Mercredi b27 Février i 901 10 centimes Ie N 86" Ann Et Grande Fanfare Congo La récolte du blé dans le monde on s'abonne rue au Beurre, 38, k Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D YPRE3 parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décombre. Les articles et communications doivent être adrossós franco de port a 1'adresse ei-dessus. Nous apprenons que la 4",e Soirée-tabagie aura lieu a la Salle Iweins, le Samedi 9 hilars prochain. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les reclames dans le corps da journal content 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó les 2 Flandres) 3'adresser H l'.lgence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le Bien Public s'occupe de la déclaration faite, au sujet de la reprise du Congo, par M. de Smet de Naeyer,le 15 Février dernier, la Chambre des Représentants. Nous reproduisons volontiers Particle de notre confrère gantois, qui nous semble appréeier sainement la situation. M. le comte de Smet de Naeyer, mi- nistre des finances,a fait, le '15 Février, a la Chambre des Représeuiants, une declaration dune porlée considerable, immédiatementactéeau procés-verbal, maisdont il nous semble, a première vue, que ni l'assemblée, ni ['opinion publique, en general, n'onl suffisam- ment saisi l'importance. Cette declaration touche cependant a des intéréts poliiiqiies, religieux, financiers, commerciaux de tout pre mier ordre. Nous sommes, en effet, arrives, depuis le 18 Février, a l'échéance de la convention conclue, le 3 Juiliet 1890, entre la Belgique el I'Etat indé pendantdu Congo. Cette convention, comme nos lec- teurs le savent, met notre pays en demeure d'opter entre la reprise ou l'abandon du vaste empire colonial placé sous la souveraineté de S. M. Leopold II. La discussion de cette option a etc remise, de commun accord avcc I'Etat intéressé, jusqu'après les vacanccs de Paques. II convient cependant, pour exposer la situation dans son intégrilé, de rap- peler que cette alternative n'est pas aussi imminente, aussi inéluctable, aussifatale qu'elle le parait au premier abord. Des dispositions testamentaires dont leRoi lui même a donné eonnais- sance, permettent a la Belgique d'ajourner, Ie cas échéant, sa résolu- tion définitive jusqu'aprós le décès du royal testateur. 11 y a, toulefois, lieu de remarquer que, dans ce cas, le contrat a la veille d'expirer risque d'etre considéré comme cadue, quant aux stipulations fiaaucières qui s'y rattachent. Ce point, mérite d'etre pris en trés sérieuse consideration. Pourquoi le cacherions-nous En pesant la gravité de ce débat, nous sommes avant tout frappés du peu de preparation sérieuse des assemblées pubiiques appelées a en formuler la solution. II convient d'ajouter que l'opinion elle-mêmene semble pas sutfisammeut se rendre eompte de Ia portee décisive de la resolution a adopter. Le vote qui interviendra sera, en effet, un vote bistorique et il n'y en aura guère eu de plus solennel et de plus décisif dans notre pays depuis le vote du traité des XXIV articles et la reconnaissance definitive de la Belgi que iudépendaute. Lorsqu'il s'est agi naguère de la reprise de I'Etat indépendant du Con go, nous nous sommes prouoncés pour i'ajournement de la question. C'était la solution obvie et, I'expérience l'a démoutré, le meilleur parti a prendre dans i'intérêt de la Belgique d'abord et dans 1'intérêt de I'Etat indépendant lui-mêmc. Ici, nous avons eu le temps d'observer la has, on a eu le temps de se consolider. En résumé, il y a eu profit des deux cötés. La question se pose f-elle encore aujourd'Hui dans les memos tormes Cost cequ'il convient d'èxaminer. Du cótë beige, nous avons a consta- ter, depuis dix ans, un revirement considérable en faveur de I'Etat du Congo- Et cependant, il faut le dire, nullc part, et dans tous les pa- lis, la grandiose oeuvre coloniale de Leopold II n'a rencontré de détracleurs plus aveugles et plus systématiques qu'en Belgi jue même. Ces préventions sont aujourd'hui en trés grande partie désarmées. Le monde industriel et commercial prend de plus en plus au sérieux, et pour de bons motifs, la colonisation de l'Afrique centrale. Quant a lepiscopat beige, il considère l'évangélisalion du Congo comme an aposlolat de prédilection et e'est avec joie qu'il voitnos