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Samedi 12 Octobre 1901
10 centimes le N°
36" Annéb. !V° 3686
La guerre Anglo-Boer
France
Italië
Féminisme
Bénédiction
d'un charbonnage
A la Chambre
Chronique religieuse
Chrysanthèmes
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La stratégie de Botha
Londres, 10 octobre. Le Times publie
la dépêche suivante
o Durban, 7 octobre. Bien que toujours
en danger de capture, les Boers, sous les
ordres du général Botha, échapperont,
parati-il, au cordon intérieur qu'on avait
promptement déployé pour leur couper la
retraite après que le général boer eut dü
abandonner un certain nonabre de ses bom
mes.
Elant donné le nombre des troupes dont
il dispose, il est impossible au général Lyt
telton de bloquer tous le pays situé entre les
frontières du Natal du Zoulouland et Vry
heid.
Le général Botha a réussi, dimancbe
dernier, en se dirigeanl vers le nord, le long
de la frontière du Zoulouland, h passer la
ligne des troupes anglaises avee la moitid
environ de ses hommes. Après avoir aban-
donné leurs fourgons et bétes 1) cornes, les
Boers sous les ordres du Botha etdeErn-
mett, ont fait une marche de nuit jusqu'au
nord-est de Vryneid, oü les troupes du
général Walter Kitchener les ont rejoints.
Un engagement a eu lieu et les Boers se sont
retirés vers le nord. On sait que ces derniers
ont eu quatre blessés.
Les opérations ne sont pas terminées et
sont toujours aussi intéressantes que jamais,
puisque le général Botha reste toujours con-
finé dans un périmètre restreint, quoique
plus large qu'auparavant.
Cinquante-trois rebelles
condamnés
Graddock, 9 octobre. Le commandant
anglais a annoncé publiquement que 53 re-
belles pris avec le commandant Lotter ont
été condamnés k être pendus.puis que la peine
a été commuée par lord Kitchener en ser
vitude pénale k vie.
Révolte des prisonniers Boers
Le correspondant particulier de la Liberté,
k Lisbonne lui télégraphie
Les prisonniers boers détenus dans la
forteresse de Saint-Julio-du Barra, en Portu
lal, se sont révoltés k la suite des mauvais
traitements dont ils étaient les victimes. Les
troupes ont dü intervenir.
Les prisonniers sont traités comme des
forgats sous le prétexte que, avant d'être
transportés en Portugal, ils avaient essayé
de provoquer une émeute k Laurenpo-Mar
qués.
Leurs geóliers sont de vérilables tor-
tionnaires.
Les roueries de
M. Waldeck-Rousseau
Sous ce titre: La vérité sur l'affaire des
congrégations», on lit dans VExpress de
Boulogne-sur -Mer
Ce n'est pas sans étonnement qu'on a vu
que tant de congrégations religieuses, méme
de celles qui semblaient devoir être autori-
sées sans de trop grandes difficultés, avaient
attendu la dernière heure pour prendre une
décision.
On se demandait aussi comment il se fai-
sait que nos évêques, dont plusieurs sont
pourtant connus pour leur indépendance,
s'éiaient tus.
Et la surprise n'était pas moindre de
constater que le Saint-Siège semblait pin tót
disposé k mettre une sourdine aux protesta
tions de la France catholique.
Nous pouvons donner aujourd'hui l'expli-
cation de ces atermoiements, de ce silence
et de ces conseils de modération.
La vérité, c'est que eet homme incompré-
hensible qui est M. Waldeck-Rousseau s'est
joué de tous.
A R >me, aux évêques, aux chefs des con
grégations comme k leurs amis influents, il
a officieusement donné des encouragements,
leur faisant espérer que, sauf quelques rares
exceptions, le gouvernement se montrerait
trés large, et qu'il n'y avait pas lieu de s'in-
quiéter, ni de se presser.
C'est en raison de ces promesses que les
congrégations ont attendu jusqu'k la dernière
minute.
Et, k cette dernière minute, M. Waldeck-
Rousseau, laissant tomber le masque, a fait
savoir que le gouvernement avait décidé,
aussi bien devant le Parlement que devant le
Conseil d'Etat, de se désintéresser purement
et simplement de toutes les demandes d'au-
torisation, et de laisser les Chambres abso-
lument mattresses de les adcorder ou de
les refuser.
Nous avons annoncé hier que le Dalmate
Gladinovitch, qui, seion les rapports parve
nus k la police italienne, est venu k Rome
pour attenter k la vie du Pape et du cardinal
Rampolla, avait comparu devant le préteur
qui l'a condamné k 14 jours de prison pour
port d'arme probibée. Interrogé sur le motif
de son voyage et sur sa visite au Vatican,Gla
dinovitsch a déclaré être venu k Rome pour
fêter la prise de possession de l'hospice de
Saint-Jéróme parses compatriotes.
