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CONCERT
Samedi 28 Septembre 1901
10 centimes le N0
36' Année. N° 8682
0
Harmonie Communale
La guerre Anglo-Boer
Le congrès socialiste
de Lubeck
La grève générale des
mineurs en France
L'insuffisance de la police
Le secret de la résistance
des Boers
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Mardi 1" Octobre 1901
k 8 1/2 h. du soir,
AUX HALLES (rez-de chaussée)
sous la direction de M. J. Wittebroodt.
PROGRAMME
1. Salut H Copenhague, allegro
militaire Fahrbach.
2. Dame aux flambeaux, de
Luigini, arr. par Wittebroodt.
3. Fantaisie sur l'Opéra Guil-
laume Tell Rossini.
4. La jolie Villageoiteair de
danse J. Martin.
8. Introduction ei chaur de
l'Opéra Hamlet Amb. Thomas.
6. Valse bltue Marcis.
L'invasion du Natal
D'après les dernières informations repues
du Natal, les envahisseurs boers paraissent
être en train de retourner vers le nord et le
nord-est. G'est du moins ceque télégrapbie
Kitchener.
Lemalhtureux accident arrivé au major
Gough k Blood River Port, l'ouest de Vry-
beid, a attiré ['attention sur les opérations k
la frontière aatalienne. Depuisquelque temps
les Boers, sous les ordres du général Botha,
se sont concentrés au nord d'Utrecht avec le
dessein apparent d'envahir le Natal.
11 est fort possible que le gétiéral en chef
boer ait vu Ik le raeilleur moyen de distraire
l'attenlion des Burghers de l'échéance du
lerme de grkce fixé par la dernière procla
mation. Un nouvel argument k l'appui de
cette hypothèse est le fait que Botha, après
s'être dirigé vers le sud avec quinze ceDts
hommes environ, est resté inactif jusqu'k la
capture du détachement Gough.
Le Times dit que, si jamais d'ailleurs Botha
a pensé réeilement k envahir le Natal, le mo
ment favorable est passé. Le Buffalo el la
Tugela sont en crue et le général Lyttelton a
sous ses ordres plus de troupes qu'il ne lui
en faut pour faire un sort k l'ennemi s'il
s'avisait de passer la frontière.
Retraite confirmée
On a publié officiellement la nouvelle que
voici
Une patrouille sous les ordres du lieute
nant Rundie k refoulé les Boers jusqu'k
Nkandi, au sud de Vryheid.
On annonce qu'k Utrecht les indigènes
déclarent que l'ennemi, qui se trouvait dans
levoisinage, est en train de se retirer. Les
prisonniers anglais capturés par les Boers
k Vlakfontein vont être relkchés el envoyés
dans le Basutoland.
La liste des pertes Anglaises
II résuite de ia liste quotidienne des pertes
que les Anglais ont eu, depuis le 17 sep
tembre, 82 tués ou morts de leurs blessures,
39 morts de maladie, 6 d'accidents, 151
blessés 334 prisonniers ou disparus.
Le cas Bernstein.
L'Ordre du jour de M. Bebel
Le congrès socialiste, dans sa séance se-
crète de mardi, n'a pas abouti.
On a attendu vainement des révélations
qui ne sont pas venues. On s'est séparé trés
mécontent. La citoyenne Luxembourg s'est
écriée
Cette farce nous débarrassera pour
toujours des séances secrètes
La discussion du cas Bernstein a continué
dans Ia séance del'après midi.
M. Kautsky dit que M. Bernstein aurait dü
repousser t'approbation compromettante des
adversaires du socialisme.
M. Bebel reproche k M. Bernstein de pa-
tauger dans les subtilités et de jouer un róle
équivoque. II conclut
On a dit que le chancelier de Bülow a
fait preuve d'une grande habileté en laissant
M. Bernstein revenir d'exil. En effet, il ne se
passé pas de jour qu'il ne porte un coup
perfide au programme socialiste. Moi aussi,
déclare M. Bebel, j'admeis la revision du
programme d'Erfurt, mais loyalement, par
une commission élue k eet effet. Au prochain
congrès, parcontre, si latactique dissolvante
de M. Bernstein prévalait, ce serait la fin du
socialisme. M. Bebel propose une résolution,
persuadé que M. Bernstein y souscrira et
qu'il fera amende honorable. Alors nous lui
ouvrirons nos bras. (Vifs applaudisse-
ments.)
La résolution de M. Bebel déclare
Le congrès reconnait absolument la
nécessité de la libre critique dans l'intérêt
d'une évolution intellectuelle du parti socia
liste, mais la critique esseniiellement par-
tiale exercé# ces dernières années par M.
Bernstein, qui s'abstient d'autre part de criti-
quer la société bourgeoise et ses représen-
tants, l'a mis dans une position équivoque
le congrès, espérant que M. Bernstein recon-
naitra son erreur et agira en conséquence,
passe k l'ordre du jour.
La discussion des propositions réclamant
l'exclusion ou uu blkme sévère pour l'attitude
de M. Bernstein est ajournée au lendemain.
Le gouvernement commence, dit la Libre
Parole, k se préoccuper de l'éveitualité d'une
grève générale des mineurs qui pourrait être
bien acoompagnée de celle des corporations
appartenant k toutes industries du transport.
