La loi sur les Jeux Au Volkshuis Neuve-Eglise Le «football» a Ypres Actes offieiels mentM. Ie Bourgmestre et M. De Caestecker y prennent part, et finalement, la question est résolue négativement, avec une légère restriction proposée par M. Ie Président en faveur des ouvriers communaux. Samedi prochain aura lieu la seconde lec ture et ie vote définitif. La séance publique est levée 7 h. 1/2. La loi sur les Jeux a élé enfin votée en première lecture. Le privilège d'Ostende et de Spa a élé aboli par une majorité formidable 97 voix contre 16 et 4 abstentions Après ce vote, MM. Feron et consorts ont présenté un amendement tendant k indemni- ser les villes atteintes par l'abolition du pri vilège. Gei amendement a été combattu notam- meni par M. Goiaert qui, entre autres consi- dérations, a fait valoir celle ci Si les viiles que vise eet amendement émettaient en justice des prétentions k une indemnité, l'accès de nostribunaux leur seraitfermé C'ist ainsi, dit la Pair ie la question doit être traitée en dehors d'une loi pénale. La Chambre a partagé cette manière de voir, et l'amendement Feron ri'a pas eu plus de succès que le privilège d'Ostende et de Spa. L'öpinion publique ratifiera la dicision de la Chambreet le Séuat lui même s'y ralliera. Comtne l'a fait observer l'bonorable député d'Ypres, trois sénateurs devenus représen- tantsMM. Gooreman, Janson et Tournay qui avaient voté l'exception au sénat, l'ont rejetée k la Chambre. La réunion de la jeune garde CathoÜque, Dimanche passé, a été nombreuse et impor tante. La Comission de notre belle société ouvrière a été renouvelée en partis el com plétée par l'adjonction de deux nouveaux membres MM. Joseph Notebaert et Théo- phile Vandromme. Puis M. le Président H. Soubry a ouvert la séance. Au nom des membres il remercie le Collége Echevinal et le Conseil Communal, pour la décision qu'ils ont prise la veille, au sujet des pensions de vieiilesse. Après lui, le R. P. Van Langermeersch de la Société de Jésus, a prononcé un magni- fique discours, qui a fait une grande et salutaire iff.pression sur l'auditoire. Nous tècheronsd'en donnet un pale résumé. Un grand esprit a prédit, i) y a bien des années, dit l'orateur en coramericant, qu'h la fin du 19e siècle, il n'y aurait plus en présen- ce que deux arrnées l'armée catholique et l'armée socialiste. Nous voyons aujourd'hui la realisation de cette prophétie. Le peuple se divise en deux partis bien distincis L'ouvrier, honnête et laborieux.se range sous l'étendard de la foi et de la religion, d'autres vont aux socialistes. Le parti libéral diminue en importance d'année en année et finira par disparaitre complètement, Ayons pleine confiance, le parti catholique l'emporleradéfinitivement, dans lalutte entre le bien et le mal, eomme une autre prophétie 1'arinonce, le 20e siècle sera un grand siècle chrétien. Alors que le parti libéral pérïclits, le flot socialiste monte sans cesse en Belgi- que. En 1894, les socialistes obtenaient vers les 300 000 voix, l'année dernière ils en eurent 600 000 environ. Ce serail done lk une situation inquiétanle, si les cathoiiques et le gouvernement, par les lois sociaies, par la propagande pour !e bien du peuple, et surtout en suivant les enseignements du grand Pape Léon XIII, dans l'encyclyque Rerurn novarumn'en- rayaient ce mouvement de la classe ouvrière vers les idéés socialistes. Quand les griefs auront disparu, le parti socialiste n'aura plus sa raison d'être. Voyons done ce que les cathoiiques ont déjk fait dans ce bul depuis quelques années: Après les troubles de 1886, que le géné ral Vandersmissen dut étouffer par la baionnette, le gouvernement nomma une commission d'enquête pour étudier les mesures k prendre. Cette commission d'enquête ne suivit pas les errements de la fameuse enquête scolaire des libéraux qui se borna k dépenser l'ar- gent des contribuables en fins diners arro j sés de champagne elle fit de la besogne et ses membres couvrirent les frais de leur propre argent. Quand leur travail fut achevé, le gouvernement k son tour, se mit k l'oeuvre résolument, et aujourd'hui, notre pays est k la tête des autres nations, non seuiement au point de vue commercial et 1 industrie! ou dans le domaine des arts, mais aussi au point de vue social. Le R P. Van Langermeersch repasse alors une k unetoutes les loissociales. volées par les Cbambres depuis cette époque. 1° La loi sur le paieaient du salaire qui fait que le patron doit payer ses ouvriers chez lui et non plus dans une boutique ou un cabarêt et de plus, en espèces sonnantes. 2° Le règlemern que le Patron doit suivre dans son usine ou sonatelier et l'inspection du travail. 