I OHROMQUE Mercredi 8 Mai 1901 10 centimes le N° U Amèz. N° S642 La fin de Ia grève a Montceau-les-Mines La Guerre au Transvaal Assemblée générale de la Fédération des Cercles et Associations catholiques A propos du déplacement de la montée au rempart de la porte de Menin En flanant 'jtfÊm1 q^Qz A N On s'abonne rue au Beurre, 38, Ypres, et k tous ies bureaus de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est da 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franco de port k 1'adresse ei-dossus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairesi franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique exceptó los 2 Flandres) s'adresser a VAgenoe Bavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et Paris, 8, Place de la Bourse. Les causes de la capitulation II n'y a plus k (louter des motifs auxquels a obéi le syndicat en décidant la reprise du travail. II s'est trouvé en face d'un lachage général, lèchage des mineurs du Pas de Calais et du Gard, Ikchage des socialistes ministériels visiblement d'aecord avec le gouvernementil s'est trouvé, en outre, en face dune situation des plus critiques crëée par le manque d'argent. II n'y avail plus que dix mille francs en caisse et la marmite popu laire coüte cher, et il y a un gros arriéré chez les commercants du pays. II est inutile de revenir sur l'attitude signi ficative des mineurs du Pas de-Calais et du bassin du Gard. Quant aux socialistes mini stériels, le jugement porté sur eux par M. Bouveri et celui porié sur les agissements du secrétaire général de Ia fédération des mi neurs, M. Gotte, en disaienl long. Le syndicat a fait le possible et l'impossi- ble pour sauver la face, pour écbapper a la déconsidération qui le menace, pour garder quelques bribes d'un prestige qui s'éteint. Son dernier appel la fédération constituait un suprème aiiifice fataiement voué k l'échec, puisque er u'esl évidemment pas au moment oil ils se seraieut eux mêrnes mis en grève que les groupements auraient pu verser aux Montcelliens le sou de la grève. Ftnalèment, le syndicat a dü capituier, car il n'a pas fait autre chose, quoi que préten dent, ha biles k créer des équivoques, les meneu s vaincüs. C'est en vain que M. Jaurès, dans la Petite République, exploitant les dispositions bienveillantes de la société exploitante et les complaisanles avances du gouvernement, donne k son article des allures de chant triomphal, rieri ne peut prévaloir contre les faits Ie syndicat a capitulé et M. Meulien lui-même n'a pas hesité k la reconnaitre. II n'y avait pas d'autre issue au conflit que ia capuulaiion k échéance plus ou moios brève, a t-:i déclaiék M. MdXeuce Rlioldes. Depuis un rnois, les Boers, au nombre de quatre k cinq mille hommes, sont concentres k Hartebeestef'ontein, sous les ordres du gé néral Delarey. Us occupent une forte position sur les collines. Le général Babington est entré en contact avec l'ennemi, bien qu'il ne dispose pas de troupes sufïmntes pour une attaque. Des renforts lui ont été envoyés et les colonnes Methuen et Rawlingson oparent un mouvement convergent sur Hartebsestefon- tein, de sorte qu'une bataille paratt immi nente. II est peu probable que les Boers puissent teniron sait qu'ils ont perdu toute leur ar tillerie dans les derniers engagements. L'assemblée générale de la Fédération des Cercles et Associations catholiques, tenue, dimanche dernier, k Bruges, n'a pas été empreinte de ce caractère enthousiaste et militant dont sont habituellement marquées ces réunions fraterneiles k la veilte dequelque importante campagne électorale Nous som mes en temps de paix ou, tout au moins, de trève mais, dansun pays comme le notre, la paix elle-même doit être armée, étant donné que nous avons des adversaires tou- jours en éveil et qui épienl la première occasion propice de prendre l'ofïensive et de s'assurer une revanche. Malgré cette naturelle détente, de l'avesiv de tous ceuxqui y ont assisté, la physiono mie générale de l'assemblée a été excellente. Bon nombre de membres wallons de la Fédération y assistaient, attestant ainsi par leur présence et par leur cordiale participa tion auxdébats, l'unité, la cobésion, l'union du parti catholiquedans le pays entier. C'est un des heureux eflfets de la Représentation proporiionnell'e. Trés unionisteset trés bien inspirés ont éié les deux discours prononcé par M. Chat les Woeste, ministre d'Ftat, l'un k la séance d'ouveriure de l'assemblée de Bruges, l'autra au toast final du banquet de cloture. Véritablement l'auditoire se trouvait au diapason de 1'orateur. Plaise k Dieu que la rnême note large, caiholique et unioniste se n-troiive k Ia réunion parlementaire plénière, fixée, comme i'écnvait notre correspondant bruxellois, k mercredi procbain, kil heures, au Palais de la Nation Quant au rapport de M. Jolly, il est fort intéressant et précis quant k deux points trés importants et trés bien définis la réorganisation de l'armée, d'une part, et, d'autre part, la suppression des jeux. C'est au gouvernement, cette fois, k se pénétrer de jour en jour davantage du sentiment marqué des catholiques, représentés dans l'enceinte parlementaire par leurs manda- taires directs, immédiats, bien et düment autorisés. C'est k lui k prêter l'oreille et k s'inspirer des réelles et irrécusables aspira tions du pays. Les rapports présentés k l'assemblée générale de la Fédération par