Mercredi 4 Septembre «901
10 centimes le N°
36q Année. !V° 8675
Avis
Les trois cents soldats perdus
France
Un complot anarchiste
contre l'empereur Guillaume
Colombie et Vénézuéla
La révolution future
w
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La revision des listes électorales
pour les chambres, la province et la
commune, a lieu a partir du lr
Juillet. En consequence, les citoyens
ayant droit a l'inscription sont invites
produire leurs titres avant cette
date. lis sont pries aussi de produire
les litres de ceux qu'ils estiment y
avoir droit ou qui u'y figurent que
pour un nombre iusulBsant de votes.
On peut s'adresser tous les jours de
la semaine a l'Hótel de ville ou au
cercle catholique, rue de Menin.
Le War-Office a décidé de faire uue en
quéle approfondie ooncernant la tameuae
disparilion de lu 98= compagnie de yeomanry
impériale, disparition dont le Journal a
donné, il y a plusieurs jours, les détails
vraiment burlesques.
II est désormais acquis, k la suitede diffé-
rentes communicaiions télégrapbiques entre
Londres el le Cap, que la fameuse 98" com
pagnie rt a jamais existé en Afrique duSud,
mais que les 300 volontaires qui étaient sup-
posés la former ont été éparpillés panni
d'autres compagnies.
Le seciétaire d'Etat k la guerre, M. Bro-
drick, fait recbercher pourquoi l'état major
n'a pas été avisé k aucun moment, de la
dislocation de cette compagnie. Actuellement
les autorités militaires ignorent jusqu'au pre
mier mot de tout cela et on prévoii que l'eit-
quêie sera longue et difficile.
Les chefs de la Loudon Yeomanry décli-
nent toute respousabiiité. Les génóraux du
camp d'Aidershot disent qu'ils ne sont pas
responsables, et les autorités de Durban, en
Afrique du Sud, assurent que la question ne
les regarde pas,
Le principal témoin qui déposera k l'en-
quête sera lord Arthur Hill, le propre chef
des trois cents volontaires du York-shire,
l'officier qui les emmena de leur province
Celui-ci déclare qu il ne sait rien, ne com-
prend rien k Terreur qui a été faite.
Deux explications sont jugées plausibles
dans les cercles militaires, quant aux causes
de cette erreur. Ou bien le War Office a
donné des instructions erronées quant k
l'emploi qui devait être fait des trois cents
hommes du Yorkshire, ou bien lord Kit
chener, en recevant ces recrues, les distri-
bua de son plein gré dans d'autres compa
gnies, au fur et k mesure que le feu de
l'ennemi ou la maladieycreusaient des vides;
mesures que le général en chef crut sans
douie pouvoir prendre san» les communiquer
au War-Office
Le Tsar en France
Le programme définitif
Le programme définitif de la visite du
Tsar en France, est fixé. L'empereur et l'im-
pératrice resteront quatre jours en France,
débarqueront le mercredi 18 septembre k
Dunkerque et ne viendront pas k Paris.
Le Tsar a voulu, par cette abstention,
montrer qu'il vient rendre visite k l'armée et
non au gouvernement. Le Standardportant
les souverains, doit être en vue de Dunker
que entre neuf et dix heures du matin.
Le président de la République, les prési-
dents des Chambres et les ministres s'em-
barqueront sur le Casino pour aller k la ren
contre du yacht impérial. C'est k bord du
Standard qu'aura lieu la rencontre des deux
chefs d'Etat.
Après cette entrevue, le souverain russe
et le président de la République passeront
la revue navale de l'escadre. Plusieurs sous
marius, notamment le Narval, le Morse et le
Francais, participeront k cette belle solen-
nité navale
Après la revue, nos bótes descendront k
terre; iis débarqueront prés des bktiments
de la Chambre de commerce oil, ainsi que
nous l'avons annoncé, des appartements leur
seront réservés.
A midi et demi, un déjeuner sera offert
au Tsar et k ia Tsarine dans les salons de ia
Chambre de commerce.
Dans l'après-midi, les souverains russes
partiront pour Compiègne dans leur train
particulier qui doit être k Dunkerque vers le
10 septembre.
L'itinéraire du train impérial est officielle-
ment arrêié il passera par Uazebrouck,
Lille, qu'il contournera, Douai, Saiut-Quen-
tin, Ternier et Compiègne.
Le Tsar et le président de la République
doivent arriver au chateau avant la fin de la
journée, en tout cas, avant la tombée de ia
nuit.
Le soir, au chkteau, un grand diner sera
offert k Nicolas II par le président de la ré
publique.
Seront invités k ce diner les membres du
gouvernement et leurs femmes, les person-
nages et les officiers de ia suite de l'empereur
les officiers de la maison militaire du prési
dent de la République et un certain nombre
de hauls fouclionnaires.
La journée du 19 sera des mieux em-
ployée. Le Tsar, la Tsarine, le président
de la République et tous les personnages
officiels quitteront Dunkerque pour Reims.
