1 GHRQMIQUE Samedi 30 Mars 1901 10 centimes ie N° 369 Année. N° 3631 q^.C* A IV POLITIQUE' ÉTRANGÈRE Les prétextes d'une apostasie Le socialisme a Ypres On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypre?, et tous les bureaux de poste du royaurae. Le JOURNAL DTPRKS parait le Mercredt et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sent d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franco de port A l'adresse oi-dessns. Les annonces coutent 15 centimes ia lzgne. Les réclamos dans le corps do journal cofttent AO centimes la ligne.— Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó los 2 Flandres) s'adresser A l'Agenet Qavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de ia Bourse. France Paris, 29 mars. On s'atier.d b ce que la loi des associa tions soit votée aujourd'bui. Si la discus sion n'était pas lerminée, la Chambre siège- rait demain pour en finir. Après avoir com- mis cette iniquilé, la chambre pourrait piendre ses vacances de Piques. La situation b Marseille semble s'amé- liorer. Néanmoins la réunion tenue hierb la Bourse du travail a décidé la continua tion de la giève et s'est prononcée en termes violents contre le gouvernement et contre les ouvriers qui reprennent le travail. Hollande Hier a eu lieu dans la 3* circonscription d'Amsterdam, le scrutin de ballotage pour l'élection d'un députéb la seconde Chambre. Conlrairement aux prévisions, c'est le candidat libéral, M. den Hertog, qui l'b em- porté sur son concurrent socialisle démo- crate, M. Henri Polak. Le premier a obtenu, 1,876 voix, tandis que le second n'en a eu que 1,583, alors qu'au 1" tour il lenait la tête avec une forte avance. M. Polak, en faveur duquel le professeur Treub, radical et l'un des coryphées du nou veau parti libéral démocrate, avait fait une active propagande, a été battu par la coali tion des libéraux, des antirévolutionnaires et des catholiques. Dans l'intervalle entre les deux tours, les chefs de ces deux partis réactionnaires ont instamment engagé leurs adhérenls b voter pour le candidat libéral afin de faire échec au socialiste. Grace b ce double concours, le nombre de voix obtenu au 1*' tour par M. Hertog a été doublé, alors qu'environ un tiers seulement des radicaux ont soutenu le candidat socia liste. Portugal La peisécution religieuse, qui s'est im- plantée depuis quelque temps en Portugal, a profondément troublé le repos de ce pays. D'un cóté, on annonce de Lisbonne qu'une nouvelle fournée de chapelles et d'églises appartenant aux congrégations vont être fermées, et d'un autre cóté, on signale des désordres, qui ont éclaté Celubal. La po lice, déboidée, a dü appeler les troupes b la rescousse. Un sous-officier a amené un peloton de lanciers, roais la foule protégée par l'obscu- rité, a jeté des pierres aux lanciers, et le sous officier a été blessé au visage. Les lan ciers ont fait feu Une section d'infanterie est accourue et a dispersé la toule. On dit que le nombre des blesses dépasse 1b, dont 3 sont dans un étal grave. En outre, ily aurait un mort. La tranquillité a été rétablie dans la matinée. On a Iransporté les émeutiers arrêtés sur la canonnière Don Luis, venue b cause d'un conflit entre les pêcheurs. Un télégramme de Lisbonne annonce qu'hier la police d'Oporto a fait uue descente au dispensaire de la reine Amélie. Saint-Siège On annonce de Rome qu'un consisloire secret aura lieu le 15 avril et un consisloire public le 18 suivant. Sont nommés cardinauxNN. SS. Tripopi, Cavagnis, San Miniatelli, Gennari, della Volpe les archevêques de Benevent, Ferra ri, Prague et Gracovieles évéques de Pavie, Vérone, enfin le délégué apostolique aux Etats Unis. Nous écrivions, il y a d ux jours, en par- lant du cas de M. Renard, que les amis actuels de eet évadé de l'Eglise ne donnent aucune explication plausible de la genèse scientifique de son roman sénile. Depuis lors, un des clowns de la Chroni- que, le nommé Jean Bar, trés apprécié dans son public spécial pour ses cabrioles parado xals, a essayé d'accomplir ce tour de force. II a done, comme c'est la tradition de son métier, interviewé ou essayé d'inter- viewer M. Renard Ohé! cousin, com ment done avez vous fait pourexéculer votre saut périlleux? Et le géologue amoureux lui a répondu qu'il est devenu incroyant au contact de la science critique et aussi b celui des hommes éminents qu'il a rencontrés en France, en Angleterre, en Allemagne. Son incroyance, d'après lui, a suivi une marche progressive sa foi s'est peu b peu ébrarilée il a subi Involution C'est le mot de l'énigme voilb tout. Cela suffit, parait-il, pour satis- faireceux qui ne croyent plus b rien. C'est le dogme de la Gréation, b s'en rap porter au plaisantin de la Chronique et nous n'avons pas b récuser son témoignage dont l'inanité ale plus frappé M. Renard. Darwin, avec «ses tbéoriesincontestables a remplacé la loi et les prophètes Et, en ter- minant cette confession, le néopbyte quin- quagénaire a prononcé cel oracle II est impossible d'avoir la science et la foi. Ou bien on est ignorant, et alors on accepte le dogme ou bien l'ou a étudié les sciences, et alors il n'est plus permis, sans forfaire b l'bonneur, d'accepter les théories catholi ques. Ge dernier trait est d'une inconcevable fa- luiié, en même temps qu'il constilue une injure sanglante b l'adresse de tant d'hommes, dans rintelligence