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La femme électeur
Ce n'est plus seulement
La question des droits
d'entrée sur les houblons
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Foomifoiief qui ont lancé la carte-referen
dum en faveur de la nation armée.
Adressée au président et membres de la
Chambre des représentants, affranchie et
signéepar tous les Jeunes Gardes socialistes
gantois, elle était reproduite dans le Vooruit
de Vendreéi.L'illustration, d'ailleurs banale,
comporte it l'avant-plan un soldat de l'infan-
terie beige de ligne, agitant d'une main un
drapeau oü se détacbent les mots Paix
Libertéde l'autre tenant son fusii
qu'il brise d'un coup de pied au second
plan.un sabre.des canons mis hors d'usage...
Une inscription explicative porte
Det inttruments de travail et non de
mort.
Le texte
MM., comme suite it Partiele de la Con
stitution établissant que tous les Beiges
sont égaux devant la loije vous prie de
voter, au cours de la prochaine discussion
des projets de réforme militaire, la propo
sition Bertrand Abolition du remplacement.
Recevez, etc.
Cette rouge carte illustrée revêl un carac-
tère spécialement odieux, en ce sens qu'elle
constitue une des preuves les plus flagrantes
de l'hypocrisie socialiste.
Nous n'avions jamais douté pour notre part
des intentions socialeuses en matière de
réforme militaire. Mais la séance de la
Chambre de jeudi est venue officieliement
point pour ouvrir les yeux nombre de
badauds poliliques.
M. le ministre de l'intérieur venait de
rappeler que M. Vandervelde déclarait
qu'il ne voulait du service personnel que
pour arriver plus facilement it la nation ar
mée.» Alors s'engagea ce petit colloque
M. Woeste. 11 ne faut pas oublier la
suppression de l'armée, qui est dans votre
programme.
M. de Troox. Naturellement.
M. Cavrot. Nous sommes d'accord
quant k la suppression de l'armée.
MFurnémont. Nous avons dit et nous
répétons que l'armée n'est pas nécessaire.
Suppression de l'armée Voilk l'idéal
socialiste, qui va de paire avec la suppression
de la justice d'abord, de la gendarmerie et
de la police ensuite. C'est le meilleur che-
min et le plus sür pour aboutir k l'anarchie:
la seule solution en derrière analyse du socia
lisme collectiviste. (La Patrie)
Sous ce litre, MM. René Colaert, dépuló
d'Ypres, et notre confrère René Henry vien-
nent de faire paraitre la brochure que nous
avons annoncée sur le droit de suffrage de la
femme. Cette brochure comporte 165 pages,
dans lesquelles les auteurs examinent suc-
cessivement ia situation de la femme au
point de vue civil et politique, relèvent une
k une les objections relatives;1) l'incapacité de
la femme et exposent les réformes k appor-
ter k la condition de celle-ci.
Qu'on le veuille ou non, disent les
auteurs, dans leur introduction, la question
est définitivement posée. Sera-t-elle résolue?
Elle le sera un jour comme se sont réalisées
loutes les réformes, qui ont pour elles la
raison et la justice. Elle le sera plus ou
moins vite, selon les circonstances.
La brochure de MM. Colaert et Henry con
stitue un des documents les plus complsts
qui aient été publiés jnsqu'ici sur cette ques
tion intéressante. (Le Soir).
M. F. Delvaux, le président del'Associa-
tion libérale d'Anvers qui lkche le service
personnel et obligatoire. La même note se
fait entendre de divers cótés dans la presse
Témoin l'extrait suivant d'un article publié
par un libéral k tous crins, M. Pergameni,
dans la Uessager de Bruxelles
Si nous nous plafons au point de vue
des masses populaires, l'abolition du rem
placement ne leur donnera qu'une vaine
satisfaction d'amour-propre, mais n'allègera
en rien leur situation. Que si quelques mil-
liers de bourgeois ne peuvent plus se faire
remplacer et doivent servir eux-mêmes,
qu'importe aux prolétaires Soldats ils sont,
soldats ils resteront, et le seul bénéfice qu'ils
retireront de la réforme, c'est qu'ils verront
désormais un petit nombre de jeunes bour
geois marcher dans leurs rangs et pariager
avec eux la servitude de la caserne. Maigre
consolation, avouons-le.