Je suis allé au Vatican, dit-il, pour en
voir les curiosités,
Quant au rasoir dont il était porteur et qui
a motivé son arrestation, c'était pour tail-
ler ses cors
A la demande: Vous avez été impliqué
dans le complot pour l'assassinat de Stam-
boulofil a répondu: C'est une fable
Puis k la question Vous êtes un anar
chiste il a dit: Je suis socialists libéral
A l'expiration de sa peine, Gladinovitch
sera conduit k la frontière.
Les socialistes disent que le féminisme de
la droite est de pure tactique. Voilk une affir
mation bien fausse. L'idée d'admettre des
femmes au scrutin, dans le cas d'adoption
du S. U. pur et simple des hommes, fait de
grands progrès k droite. M. Delbeke décla-
rait hier k qui voulait l'entendre qu'il voterait
toute propoaition en faveur du suffrage des
femmes.
On annonce l'apparition d'une brochure
sur cette question. La partie juridique est
traitée par M. René Colaert, député d'Ypres,
la pariie politique est écrite par René Henry
du Journal de Bruxelles, un de nos jeunes
journalistes de talent et d'avenir.
Les socialistes ont décidé dans leur con
seil général de proposer le suffrage des fem
mes pour la commune et la province. Ce se
rail, de leur part, une tactique pour connal-
tre de la sincérité du féminisme de la droite.
En proposant le suffrage féminin d'abord k
la province et k la commune avant le S. U.
des femmes k la Chambre, les socialistes
cscompteut mettre la droite en mauvaise
posture.
Mais la droite n'entend point se laisser
prendre dans ce guêpier. Les socialistes
demandent le S. U.; la droite n'en veut pas.
Au casseul oü le S. II. des hommes serait
admis la droite se ralliera au S. U. des fem
mes.
Le féminisme vient de comp.liquer la vie
parlementaire. II déjoue des projets de l'op-
position et rompt momentanément la douce
harmonie anticléricale.
(La Métropole.)
M. le Baron Surmont de Volsberghe, mi-
nistre de l'Industrie et du Travail, se rendra
dimanche 20 octobre courant k Bois-du Luc
oü se fera la bénédiction solennelle de la
nouvelle fosse du Quesnoy, installée par la
Société charbonnière de Bois-du Luc.
M. le ministre descendra k 11 heures du
matin k la station de Bois-du Luc et se ren
dra dans un wagon de luxe, k la nouvelle
fosse située sur le territoire de la commune
de Trivières. La bénédiction solennelle sere
faite kil h. 1/2 par Mgr Walravens, évêque
de Tournai, en présence d'un grand nombre
de notabilités de la région.
La séance d'hier, Vendredi, a été marquée
par un excellent discours de M. Woeste sur
la question militaire.
L'honorable ministre d'Etat a vengé le
remplacement contre les socialistes et sur-
tout contre les libéraux, qui jusqu'en 1887,
en étaient les partisans convaincus.
Le 20 Février 1902, Sa Sainteté le Pape
Léon XIII enlrera dans la 25"' année de
son Pontifical.
Seulement deux Papes ont atteint et dé-
passé eet anniversaireSaint Pierre et Pie
IX, de grande et sainte mémoire.
C'est afin d'obtenir que le Pape actuel
atteigne et dépasse sa 25"* année de règne,
que depuis dimanche dernier jusqu'k Pkques
de l'année prochaiue, on chantera, au salut,
avant la dernière bénédiction, les prières
liturgiques pour le Pape.
Eglise St-Jacques
Demain, Dimanche, 13 octobre, k 2 1/2
beures, vêpres solennelles et sermon par le
R. P. De Busschere, des Frêres-Précheurs.
Salut solennel en musique ancienne, et k
4 heures procession du St Rosaire, k l'inten-
tion du St-Père.
L'apparition des premiers chrysanthèmes,
dans les marchés de fleurs, a, chaque année,
en la mélancolique saison d'automne, un
charme consolateur. Mais, cette année-ci,
les fleuristes se désespèrent. Les chrysan
thèmes sont rares et leurs fleurs entrecloses
sont pauvres et maladives. Un termite s'est
insinué dans leur coeur suave et triste, et
leurs pétales passionnés n'ont jamais eu
comme en ce mois d'octobre, pluvieux et
assombri. la couleur des grands chagrins et
des deuils éternels.
Us me semblent plus beaux d'être chétifs,
les pauvres chrysanthèmes flétris. L'opulence
oriëntale qui nous les rendait chers, m'a
toujours paru disproportionnée et d'une ex-
centricité un peu perverse et mensongère.
Ils avaient l'air de dire autrefois, dans les
vases vénitiens oü les mains mondaines,
chargées de bagues.les avaient éiigés splen-
didement, fastueux, ébouriffés et dépouiliés
de leur rustique feuiliage Aimez-nous
de fleurir ainsi dans la folie exubérance de
nos collerettes chiffonnées et radieuses, pour
la joie des yeux humains qui n'ont plus de
bouquets k regarder.
