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Samedi 11 Mai «001
10 centimes ie N°
'6' Annêë. N° 3643
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Garde catholique
Grande Fanfare
Angleterre
Autriche-Hongrie
La question du Congo
en sections
Une lettre du R. P. Coubé
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Harmonie Communale d'Ypres
Jeudi 16 Mai 1901 (Ascension)
a midi
au Kiosque de la Grand'Place
premier
de la saison.
PROGRAMME
i.
Renaissance, Marche
Seha.
2.
La Bohémienne, ouverture
Palfe.
3.
Les noces de Jeannelte, fantaisie
Massé
4.
Gavotte-Marly
Wettce
5.
Guillaume Teil, potpourri
Rossini
6.
Valse bleue,
Marcis
Dernair1, Diroanche soir, 8 1/2 h.
téunion mensuelle au Volksbuis.
au
La Grande Fanfare se rend demain
festival de Menin.
Dépari it 21/2h. de relevée et retour
9 b. 35.
Nous soubaitons beaucoup de suceès k
nos amis.
La grève générale
La giève générale des mineurs anglais
n'aura pas lieü. E!le n'a éié qu'uue menace
dtstinée k pestr sur les déeisions de la
Chambre des communes au sujet de la laxe
sur les charbons. La Chambre ne s'étant pas
laissé intimidcr, ayant voié la taxe une
majorité de plus de cent voix, ouvriers mi
neurs et patrons de charbonnages sont d'ac-
cord maintenant pour renoncer k l'idée de
grève, car ils savent trés bien que cette
grève avorterait, que la décision de la
Chambre est irrévocable et qu'en déclarant
la grève, ils ne feraient qu'exciter davaritsge
encore centre eux l'opinion publiqua qui
trouve excessifs les prix actuels du charbon
et les bénifices réalisés au cours de ces der-
nièrts années par les propriétaires des
mines.
Sir Alfred Milner
Le discours de sir Alfred Milner k Cape
town a été trés commenté et géoéralement
blkmé par les gens sarts parti pris comme ne
pouvant qu'engager les Boers k une plus
longue résistance.
On ne doule plus, après ce discours, que
le dépait de sir Alfred Milner ne soit la con-
séquence de ses dissentiments avec lord Kit
chener et qu'il ailie en Angleterre décidé
défendre, auprès du gouvernement et auprès
du public, sa politique intransigeante contre
la politique plus concilianto de lord Kitche
ner.
On se prépare k Londres k recevoir sir
Alfred Milner non comme un fonctionnaire
cpuisé de fatigue, ne demandant qu'k pren
dre du repos, mais comme un chef de parti
combattant pour le triomphe d'une politique.
D'iroportantes manifestations en son hon-
neur sont en voie d'organssation.
11 parait toutefois certain qu'il n'usera pas
de sou billet de retour avant la fin de la
guerre.
L'Archiduc Francis-Ferdinand
Les déclaralions si louables que l'archiduc
Francois-Ferdinand, héritier d'Autriche, a
publiquement émises l'autre jour en accep
tant le protectorat de i'Association scolaire
catholique de Vienne, ont fait i'objet i'un
débat au Reichsrath. L'assemblée examirtait,
en effet, la renonciation que Ie prince a
effectuée lot s de son mariage morganatique,
quand le pangermaniste Barenther a cru de
voir rattacher k cette question de la renon
ciation celle des déclaralions du noble archi-
duc, auxquelles il a osé opposer son propre
et impertinent avis.
Rome, a dit eet énergumène, Rome
apportera la ruine en Autriche, et les Alle-
martds radicaux poursuivront l'agitation en
faveur de ia rupture avec Rome, sans pren
dre garde k la contre agitation des cléri-
caux. M. do Koerber, président du conseil,
na pas eu de peine k étabiir que la renoncia
tion, conforme d'ailleurs k tout le droit pu
blic et privé, était une chose, que le discours
du prince au Schulverein catholique en était
une autre, et que c'élait tornber dans une
confusion arbitraire que de les faire dépendre
l'une de l'autre. Puis est intervenu M. Kra-
rnar, qui a fièrement vengé l'archiduc-hét i-
tier aes animadversions que lui vaut son
excellente attitude. L'oraleur a déclaté, avec
infiniment de raison, que l'alliance austro-
allemande ne serail pas sincère s'il était loi-
sible de pousser k urte politique qui puise en
Aliemagne des motifs de diviser l'Autriche.
II a dit encore que l'Allemagne elle-même
devrait condamner la campagne anticatho-
lique menée au cri de Los von Hom et qui
est dirigée contre l'Autriche. Enfin, il a re-
mercié l'archiduc d'avoir eu le courage
d'exprimer ce qui, depuis longtemps, était
kdire M. Kramar a donné, par ce dis
cours, la preuve de son bon sens.
Toutes les sections de la Chambre se sont
réunies jeudi après midi pour s'occuper du
projet de M. de Smet sur le Congo.
De nombreux membres qui ont voté affir-
mativement ont cependant émis le regret que
le projet ne soit pas autre. Voici comment
se sont répartis les votes dans les diverses
sections
1re section, projet adopté par 7 voix con-
fre 1 et 1 abstention (M. Carton).
2" section, adopté par 10 voix contre 2
et 5 abstentions. Opposants MM. Buy 1 et
A. Delporte.
3e section, adopté par 7 voix contre 3
(MM. Vandervelde, Anseele, et Beernaert) et
2 abstentions.
4e section, adoptée par 8 voix contre 5
et 2 abstentions. Opposants MM. Allard,
Terwagne, Féron, Ouverleaux, F. Cambier.
