Le suffrage des Femmes Pour l'union Anciens élèves du Collége 8t-Vincent nombre fantastique de cartouches que lord Kitchener nous prend chaque jour... d'après le télégraphe, noua sommes encore trés bien armés. Nous sommes avares de notre poudre et nous ia brülons toujours utilement. Je disais, tout k l'heure, que l'armée an glais® était démoralisée. On le serait k moins. Songes-Tousfc la tkcheimposée k ces deux cent mille hommes dans un pays oil tout leur est hostile, les hommes et les choses, et la nature ella-méme Chaque chemin creux disaimule une embuscade, chaque mouve ment de terrainetDieusaitsi ces pays sont accidentés récèle un piège. Partout, les troupes en marcbe sont en bulte k des attaques, et lorsqu'elles se préci- pitent k la recherche de leurs assaillants, ces derniersonl disparu, fidèles k leur taciique de chasseurs qui ne s'acharnent pas a la poursuite du gibier. Cette incroyable, celle miraculeuss mobi- lilé, les soldats boers la doivent k leurs braves pelits cbevaux, qui ne payent pas de mine, mais qui ont des qualités extraordi- naires, k coinmencer par celie d'étre nés dans le pays, habitués au climal et de n'avoir jamais couché dans une écurie ils sont, en outre, trés doux, trés dociles, et la fagon toute spéciale dom leurs cavaliers les mon- tent sans serrer les jambes et sans les exciter de l'éperon presque uniquement en leur parlant, a pour résultat de pouvoir leur demander les plus grands efforts sans les exposer k trop de fatigue. En tace de ces bètes extraordinaires, vous avez les montures anglaises achetées fort cher, transporlées k grands frais el qui, tout de suite, sont déprimécs par le climat. Uu journal anglais parlail récemment de la fagou mystérieuse dont nous trouvons des remontes il n'y a lk rien de mystó- rieux d'abord, nous n'usons pas beaucoup nos chevaux, ensuite nous prenons dans la prairie des montures nées et élevées en plein air dés qu'elles sont en kge de nous porter, c'est-k-dire vers trois ans, el l'an- née procbaine, si les Anglais ue se sont pas résolus avanl k nous laisser cette indépen- dance pour laquelle nous lulterons jusqu'k la mort, nous commencerons k utiliser la géné- ration des chevaux nés au début de la guerre. On a parlé d'armer contre nous les Cafres. II n'y a dans celte menace rien qui puisse nous émouvoir, Tout d'abord, il est maté- riellement impossible de faire de ces nègres des soldats ce sont les moins civilisés, et les moins civilisables de l'Afrique et le seul sentiment qui se fasse jour dans leur rudimentaire cerveau, est celui, trés vague, de la crainle des Boers, et de la baine des Anglais. S ils étaient capables de se laisser irmer, ce nest pas contre nous, croyez-le bien, qu'on pourrait les mener. Que fait Botha II semble que le projet d'invasion du Natal prété k Botha n'était qu'une feinte. Une dé pêche de Kitchener dit que, d'après les der- nières informations regues du Natal, les envabisseurs boers paraisscnt êtie err train de relourner vers le nord et le nord-est. D'autres informations donnent la mêrne nouvelle. On ne tardera pas k savoir au juste ce qui en est Botha est eutré en campagne il fera bientöt parler de lui. Un opuscule opportun II fallail s'y attendre le suffrage des fem mes vient d'étre rejeté par les socialistes gantois, dans leur séance de lundi. C'est l'ordre du jour du radico-socialiste De Bruyne qui i'a remporté sur celui du citoyen Samyn. II sera intéressant de suivre le Corigiès socialiste oil la question sera de nouveau débattue et résolue définitivement. Nous parions mille contre un que le vote définitif sera hostile au suffrage fémii in, et que les Denis et Vandervelde de la Chambre, naguère encore feu et flamme, pour les re- vendications féministes, devront s'incliner et... s'inclineront. C'est que, depuis que la question du S. U. est posée par la gaucbe, beaucoup de catho- liques ont déclaré qu'ils verraient sans répu- gnance les femmes prendre part au scrutin, si le suffrage universel pur et simple devait quelque jour triompher. Droit pour droit, puisque, aux yeux des socialistes, le suffra ge est un droit st non une fonclion. Aussitót toute la meute anticléricale démocratet verts compris a pris peur. On veut bien le S. U., mais celui des femmes, non. La femme est encore sou» la domination des prétres Quand elle sera affranehie de ses préjugés religieux, on pourra voir Les socialistes féminines protestent, Mm' Gatti de Gammont en tête. Elles menacent les socialistes de désertion, s'ils séparent leur cause de celle du socialisme, qui ne fout qu'un, disent-elles. L'opinion publique se tournera contre les socialistes, qui