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Samedi 2 Mars 1901
10 centimes ie N°
86e Année. N° 8624.
1 JMmk p»
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ETRENNESPONTIFICALES
Grande Fanfare
Au Vatican
Le droit dissociation
A la Chambre
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Liste précédente 1038.70
E. H. Ed. De Beir, pastor te Ketnmel 20 00
10.00
5.00
1.00
Jufvr. Amelie Vermeersch
C. D. V.
E. V. H.
Nous apprenons que la 4me
Soirée-tabagie aura lieu k la
Salle Iweins, le Samedi 9 üJars j
prochain.
La Campagne contre M.Deschanel
en France
Les amis de M. Brisson et du ministère
enlre'iennent de leur mieux l'émotion arti-
ficielle provoquée parI'incident Louis XVI.»
Un journal demandait Mercredi matin si
l'heure était venue d'entamer la revision du I
procés du roi, avec Me Labori comme avocat
pour M. de Malesherbes empêché.
Mais ce n'est point k cette revision que
prétendent s'opposer les amis de Dreyfus
leur but est tout autre: en poursuivant Louis
XVI e'est M. Deschanel qu'ils veulent attein-
dre.
lis n'ont point pardoriné au président de la
Chambre les multiples échecs de M. Brisson;
ils ont surtout sur le coeur le coup de Jarnac
qui leur est restépour compteen Janvier
dernier. Ils ont essayé de se venger et de
venger le F...Brisson au moment du mariage
de M. Deschanel et on n'a pas oublié l'ordu-
rière campagne qu'ils entamèrent k oe mo
ment. L'incident Louis XVI leur a paru une
excellente occasion de prendre leur revan
che et ils s'y emploientde leur mieux.
Le Radical déclare que M. Deschanel est
le président de la droite ÏAurore intitule
ses commentairesk la porie DeschanelLa
Lanlerne, la Petite République, etc., y vont
chacurie d'urie bordée d'injures.
Ce n'estlk, s'il faut en croire le3 on dit
de couloirs, qu'une entrée en matière. On se
proposerait de soulever k toute proposition
de projet des incidents comme celui d hier
afin de rendre la vie impossible k M.Descha
nel.
Le gouvernement se prête k la manoeuvre;
la majorité s'efïiitait, ces incidents lui ren-
dent la cohésion nécessaire pour voter sans
broneher même. C'est contre Louis XVI
et M. Deschahei qu'on décidera la confisca
tion des biens ecclésiastiques. 11 n'y a pas de
petits moyens pensesans doute M. Waldeck -
Rousseau, il n'y a que de petits hommes et
il s'agit de les faire marcher.
Le jour anniversaire de son élection, S. S.
Léon XIII a regu en audience particulière
S Exe. M. le comte Fiédéric RevertetaSa-
landra, ambassadeur extraordinaire et mi
nistro plénipotentiaire de S. M. l'empereur
d'Aulriche Hongrie, avec le personnel de
l'ambassade S. Exe. M. le baron Antoine
de Cello, envoyé extraordinaire et ministre
plénipotentiaire de Bavière, etS. Exc. M. le
baron d'Erp, envoyé extraordinaire de Bel
gique, accompagné par M. Joseph Mélot,
nouveau secrétaire de légation.
Les ambassadeurs d'Aulriche, de France
el d'Espagne avaient été re^us la veille.
Une lettre k M. Sarrien, président
de la Commission du droit
d'association
On communique la lettre suivante quivient
d'etre adressée k M. Sarrien, président de la
Commission du droit d'association
A Monsieur le Président de la Commission
du droit d'association.
Monsieur le Président,
Sans prétendre discuter ici le projet de loi
sur le droit d'association, et tout en g rrdant a
eet égard chacun notre liberté, nous croyons
devoir vous soumettre quelques rétlexions que
nous suggèrent les inquietudes de notre patrio
tisme. Nous placant au-dessus des luttes de
partis et des rivalités confessionnelles, nous
n'avons en vue ici qu'un seul intérêt, celui de
la France et de la grandeur fran?aise.
