c CONCERT Samedi 28 Septembre 1901 10 centimes le N0 36' Année. N° 8682 0 Harmonie Communale La guerre Anglo-Boer Le congrès socialiste de Lubeck La grève générale des mineurs en France L'insuffisance de la police Le secret de la résistance des Boers On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredl et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 6 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franco de port k l'adresse ci-dessus. Les annonces ooütent 15 centimes la ligne. Les róolames dans le corps dn journal ooütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, i franc la ligne. Les numéros supplé- monta'res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser k 1 'Xgence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de Ia Bourse. Mardi 1" Octobre 1901 k 8 1/2 h. du soir, AUX HALLES (rez-de chaussée) sous la direction de M. J. Wittebroodt. PROGRAMME 1. Salut H Copenhague, allegro militaire Fahrbach. 2. Dame aux flambeaux, de Luigini, arr. par Wittebroodt. 3. Fantaisie sur l'Opéra Guil- laume Tell Rossini. 4. La jolie Villageoiteair de danse J. Martin. 8. Introduction ei chaur de l'Opéra Hamlet Amb. Thomas. 6. Valse bltue Marcis. L'invasion du Natal D'après les dernières informations repues du Natal, les envahisseurs boers paraissent être en train de retourner vers le nord et le nord-est. G'est du moins ceque télégrapbie Kitchener. Lemalhtureux accident arrivé au major Gough k Blood River Port, l'ouest de Vry- beid, a attiré ['attention sur les opérations k la frontière aatalienne. Depuisquelque temps les Boers, sous les ordres du général Botha, se sont concentrés au nord d'Utrecht avec le dessein apparent d'envahir le Natal. 11 est fort possible que le gétiéral en chef boer ait vu Ik le raeilleur moyen de distraire l'attenlion des Burghers de l'échéance du lerme de grkce fixé par la dernière procla mation. Un nouvel argument k l'appui de cette hypothèse est le fait que Botha, après s'être dirigé vers le sud avec quinze ceDts hommes environ, est resté inactif jusqu'k la capture du détachement Gough. Le Times dit que, si jamais d'ailleurs Botha a pensé réeilement k envahir le Natal, le mo ment favorable est passé. Le Buffalo el la Tugela sont en crue et le général Lyttelton a sous ses ordres plus de troupes qu'il ne lui en faut pour faire un sort k l'ennemi s'il s'avisait de passer la frontière. Retraite confirmée On a publié officiellement la nouvelle que voici Une patrouille sous les ordres du lieute nant Rundie k refoulé les Boers jusqu'k Nkandi, au sud de Vryheid. On annonce qu'k Utrecht les indigènes déclarent que l'ennemi, qui se trouvait dans levoisinage, est en train de se retirer. Les prisonniers anglais capturés par les Boers k Vlakfontein vont être relkchés el envoyés dans le Basutoland. La liste des pertes Anglaises II résuite de ia liste quotidienne des pertes que les Anglais ont eu, depuis le 17 sep tembre, 82 tués ou morts de leurs blessures, 39 morts de maladie, 6 d'accidents, 151 blessés 334 prisonniers ou disparus. Le cas Bernstein. L'Ordre du jour de M. Bebel Le congrès socialiste, dans sa séance se- crète de mardi, n'a pas abouti. On a attendu vainement des révélations qui ne sont pas venues. On s'est séparé trés mécontent. La citoyenne Luxembourg s'est écriée Cette farce nous débarrassera pour toujours des séances secrètes La discussion du cas Bernstein a continué dans Ia séance del'après midi. M. Kautsky dit que M. Bernstein aurait dü repousser t'approbation compromettante des adversaires du socialisme. M. Bebel reproche k M. Bernstein de pa- tauger dans les subtilités et de jouer un róle équivoque. II conclut On a dit que le chancelier de Bülow a fait preuve d'une grande habileté en laissant M. Bernstein revenir d'exil. En effet, il ne se passé pas de jour qu'il ne porte un coup perfide au programme socialiste. Moi aussi, déclare M. Bebel, j'admeis la revision du programme d'Erfurt, mais loyalement, par une commission élue k eet effet. Au prochain congrès, parcontre, si latactique dissolvante de M. Bernstein prévalait, ce serait la fin du socialisme. M. Bebel propose une résolution, persuadé que M. Bernstein y souscrira et qu'il fera amende honorable. Alors nous lui ouvrirons nos bras. (Vifs applaudisse- ments.) La résolution de M. Bebel déclare Le congrès reconnait absolument la nécessité de la libre critique dans l'intérêt d'une évolution intellectuelle du parti socia liste, mais la critique esseniiellement par- tiale exercé# ces dernières années par M. Bernstein, qui s'abstient d'autre part de criti- quer la société bourgeoise et ses représen- tants, l'a mis dans une position équivoque le congrès, espérant que M. Bernstein recon- naitra son erreur et agira en conséquence, passe k l'ordre du jour. La discussion des propositions réclamant l'exclusion ou uu blkme sévère pour l'attitude de M. Bernstein est ajournée au lendemain. Le gouvernement commence, dit la Libre Parole, k se préoccuper de l'éveitualité d'une grève générale des mineurs qui pourrait être bien acoompagnée de celle