De Ik ils se rondront au fort de Vitry oü ils
assisteront aux opérations finales des gran-
des manoeuvres des quatre corps d'armée
le 2\ le 6' et le 2', qui y prennent
le 1",
part.
A midi, un déjeuner sera servi au fort;
le général Brugère, les commandants des
quatre corps d'armée et les officiers génó
raux qui auront pris part aux manoeuvres
stront invités k ce déjeuner.
Après quoi, le Tsar et la Tsarine visite-
ront la ville de Reims, notamment la cathé-
drale, puis ils rentreront k Compiègne.
Le soir, au cbkteau, un grand diner sera
offert par Nicolas II au président de la Répu
blique et aux membres du gouvernement.
La journée du 20 semble devoir être une
journée réservée. Le programme n'en est
pas encore définitivement arrêté, mais il
semble que le souverain ne quittera pas
Compiègne, k moins toutefois qu'il ne fasse
quelques promenades aux environs, dans la
magnifique forêt qui s'étend de Compiègne
k Fierrefonds et k Villers-Cotterets.
Le soir, grand diner et représentation
de gala. Unassez grand nombre d'invitations
seront lancées. La représentation aura lieu
sur le petit théktre du cbkteau.
Le ministre de l'instruction publique et
des beaux-arts a été chargé de composer
le programme de cette fête artistique k la-
quelle les artistes de la Comédie Franpaise,
de l'Opéra et de l'Opéra-Comique seront ap-
pelés k donner leur concours.
Le 24 septembre, départ pour la revue
de Batbeny. Puis, après cette belle solennité
militaire, déjeuner sur le terrain même de
la revue.
C'est k l'issue de ce déjeuner que le Tsar
et le président de la République prononce-
ront les toasts dont la portée politique doit
être la conclusion naturelle de la seconde
visite de l'empereur de Russie en France.
Le déjeuner de Batbeny marquera la fin
des fêtes franco-russes. Le Tsar et la Tsa
rine reprendront leur train pour quitter ia
France.
M. Loubet les accompagnera jusqu'k la
frontière et les quittera k Pagny-sur-Moselle.
La Gazette du Peuple k Munich apprend
que la police allemande est sur les traces
d'un complot anarchiste contre l'Empereur
Guillaume et le roi Edouard d'Angleterre.
Elle aurait la preuve que le fameux comité
pour le meurtre des souverains existe tou-
jours, k Londres, et qu'il déploie une nlus
grande activité en ce moment.
Ce comité comprend, paralt-il quelques
anarchistes allemands, russes et italiens, qui
sont inconnus de la police anglaise.
Uue information de Zurich au même or-
gane, permet de croire qu'il s'agit surtout
d'anarcbiste8 italiens et que le fameux comité
est en villégiature k Hoettingen, ou qu'il y
tient du moins ses séances. C'est tout prés de
Zurich dont 1'importante population cosmo
polite permet de se cacber (acilement.
D'après les dernières nouvelles de source
officielle repues k Washington, la Colombia
ne désire nullement la guerre avecle Véné
zuéla, non plusqu'avec aucun autre de ses
voisins. La Colombie souhaite uniquement
qu'on la laisse tranquillement réprimer l'in-
surrection qui a éclaté sur son propre
territoire.
11 ne fait pas de doute qu'un parti d'in-
surgés s'est organisé de l'autre cóté de la
frontière colombienne, qu'il a franchie pour
envahir le Vénézuéla mais on croil que ce
parti n'a rspu aucune espèce d'aide ou d'en-
couragement de la part du gouvernement
colombien.
Le président Castro, toutefois, semble
déterminé k provoquer un conflit,et cela dans
le but manifeste d'éviter sa propre chute.
C'est du moins, l'interprétation que donnent
de la dernière mesure prise par lui le re-
trait de l'exéquatur aux consuls colombiens
tous ceux qui sont au courant de la situa
tion dans l'Amérique du Sud.
Le Peuple, qui pretend d'ailleurs
que ses idees sont pacifiques, nous
donne une description de la révolution
telle qu'il conseillerait de la faire si
tant est qu'un jour il la veuille con-
seilier. II engagerait les ouvriers, dit—
il, a couper les communications télé-
graphiques et téléphoniques, a faire
sauter les lignes de chemin de fer, a
plonger les localités dans l'obscurité
en s'attaquant aux usines k gaz, aux
usines d'électricité, k inonder les mi
nes, a se servir de bombes pour
effrayer les bourgeois, k incendier la
Banque Nationale, et surtout a com-
mettre quelques attentats individuels
contre les personnalités les plus en
vue qui s'opposent a l'émancipation
du proletariat.
Voila la révolution telle que ces
messieurs l'entendent. Eh I sans doute
le Peuple proteste, aujourd'hui du
moins, de ses intentions pacifiques.
Mais d'autres journaux de la Sociale
sont chaque jour rempiis de provoca
tions de toute sorte et d'appels a cette
révolulion-la.
Les révolvers du moniteur socialiste
tantót seront légendaires, et les decla
mations de la dissidente BtUaUleiLQ
m
C'