3° La loi qui défend de faire travailler l'enfanl avant 12 ans et qui empêche d'em- ployer les ouvriers de moins de 16 ans et les ouvrières de moins de 21 ans,plus de 10 heures par jour. II y aura encore des améliorations a cette loi prochiinement. 4° Les lois en fave.ir de l'Epargne des enfants, et des mutualités les nombreux subsides que le Gouvernement a accordés k ces sociétés mutualistes les encouragements de tout genre,décorations etc. qu'il a donnés aux membres dirigeants de ces sociétés, en un mot tout le bien que M. le Ministre Nyssens, un enfant d'Ypres, a fait dans cette intention pendant son passage au Ministère du Travail et de l'Industrie. 5° Et finalement cette magnifiqne loi sul les pensions ouvrières,qui porte un nom cher aux Yprois la loiSurmont (appl. répétés). Désormais, grkce k cette lei, l'ouvrier qui versera tous les ans une minime partie de son salaire, pourra se reposer k la fin de sa vie. II sera devenu un véritable rentier et pourra pourvoir k sa subsistance sans devoir recour r k Ia charité publique. De plus on voit malheureusement parfois, qu'un ouvrier qui a peiné sa vie entière pour entretenir sa familie, devient une charge pour ses enfants ingrats, dans ses vieux jours. Ces enfants dénaturés aspirentksa mort pour être débarrassés des ehaiges que son entrelien entraine. Grkce k la pension de vieiilesse, loin de désirer leur mort, les en fants feront tout ce qu'ils peuvent pour pro longer les jours de leurs vieux parents, afin dc garder aussi longtemps que posihle cette source de revenus, quand un sentiment plus filial ne les anime pas. Voilk encore une des heureuses conséquences de la loi sur les pensions ouvrières. 6° La loi sur les maisons ouvrières. II y a aujourd'hui en Belgique 20.000 ouvriers déjk, qui sont devenus propriétaires de leur maison et ce nombre ira continueilemeut en augmeniant 7° La ioi sur les syndicats ouvriers. Les patrons et leurs ouvriers torment ainsi deux forces qui sont alliées dansuti intérêtmutuel. II ne faut pas qu'elles se traitent en ennemies mais qu'elles march ent la main dans Ia main, pour !e bien commun. Je rencontrais un jour le directeur d une usine raétallurgique qui me disait qu'il don nait 65 cs par heure k ses ouvriers. Comme je o'éionnais du chiffre élévé de ce salaire, il me dit qu'il donnerait volontiers 75 c' par heure k l'ouvrier qui connait assez sou métier pour les mériter, qu'il y trouveruit son profit. La question pour l'ouvrier est done de lacher de connaitre son métier aussi bien que possible, il y irouvera son avantage et son patroy également. En face de tout le bien réalisé par les cathoiiques, qua fait pour l'ouvrier le parti liDéral Rien Qu'a fait 1. parti socialiste Des promesses, mais rien de plus. L'intérêt de l'ouvrier est done de soutenir les cathoiiques, qui sont ses bienfaiteurs, dans leur lutte contre le libéralisme et le socialisme. L orateur termine sa belle harangue en engageant les membres de la Garde k suivre toujours les enseignemeuts du Pape Léon Xlll en marebant sous l'étendard de l'Eglise qui est le leur. Dans notre numéro de Mercredi, nous avons inséré une correspondance de Neuve- E,:lise, qui, k ce qu'on nous assure, est l'ceuvre d un mystificateur. Lecorrespondant, dansun post scriptum, ofFrait de se faire connaitre. Nous avons eu tort de ne pas exiger la publicité de son nom. Mais, puisqu'il nous a fait cette offte, nous exigeons qu'il tienne parole. S'ü ne le fait pas, nous le qualifierons de faussaire. Ne connaissant pas k fond les affaires et les personnes de Neuve Eglise, nous nous sommes bornés k insérer la susdite corres pondance, la croyaut émanée d'un ami. Nous avons done été mystifiés, et mysti- fiés, parait-il, par le photographe même, 1 inimonde coi respondant du Progrès et du Weekblad. Toutes réfl-xions faites, nous aimons mieux er.core être mystifiés que d'étre raystificateurs. Nous cspérons bien que la lettre, que nous conservons, trabira, par son écriture, si non par soa style, le faussaire en question. Nous la melirofis, k notre musée, k l'inspec- lion dc- nos amis de Neuve-Eglise. Nous confessons quo nous avons eu tori d'insérer cette lettre dans nos colonnes saris nous assurer de la véracité de l'écrit. Nous serons plus circonspects k l'avenir, nous rappelant l'adage applicable aux iib.iraux de Neuve-Eglise Zwicht u van zulke nieuw kerknaars. Une dernière réfl-xion Le photographe nous donne uu nouvel écbantillon de sa ma nié; e d'être eri matière politique un frau deur et un faussaire. Et c'est lui qui parle de fraudes électorales On a écrit de gros livres trés savants sur les jeux de Grecs et des Romains.D'après les textes des auteurs,les fresques de Pompéi, les statues, les vases, les médailles, les camées, de patients érudits sont arrivés k reconstituer, dans leurs moindres détails, les