m i Samedi 11 Mai «001 10 centimes ie N° '6' Annêë. N° 3643 m Garde catholique Grande Fanfare Angleterre Autriche-Hongrie La question du Congo en sections Une lettre du R. P. Coubé On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL, D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonuementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an ponr tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés francode port a i'adresse ci-dessus. Les annonces eoütent 15 centimes la ligne. Les reclames dans ie corps du journal eoütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairest franc la iigne. Les numóros supplé- mentaires eoütent to francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique exeeptó les 2 Flaudres) s'adresser k l'Agenae Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. Harmonie Communale d'Ypres Jeudi 16 Mai 1901 (Ascension) a midi au Kiosque de la Grand'Place premier de la saison. PROGRAMME i. Renaissance, Marche Seha. 2. La Bohémienne, ouverture Palfe. 3. Les noces de Jeannelte, fantaisie Massé 4. Gavotte-Marly Wettce 5. Guillaume Teil, potpourri Rossini 6. Valse bleue, Marcis Dernair1, Diroanche soir, 8 1/2 h. téunion mensuelle au Volksbuis. au La Grande Fanfare se rend demain festival de Menin. Dépari it 21/2h. de relevée et retour 9 b. 35. Nous soubaitons beaucoup de suceès k nos amis. La grève générale La giève générale des mineurs anglais n'aura pas lieü. E!le n'a éié qu'uue menace dtstinée k pestr sur les déeisions de la Chambre des communes au sujet de la laxe sur les charbons. La Chambre ne s'étant pas laissé intimidcr, ayant voié la taxe une majorité de plus de cent voix, ouvriers mi neurs et patrons de charbonnages sont d'ac- cord maintenant pour renoncer k l'idée de grève, car ils savent trés bien que cette grève avorterait, que la décision de la Chambre est irrévocable et qu'en déclarant la grève, ils ne feraient qu'exciter davaritsge encore centre eux l'opinion publiqua qui trouve excessifs les prix actuels du charbon et les bénifices réalisés au cours de ces der- nièrts années par les propriétaires des mines. Sir Alfred Milner Le discours de sir Alfred Milner k Cape town a été trés commenté et géoéralement blkmé par les gens sarts parti pris comme ne pouvant qu'engager les Boers k une plus longue résistance. On ne doule plus, après ce discours, que le dépait de sir Alfred Milner ne soit la con- séquence de ses dissentiments avec lord Kit chener et qu'il ailie en Angleterre décidé défendre, auprès du gouvernement et auprès du public, sa politique intransigeante contre la politique plus concilianto de lord Kitche ner. On se prépare k Londres k recevoir sir Alfred Milner non comme un fonctionnaire cpuisé de fatigue, ne demandant qu'k pren dre du repos, mais comme un chef de parti combattant pour le triomphe d'une politique. D'iroportantes manifestations en son hon- neur sont en voie d'organssation. 11 parait toutefois certain qu'il n'usera pas de sou billet de retour avant la fin de la guerre. L'Archiduc Francis-Ferdinand Les déclaralions si louables que l'archiduc Francois-Ferdinand, héritier d'Autriche, a publiquement émises l'autre jour en accep tant le protectorat de i'Association scolaire catholique de Vienne, ont fait i'objet i'un débat au Reichsrath. L'assemblée examirtait, en effet, la renonciation que Ie prince a effectuée lot s de son mariage morganatique, quand le pangermaniste Barenther a cru de voir rattacher k cette question de la renon ciation celle des déclaralions du noble archi- duc, auxquelles il a osé opposer son propre et impertinent avis. Rome, a dit eet énergumène, Rome apportera la ruine en Autriche, et les Alle- martds radicaux poursuivront l'agitation en faveur de ia rupture avec Rome, sans pren dre garde k la contre agitation des cléri- caux. M. do Koerber, président du conseil, na pas eu de peine k étabiir que la renoncia tion, conforme d'ailleurs k tout le droit pu blic et privé, était une chose, que le discours du prince au Schulverein catholique en était une autre, et que c'élait tornber dans une confusion arbitraire que de les faire dépendre l'une de l'autre. Puis est intervenu M. Kra- rnar, qui a fièrement vengé l'archiduc-hét i- tier aes animadversions que lui vaut son excellente attitude. L'oraleur a déclaté, avec infiniment de raison, que l'alliance austro- allemande ne serail pas sincère s'il était loi- sible de pousser k urte politique qui puise en Aliemagne des motifs de diviser l'Autriche. II a dit encore que l'Allemagne elle-même devrait condamner la campagne anticatho- lique menée au cri de Los von Hom et qui est dirigée contre l'Autriche. Enfin, il a re- mercié l'archiduc d'avoir eu le courage d'exprimer ce qui, depuis longtemps, était kdire M. Kramar a donné, par ce dis cours, la preuve de son bon sens. Toutes les sections de la Chambre se sont réunies jeudi après midi pour s'occuper du projet de M. de Smet sur le Congo. De nombreux membres qui ont voté affir- mativement ont cependant émis le regret que le projet ne soit pas autre. Voici comment se sont répartis les votes dans les diverses sections 1re section, projet adopté par 7 voix con- fre 1 et 1 abstention (M. Carton). 2" section, adopté par 10 voix contre 2 et 5 abstentions. Opposants MM. Buy 1 et A. Delporte. 