des corporations appartenant k toutes industries du transport. On affirme qu'un questionnaire aurait été depuis quelques jours adressé aux Compa gnies minières, avec prière de retourner d'ur- gence les renseignements au ministère des travaux publics. Le questionnaire porterait sur les points suivants Quels puits et quelles galerie on pour rait abandonner ou boucher sans inconvé- nients? Quelles précautions sont k prendre pour l'aérage et l'épuisement 7 Quels points précis devraient être gardés prés des puits, par les soldats du génie k la première alerte 7 Enfin quels sont les hommes que l'on peut réquisitionner dans le personnel 7 Dans le même document, le gouverne ment assurerait que si la grève générale était déclarée, elle ne durerait pas plus d'une dizaine de jours. L'insuffisance de la police est l'objet de plaintes générales que les évènements se chargent malheureusement de justifier tous les jours, dans les grandes villes aussi bien que dans ies communes industrielies et dans les campagnes. Un moyen trés simple, sinon trés écono- mique, de remédier k eet inconvénient serait le reforcement des brigades de gendarmerie et l'extension de leurs attributions. Mais cette réforme n'est guère possible que dans les districts ruraux. Au moine présenterait-elle des difficultés considérables dans les grandes communes quasi-urbaines de nos régions in- dustrielleselle serait en ces endroits une source intarissable de conflits administratifs avec les pouvoirs locaux. II ne parait pas non plus que l'opinion pu- blique soit disposée k admettre pour la géné ralité de nos communes et de nos villes la méthode allemande, qui confte la police ur- baine dans le pays entier directement au gouvernement. Ce serait une brèche trop dangereuse k l'autonomie communale. On voit cependant que la police de la capitale est entièrement remise au ministro de l'inté- rieur en Angleterre, et tout le monde s'en déclare encbanté même on y réclame géné. ralement l'absorption par le gouvernement des pouvoirs de police locale encore exercés par le lordmaire dans le petit ilót de la cité. Le même principe est appliqué dans tou tes les grandes capitales d'Europe, et pour ne citer qu'un exemple de ses résultats bien- faisants, on peut dire qu'il eüt certainement épargné k notre pays la horite d'un 7 sep tembre. Mais ne pourrait-on pas adopter pour le reste du pays un système mitigé eutre l'auto- rité directe et i'inactioa absolue du gouver nement en matière de police iacale, dans tou tes les agglomérations (un peu importantes), du pays? Pareil système fonctionne en An gleterre, pays classique de la liberté com munale, et il y donne pleine satisfaction. Le gouvernement, par l'organe du Ministère de l'intérieur, inspecte annuellement tous les postes de police, tant ceux de la police ru rale (organisée par comités équivalents k nos arrondissements) que ceux de la police locale des villes et des bourgsles inspecteurs font rapport au ministro sur l'état des installations, sur le nombre des agents, sur la discipline des corps et sur la manière dont ils accom~ plissent leur mission. Dans tous les cas oü ce rapport conclut en faveur d'un corps de police, le ministre des finances aceorde k 1 autorité locale, ville, bourg ou comté, un subside équivalent k la moitié des frais d'en- tretien de sa police. C est un moyen habile d'accorder au gou vernement un contróle indirect, mais trés ef- ficace, sur la police locale. Voici ce que dit un homme qui joue un róle trés important dans les affaires des Ré- publiques sud-africaines Il n y a pas lieu de s'étonner des victoires récemment signalées. Nous avonsence mo ment, dans le Sud-africain, 25.000 soldats bien armés, en bon état physique et moral, en face d'une armés anglaise dispersée, dé- montée, démoralisée. Lord Kitchener parlait récemment dans une dépêche de son tableau du chasse au sujet des Boers qu'il avait réussi k tuer ou blesser. L expression n'était pas seulement inconvenante, elle était tout k fait inexacte. Sacbez le bien, les chasseurs ce sont les soldats boers ils mènent cette guerre de la même fapon qu'ils conduisaient autrefois les grandes chasses k l'antilope, au temps oü les circonstances leur permettaient cette distraction. Us 1 ont abandonnée aujourd'hui pour la guerre sainte contre l'envahisseur, guerre oü ils ont apporté tous les procédés, toutes les ruses de la chasse oü ils sont passés mattres. Ces chasseurs ne tirent pas un coup de fusil inutile, ils ne gaspillent pas leurs muni tions, et se souviennent que lors de la pre mière guerre de l'indépendance, leurs père» se sont soulevés ayant chacun cinq car touches k leur disposition. C'était peu, et cependant si l'on «onge que c que cartouche brülóe, c'est un ennemi k terre, mort ou blessé, cela devient formi dable. Nous essayons, aujourd'hui, de mar cher sur ces traces, et nous nous en tirons, ma foi, assez convenablement. Cela vous expliqueque, malgré les difficultés que nous rencontrons pour nous ravitaiiler, malgré le

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1