Nous sommes des adversaires résolus de
toute immixtion des ordres religieux dans la
politique, et nous condamnons énergiquement
toute tentative de leur part pour sortir de leur
röle qui est un róle d'enseignement et de
charité, mais nous n'admettons pas davantage
que la législation interdise ou paralyse leur
action au dehors, soit directement en les sup-
primant, soit indirectement en leur enlevant
les ressources indispensables eten leur rendant
tout recrutement impossible.
La France a la juste ambition de maintenir,
et, si faire se peut, d'étendreson influence dans
le monde. Or, s'il n'est pas exact qu'en Orient,
en Chine, en Afrique, les missionnaires soient
les seuls défenseurs et propagateurs de la
iangue et de l'influenee fran<;aises, ilssont sans
conteste les plus en vue et les plus nombreux.
Grace a eux et au prolectorat calholique
dont ils sont les agents naturels, la France
avait gardé, de son giorieux passé, une pri-
mauté justement enviée de ses rivaux.
Cette primauté séculaire, ce proteclorat con-
voité de l'étranger, la France va-t-elle s'en dé-
pouiller elle-même en frappant, de ses mains
les instruments tradition nets et nécessaires
Nous ne sanrions perdre de vue que eet antique
héritage des compétiteurs jaloux de nos préro-
gatives s'apprêtent a se le partager, si nous ne
savons veilier sur lui.
Nousavions déja peine a le maintenir intact
en face des menées de nos concurrents. Anglais,
Américains, Allemands, Itatiens, Russesmêmes,
soutiennent de leur argent et de leur influence,
comme un précieux agent d'expansion morale
ou matérielle, leurs missionnaires d'Orient. En
ce temps de eompétition universelle, la France,
qui restait a eet égard, privilégiée entre les
nations, doit-elle désarmer ceux qui iuttent au
loin pour elle.
Nous savons que Ie projet de loi en discus
sion épargneles congregations non reconnues.
Mais, il no nous est pas permis d'oublierque
les congrégations non reconnues, sont souvent
celles qui nous rendent au dehors les services
les plus éclatants. Nous joignons a eelte lettre
une liste incomplète de leurs établissements a
l'étrangerbeaucoup sont d'une importance
considérable. En Syrië, par exemple, l'universi-
téde Beyrouth, ciladelle de l'influenee fran^aise
dans le Levant, et l'école biblique de Saint-
Etienne, a Jerusalem, centre d'étndes ouvert
aux savants de toute religion et de toute natio-
nalité, appartiennent toutes deux a des congré
gations non autorisées. La chute de pareils éta
blissements frapperait au coeur l'influenee
frangaise.
Telles sont, Monsieur le Président, les in
flexions que nous soumettons respectueusement
a,ïx membres du Parlement, en dehors de toute
inspiration de parti, en esprits fibres, convain-
cus que Ie souci de la grandeur du pays doit
dominer toutes les discussions parlementaires
et toutes les dissidences politiques ou religieu-
ses.
j Veuillez, Monsieur le Président, agréer
l'assurance de notre hauts considération.
Ontsigné: MM. Barlhe, membre de l'Insti-
tutBonnet-Maury, professeur k la Fa-
culté de théologie de l'Uuiversité de
ParisGebbart, membre de Tlnstitut
Analole Leroy-Beauüeu membre de l'In-
stitutPaul Melon, membre du conseil
supérieur des colonies; Paul Meyer,
membre de TlnstitutMorel-Fatio, pro
fesseur au Collége de France Georges
Picot, secrétaire perpétuel de l'Académie
des sciences morales et politiquesP.
Royer-CollardA. Sabatier, directeur
adjoint de l'Ecoie des haules études
Schlumberger, membre de l'Inslitut
Stourm, membre de l'lnstitutSully
Prudhomme, de l'Académie franqaise
Tarde, membre de l'lnstitutVaucher,
professeur a la Faculté de théologie de
l'Université de Paris.
U-i ouvrier liberal aux prises
avec les socialistes
Un incident, ou plutót plusie urs incidents
se sont produiis k la Ghatcbre, Jeudi dernier,
pendant le discours de M. Verheyen, repré
sentant libéral d'Anvers.
Nous reproduisons son discours d'apiès le
compte-rendu analytique.
