AVI Mercredi 24 Juillet 1901 10 centimes ie n& Année. N° 3664 Avis Projet de loi sur la milice Le 21 Juillet On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et 4 tous les bureaux de poste du royaume. Ls JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tokt le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'nn an et se régularisent iin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés francode port l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le cor(>s du journal oofttent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, l franc la ligne. Les numéros supplé- manta'res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique excepté les 2 Flandres) s'adresser i 1 'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et i Paris, 8, Place de la Bourse. La revision des listes electorates pour les chambres, la province et la commune, a lieu a partir du lr Juillet. En consequence, les citoyens ayant droit a i'inscription sont invités a produire leurs titres avant cette date. lis sont pries aussi de produire les litres de ceux qu'ils estiment y avoir droit ou qui u'y figurent que pour un nombre iusuifisaut de votes. On peut s'adresser tous les jours de la semaine a I'tlótel de ville ou au cercle catholique, rue de Menin. Un banquet sera offert a M. le Gouverneur de la province, le Di manche 11 Aoüt 1901, a l'occasion de sa visite officielle a Ypres. Ce banquet aura lieu aux Halles, a 1 h. de relevée. Une liste de souscription est déposée a l'hótel de ville (secretariat). Elle sera clóturée le 30 Juillet. Nous pubiions ci dessous le projet de loi sur la milice, sur lequel, nous l'avons dit, le gouvernement et les droites de la Chambre et du Sénat sont d'accord. Art. 1" Le recrutement de l'armée a lieu par des engagements volontaires. Des appels annuels suppléent, s'il y a lieu, k 1'insuffisance du nombre de ces engage ments. Art. 2 La durée du terme de milice est de 8 arinées dans 1'armée active, suivies de cinq années dans la réserve. La duiée du terme de milice prend cours 4e Pour les volontaires, k dater du 1" octobre do l'année oil its sont inscrits sur h liste du tirage au sort, et pour ceux qui s'en- rólent après cette opération, k partir du 1" octobre de l'année de leur engagement 2° Pour les miliciens, k dater du 1" octo bre de l'année de l'incorporation. La réserve ne peut être rappelée au ser vice actif qu'en cas de guerre ou lorsque le territoire est menacé. Art. 3. En cas de guerre ou lorsque le territoire est menacé, le Roi peut rappeler k l'activité tel nombre de classes congédiées qu'il juge utile, en cornmengant par la der- nière. 11 peut aussi surseoir au licenciement des miliciens et des volontaires des diffé- rentes catégories. Ges uiesures sont immédiatement portée i la connaissance des Chambres. Art. 5. Le contingent est réparti par le Roi entre les provinces et par le gouverneur de la province entre les cantons de milice composés soit d'una, soit de plusieurs com- muaes voisines appartenant ii un même arrondissement administratif. Les volontaires de carrière en age de milice sont portés en tête de la listede tirage. Si leur nombre dépasse 3 du chiffre des inscrits, l'excédent est compté numérique ment dans le contingent. Si, dans un canton de milice, le nombre des volontaires k déduire du contingent égale ou dépasse le contingent a fournir par le canton, le tirage au sort est supprimé. L'excédent éventuel vient en déduction du contingent a fournir par les cantons limi- trophes. Geux ci sont rangés suivant l'ordre crois sant du nombre des volontaires qui manquent pour parfaire le contingent. Art 84 Aucun appel pour compléter le contingent ne peut avoir lieu après le 1" octobre. II est néanmoins dérogé k cette règle, lorsque des décisions sur des questions d'ótat, dage ou de droits civils, ou des déci sions prises en suite d'arrêts de la Cour de cassation modifient l'ordre primitif des appels. Les hommes appelés k faire partie du contingent qui ne se sont pas rendus k leurs obligations quinze jours après la date de l'appel k l'activité de laclasse k laquelle ils appartiennent, de même que les dispensés du service en vertu de l'article 29, sont sup- plées dans les quarante jours qui suivent la cloture du contingent. Art. 85. Les miliciens, les volontaires avec prime et les remplagants sunt envoyés en congé illimité lorsqu'ils ont passé efïec- tivement au service actif, k partir du jour de l'appel sous les armes de leur contingent, le temps ci-après déterminé Infanteiie 20 mois, k accomplir pendant les vingt quatre mois qui suivent l'appel sous les armes, plus un rappel d'un mois pendant le courant de la troisième ou de la quatrième année Cavalerie et artillerie k cheval 36 mois k accomplir pendant les trente-neuf mois qui suivent l'appel sous les armes Artillerie montée et train 28 mois k ac complir pendant les trente quatre mois qui suivent l'appel sous les armes Génie 22 mois k accomplir pendant les irtnte-qualre mois qui suivent l'appel sous les armes. Bataillon d'administration 24 mois k ac complir d'une fagon continue. Nul ne peut-être distrait de cette obliga tion et employé hors des rangs des compa gnies, escadrons ou batteries, pendant les mois de service actif auxquels ii est astreint par le présent article. Des congés sont accordés aux miliciens, aux