droite desquels la science et la foi vivent en parfaite harmonie. M. Renard est inscrit sur la liste des membres de la Société scientifique de Bru xelles, et, il y a quelques jours encore on pouvait espérer qu'il y serait de la fête du Jubilé de vingt-cinq ans, b cóté de seize membres de l'Académie des sciences de Paris et de dix de ses collègues de la Classe des sciences de l'Académie royale de Belgique. A entendre M Renard, ils ont forfait b i'honneur tous ces aavants.au moins aussi illuslres que lui, qui ont étudié les sciences, autant sans doute et plus que lui, et que leur réel el profond savoir n'empêche pas d'adhérer sincèrement au dogme catho- lique. En vérité, c'est trop d'inconscience, pour ne pas dire plus Quant aux prétendues raisons scientifiques de M. Renard, elles ne démontrent qu'une chose la pauvreté de sa logiqae. S'il a rencontré en France, en Angleterre et en ci'ilemsgne.dessavantséminents qui n'avaient pas la foi, il a été en contact aussi avec I beaucoup d'autres sommités, non moin di- stinguées par leur science et qui étaient de fervents croyants. Faut-il rappeler, dans la spécialité cultivée par M. Renard, les rela tions qu'il a eues avec Joachim Barrande, pour ne pss répéter les noms que le Bien Public citait, il y a deux jours II y eut un temps oü M. Renard, en pleine possession déjb de sa valeur scientifique, conservateur au Musée royal de Belgique et associé b ces travaux du Challengerqui sont l'un de ses titres de gloire, ne rencontrait, dans ses études de prédilection, aucun anta gonisme avec sa foi de chrétien et en parti culier avec le dogme de la Gréation. Voici ce qu'il écrivait lui même en 1878, dans sa Revue des questions scientifiques (t. Ill, pp. 545 47), comme conclusion d'un article sur les organismes de l'Océan Si l'on part des principes transformistes, on doit trouver, lorsqu'on remonte les périodes gé- ologiques, que les organismes convergent vers des étres primitifs trés simples. Mais... on ne découvre pas cette conve gence qu'exigeimpérieusemerit l'hypothese. M. Renard constate ensuite que les efforts tentés pour rejeter l'idée d'une force créatrice et l'appel au métamorphisme ne sont qu' «un échaf'audage de suppositions qui ne reposent sur rien de réelet il termine ainsi II est bien permis de se demander si en substituant ainsi des idéés systémaliques aux conclusions qui découlent des faits, on reste fidéle au véritable esprit scientifique et b la marche rationnelle qui doit assurer le progrès. M. Renaid dira qu'il a évolué depuis 1878. Nous ne le pensons point i'on a, au con traire, depuis dix ans, constaté un véritable arrêt dans la production scientifique de M. Renard. Quoi qu'il en soit, la paléontologie, pas plus en 1901 qu'en 1878, ne donne le droit de nier le dogme de la création. Récem- ment encore, au Gongrès des savants catho liques de Munich auquel M. Renard avait adhéré, M. de Lapparent disait En his- toire naturelle, la filiation des organismes, qu'on a bien cru tenir par moments, ne cesse de se heurter, dans le détail, b des objections qui déconcertent les phylogónistes.» Et d'ail- leurs, Darwin qui, suivant le mot de M. Re nard, a tout déroutó, n'a jamais nié le dogme de la création. Non, il ne faut pas laisser dire b eet hom me que la science l'a perdu et que la foi n'est pas possible b l'homme voué aux re cherches scientifiquesNous protestons au nom de ce que le génie humain a eu de plus noble et de plus grand. Gertaine fausse science a pu égarer des esprits faibles ou mal tournés. La vraie science, qui est le rayonnement de l'éterrielle vérité, a ramené b la foi des centaine? d'bmes. Nous ne per dons pas l'espoir qu'b l'heure de Dieu, elle illuminera de ses sublimes clartés un esprit qui n'est sans doute qu'égaré. On a reparlé, ces jours derniers, du su perbe portrait de l'abbé Renard par Broer man. Comme la Femme gênante du roman, ce por'rait est sans doute, dans le nid d'amour de l'avenue Ernestine, relégué dans les com- bles. Puisse-t-il un jour réapparaïtre dans toute la splendeur du prétre repentant, qui, malgré ce qu'il pense des autres, a lui, for fait b l'bonneur et b sa parole jurée au pied des autels La science, quoi qu'on en dise, n'a rien b voir dans cette lamentable aventure et celui qui en est le héros apparalt b tous ceux qui savent sainemenl juger les hom mes et les faits. Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris. (Le Bien public.) Le Vooruit annonce la constitution b Ypres d'un nouveau Werkersbond et il convie ses amis Yprois b s'en faire membres. L'appel est pressant et l'organe du socia lisme flamand semble plein d'espoir dans sa cause. Ecoutez, lecteurs, la réclame du Vooruit On se rappelle, écrit l'organe d'Anseele, qu'il y a quelques années nous avions b Ypres un club trés actif de propagande, qui complait au minimun une centaine de membres. C'est grace b ce club que nous obtenions aux élec- tions législatives de 1896 prés de 5000 voix. Les perséeutions ont beaucoup contribué h la ruine de cette utile association. Les exem- ples que nous out donnés nos l'rères wailons, les aniéliorations de leur sortqu'ont obtenues, grace a l'associalion, les ouvriers d'autres villes, tout cela doit sans contredit ouvnr les yeux a nos ouvriers exploilés et malheureux. i .awcafi».,...,,

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1