-j de la maturcté-de s ui fruit il
fout le préserver des ravages des moi-
ncaux est attaqué par des insectes,
nous en avons fait TexpéricDce il est
encore sujet k des épanchements da goin-
me qui épuisent sa production fruilière et
le font dépérir.
Aussi le collége échevinaf n'a pas cru de-
voir tenir compte des observations préser.-
tées par ie ditcouseiller.et il a fait plantir
sur les deux ilots des noyers qui,ii fautl'a-
vouer, ne demandeut aucun soin ct don-
nent, tous les ans, une bonne rócolle
de plus quand l'arbre est hors croissance,
son tronca une assez grande valeur com-
me bois d'ébénisterie
Nous nous rallions absolument k ces con-
sidérations, qui sont d'une jus'esse incon
testable.
On peut y ajouter que.su point de vue
esthéüque, les noyers valent mieux que des
buissons de cérisiers ou des ai bres épurs de
cette essence. Enfia, l'expérience faite prou-
ve que, sur le sol Yprois, les noyers sont
d'une fort belle venue et produisent, chaque
année, un joii denier k la caisse communale.
Mais le Progrès estime qu il aurait cunoe-
nu d'eesayer la culture sur au rnoins un des
ilots. de pommiers et de poiriers en plein vent
a haute tige ou en cordons, seton les espèces
a planter.
II donne, k ce sujet, des considérations
fort justesaussi, et il s'étonne qui l'idée de
recourir èi ce genre de plantations ne soit
venue a personne.
Nous croyons savoir que eet essai a été
préconisé, au collége échevinal, par M. le
Bourgmestre lui même,mais que son opinion
n'u pas prévalu. II parait qu'il a cédé devant
des considérations qm'il a fiiii par adopter
entièrement.
i Nous eslimons que M. Golaert a bien fa.t
de s'incliner et que le collége a eu raison de
tie planter que des noyers.
Comme tious le disons plus lisut, l'expé-
I rience faite avec le noyer a donné d'rxcel-
lents résultats, k tous les points de vue. En
rut il été de même des pommiers et des
poiriers
Nous ne le pensons pas. II e3t bien vrai,
coraine le dit fort bien le Progrès, quo des
propriétaires et fermiers intelligents des
environs da Furnes ont planté, il y a un
certain nombre d'années, de bons pieds
de pommiers et de poiriers, dans les ver-
t