volontaires avec prime et aux rempla- gants, de manière k ne pas les astreindre k une continuitó absolue de service. Art. 89. Un arrêté royal prescrit les mesures nécessaires pour que le rappel des hommes en congé illimité de 1'armée active et de la réserve puisse s'effectuer promple- ment. lis peuvent être soumis k se présenter, avec leurs eflets militaires, k une revue par année, et k n'établir leur résidence k l'étran ger qu'k certaines conditions. Ceux qui contreviennent aux dispositions prescrites peuvent, même lorsqu'il n'y a pas infraction pénale aux lois militaires, être rappelés sous les drapeaux pour un terme d'un k six mois. Article deux Les articles 4, 108, 108 bis, 108ter, et 113 de la loi sur la milice sont abrogés. Article trois Les dispositions ci-après sont intercalées dans la loi sur la milice I. Art. 100 a suivre. La fête nationale du 21 Juillet a été célé- brée k Ypres, cette année, avec plus d'éclat que les autres années. Comme elle arrivait un dimanche, la population tout entière y prit plus ou raoins part. Ceci nous suggéra cette réflexion, qu'il est regrettable, qu'il n'en soit pas ainsi tous les ans. C-s co r:mémorations natioriales viennent en aide k l'enseignement historique et au développement du sentiment patriolique chez les peuples. Nous voyons ainsi la France Républicaine fêter le 14 Juillet. et, ce jour lk est toujours un jour férié. C'est la fête de la France en tière. Et pourtant le souvenir du 14 Juillet, pour les Frangais, est fort loin de valoir celui du 21 Juillet pour les Beiges. Le 14 Juillet n'est que l'anniversaire de la prise, par la population parisienne, de la Bastille, une prison politique, mollement défendue par j quelques raalheureux suisses, qui furent mas- sacrés. C'est done un souvenir plutót hon- teux.que glorieux, pour les Frangais. En se plagant au point de vue Républicain, il eut mieuxvalu, nous semble-t-il, que la France fétkt l'anniversaire de la bataille de Valmy par exemple, qui délivra le sol frangais de la coalition étrangère. Mais encore n'eüt-il pu soutenir la comparaison avec la date du 21 Juillet, qui nous rappelle un fait pui' de toute souillure, un jour glorieux par excel lence. En ce jour l'indépendance de la patrie, vaillement conquise par nospères en 1830, futsolennellement consacrée par Pavènement au trêne, du premier roi des Beiges. Notre pays, l'une fois opprimé par l'étran ger, d'autres fois jeté en pkture, dspuis des siècles, k l'Espagne, k l'Autriche, k la France ou k la Hollande, était désormais libre et appartenait aux Beiges, ses habitants. Si pour nombre de Frangais, la date du 14 iuillet est un souvenir douloureux, celle du 21 juillet ne peut au contraire inspirer aux Beiges, que des sentiments d'allégresse. Et pourtant sur toute la superficie de la France, jusque dans les moindres hameaux, les maisons sont pavoisées, les habitants en habits de fête célèbrent la fête nationale du 21 juillet, les uns avec conviction, les autres pour faire comme tout le monde. Chez nous, k part les administrations pu- bliques, cette belle fête du 21 juillet passé presque inapergue. Cela provient-il de ce que le Beige est plus froid, moins suscepti ble d'enthousiasme que le Frangais Dans le cas présent, c'est un tort. Si un jour les pouvoirs publics en fai- saient un vrai jour férié, bientót les particu- liers l'imiteraientet nous aurions notre 21 juillet, jour de fête nationale. La fête de dimanche s'est done bornée k l'ahnonce, faite la veille par le carillon, qui s'est remis k jouer le jour même; puis par le pavoisement des édifices publics at des mai sons des personnages officiels. All heures, un Tc Deum a été chanté en l'église St Martin, en présence des autorités civiles en grand apparat, de 1'armée et de la magistralure, du corps enseignant, etc. Le soir, l'Harmonie Communale a donné un beau concert au kiosque de la Grand'Pla- ce, écouté par une foule énorme. Seulement, pour dire la vérité, ce concert eüt eu iieu tout de même, s'il n'y avail pas eu fête natio nale. Avouons que c'est assez maigre, comme programme de festivités. Et dans les com munes rurales c'est pis encore, lk il n'y a rien du tout Le clou de la fête est done le Te Deum. Ici, disons le tout net, nous avons été dégus, au point de vue musical, s'entend. Dans notre cité, aux goüts si mélomanes, c'est une occasion entre toutes de donner une exécu- tion superfine de musique religieus 3. Les meilleurs artistes de la ville y prêtent leur concours. II y aurait done moyen d'inter- prêter une oeuvre de hauie valeur. Or le Te Deum, que nous *vons entendu dimanche, une espèce de plagiat de musique italienne est le vieux de la vieille sorti de l'ar- moire aux vieilleries surannées, oü nous le oroyions enterré k jamais. C'est ce Te Deum, que nous avons subi deux fois par an, jadis, le 21 Juillet et le 15 Novembre, pendant un grand nombre d'années. On demanda un jour k M. Ch. Breyne, de regrettée mémoire, pourquoi il n'en faisait pas exécuter un autre. Que voulez vous que je fasse ré- pondit il, il n'y a que celui-Ik dans notre répertoire faute de grives je suis bien forcé de vous servir ce merle II est certain que le Te Deum en plein- chant grégorien, chauté parun bon nombre de voix, serail mille fois plus beau. On pour- 1 - -tU-— n v

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1