I
OHROMQUE
Mercredi 8 Mai 1901
10 centimes le N°
U Amèz. N° S642
La fin de Ia grève a
Montceau-les-Mines
La Guerre au Transvaal
Assemblée générale de la
Fédération des Cercles et
Associations catholiques
A propos du déplacement de
la montée au rempart
de la porte de Menin
En flanant
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Les causes de la capitulation
II n'y a plus k (louter des motifs auxquels
a obéi le syndicat en décidant la reprise du
travail. II s'est trouvé en face d'un lachage
général, lèchage des mineurs du Pas de
Calais et du Gard, Ikchage des socialistes
ministériels visiblement d'aecord avec le
gouvernementil s'est trouvé, en outre, en
face dune situation des plus critiques crëée
par le manque d'argent. II n'y avail plus que
dix mille francs en caisse et la marmite popu
laire coüte cher, et il y a un gros arriéré
chez les commercants du pays.
II est inutile de revenir sur l'attitude signi
ficative des mineurs du Pas de-Calais et du
bassin du Gard. Quant aux socialistes mini
stériels, le jugement porté sur eux par M.
Bouveri et celui porié sur les agissements du
secrétaire général de Ia fédération des mi
neurs, M. Gotte, en disaienl long.
Le syndicat a fait le possible et l'impossi-
ble pour sauver la face, pour écbapper a la
déconsidération qui le menace, pour garder
quelques bribes d'un prestige qui s'éteint. Son
dernier appel la fédération constituait un
suprème aiiifice fataiement voué k l'échec,
puisque er u'esl évidemment pas au moment
oil ils se seraieut eux mêrnes mis en grève
que les groupements auraient pu verser aux
Montcelliens le sou de la grève.
Ftnalèment, le syndicat a dü capituier, car
il n'a pas fait autre chose, quoi que préten
dent, ha biles k créer des équivoques, les
meneu s vaincüs.
C'est en vain que M. Jaurès, dans la
Petite République, exploitant les dispositions
bienveillantes de la société exploitante et les
complaisanles avances du gouvernement,
donne k son article des allures de chant
triomphal, rieri ne peut prévaloir contre les
faits Ie syndicat a capitulé et M. Meulien
lui-même n'a pas hesité k la reconnaitre.
II n'y avait pas d'autre issue au conflit
que ia capuulaiion k échéance plus ou moios
brève, a t-:i déclaiék M. MdXeuce Rlioldes.
Depuis un rnois, les Boers, au nombre de
quatre k cinq mille hommes, sont concentres
k Hartebeestef'ontein, sous les ordres du gé
néral Delarey. Us occupent une forte position
sur les collines. Le général Babington est
entré en contact avec l'ennemi, bien qu'il ne
dispose pas de troupes sufïmntes pour une
attaque.
Des renforts lui ont été envoyés et les
colonnes Methuen et Rawlingson oparent un
mouvement convergent sur Hartebsestefon-
tein, de sorte qu'une bataille paratt immi
nente.
II est peu probable que les Boers puissent
teniron sait qu'ils ont perdu toute leur ar
tillerie dans les derniers engagements.
L'assemblée générale de la Fédération des
Cercles et Associations catholiques, tenue,
dimanche dernier, k Bruges, n'a pas été
empreinte de ce caractère enthousiaste et
militant dont sont habituellement marquées
ces réunions fraterneiles k la veilte dequelque
importante campagne électorale Nous som
mes en temps de paix ou, tout au moins, de
trève mais, dansun pays comme le notre,
la paix elle-même doit être armée, étant
donné que nous avons des adversaires tou-
jours en éveil et qui épienl la première
occasion propice de prendre l'ofïensive et de
s'assurer une revanche.
Malgré cette naturelle détente, de l'avesiv
de tous ceuxqui y ont assisté, la physiono
mie générale de l'assemblée a été excellente.
Bon nombre de membres wallons de la
Fédération y assistaient, attestant ainsi par
leur présence et par leur cordiale participa
tion auxdébats, l'unité, la cobésion, l'union
du parti catholiquedans le pays entier. C'est
un des heureux eflfets de la Représentation
proporiionnell'e.
Trés unionisteset trés bien inspirés ont
éié les deux discours prononcé par M.
Chat les Woeste, ministre d'Ftat, l'un k la
séance d'ouveriure de l'assemblée de Bruges,
l'autra au toast final du banquet de cloture.
Véritablement l'auditoire se trouvait au
diapason de 1'orateur. Plaise k Dieu que la
rnême note large, caiholique et unioniste se
n-troiive k Ia réunion parlementaire plénière,
fixée, comme i'écnvait notre correspondant
bruxellois, k mercredi procbain, kil heures,
au Palais de la Nation
Quant au rapport de M. Jolly, il est fort
intéressant et précis quant k deux points
trés importants et trés bien définis la
réorganisation de l'armée, d'une part, et,
d'autre part, la suppression des jeux. C'est
au gouvernement, cette fois, k se pénétrer
de jour en jour davantage du sentiment
marqué des catholiques, représentés dans
l'enceinte parlementaire par leurs manda-
taires directs, immédiats, bien et düment
autorisés. C'est k lui k prêter l'oreille et k
s'inspirer des réelles et irrécusables aspira
tions du pays.
Les rapports présentés k l'assemblée
générale de la Fédération par MM. Mertens,
Joüy, etc. ont été unanimement ratifiés.
Mais cette ratification servirait de peu da
chose si el ie n'a va it pour eorollaires de
prochaines mesures d'apphcation.