n'ont admis le suffrage des femmes que jusqu'au jour oü ce suffrage par- raissait avoir quelque chance d'aboulir. Ahles tristes farceursOh les oppor- tunistes L'opuscule de MM. Colaert et Henry, an noncé il y a quelques mois et qui est sous presse, viendra k son heure pour mettre en lumière les variations du socialisme et sou- tenir les justes revendications des femmes, dansles matières d'ordre civil, social et po litique. Le féminisme fait du chemin. En France ilest devenu chrétien il est hautement ap puyé par l'Episcopat. Un illustre prélat amé- ricain, M,r Spalding, en est un partisan cha- leureux. Le Park ment de la nouvelle Galles du Sud vient de donner aux femmes le droit de vote et le droit de siéger au Parlement. La Belgique restera l elie en arrière II sera tout au moins curieux de voir le mouve ment abindonné par ses créateurs, les so cialistes, repris, après épuration, par les catholiques, qui finiront peut être par en étreles seuls partisans loyaux et convaincus. La manifestation essentieliement catholi- que organisée par la Liguedémocralique beige qui vient de tenir sa X" session en notre ville, est hautement significative. Aucun des éloquents discours que nos hommes d'ceu- vres, nos parlementaires et nos meilleurs poiitiques ont prononcés dans les assemblées générales de dimanche et de lundi, ne s'est écarté de 1 admirable programme insiam- ment prescrit par S. S. Léon XIII et qui porte en exergue ce mot magique: Union. Sacboos écarter dans nos ceuvres, a dit un démocrate convaincu de la première heu re, toutes les questions personnelles, n'ou- blions pas qu'il ne s'agit pas de nos person- nes, mais de l'intérét commun. Et quelle preuve plus belle de cette fiére soumission k la doctrine du chef de l'Eglise, que ce superbe cortège de dimanche, oil plus de soixante communes de la Flandre et du pays représentées par plus de deux cents sociéiés et plus de trois mille manifesfants, ont chanté par nos rues pavoisées les vivants bienf'aits de l'union flamande et wallonne, démocrate et conservatrice sous les plis sacrés du drapeau catholique. Soldats de la grande cause catholique, la place des Ligueurs est désormais, et ils l'ont bien prouvé, autour de ceux qui ont l'hon- neur de tenir le drapeau. II fallait cependant la magnifique réeeption faites aux congressistes, dimanche dernier au Gercle catholique, pour donner dans sa plénitude, la mesure des sentiments unani- mes de ces milliers d'éléments de toute classe et de toute profession, accourus k l'appel de notre Association conservatrice pour fraterniser dans un même élan de sympathie et de chrétienne cordialité. C'est M. le sénateur van Ockerhout, on sen souvi«nt, qui a souhaité la bienvenue aux délégués de la Ligue a Nous les accueillons, a-t-il dit, comme des frères et comme les jeunes fils du parti catholique. M. A. Verhaegen, dans sa réponse, s'est déclaré heureux de voir que les membres de la Ligue étaient considérés comme des frères. C'est ainsi que nous l'entendons, s'est- il écrié: nous sommes tous fils de la grande familie catholique, vous les alnés, nous les cadets. Toujours nous prendrons pour exemple votre zèle et votre fidilité au drapeau catho lique. Catholiques en lout, catholiques par dessus tout. (Longues acclamations). Ce n'est ui dans le détestable libéralisme, ni dans le haïssable socialisme, que ie pro- grès doit être oherché, mais dans la religion seule Toujours nous poursuivrons le bien-étre de l'ouvrier. Sommes nous parfois un peu avancés, nous voulons pourtant maintenir l'union parmi les soldats catholiques La Ligut démocratique beige donnera la main aux catholiques pour doter Ia Belgique d'une loi scolaire qui respecte la liberté des catholiques, aussi bien dans les villes que dan» les villages, en Wallonië comme en Flandre. (Acclamations redoublées.) Je termine par ce criVive le Cercle catho lique, vivent son président et son ancien président. (Bravos prolongés.) De telles paroles sont consolantes, elles font du bien au coeur de nos amis et de nos dirigeants qui attendent de l'union, ie grand stimulant et le seul capable de mener k bonne fin les vastes entreprise» de notre catholi que gouvernement, la clef de la chevilie ou- vrière du bonheur et de la prospérité tant matérielle que morale de notre chère Belgi que. (La Patrik). Le 23 Septembre, a tu lieu, au collége épiscopal d'Ypres, la réunion triennaie de l'Association de ses anciens élèves et profes- seurs. La messe pour les membres défunis a été célébrée k 101/2 h., en la chapelle du col lége. L'a8sistance était norabreuse. La mort si récente de trois membres des plus nota bles