MM. Mertens, Joüy, etc. ont été unanimement ratifiés. Mais cette ratification servirait de peu da chose si el ie n'a va it pour eorollaires de prochaines mesures d'apphcation. Airisi notamment nous avons k nous occuper en permanence de la revision soi- gneuse des iistes électorales, de l'organisa- lion et du déveioppement des mutualités agricoles et industrielles. II y a lk un champ immense ouvert k la prévoyante activité de nos amis et nous nous associons volontiers k l'appel adressé par M. Woeste aux jeuoes gens catholiques. C'est du concours empres- sé et persévérant de la jeunesse que dépend, en trés grande partie, la sécurilé tranquille et forte avec laquelle nous pouvons affronter les luttes de l'avenir. C'est également k bon droit que la Fédéra tion, éclairée par M. le professeur Pyffe- roen, un spécialiste en la matière, s'est occupée des mesures k prendre pour amé- liorer la condition économique de la petite bourgeoisie. Gstte classe souffre, en effet, particulièrement de l'antagonisme actuelle- ment si aigri du capitalisme et du travail. Elle occupe, si l'on peut ainsi parler, la zone intermédiaire, la frontière, oü la lutte se livre avec le plus d'ardeur et peut accumuter le plus de ruines. Nous applaudirons k toutes les mesures d'ordre général et de droit commun qui pourront améliorer cette situa tion critique. N'oublions pas, cependant, que l'initiative privée, la liberté dissocia tion, vaillamment appliquées, peuvent ici jouer un róle trés actif et dont l'efftcacité dépassera souvent, de bien loin, les résul- tats que l'on peut attendre de l'initiative légale. Enfin, même sur ce terrain des oeuvres libres, il ne faut ni dédaigner les résultats acquis ni les compromettre par des innova tions inconsidérées. Ainsi, par exemple, si nous sommes grands partisans de l'enseigne- ment professionnel, nous ne voyons guère d'avantage k accoupier cel enseignement aux études littéraires ou classiques dans aos grands établissemenis d'instruction.ll est bon qu'il y ait des établissemenis spéciaux qui cherchent k atteindre, chacun dans sa sphère, le maximum de perfection possible, soit par la sélection du corps professoral, soit par l'orientation particulière donnée k l'ensei- gnement. Sur le terrain scolaire aussi, la division du travail a son bon cóté la cen tralisation k outrance risquerait trop souvent d'abaisser le niveau g.lnéral des études et de produire une stérile abondance de médio- erités. Tous les hommes d'enseignement sont, eroyons-nous, d'aecord sur ce point. L'essentiel est de discerner les vocations, de les faire bifurquer au moment voulu et de leur ménager ensuite le régime particulier de culture qui leur est le mieux approprié. A noter enfin, parmi les travaux soumis k l'assemblée générale, l'excellent rapport présenté par M. Carez, chroniqueur littéraire de la Gazette de Liège, sur la pullulation in- fectieuse des publications pornographiques. Ici encore l'acii on du législateur et la répres- sion judiciaire peuvent rendre de trés grands services mais cette double influence s'exer- cera d'autant tnieux quelle sera appuyée par l'opinion publique et que de prétendus artis tes ne chercheront pas k abriter, sous la banale enseigne de l'art pour l'art les énormités morales les plus criardes et les pires désordres. En résumé, nous le répétons, l'impression générale que laisse l'assemblée de Bruges est bonne, même trés bonne elle se caractérise par ce triple fait la valeur suprème de l'union est de mieux en mieux comprisela nécessité de Faction s'imposela jeunesse catbolique est pleine d'ardeur et ne demande pas mieux que d'aller au travail. Ge sont Ik trois symptómes que nous sommes heu reux d'enregistrer, car ils répondent d'une manière victorieuse aux pessimistes qu'in- quiète le présent et qui redoutent l'avenir. Évidemment, il ne s'agit pas de se croiser les bras et de se laisser béatement aller k la dérivemais, avec la grkce de Dieu, nous pouvons nourrir la légitime ambition de ne pas déchoir et de réaliser de nouveaux et importants progrès. L'oeuvre est grande, les ouvriers ne manquent pas et nous saluons avec allégresse l'arrivée denouvelles recrues, formées sous le drapeau de l'enseignement catholique et libre et qui sauront, k travers tout, s'en montrer dignes et lui rester fidèles Nous avons repu d'un flaneur un article qui critique vivement le travail qui se fait, en ce momeal, au rempart de la porte de Menin. Avant de reproduire ce factum, nous avons voulu attendre que la nouvelle montée fut assez avancée pour qu'on put juger de son effet. Aujourd bui que le travail est presque achevé sauf la plantation de taillis, qui devra se faire avant l'hiver prochain nous publions l'article du flaneur en question. Nos lecteurs et le public pourront juger sur les lieux de l'effet produit par le déplacement de la montée. Voici l'article de notre correspondant La spécialité du bourgeois qui flkne, «c'est de s arrêter k regarder des travaux publics, parfois pour les approuver, mais plus souvent pour les eritiquer. Douce prérogative du contribuable qui, tout compte fait, n'a pas toujours tous les torts, une administration, quoiqua collectivité, n étant pas p<us infaillible qu'ua individu pris isolément. Le beau temps disposant k la flknerie, le basard de nos pas nous amena k la porte de Menin. Impossible de monter les rem-

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1