On affirme qu'un questionnaire aurait été
depuis quelques jours adressé aux Compa
gnies minières, avec prière de retourner d'ur-
gence les renseignements au ministère des
travaux publics. Le questionnaire porterait
sur les points suivants
Quels puits et quelles galerie on pour
rait abandonner ou boucher sans inconvé-
nients? Quelles précautions sont k prendre
pour l'aérage et l'épuisement 7 Quels points
précis devraient être gardés prés des puits,
par les soldats du génie k la première alerte 7
Enfin quels sont les hommes que l'on peut
réquisitionner dans le personnel 7
Dans le même document, le gouverne
ment assurerait que si la grève générale
était déclarée, elle ne durerait pas plus d'une
dizaine de jours.
L'insuffisance de la police est l'objet de
plaintes générales que les évènements se
chargent malheureusement de justifier tous
les jours, dans les grandes villes aussi bien
que dans ies communes industrielies et dans
les campagnes.
Un moyen trés simple, sinon trés écono-
mique, de remédier k eet inconvénient serait
le reforcement des brigades de gendarmerie
et l'extension de leurs attributions. Mais cette
réforme n'est guère possible que dans les
districts ruraux. Au moine présenterait-elle
des difficultés considérables dans les grandes
communes quasi-urbaines de nos régions in-
dustrielleselle serait en ces endroits une
source intarissable de conflits administratifs
avec les pouvoirs locaux.
II ne parait pas non plus que l'opinion pu-
blique soit disposée k admettre pour la géné
ralité de nos communes et de nos villes la
méthode allemande, qui confte la police ur-
baine dans le pays entier directement au
gouvernement. Ce serait une brèche trop
dangereuse k l'autonomie communale. On
voit cependant que la police de la capitale
est entièrement remise au ministro de l'inté-
rieur en Angleterre, et tout le monde s'en
déclare encbanté même on y réclame géné.
ralement l'absorption par le gouvernement
des pouvoirs de police locale encore exercés
par le lordmaire dans le petit ilót de la cité.
Le même principe est appliqué dans tou
tes les grandes capitales d'Europe, et pour
ne citer qu'un exemple de ses résultats bien-
faisants, on peut dire qu'il eüt certainement
épargné k notre pays la horite d'un 7 sep
tembre.
Mais ne pourrait-on pas adopter pour le
reste du pays un système mitigé eutre l'auto-
rité directe et i'inactioa absolue du gouver
nement en matière de police iacale, dans tou
tes les agglomérations (un peu importantes),
du pays? Pareil système fonctionne en An
gleterre, pays classique de la liberté com
munale, et il y donne pleine satisfaction. Le
gouvernement, par l'organe du Ministère de
l'intérieur, inspecte annuellement tous les
postes de police, tant ceux de la police ru
rale (organisée par comités équivalents k nos
arrondissements) que ceux de la police locale
des villes et des bourgsles inspecteurs font
rapport au ministro sur l'état des installations,
sur le nombre des agents, sur la discipline
des corps et sur la manière dont ils accom~
plissent leur mission. Dans tous les cas oü
ce rapport conclut en faveur d'un corps de
police, le ministre des finances aceorde k
1 autorité locale, ville, bourg ou comté, un
subside équivalent k la moitié des frais d'en-
tretien de sa police.
C est un moyen habile d'accorder au gou
vernement un contróle indirect, mais trés ef-
ficace, sur la police locale.
Voici ce que dit un homme qui joue un
róle trés important dans les affaires des Ré-
publiques sud-africaines
Il n y a pas lieu de s'étonner des victoires
récemment signalées. Nous avonsence mo
ment, dans le Sud-africain, 25.000 soldats
bien armés, en bon état physique et moral,
en face d'une armés anglaise dispersée, dé-
montée, démoralisée.
Lord Kitchener parlait récemment dans
une dépêche de son tableau du chasse au
sujet des Boers qu'il avait réussi k tuer ou
blesser. L expression n'était pas seulement
inconvenante, elle était tout k fait inexacte.
Sacbez le bien, les chasseurs ce sont les
soldats boers ils mènent cette guerre de la
même fapon qu'ils conduisaient autrefois les
grandes chasses k l'antilope, au temps oü
les circonstances leur permettaient cette
distraction.
Us 1 ont abandonnée aujourd'hui pour la
guerre sainte contre l'envahisseur, guerre
oü ils ont apporté tous les procédés, toutes
les ruses de la chasse oü ils sont passés
mattres.
Ces chasseurs ne tirent pas un coup de
fusil inutile, ils ne gaspillent pas leurs muni
tions, et se souviennent que lors de la pre
mière guerre de l'indépendance, leurs père»
se sont soulevés ayant chacun cinq car
touches k leur disposition.
C'était peu, et cependant si l'on «onge que
c que cartouche brülóe, c'est un ennemi k
terre, mort ou blessé, cela devient formi
dable. Nous essayons, aujourd'hui, de mar
cher sur ces traces, et nous nous en tirons,
ma foi, assez convenablement. Cela vous
expliqueque, malgré les difficultés que nous
rencontrons pour nous ravitaiiler, malgré le