Abstentionnistes MM. Paternoster et Mul-
lendorff.
be section, adopté par 6 voix contre 3
MM. Furnémont, Tournay et Gielen) et 2
abstentions (MM. Maenhoutet deTheux).
6e section, rejetépar 9 voix contre 8 et
une abstention (M. Colfs). Ont voté contre
MM. Hymarts, Braun, Bauduin, Denis,
Malempré, Bertrand, Schiller, Giroul et
Coremans. Dans cette section plusieurs
membres se sont déclarés partisans de la
reprise immédiate.
MM. Rertkin, de Limburg Stirum, Vander
velde, Béthune Begerem et Helleputte ont
été désignés comme rapporteurs.
La discussion qui s'est produite en troi-
sièmo section a été fort intéressante. MM. de
Smet de Naeyer, Beernaert, Vandervelde et
Dejaer y ont pris une grande partrésu-
mons-la brièvement
M Vandervelde. Les socialistes sont ad-
versaires du principe de la politique eolo-
niale. Je reconnais néanmoins que ce qui
s'est passé depuis quinze ou vingt ans rend
de plus en plus improbable l'abandon du
Congo par la Beigique n us nous aiten-
dions, sinon k une proposition de reprise
qui eüt rencontré dans le pays de la rési
stance, du moins k urie prorogation de la
convention de 1890. Nous eussions com-
battu cette prorogation en raison de notre
programme, mais elle nous parait l'aboutis-
sement logique de la politique gouverne-
mentaie de ces dernières années. Je ne puis
admettre que l'on remplace urie convention
bilatérale par une promesse unilatérale aisé-
menl révocable. Les récents événements de
la Mongola ont d'autre part suffisamment
montré qu'un contróle est nécessaire sur les
affaires congolaises.
M. De Smet de Naeyer. Les appréciations
de la piesse étrangère elsurtout de la presse
anglaise sur ce qui se passe au Congo sont
trop suspectes pour qu'on y attache une
grande importance si des abus individuels
ont pu être commis, les tribuuaux de l'Etat
en out fait justice. En i'abseuce de contrat
bilatéral, L s promesses de l'Etat du Congo
donnent k la Belgique une garantie morale
suffisatite il est absurde de supposer que le
Roi se consacre depuis 25 ans k doter la
Belgique d'une coloaie et qu'il l'en frustrt
maintenant.
M. Beernaert pose au gouvernement une
série de questions. En attendant qu'il y soil
répondu, déclare l'honorable ministre d'Etat,
je m'abstiens au vote je tiens k reproduire
néanmoins les objections au projet que j'ai
exposées hier k la réunion des droites.
M. Dejaer. II eüt élé infiniment préférabie
que l'Etat consentit k proroger la conven
tion de 1890 plutót que d'obliger le Parle
ment beige k se contenter d'une promesse
qui la met k la merci de l'Etat souverain.
Mais l'Etat ne consentant pas k cette proro
gation, je suis partisan trop convaiucu des
extensions coloniales pour ne pas voter le
projet de M. de Smet de Naeyer.
Cette discussion, trés longue et trés
artimée, a duré plus de deux heures. Finale-
ment, le projet a été adopté.
Samedi dernier, M, Edouard Drumont,
publiail, dans la Libre Parole, un article re-
tentissant sur des matières délicates qu'il est
difficile de trailer en public, puisqu'il s'agis-
sait de critiquer et de censurer l'attitude: j
actuelle de l'épiscopat franpais.
Au cours de eet article, le rédacteur eni
chef de la Libre Parole apréciait en ces ter-
mes le sermon prononcé k Lourdes par le
R. P. Coubé
«Cette oratio castrensis, qui contraste
si douloureusement avec la situation actuelle,
ne vous produit-il pas un effet plutól bizarre iu
Pourquoi des hommes comme le Père Coubé,
que je ne connais pas, mais qui, parait-il, est
une individualilé d'une trés haute valeur, se
tiennent-ils systématiquement en dehors de la
réalilé Quel profit peuvent-ils espérer pour
leur cause de ces déclamalions boursouflées, de I
ces rhétoriques redondanles et vainesdont cha-|||
cun sent, hélasl'inanité
La vérité, Ia vérité que conslatent, avec un
étonnement qui touche a la stupeur, ceux mê-
mes qui, sans parti pris, regardent les specta
cles du présent, avec imparlialilé, e'est que'
jamais on n'a vu des hommes jouissant de leurs
droits de citoyens subir avec autant de passivité
ce que subissent les catholiques franpais.
Personne ne trouve mauvais que le protestant
ailleau temple, le juif k la synagogue, le inu-
sulman k la mosquée et le fratic-mapon k la
loge. Ceux qui apartiennent k Ia religion de
l'immense majorité des Francais sont les seuls
qui soient hors la loi. Les eatholijues sónt tel-
lement résignés a tout qu'ils sont moins indi-
gnés qu'on ne le croirait de voir un polisson
comme André, faire espionner des officiers pour
savoir s'ils vont k la messe, s'ils y vont en com
pagnie de leur femme, s'ils y vont un livre k la f
main...
Quant k une résistance quelconque, le Père
Coubé sait parfaitement qu'il n'en existe nulle
part. Les congrégations ne songent qu'k négo-
cier, a obtenir leur grace et a se sauver les unes
aux dé pens des autres.
Les évêques, selon le témoignage même de
Dumay, sont plus serviles que les préfets et ne
se servent de leur pouvoir que pour terroriser
5^3