de l'Association faisait de cette commé moration un plus impérieux devoir. Qui ne se souviendrait avec un vif attendrissement du décès si inopiné de M. I'abbé Remi De Meulemeester, ce professeur aussi disiirgué et zélé qu'universellement sympatbique qui pourrait oublier M. Albert Nyssens, l'organi- sateur et le premier titulaire du Ministère de l'Industrie et du Travail, si fidéle k ses sou venirs de collége et qui venait toujours, par sa présence et par sa parole, ajouter tant de iustre el de charme k ces fraternelles réu- nions qui ne garderait la méraoire de M. I'abbé Arthur Vander Meersch, l'un des pro moteurs et des fondateors de l'Association et dont toute la vie se caractérisait par un dé- vouement hors ligne, même en face des épidémies les plus contagieuses A l'assemblée générale, la séance fut ouverte par une allocution du président, M. Struye, ancien Sénateur. Après des paroles de bienvenue et de félicitation, il adressa un chaleureux appel k tous les membres de l'Association et k tous les catholiques, les adjurant de se dévouer sous la conduite du Pape et des Evéques, k toutes les oeuvres sociales el chrétiennes. C'est seulement ainsi que le socialisme sera vaincu. L'Eglise a regu de Dieu la puissance de ramener les hommes, riches ou pauvres, au respect de tous les droits et k la pratique de tous les devoirs. Rappelant ensuite les enseignements de l'histoire, il proclama cette vérité qui est de tous les temps Ce qui assure le triomphe des pires révolulions, c'est l'inertie de la masse des braves gens, bien plus que l'audace des scé- iérats. Et, invoquant l'expérience des temps nouveaux, il s'adre3sa plus directement aux jeunes gens, leur disant que pour le bien, comme pour le mal, la jeunesse a sur les masses une puissance d'entralnemeot sans pareille, etqu'k la jeunesse catholique doit revenir l'honneur de sauver le présent et d'assurer l'avenir. M. le Chanoine Duclos lint ensuite la trés nombreuse assistance sous le charme de sa parole. Avec une grande opportunité l'ora- teur avait choisi pour sujet de sa conférence, la mission actuelle de la jeunesse catholique. II en déveioppa les différents points avec une justesse et une vigueur d'expresston qui égalait la justesse et l'importance des vérités énoncées. Son langage toujours correct, était tour k tour simple et élégant, sobre et rigou- reux oil il devait l'être, imagé ailleurs, sou vent humoristique, sarcastique parfois, d'une émouvante noblesse lk cii il célébrait les vertus chrétiennes qui fortifient l'honnêteté naturelle, assurent l'intégrité de la vie et qui, de la jeunesse k la tombe, poussent aux gériéreux labeurs de tous les dévouements. Cette parole toujours briilante de clarté et dégageant coristamment une chaleur commu nicative, avait cette force de pénétration qui imprime la vérité dans les esprits, dans les coeurs, dans les émes. Nous sommes heureux d'apprendre que cette trés remarquable conférence sera pu- bliée, suivant les vceux unanimes de l'assem blée. Après ce discours interrompu, maintes et maintes fois, par les plus chaleureux applau- dissements, les pouvoirs du Bureau de l'As sociation furent renouvelés et l'on procéda au remplacement triennal des membres de la Commission éliminés par décès ou dont le mandat, aux termes du règlement, n'était pas reuouvelable. M. Léon Vandenpeereboom fit ensuite connaitre la situation financière de l'oeuvre et l'heureux et utile emploi fait des ressources de ia société. L beure du banquet avait déjk sonné. Dans la salie des fêtes, admirablement décorée d'arbustes et de flaurs, cent convives prirent place. A la table d'honneur, saluons le Baron Surmontd6Volsberghe.LeMinistredel'lndus- trie et du Travail était assis k la droite du Président, M. le Chanoine De Brouwer, Doyen d'Ypres, k la gauche; M. Colaert, Re présentant et Bourgmestre d'Ypres, k la droite du Principal du collége, président- d'honneur de l'Association, M. Biebuyek, président du Tribunal, k sa gauche. Parmi les principals notabilités, remarquons éga- lement au centre, M. le Chanoine De Schre- vel, secrétaire de l'Evêque, le Chanoine Duclos, M. J. Berghman, Conseiller provin cial et Echevin de la ville d'Ypres et M. N. Meersseman, vice président de l'Association. La plus joyeuse animation règne dans la salie. Un lélégramme de Sa Grandeur l'Evê que de Bruges, est vivement acclamé. Au dessert, les toasts furent alternés avec des morceaux de musique, gracieusement exécu- tés par M. Van Houtte et M. Van Eegroo, avec le grand talent et la délicatesse artis- tiques qu'on leur connalt. ft

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 2