Mais, nous dit-on, la disparition des rem-
plapants améliorera l'armée dans son ensem
ble. Peut étre mais c'est lk jusqu'k présent
une affirmation en l'air que l'expérience seule
pourrait justifier.
En vérité, cette question du service per
sonnel et du remplacement est tout fait
secondaire. Si l'on veut faire disparattre
l'iriquité qui subsiste aujourd'hui dans le
recrutement de notre armée, il faut abolir le
tirage au sort, car c'est lui qui constitue
l'iniquité par excellence.
Que les charges militaires pèsent égale-
ment sur tous les citoyens valides, que tout
le monde soit soldat, voilk le principe qu'il
faut faire triompher, ie seul juste, le seul qui
convienne k un pays démocratique.
Seulement, il y a deux fapons de réaliser
le service général, celui de la caserne et
celui de la nation armée. Le premier a été
admis tout d'abord sous l'influence des vic-
toires de l'Allemagne en 1870; les grandes
nations belliqueuses ont cru qu'il était néces
saire d'encaserner le plus grand nombre pos
sible de jeunes gens pour avoir en main de
grandes masses d'hommes parfaitemeBt
entralnées et destinées k frapper dès le pre
mier jour des coups décisifs.
Mais l'expérience de la guerre du Trans
vaal dans laquelle on a vu les troupes régu-
lières et excercées de l'Angleterre, égalées
et souvent mémedistancées au point de vue
des qualités militaires, par les simples mi-
lices de la yeomanry, commence k faire
naltre des doutes sérieux sur les avantages
d'une longue éducation de caserne. Et de
toute part aujourd'hui, en Allemagne comme
en France, comme en Angleterré, s'élève le
cri d'alarme l'encasernement n'a pas donné
tous les résultats qu'on en attendait.
H vient de paraitre dans le Bulletin
Trimestriel des Anciens élèves de l'E-
cole supérieure de Brasserie de l'Uni-
versité de Louvain un trés bel article,
dü a la plume de Monsieur le Docteur
Brutsaert de Watou, sur «la question
des droits d'entrée sur les houblons.
La question des droits d'entrée sur
les houblons est une question d'un
puissant intérêt local et toute d'actua-
lité: en effet de par l'expiration de
notre traité de commerce avec l'Alle
magne en 1902, elle sera forcément
tj-anchée a la prochaine session legis
lative.
Aussi devons nous des remerciments
a Monsieur le Professeur Verhelst, de
Louvain, qui nous a autorisé a repro
duce l'excellent article du Docteur
Brutsaert.
Question brülante. Maintenant que l'abbé
Daens n'est plus k la Cbambre pour la jeter
entre les jambes ministérielles deM. DeBruyn,
il faudra que la presse s'en occupe la chose
en vaut bien la peine.
Ne faisons point de la théorie au sujet du
libre échangisme et du protectionisme con-
statons le fait brutal tous les pays, hormis
l'Angleterre, deviennent protectionnistes k
outrance. Protectionnistes les Etats-Unis, la
la Russie, l'Autriche, l'Italie. En France on
n'impose pas seulement nos produits, mais
même notre travail, nos ouvriers En Alle
magne les traités de commerce seront tous
renouvellés prochainement et subiront les
modifications protectionnistes des agrariens.
Et qui en doute voyez la puissance du parti
agrarien en Allemagne gr&ce k ses manoeu
vres,un projet de tarif douanier sur les pro
duits agricoles a été proposé par le gouvei -
nement et lehoublon y est loin d'être dégrevé.
Aussi en présence des tendances prolee-
tionnistes qui se dessinent avec tant de net-
teté en ces deux derniers pays, ne confoit-
on pas l'étrange proposition formulée récem-
ment k la Chambre par un député d Ypres.
