Mercredi 3 Juillet 1901 10 centimes le N° 36e Année. N° 3658 0^AJJC La Guerre au Transvaal France Chine Espagne A la Chambre Travaux parlementaires - On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL. D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an ponr tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés fraacode port k l'adresse ci-dessus. Les annonces ooütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps da journal cofttent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairesl franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adressar k 1'A.gence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n" 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Les envahisseurs de la colonie du Cap continueni dooner du fil k retordre dans toutes les directions On parle de combats Calvinia et Upington, situésdans l'ouest de la colonie, k 240 tnilles de distance, tandis que, dans le centre, les Boers ont causé des dégats sur la voie ferrée Bujesport (station k 50 milles au sud-ouest de Richmond.) On télégrapbie de La Huye que, lundi dernier, tous les généraux boers, ou leurs représentants, réunis k Ermelo (sud-est du Transvaal), ont décidé de continuer la guerre et de repousser toutes les offres de paix de lord Kitchener, D'après le Sun, il y a plus de onze mille soldats malades dans l'Afrique du sud. de politique. Une circulaire a été «dressée 1 en ce sens k l'armée. Mais on udmet trés bien que les officiers macons fassent de la politique. La loi sur les Associations M. Waldeck-Rousseau a instilué une Com mission extra-parleiiienlaire pour préparer le projet de règlement d'administration pu- blique prévu par l'article 20 de la loi sur les Associations. Dans la composition de celte Commission entrent les presidents et rapporteurs des Commissions du Sénat et de la Cbambre, MM. Corobes et Vallé, pour le Séuat MM. Sarren et Trouillot pour la Cbambre; Des membres du Conseil d'Etat et de la magistrature MM. Couloo, vice-président du Conseil d'EtatDitte, conseiller k la Cour de Paris Dumay, directeur des cultes; Cabard, direc teur de la Süreté générale, etc, Le règlement sera soumis au Conseil d'Etat avant les vacances de cette haute Assemblée. On pense que la loi paralira mardi k 1 cielen même temps que son dispositif, sera promulgué l'arrêté ministériel dont nous parions plus haut, et qui doit poser les con ditions dans lesquelles les congrégations re- ligieuses pourront deuaander Tautorisation législative. La nouvelle Capitale de la Chine Le marquis Tseng a regu de Si-N'Gan-Fou un télégramme disant L'Impératrice a in- formé le grand conseil que la future capitale de la Chine sera Kai-Tang Fou dans le Ho- nan. LTmpératrice refuse de retourner k Pékin par crainte d'un guet-apens. L'agitation marjonnique en Espagne Le gouvernement vient d'ordonner aux préfetsdes provinces d'interdire les proces sions dujubilé catholiqueet toute manifesta tion sur la voie publique. Le préfetde Pampelune ayant déclaré qua l'évêque serait responsable en cas de désor- dre, l'évêque a décidé qu'k l'occasion du jubilé, il n'y aurait pas de procession dans les rues. Le ministro de la guerre a déclaré qu'il ne 'oièrerait dans l'armée aucune association Tui, sous prétexte de religion, s'occuperait M. le BaronSurmont deVolsberghe, Ministre de l'Industrie et du Travail Nous reproduisons ci-dessous le discours de M. le Ministre de l'Industrie et du Travail, dont nous avons annoncé la publication dans notre dernier numéro. M. Surmont de Volsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. Le gouvernement se trouvedans une situation quelque peu élrange: il lui faut répondre a quanlilé de discours inté ressants... en face de banquettes vides. Parmi ces discours, celui de M. Renkin se dislingue par son habileté comme par Tapreté de ses attaques II a fait l'éloge de M. Nyssens et de ses successeurs mais je doute qu'il mecomprenne parmi les ministres de i'indus- trie et du travail auquel iladresseson satisfecit. En effet, M. Renkin a commencé par repro cher un certain afï'aissement k l'Office du tra vail, une des principals administrations de mon département. Je sais qu'il existe une légende k ce propos c'est que je ne serais arrivé k la direction du département de l'industrie et du travail que pour le tuer peu a peu Eh bien, je tiens a protester de toutes les forces de mon ame contre cette imputation c'est une véritable infamie. M. Carton de Wiart. Vous prêtez k M. Ren kin des intentions qu'il na jamais eues. M. Surmont deVolsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. J'accepte