passe-temps favoris des anciens. Malgré tout l'intérêt que présentent lesmoeurs de nos ancêtres, un intérêt plus vif, semble-t-il, devrait s'attacher aux divertissements des peu- ples modernes. Tous ont leurs jeux nationaux, jeux qui ont parfois une origine plusieurs fois séculaire. Mais.de même que le cosmopölitisme moderne tend k supprimer les costumes natio naux, de même nous voyons disparaitre des jeux qui avaient fait les délices de' quantité de générations, et nous voyons s'opérer uue unifi cation qui exclut toute couleur locale. La pieu- vre britannique, dont les tentacules tachent d'enserrer le globe entier, nous impose non. seulement sa langue, mais ses costumes, ses mcubles, son heure de Greenwich, et surtout ses sports. Cette influence est réelle et incontestable, puisqu'elle a réussi a se faire sentir jusque dans nos provinces flamandes, jadis si fidèles a leurs jeux nation iux. Le vent d'Outre-Manche vient de souffler sur Ypres, après avoir passé sur Bruges, Courtrai, Roulers. Poperinghe aura son tour, c'est fatal. Les jeunes gens de notre cité qui, naguère, dans des sociétés littéraires, cultivaient la langue de Racine ou celle de Maerlant,-depuis quelques temps machonnent ou plutót massacrent la langue de Shakespeare, portent casquette et culotte et fondent des clubs (prononcez cieubs). Deux clubs de football viennent de surgir prpsqu'en même temps, en attendant, sans doute, un cricket club, un lawn-tennis club ou un pedestrian club. Parions done un peu du football, non au point de vue des régies du jeu, qui sont trés simples, mais au point de vue de son origine qui parait un peu confuse. Disons de suite (quod est demonstrandum), que, malgré son nom, ce jeu n'est pas d'origine britannique, mais doit être reporté a une trés lointaine antiquité. Parmi les ludi (jeux) des anciens, nous voyons figurer plusieurs jeux de balie. Le dic- tionnaire de Rich nous en donne plusieurs, mais leur description pourrait paraitre fasti- dieuse. Un seul parait avoir les plus grandes afflnités avec le football, c'est le harpastum des Spartiales et des Romains. Le mot est caracté- ristique pour ceux qui connaissent le grec, on qui simplemcnt savent le sens du nom donné par Molière a son avare. Le harpastum, d'après les textes anciens, c'est la balie qu'on se dispute et s'arrache a grands coups de pied, k grands coups de poing. Tel est, en effet, le caraclère qui distingue ce jeu brutal, et qui surtout le rapproche du football. Sans doute, les formes et les régies du jeu ancien semblent identiques a celles du jeu britannique dans l'un comme dans l'aulre, on était divisé en deux camps; dans l'un com me dans l'autre, on cherchait k lancer la balie hors de certair.es limites. Mais la n'est pas l'in térêt de la comparaison. Ce qui est significatif, c'est la lutte, la mêlée qui, aussitót après le premier envoi du projectile, s'engageait autre fois entre les jeunes Romains, comme elle s'engage aujourd'hui entre lesjeunesAnglais ou Anglo-Yprois.L'origine du football paraitdonc essenliellement romaine. II est permis de sup- poser que les soidats de César l'importèrent en Grande-Bretagne. D'article d'importation, les Anglais en ont fait un article d'exportation. A«tuellement le football se joue non-seulemt-nt dans tous les pays d'influenee anglaise, mais en France, eu Aliemagne, en Belgique. Au point de vue hygiénique, ce jeu serait éminemment recommandable, puisqu'il se pas- se au grand air et met tout le corps en mouve ment, simalheureusement il n'était pas d'une violence un peu excessive on se précipite les uns sur les autres, on se bouscule, on se ren- verse, on se blesse. Daryl, dans son ouvrage si curieux et si amusant, Ia Renaissance physique, déclare que le football est unjeu de goujats. On peut en dire autant du jeu de 1'tiarpastum tout semblable. Aussi, il me plait que eet exercice brutal ait été surtout a la mode chez les Spartiates, qui ne ne m'ont jamais été sympathiques, et chez les Romains, que je n'aime guère davantage. La crainte des complications diplomaiques seule m'empêche de déclarer mes sentiments a l'é- gard des Anglais. J'ai cherché la trace de ce jeu chez les vrais Hellènes, les Grecs d'Athènes je suis heureux que mes recherches n'aient pas abouti. Nemo. Par arrêté royal eu 16 Février, sont nom- més, pour le levée de 1901, membres mili- taires des conseils de milice pour l'arrondis- senaent d'Ypres M. Durant, capitaine commandant au 3®8 de ltgnes, k Ypres. Suppléant, M. le Baton Coppens, capitaine-commandant au 3me de ligne, k Ypres. Par arrêté royal du 4 Décembre, les socié tés mutualistes De voorzorg k Boesingbe, et Kemmelscbe pensioenkas k Kemmel, sont approuvées.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 2