Plaidant la cause des planteurs de houblon,
il demaride au Ministre de I Agriculture de
s'employer k négocier avec la France et
l'Allemagne l'enlrée en franchise de nos hou
blons en ces pays. Le cornice agricole
d'Assche, dont nous ne pouvons que louer
les bouues intentions, a également fait par-
venir une semblable demande k la Législa-
ture.
Saus insister sur le formel désaveu que le
brasserie ne manquerait pas d'infliger k une
mesure qui supprimerait la dernière entrave
k un commerce frauduleux qui même avec
un droit d'entrée de 14 Marks en Allemagne
se pratique encore sur une large échelle,
la substitution des houblons beiges k des
houblons allemands sans insister d'autre
part sur la flagrante contradiction qu'il y a
entre la proposition de ce représentant du
peuple et les désiderata des planteurs de
houblon, dont il prétend servir les intéréts,
nou? ne pouvons nous empêcher de trouver
qu'elle constitue uu anachronisme en doc
trine et une impossibilité en pratique le libre
échange qui fait partie du bagage scientifi-
que du socialisme est une théorie démodée,
et dans le domaine de la réalité, peut-on
entrevoir quelque chance de succès k une
proposition de libre échange adressée par
notre Gouvernement k deux puissances aussi
intensément protectionnistes que la France
et l'Allemagne
En Belgique même on est entré dans la
voie du protectionnisrae, on a vóté des droits
d'entrée sur les sucres, les avoines, le malt.
Pourquoi pas sur les houblons? La culture
du houblon est-elle si rémunératrice que le
cultivateur puisse aisément se passer de la
plus value artificielle que produit la taxation
des houblons étrangers Hélas il n'est un
mystère pour personne que depuis nombre
d'années le planteur de houblon rentre k
peine dans ses frais. Et n'était-ce l'esprit
traditioonel qui pousse nos campagnardsk
cultiver une plante qui longtemps k pro-
curé le bien-être k leurs pères, n'éiait ce
que l'espoir d'un avenir meilleur ne quitte
jamais un cceur flamand, on ne s'explique-
rait pas comment ils s'obstinent k continuer
la culture d'une plante, dont le rendement
ne dépasse pas toujours les frais de pro
duction.
La genèse de cette
situation deplorable?
1® La concurrence des nouveaux pays
producteurs. Dans les pays extra européens,
au commencement du XIX® siècle, la cul
ture du houblon était presque inconnue; elle
s'est introduite successivement en Amérique
et en Australië et actuellement les Etats-
Unis occupeni le troisièrae rang dans l'ordre
des puissances en fait de production hou-
blonnière.
2® Les droits d'entrée en France. De date
immémoriale une gra.-ide quantité de nos
houblons s'écoulaient en France. Ge pays
en taxant nos houblons d'un droit énorme
de 30 francs les 100 kilogrammes a porté
un rude coup k notre commerce et donné
en même temps un puissant stimulant k la
culture indigène. Des houblonniers bouigui-
gnons ont proposé de majorer ce droit jus
qu'k 60 fr. les 100 kilogr. Un projet de sur-
élévation déposé par un député du Nord en
1898 et qui échoua sera parait-il incessara-
ment repris. On le voit, c'est le contre-pied
de la récente proposition beige.
3' Signalons encore la dépréciation dont
jouissent si cela peut s'appeler une jouis-
sance les houblons beiges sur les grands
marchéset notamment k Londres.
Les connaisseurs les plus compétents de
Belgique reconnaissenl eux-mêmes que le
commerce avec l'Angleterre a été gató et
la réputation des houblons beiges perdue
par le déplorable et imprudent système
de certains marchands qui n'expédiaient
de l'autre cóté de la Manche que leurs
marchandises inférieuresIe résultat c'est
qu'aujourd'bui les houblons beiges ne trou-
vent plus guère acheteurs en Arigleterre.
Grkce k cette folie des exportateui s beiges
>H1-sssm
qui tuaient la poule aux oeufs d'or, les
Américains ont trouvé une excellente si-
tuation k prendre en Arigleterredepuis
1880 ils n'out cessé de l'améliorer, en-
voyant sur le marché anglais des houblons
qui sont k la fois moins chers et de raeil-
leure qualiié moyenne que ne voulaient
en toumir les européens continentaux (1).»