3e section, adopté par 7 voix contre 3 (MM. Vandervelde, Anseele, et Beernaert) et 2 abstentions. 4e section, adoptée par 8 voix contre 5 et 2 abstentions. Opposants MM. Allard, Terwagne, Féron, Ouverleaux, F. Cambier. Abstentionnistes MM. Paternoster et Mul- lendorff. be section, adopté par 6 voix contre 3 MM. Furnémont, Tournay et Gielen) et 2 abstentions (MM. Maenhoutet deTheux). 6e section, rejetépar 9 voix contre 8 et une abstention (M. Colfs). Ont voté contre MM. Hymarts, Braun, Bauduin, Denis, Malempré, Bertrand, Schiller, Giroul et Coremans. Dans cette section plusieurs membres se sont déclarés partisans de la reprise immédiate. MM. Rertkin, de Limburg Stirum, Vander velde, Béthune Begerem et Helleputte ont été désignés comme rapporteurs. La discussion qui s'est produite en troi- sièmo section a été fort intéressante. MM. de Smet de Naeyer, Beernaert, Vandervelde et Dejaer y ont pris une grande partrésu- mons-la brièvement M Vandervelde. Les socialistes sont ad- versaires du principe de la politique eolo- niale. Je reconnais néanmoins que ce qui s'est passé depuis quinze ou vingt ans rend de plus en plus improbable l'abandon du Congo par la Beigique n us nous aiten- dions, sinon k une proposition de reprise qui eüt rencontré dans le pays de la rési stance, du moins k urie prorogation de la convention de 1890. Nous eussions com- battu cette prorogation en raison de notre programme, mais elle nous parait l'aboutis- sement logique de la politique gouverne- mentaie de ces dernières années. Je ne puis admettre que l'on remplace urie convention bilatérale par une promesse unilatérale aisé- menl révocable. Les récents événements de la Mongola ont d'autre part suffisamment montré qu'un contróle est nécessaire sur les affaires congolaises. M. De Smet de Naeyer. Les appréciations de la piesse étrangère elsurtout de la presse anglaise sur ce qui se passe au Congo sont trop suspectes pour qu'on y attache une grande importance si des abus individuels ont pu être commis, les tribuuaux de l'Etat en out fait justice. En i'abseuce de contrat bilatéral, L s promesses de l'Etat du Congo donnent k la Belgique une garantie morale suffisatite il est absurde de supposer que le Roi se consacre depuis 25 ans k doter la Belgique d'une coloaie et qu'il l'en frustrt maintenant. M. Beernaert pose au gouvernement une série de questions. En attendant qu'il y soil répondu, déclare l'honorable ministre d'Etat, je m'abstiens au vote je tiens k reproduire néanmoins les objections au projet que j'ai exposées hier k la réunion des droites. M. Dejaer. II eüt élé infiniment préférabie que l'Etat consentit k proroger la conven tion de 1890 plutót que d'obliger le Parle ment beige k se contenter d'une promesse qui la met k la merci de l'Etat souverain. Mais l'Etat ne consentant pas k cette proro gation, je suis partisan trop convaiucu des extensions coloniales pour ne pas voter le projet de M. de Smet de Naeyer. Cette discussion, trés longue et trés artimée, a duré plus de deux heures. Finale- ment, le projet a été adopté. Samedi dernier, M, Edouard Drumont, publiail, dans la Libre Parole, un article re- tentissant sur des matières délicates qu'il est difficile de trailer en public, puisqu'il s'agis- sait de critiquer et de censurer l'attitude: j actuelle de l'épiscopat franpais. Au cours de eet article, le rédacteur eni chef de la Libre Parole apréciait en ces ter- mes le sermon prononcé k Lourdes par le R. P. Coubé «Cette oratio castrensis, qui contraste si douloureusement avec la situation actuelle, ne vous produit-il pas un effet plutól bizarre iu Pourquoi des hommes comme le Père Coubé, que je ne connais pas, mais qui, parait-il, est une individualilé d'une trés haute valeur, se tiennent-ils systématiquement en dehors de la réalilé Quel profit peuvent-ils espérer pour leur cause de ces déclamalions boursouflées, de I ces rhétoriques redondanles et vainesdont cha-||| cun sent, hélasl'inanité La vérité, Ia vérité que conslatent, avec un étonnement qui touche a la stupeur, ceux mê- mes qui, sans parti pris, regardent les specta cles du présent, avec imparlialilé, e'est que' jamais on n'a vu des hommes jouissant de leurs droits de citoyens subir avec autant de passivité ce que subissent les catholiques franpais. Personne ne trouve mauvais que le protestant ailleau temple, le juif k la synagogue, le inu- sulman k la mosquée et le fratic-mapon k la loge. Ceux qui apartiennent k Ia religion de l'immense majorité des Francais sont les seuls qui soient hors la loi. Les eatholijues sónt tel- lement résignés a tout qu'ils sont moins indi- gnés qu'on ne le croirait de voir un polisson comme André, faire espionner des officiers pour savoir s'ils vont k la messe, s'ils y vont en com pagnie de leur femme, s'ils y vont un livre k la f main... Quant k une résistance quelconque, le Père Coubé sait parfaitement qu'il n'en existe nulle part. Les congrégations ne songent qu'k négo- cier, a obtenir leur grace et a se sauver les unes aux dé pens des autres. Les évêques, selon le témoignage même de Dumay, sont plus serviles que les préfets et ne se servent de leur pouvoir que pour terroriser 5^3

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1