Mercredi 19 Juin S901 10 centimes Ie N° .16" nimrk. N° %654 'mzum O Guerre Anglo-Boer FRANCE La loi des associations Dix millions perdus Hommage rendu, a la loi beige sur les pensions, en France (Qy t~~< r, Ql A N t müïMÏÏHl On s'abonne rue au Beurre, 3f>, k Ypres, et to us les bureaux de poste du royaume. Ls JOURNAL. D'YPRKS parait le Mercredi ot le Sarcedi. Le prix da l'abonnementpayable par anticipation est do 5 fr. 60 c. par an poar tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'nn an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franco de port k 1'adresse ci-dessns. Les annonces coütent 15 centimes la iigne. Les réclames dans la corps da journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions jadiciairesfranc la ligne. Les numéros supplé- mentaires content 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó les 2 Flandrss) s'adresser a VAgence Qavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. Un important succès boer Capture d'un détachement anglais et de deux canons Londres, 16. Lord Kitchener télégra- phie Prétoria, 15. 9 h. 15 du soir. Prés de Wilmanrust, 20 milles au Sud de Mid delburg, 250 fusiliers tnonlés, détacbés de la colonne du général Bpaston ont été sur- pris dans leur camp a Steenkool Spruit par un nombre supérieur de Boers. A 7 h. 1/2 du matin, le 12, les Boers se sont glissés jusqu'k une trés courte distance du camp an glais et ont ouvert un feu meurlrier sur le camp. Ils ont tué 2 officiers et 16 hommes, et blessé 4 officiers et 38 hommes. II n'y a que 2 officiers et 50 hommes qui ont pu s'écbapper pour aller au camp du général Beaston. Le reste des hommes a été fait prisonnier,puis relkcbé. Les Boers ont pris deux canons automatiques. Les détails com plets ne sont pas encore arrivés. Le Daily Mail commentant la dépêche de lord Kitchener au War Office, dit qu'on ne peut pas nier, en considérant tous les événements de la guerre, que les Boers ont mieux fait que les troupes anglaises. C'est une chose dont la naiion peut se plaiedi e en particulier pour ce dernier en gagement ear la victoire des Boers aura indubitablement pour résultat de les encou- rager et l'eflfet moral en sera déplorable pour les troupes britanniques. Le Morning Leader dit qu'en suivant la marche des événements dans l'Afrique du Sud, cn peut faire la remarque curieuss qu'un succès anglais semble devoir être suivi d'un succès boer. Les bruits qui ont couru disant que les Boers étaient prêts k faire la paix, peuvent être absolument rejetés cooame émanant de 1'imaginaüon de gens.qui aiment k donner de vagues nouvelles. Le Daily News fait remarquer que le succès boer ne peut avoir d'autres résultats que de donner k l'ennemi de fausses espé- rances. Le Morning Post qui fait la même re marque, ajoute que si les Boers sont encou- ragés, ce sera pour peu de temps. M. de Lamarzelle a la parole sur 1'article 6 du projet de loi sur les associations. II propose de déclarer que toute association qui a fait les déclarations prévues par 1'article 3 a, de.plein droit, la personnalité civile. L'amendement, combattupar le rapporteur et pat- M. Waldeck-Rousseau, est repoussé par 222 voix contre 28. M. Riou défend un amendement repro- duisatn l'amendement de Lamarzelle. Cet amendement est repoussé par 224 voix con tre 24. M. Trarieux est k la tribune. M. Bérenger, contrairement k 1'article 6. estime qu'il est impossible de refuser aux sociétés de recevoir les cotisations de leurs membres fondateurs et donateurs dont le plus souvent le monlant est supérieur 500 francs. La déclaration d'utilité publique n'est pas toujours facile k obtenir. M. Waldeck-Rousseau fait remarquer que l'article 17 crée les sanctions nécessaires. M. Bérenger proteste. Ce sont, dit-il, les plus utiles des associations qui pktiront des mesures édictéès par 1'article 6. II est im possible d'assurer que les associations chari- tables pourront vivre sans l'autorisation de recevoir des dons mobiliers sans craindre le contróle de police. Le président du conseil considère que ce que demandeM. Bérenger est équivalent k la propriété civile avec le droit, de recevoir des dons et des legs. Cela est inadmissible. L'articl.» 6 est accepté k mains levées. Le Sénat aborde l'examen de 1'article 7, qui est- adopté après un discours de M. Bé renger. Dans une co.-fér noe donuée récemment parM l'abbé Ryckeboer au «Volkshuis», nous ayons relevé, d'après l'bonorable Aumó- nier, les pertes que subissaient les ouvriers par suit des grèves. Un chiffre suggesiif cité k la Chambre, su cours du budget de {'industrie et du travail en six ans, de 1894 k 1899, il y a eu, d'apiès les statisi'qu«s dressées par M. le directeur général des mines 2,571,795 journées le travail perdues en Belgique. Tkchons de ne plus en perdre, a dit sentencieusement M. Hector Denis. L'honorable député socialists aurait bien fait d'ajouter un mot k son observation et de dire, en se tournant vers ses collègues de l'extrême-gauche Tkchons de ne plus en faire perdre, citoyens II est, en effet, manifeste que la plus grosse part dans ces deux millions et demi de journées de travail, a été perdue par suite de grèves intempestives, provoquées k tort et k travers et souvent même contre la volonté des ouvriers par les politiciens socialistes. La question la plus grave soulevée par le projet frarigats est eelle de l'obligation de l'assurance imposée, sans distinction et, d'un coup, k toutes les catégories