4° Last but not least l'introduction en
franchise en notre pays de tous les houblons
étrangers.
Cette situation est-elle
sans remèdes
1° La surproduction et la concurrence
des pays nouveaux il n'y a qu'k l'enregis-
trer.
2® Les lois protectionnistes de la France,
nous les subissons tatalement. Mais fas est
ab hoste doceriinstruisons nous k soa
école.Suivons l'exemple que la France et les
autres pays protecteurs nous donnent. La
Russie, l'Amérique aussi ont établi des droits
d'entrée, et si élevés qu'ils équivalent k une
prohibition. L'Angleierrre donnant enfin
satisfaction aux vives incriminations de ses
planteurs, ne tardera guère k nous fermer
ses portes. Tous les débouchés nous sont
fermés et par contre tous les pays peuvent
venir déverser chez nous leur trop plein.
Le Gouvernement restera-t-il done toujours
impassible devant l'exemple de loutes les
nations voisinesGontinuerons nou» done
toujours k jouer le róle de dupes
3° N'ayanl plus de libre accès en France,
ne trouvant plus le cbemin vers l'Angleterre
k cause de la mauvaise réputation que la
culture négligente aussi bien que Ie com
merce peu scrupuleux avaient contribué k
lui faire, notre houblon était condamné k la
ruine. Mais des hommes courageux se sont
levés. M. Leplace, un des premiers, a porté'
un vigoureux coup de bêche dans ce cbamp
d'abus. Grace k l'appui que le Comice agri-
eole de Kemmel-Ypres ne lui méoagea pas,
grkce surtout k son esprit d'inrtiative, k son
infatigable labeur et au prestige de son talent,
en un court laps de temps des réformes
importantes furent accomplies dans le pays
de Poperinghe.
A Alost aussi on se remit résolument k
l'ceuvre pour améliorer les procédés de
cueilletle et de séchage. II y eut progrès
pariout. mais k peine ébauchés, ces progrès
sont restés stationnaires.
Pour tout dire, l'indifférence de la brasse
rie et du commerce devant les efforts des
planteurs, qui ne trouvaient pas dans la plus
value de leur marebandise supérieure une
légitime compensation de leurs sacrifices,
paralysa ce mouvement, qui k ses débuts
donna de si heureux résultats. II faut le ré
péter bien haut au risque de voir échouer
tous les efforts en vue de l'amélioration de
la culture houblonnière, il y a une réforme
fondamentale k accomplir. Geile réforme
c'est Véducation du bra seur. Aussi long
temps que le brasseur ne saura différencier
deux houblons et n'établira pas ses prix
d'après la qualité, comme on le fait en Alle
magne et surtout en Angleterre, oil il n'est
pas rare de constater des écarts de 100
Marks ou Shellings entre les crüs supérieurs
et les basses qualités de la même année,
aussi longtemps que le planteur n'entreverra
pas au bout de ses sacrifices un bénéfice
d'argent, il s'attachera k produire la quantité
qui en houblons est en raison inverse de la
qualité. Gombien sont-ils les brasseurs capa-
blts de faire un choix judicieux et qui paient
l'Alostet le Poperinghe d'après qualité?
La brasserie a done un grand róle k jouer
dans le rélèvement de notre culture houblon
nière. Mais rious ne partageons pas l'exclu-
sivismede ceux, qui voient dans l'interven-
lion d'une brasserie plus intelligente le seul
remède efficace k ia erise houblonnière et
qui, en attendant que sa salutaire influence
se manifeste, dorment en paix sous l'orme
Voilk dix ans saluons au passage eet bé-
roïque emêiement digne d'un meilleur s)rt
voilk dix ans, s'écrie le Petit Journal
du Brasseurque nous préconisons ce
remède. Vox clamans in deserio La
brasserie ne répond pas k sa voix et, k part
quelques rares exceptions, marche indiffé
rente dans le sillon que fa routine a creusé
(A suivre)
(1) Kxtrait du Petit Journal du Brasseur,
Bruxelles.
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