M. Verheyen (en flamand). Je voterai l'am-
jiistie et je prie mes collégues de suivre mon
exemple J'estime que nous devons être géné-
reux el étendre le voile de 1'oubli sur les délils
politiques. Nombre de malheurtux condamnés
qui sont encore en prison ont agi sans discer-
nement, victimes qu'ils étaient d'excitalions
coupables. (Protestations sur les bancs
socialistes.)
M. Terwagne. Allons done
M. Verheyen. On a parlé de fails, de délits
commis h l'occasion de la campagne entreprise
pour obtenir le suffrage universel et h l'occasion
de grèves; on oublie volontairement que nous,
ouvriers libéraux, nous avons également coni-
baltu pour le suffrage universel et pour l'amé-
lioration de notre classe le parti socialiste, en
proposant l'amnistié, ne fait que remplir des
engagements pris vis-k-vis de ceux qu'il a jetés
dans la mêlee el qui...
M. Van Langendonck (en flamand). C'est
grace au suffrage universel, obtenu par nous,
que vous êtes ici
M. Verheyen. Nous n'avons pas, nous,
d'hommes payés pour aller exciter le peuple,
sauf k ces meneurs k se tenir prudemment der
rière le rideau. (Nouvclles protesta
tions sur les bancs socialistes.)
M. Anseele(en flamand). Nommezces me
neurs
M. Verheyen. Pour démontrer que le parti
socialiste seul visait un but politique, je dirai
que lorsque les ouvriers libéraux bruxellois ont
organisé une manifestation en faveur du suffra
ge universel, ils onl été hués et sifllés par la
jeune garde socialiste, qui les a même criblés
de pierres. Voila les hommes qui réclament
pour eux seuls lo mérite d'avoir revendiqué et
obtenu le suffrage universel
M. Anseele. C'est idiot
M. Verheyen. -- Je suis au-dessus de ces in
jures
M. Anseele et ses amis ont dépeint la situa
tion ouvrière sous les plus sombres couleurs.
lis ont parlé de la lyrannie ües patrons et de la
misère des travailleurs. Cerles, il reste beau
coup a faire en faveur des ouvriers, mais ce ne
seronl pas les socialistes qui feront régner le
paradis sur la terreet en feront disparaitre tous
les malheurs et toutes les misères. Non! Sur
ce terrain-la, ils sont aussi impuissants que
quieonque.
Ce mot de tyraunie devrait brüler les lèvres
aux socialistes, partisans de la tyrannic dc i'Etat
et qui ne vi vent que de pressionetd'oppression.
(Bruit sur les bancs socialistes.) Oui
lout est pression pour vous, et vous l'exerceza
l'aide de meneurs payés.
M. Anseeie. Ce n'est pas vrai
M. Verheyen. Quand un ouvrier parle
ici...
M. Terwagne. Etes-vous un ouvrier par
hasard? (Bires sur les bancs socialistes.
M. Verheyen.Certainement! Jegagne mon^
pain quotidien par mon travail manuel,
M. Terwagne. Vous n'êtes pas un ouvrier
manuel. (Interruptions.)
M. Verheyen. Jene répondrai pas au doc-
leur (Rires.)
M. Terwagne. Vous n'êtes pas un ouvrier
manuel. Voire place est k l'extrême droite
(Le bruit persiste Les interruptions
se croisent.)
M. Verheyen. Et votre place, a vous? oil
est-elle? A Gheel(Nouveaux rires.)
M. le Président. Je prie les membres de
ne pas interrompre l'orateur. La plupart d'entre
eux sont inscritsils auront done l'occasion
de répondre.
M. Verheyen. Je citerai des excmples pour
prouver ce que j'ai avancé. Quelques oraleurs
socialistes ont dit que des grèves avaient été
nécessaires pouraugmenler le taux des salaires.
Or, toutes les grèves n'ont pas eu ce hut. Celles
des verriers de Charleroi...
M. Terwagne. Passez a droite
M. Verheyen. Et, vous, docteur, retournez
klhöpital! Vous ne connaissez rien des ques
tions ouvrières. (Bruit prolougé sur les
bancs socialistes.)
M. Terwagne. Passez a droite
1>-N. «31