de travailleurs. M. Ribot, dans la séance de jeudi dernier, a vivement critiqué l'obligation. Il en a montré les dangers et il a prouvé, par l'ex- emple de la Belgique, qu'il y avait moyen de résoudrö la question sans recourir k celte mesure extréme. Nous citonsce passage du discours de M. Ribot. qui est un éclatant hommage rendu k notre gouvernement, d'après le Journal officiel La Belgique nous donne parfois des ex amples en matière de législation sociale elle nous a devancés dans la question des habitations ouvrières, ainsi que dans celle de la constitution des conseils du t< availla Belgique est un pays qui compte une popu lation ouvrière trés nombreuse et elle est aussi intéressée que nous k résoudre cette question dans le sens d'une pacification soci ale, dans le sens de la justice et de la soli- darité. La question a été examinée et l'on a reculé devant l'obligationon a craint qu'eile soulevkt les objections politiques et morales que j'indique k vos réflections et qui méritent peut-être d'être pesées. La Belgique a alors imaginé ce que nous-raê- mes avions imaginé en 1895, raais elle a réalisé notre idéé d'une msnière singubère- mer.t plus efficace et plus pratique. Elle a voulu que tout versement volontaire fait k la Caisse centrale des retraites, principalemont par l'intermédiaire des Sociétés mütualistes, fut majoré dans une proportion notable, considérable par l'Etat. L'Etat beige a i nscrit 12 millions par an k son budget pour for mer cette dotation, et aujourd'hui, toute per sonae, en Belgique,peut verser k la Caissede retraites,pourvu qu'eile nepaiepas un irapót dépassant un certain chiffre, pourvu qu'eile vive desou travail, mais sans cette distinc tion entre ouvriers et petits artisans; pro- fondément injuste et que je m'étonrte de voir raaintenir par M. le Ministre du Com merce. (Trés bien! trés bien! au centre.) ...En Belgique, même si on n'est pas dans les catégories étroites que vous avez faites, on peut participer aux encourage ments de l'Etat; la loi fixe le maximum qu'on peut verser chaque année elle dit que l'Etat majorera de 60 p. c. jusqu'k 15 francs les versements qui auront été fails, et elle. fa- vorise en même temps les sociétés de se- cours mutuels dont elle fait l'instrument principal de son oeuvre: idéé originate, vraie et féconde (Trés bien trés bien au centre), car rien ne sera plus contraire au succès de votre loi que de caettre l'Etat lui-méme en contact direct avecTcs intéres sés, que d'obliger ie percepteur k intervenir avec ies moyens de contrainte qui sont dans ses mains. La Belgique a bien compris que pour le succès d'une pareille cause, qui s'étend k des millions d'iridividus, il y avait un travail d'é- ducation k faire, un travail de propaganda, et qu'il fallait sussi une souplesse et une dé licatesse d'exécution toute particulière.Alors, au lieu de tuer les sociétés de secours mu tuels, comme vous risquez de le faire je vousle montrerai(applaudi*sements aucentre) elle a imaginé d'entourer la Caisse de re traite d'un immense réseau de sociétés mu- tualistes.Ce sont ces sociétés qui connaissent les intéressés, qui recueillsnt ies parties de l'épargne k faire fructifier, qui remplacent cette armée de fonctionnaires que vousallez être obligé de créer(applaudissements), car ce sera le résultat le plus direct et le plus immédiat de votre loi. Ge sont tous ces hom mes de bonne volonté, cette armée immense d'hommes de bien,comme il y en a dans tous les pays, chez nous comme en Belgique qui sont prêts k sacrifier une pirtie non seule- ment de leurs loisirs, mais du temps néces saire k leur travailce sont des hommes pau- vres souvent qui, placés k la tête des socié tés de secours rautuels, s'offrent pour faire un travail que l'Etat fera mal. (Trés bien Trés bien! aucentre.) La Belgique ne los décourage pas; elle les appelle k elle. Elle donne 2 fr. k chsque so- ciété mutu»lle. pour cbaque vers-ment fait dans lauriée sur un livrei, et les s- ciétés se trouvent en situation de majorer eiles-mêmes ie petit versement qui a été fait par l'ouvrier. v Ce n'est pas tout. Les provinces imitent l'Etat; elles s'imposent toutes des sacrifices peur majorer les versements. Gelacoüte cher; oh oui, et si vous avez la pensée que vous pouvez faire une loi des retraites qui cbm- prendra les plus petits salaries, ceux qui no sufflsftfit aujourd'hui k leurs propres besoms, sans que l'Etat ititervienne, dans une mesure large, en leur faveur je vous le montrerai, c'est le vice de votre lot, c'est ce qui la reu- dra inapplicable, si vous avez cette perisée, vous vous trompez singulièrement. II faut que l'Etat intervienne et inscrive un crédit, k soa budget. Mais c'est de l'argeut bien placé, paree qu'il s'agit d'une oeuvre de pacification sociale, d'une oeuvre de justice, etle sacrifice qu'on nous demanderaitau norn de ce principe, il n'est persunne dans cette Chambre qui neconsentit k le faire. (Applau- dissements.) Cette loi beige, vous dites qu'eile est sans résultats. Mais chaque année le nombre des demandes augments dans des proportions formidables. Je lisais une iettre qu'on a bien voulu me communiquer ce matin même elle est de M. Vander Smissen, professeur k rUniversilé de Liége et président de ls Société d'écono- mie sociale de Belgique. Elle est datée du 11 juin La loi est un succès. A la suite de sa promulgation, un grand nombre de socié- &§il

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1