les excuses de M. Renkin, même par votre bouche, mais je répète que cette légende existe et qu'elle est une infamie. M. Carton de Wiart. Les critiques de M. Renkin ne s'adresseut pas a vous. M. Surmont de Volsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. Si je méritais les re- proches qu'on m'adresse, je ne resterais pas une minute a ce banc. (Mouvement.) M. Carton de Wiart A qui en avez-vous? M. Surmont de Volsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. A la légende: en pren- dra sa part qui se sent touché? M. Smeets. C'est pour la droite tout cela 1 Nous ne vous avons jamais accusé de ces noirs projets. M. Surmont de Volsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. Je suis aussi convaincu que quicouque qu'il est nécessaire et possible d'améliorer de plus en plus les relations entre patrons et ouvriers. M. Anseele. Des mots, des mots 1 M. Surmont de Volsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. Je vous prouverai le contraire. M. Anseele. Vous refusez tous nos amen- dements. M. Surmont de Volsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. Paree que j'ai de bonnes raisons que je vous indiquerai. Quoi qu'il en soit, je proteste done énergi- quement contre le reproche d'inertie que m'a adressé M. Renkiu. Je n'éprouve pas le besoin d'entourer mes actes de fracas solennelje marche tranquillement, mais je vaisk mon bul et je sais, s'il le faut, montrer de la ténacité sans faire étalage de ce que je fais. A peine arrivé k ce banc de douleurs comme on l'appelle, je dus soutenirau Sénat et appliquerensuitela loi sur le contrat de travail, qui inlluait sur ia loi relative au payement des salaires. Les mesures nécessaires furent prises pour l'exécutiou de la loi dans la mesure oü l'inspection avail k intervenir. Dés le 9 avril, je déposais le projet de loi sur les pensions ouvrières, dont l'exécution fut des plus laborieuse. Nous avons eu notamment k régier l'alloca- tion des pensions aux vieux ouvriers, ce qui a constitué uu travail énorme. M. Tack. —Colossal M. Denis. Ce sont les comités de patronage qui out fait la besogne. M. Tack. Et les administrations commu- nales. M. Surmont de Volsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. Je rends hommage k ces deux autorités. M. Renkin a critiqué aussi les arrêtés relatifs k la santé et k la sécurité des ouvriers. Mais ils ne sont pas déflnitifs ils sont soumis au con seil supérieur du travail. II y a plusieurs mois j'ai déposéle projet sur les accidents du travailil a été examiné a fond en tenant compte des travaux de la section centrale chargéede l'examende l'ancien projet de M. Nyssens. J'ai étudié encore et déposé le projet de loi relatif aux unités électriques ac- tuellement soumis k i'examen d'une commis sion et je réitère le voeu de voir la Chambre aborder au plus tót le projet relatif aux acci dents de travail. Voilk pour le passé. Pour l'avenir, j'espère pouvoir présenter pen dant la session prochaine, un projet revisantla loi sur les conseils de l'industrie et du travail leur mission est belle et grande; malheureuse- ment on ne parvient pas partout a en consti- tuer, tantót par les fautes des patrons, tantót pat' celle des ouvriers. Et alors, c'est le conflit, le lock-out en regard de la grève, bref la guer re J'ai pu conslater, lors de ia grève des ver- riers, les difficultés de cette oeuvre. Le principe de la loi étant bon, il ne faudra qu'en modifier l'application. II est non moins nécessaire de modifier la loi sur les prud'hommes. Le conseil supérieur du travail a été saisi de la question des repos hebdomadaire et j'espère que la Chambre ré- soudra bientót cette question. Par une insinuation non déguisée, on m'a demandé pourquoi j'ai laissé chómer en 1900 le conseil supérieur du travailce n'est pas le fait de mon département. Je ne pouvais certes pas saisir ce conseil de grandes questions au moment oil le mandat de ses membres va expi- rer. Cependant, je lui ai transmis, dès le mois de mars 1900, deux projets d'arrêtés royaux de moindre importance. Le nouveau président, étant anjourd'hui in- stallé, j'ai saisi le conseil de la question si im portante du repos du dimanche et des avant- projets concernant la santé et la sécurité des travailleurs. Un ministre désireux de ruiner l'ceuvre fon- dée par ses prédécesseurs agirait-il ainsi En outre, que de travaux publiés depuis jan vier 1900, en dehors des publications périodi- ques! C'est ainsi que l'Office du travail a publié les volumes II et III sur diverses industries a domicile, notamment celle du linun