Airisi notamment nous avons k nous
occuper en permanence de la revision soi-
gneuse des iistes électorales, de l'organisa-
lion et du déveioppement des mutualités
agricoles et industrielles. II y a lk un champ
immense ouvert k la prévoyante activité de
nos amis et nous nous associons volontiers k
l'appel adressé par M. Woeste aux jeuoes
gens catholiques. C'est du concours empres-
sé et persévérant de la jeunesse que dépend,
en trés grande partie, la sécurilé tranquille
et forte avec laquelle nous pouvons affronter
les luttes de l'avenir.
C'est également k bon droit que la Fédéra
tion, éclairée par M. le professeur Pyffe-
roen, un spécialiste en la matière, s'est
occupée des mesures k prendre pour amé-
liorer la condition économique de la petite
bourgeoisie. Gstte classe souffre, en effet,
particulièrement de l'antagonisme actuelle-
ment si aigri du capitalisme et du travail.
Elle occupe, si l'on peut ainsi parler, la zone
intermédiaire, la frontière, oü la lutte se
livre avec le plus d'ardeur et peut accumuter
le plus de ruines. Nous applaudirons k toutes
les mesures d'ordre général et de droit
commun qui pourront améliorer cette situa
tion critique. N'oublions pas, cependant,
que l'initiative privée, la liberté dissocia
tion, vaillamment appliquées, peuvent ici
jouer un róle trés actif et dont l'efftcacité
dépassera souvent, de bien loin, les résul-
tats que l'on peut attendre de l'initiative
légale.
Enfin, même sur ce terrain des oeuvres
libres, il ne faut ni dédaigner les résultats
acquis ni les compromettre par des innova
tions inconsidérées. Ainsi, par exemple, si
nous sommes grands partisans de l'enseigne-
ment professionnel, nous ne voyons guère
d'avantage k accoupier cel enseignement aux
études littéraires ou classiques dans aos
grands établissemenis d'instruction.ll est bon
qu'il y ait des établissemenis spéciaux qui
cherchent k atteindre, chacun dans sa sphère,
le maximum de perfection possible, soit par
la sélection du corps professoral, soit par
l'orientation particulière donnée k l'ensei-
gnement. Sur le terrain scolaire aussi, la
division du travail a son bon cóté la cen
tralisation k outrance risquerait trop souvent
d'abaisser le niveau g.lnéral des études et de
produire une stérile abondance de médio-
erités. Tous les hommes d'enseignement
sont, eroyons-nous, d'aecord sur ce point.
L'essentiel est de discerner les vocations, de
les faire bifurquer au moment voulu et de
leur ménager ensuite le régime particulier
de culture qui leur est le mieux approprié.
A noter enfin, parmi les travaux soumis k
l'assemblée générale, l'excellent rapport
présenté par M. Carez, chroniqueur littéraire
de la Gazette de Liège, sur la pullulation in-
fectieuse des publications pornographiques.
Ici encore l'acii on du législateur et la répres-
sion judiciaire peuvent rendre de trés grands
services mais cette double influence s'exer-
cera d'autant tnieux quelle sera appuyée par
l'opinion publique et que de prétendus artis
tes ne chercheront pas k abriter, sous la
banale enseigne de l'art pour l'art les
énormités morales les plus criardes et les
pires désordres.
En résumé, nous le répétons, l'impression
générale que laisse l'assemblée de Bruges est
bonne, même trés bonne elle se caractérise
par ce triple fait la valeur suprème de
l'union est de mieux en mieux comprisela
nécessité de Faction s'imposela jeunesse
catbolique est pleine d'ardeur et ne demande
pas mieux que d'aller au travail. Ge sont
Ik trois symptómes que nous sommes heu
reux d'enregistrer, car ils répondent d'une
manière victorieuse aux pessimistes qu'in-
quiète le présent et qui redoutent l'avenir.
Évidemment, il ne s'agit pas de se croiser
les bras et de se laisser béatement aller k la
dérivemais, avec la grkce de Dieu, nous
pouvons nourrir la légitime ambition de ne
pas déchoir et de réaliser de nouveaux et
importants progrès. L'oeuvre est grande, les
ouvriers ne manquent pas et nous saluons
avec allégresse l'arrivée denouvelles recrues,
formées sous le drapeau de l'enseignement
catholique et libre et qui sauront, k travers
tout, s'en montrer dignes et lui rester
fidèles
Nous avons repu d'un flaneur un article
qui critique vivement le travail qui se fait,
en ce momeal, au rempart de la porte de
Menin.
Avant de reproduire ce factum, nous avons
voulu attendre que la nouvelle montée fut
assez avancée pour qu'on put juger de son
effet. Aujourd bui que le travail est presque
achevé sauf la plantation de taillis, qui
devra se faire avant l'hiver prochain nous
publions l'article du flaneur en question. Nos
lecteurs et le public pourront juger sur les
lieux de l'effet produit par le déplacement de
la montée.
Voici l'article de notre correspondant
La spécialité du bourgeois qui flkne,
«c'est de s arrêter k regarder des travaux
publics, parfois pour les approuver, mais
plus souvent pour les eritiquer. Douce
prérogative du contribuable qui, tout
compte fait, n'a pas toujours tous les torts,
une administration, quoiqua collectivité,
n étant pas p<us infaillible qu'ua individu
pris isolément.
Le beau temps disposant k la flknerie, le
basard de nos pas nous amena k la porte
de Menin. Impossible de monter les rem-