missionnaires et nos religieuses y multiplier leurs stations bienfaisantes et véritablement civitisa- trices. Les travaux de ces pionniers de 1'Evangile sont un des beaux cba- pitres de l'histoire de l'Eglise au XIX0 siècle tout permet de prévoir pour ces chrétientés naissantes de nouvelles conquêtes et de nouvelles gloires. Quant au Congo lui-même, oil ne saurait méconnaitre que sa constitu tion intérieure ne se soit affermie et que sa prospérité ne se soit dévelop- pée dans des proportions et avec une rapidité véritablementextraordinaires. A ce point de vue, ses voisins, nous ne voulons pas dire ses rivaux, des pos sesions francaises, allemandes, por- tugaises et même anglaises lui out rendu des témoignages d'une signifi cation et d'une autorité véritablement indiscutables. Ce n'est pas a dire que lout ait été absolument parfait dans la plus belle des coloniese'est encore beaucoup moins a dire qu'il n'y ait pas eu et'qu'il n'y est pas encore des abus a réprimer; mais cela montre, tent au moins, que les Beiges n'ont pas de comparaison a craindre et que, d'une manière générale, ils n'onl pas plus démérité qu'ailleurs de la vieille et trés honorable reuommée de notre pays. On pent done affirmer que si, de puis tanlót onze ans, la question con- golaise s'est modifie'e, e'est plutót dans [e sens des partisans d'une politique I colonisatrice. Voila ce que nous constatons loyale- meut, sans parti pris et en recouuais- saut que nous mêmes nous avons été amenés a abandonner bien des pré ventions, a rectifier bieu des jugements précipités. Est ce a dire néanmoius que ce vaste et épineux problème soit abso lument mür pour une solution et qu'il faille clóturcr celte longue con troverse par uu vote d'euthousiasme, enlevé, pour ainsi dire, au chant de la Brabanqonne ?-... Ce n'est point notre avis. Nous estimons, au contraire, que plus les Ghambres feront oeuvre de prévoyance et de reflexion, plus elles feront oeuvre de patriotisme. II y a des objections qu'on peut dé- daigner d'avance celles, par exernple, qui sont dictées par un sentiment per sonnel d'hostilité contre le Souverain du Congo, celles qui sont hosliles a toule expansion de la Belgique l'ex- térieur, celles enfin qui pourraieut être dictées par des mobiles d un ordre inférieur ou intéressé. Mais dans un ordre d'idées, il est permis, il est même nécessaire de se rendre un co.-rpte exact des relations éventuelles de I'Etat du Congo avec la mère-patrie il faut faire Ie compte approximatif des profits et des pertes inhérents a l'entreprise il y a lieu de faire état des conflilsqui peuvent su rgir avec de puissants voisins el de la situation réelle du pays la paix intérieure est-elle bien assise on bien l'oeuvre d'une conquête, d'ailleurs généralement humanitaire et bienfai- sante, n'est-elle plus exposée a de nombreux retours offensif.s de la sauvagerie vaincue Voila des questions qui demande- raient a être élucidées, non point par des rapports officie's et complaisants, mais par une enquête, indépendante, impartiale, faite avant tout daus lebut de révéler ia vérité et de servir loyalement les intéréts beiges Cette enquête, si elle est favorable, serait Ie meilleur exposé des motifs a donner a un projet de loi favorable a la politique coloniale. Le pays ne de- mande pas mieux que d'être convain- cu et, si l'ou n'a rien a lui cacber, pourquoi lui refuserait-on Ia tumière? Fan te de lui accorder cette légitime satisfaction, on risque d'éveiller de générales défiances et de se voir ac- cueillir partout par le vieux proverbe flamand ïFij koopen geene katten in zakken. La réputation de bonhomie du people beige est beaucoup ébrêchée depuis quelques années. Jacques Bonhomme se souvient trop bien des fortifications d'Anvers et du Palais de Justice de Bruxelles. A plus forte rai- son, se défie-t-il instinctivemeut des enlreprises lointaiues.Si l'on veut con- quérir sou assentiment, il faut bien mettre noir sur blanc, juer franc jeu et cartes sur tables. A bon entendeur salut I C'est Ie conseil d'un ami. Le Bulletin des Halles vierit de publier une estimation de la récolte du blé dans le monde pendant la campagne 1900 1901. Pour ètablir cette évaluition de la pro duction universelle du blé, le Bulletin des •sfccöx» s>

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1