gros vo lume sur les salaires dans l'industrie gantoise les tomes I, II et III du recensement industriel. Dansquinze jours, au plus tard, j'espère que paraitront les volumes IV et V de ce recense ment ainsi qu'une statistique comparée des salaires dans les mines de houille en 1896 et 1900. Avant la fin de l'année paraitra le reste du recensement industrieiet probablementla statistique des grèves de 1896 a 1900. Tout cela indique a coup sur du travail et non de l'affaissement comme le prétend M. Renkin; I'intelligence et le dévouemenl des principauy fonctionnaires derOiïicedu travail sont assez connus pour que je puisse me dis penser de leur rendre hommage. M. De Bruyn. C'est trés vrai M. Carton'de Wiart. Tout le monde est de eet avis ils out une besogne écrasante M. Surmont de Volsberghe, ministre de l'in dustrie et du travail. Mais, ont dit les ora- teurs auxquels je réponds en ce moment, les loissociales restent lettres mortes, paree que l'inspection reste inerte et qu'elle n'est pas sti- mulée. Eh bien, j'affirme qu'aucun inspecteur n'a jamais été blamé pour trop de rigueur. Si M. Defnet, qui semble avoir re^u des confiden ces k ce sujet, veut me désigner des faits a titre confidentiel, je lui répondrai k condition qu'il s'engage a faire connaitre l'impression que ma réponse lui aurait faite. M. Nyssens était fier de l'inspection du tra vail qu'il avait organisée. Or, jusqu'ici on n'a pas changé les régies tracées par lui. Toutes les accusations portées contre moi retombent done sur Je premier titulaire du département. C'est en 1900, c'est-k-dire depuis mon arrivée, que le chifïre des procès-verbaux a atteint son maxi mum, en faisanl abstraction de l'année 1898, qui a été exceptionnelle paree qu'elle a marqué le commencement de la mise en exécution de la loi du 15 juin 1896 sur les règlements d'ate- lier. Mais, disent MM. Anseele, Defnet, Renkin, il y a eu des milliers de contraventions. En suppo- sant que les chiffres cités par M. Defnet soient exacts, je lui répondrais que l'écart entre le total des contraventions et celui des procès-ver baux a toujours été aussi élevé que maintenant; si cetle diftérence n'avait pas existé, il y a beau temps que l'inspection aurait disparu, car son caractère tracassier et im puissant auraient été constatés, L'inspecteur doit agir avec prudence et sagesse. Un des derniers rapports d'un inspecteur nous donnera une notion exacte des règlés suivies par l'inspection du travail. Une société cooperative socialiste, qui se trouvait en con travention de plusieurs chefs, a été avertie k différentes reprisesl'inspecteur est revenu deux mois après, la situation n'avait pas chan gé et on a verbalisé. Après cela, MM. Anseele ou Defnet parleront8 ils encore de ma main de couque de Dinant! (On rit.) J'agis avec douceur, mais avec fermeté, comme je l'ai dit naguère. Le système que je préconise a son bon cóté, car un peu de bienveillance amène les indus tries a se mettre en règle, surtout quand ils sont convaincus que la désobéissance persis- tante sera réprimée. M. Renkin se plaint de ce que la loi de 1889 sur le travail des femmes et des enfants ne soit pas appliquée aux aleliers de couturières. Si el le ne leur est pas applique, c'est qu'elle ne leur est pas applicablequ'il lise le rapport de M. Van Gleemputte et il s'en con- vaincra. Cela neveut pas dire qu'il neconvien- drait peut-être pas de la compléter. Quant aux buanderies, citées par M. Renkin, elles sont certes soumises k la loi de 1889, mais les abus dont il fait état se passent dans les ate liers de repassage qui ne sont pas soumis k la loi. M. Colaert a été nommé, k I'unanimité, rapporteur do la commission spéciale char- gée d'exarainer les propositions de loi de M. Destrée relatives la première aux pen sions alimentaires de faible import k attri- buer k ia compétence des Juges de Paix la seconde k la simplification des poursuites de police par lepaiement volontaire de Tarnende. L'on sait que le second projet de loi re produit les idéés que notre honorable député a le premier soutenues k la Chambre pendant plusieurs années. La commission spéciale s'est ralliée au principe des deux propositions. Dans la discussion du budget de la Justice, plusieurs me obres, parmi jesquels M. Vi- sart de Bocarmé, ont insisté pour que le gou vernement dépose k nouveau les projets de oi relatifs k la protection de TEnfance et k a recherche de la paternité, précéderament rapportés par M. Colaert et devenus caducs par suite de la dissolution des Chambres.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1