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Mercrodi 26 Mars 1002
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$T Annêe.
N° S63Ö
BULLETIN POLITIQUE
Préliminaires de paix
ROME
La dynamite parte
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La grosse, trés grosse nouvelle
du jour est l'annouce de l'arrivée a
Prétoria, sous uu sauf-conduit, des
membres du gouvernement des deux
républiques sud-africaines. On trou-
vera plus loin des détails au sujet de
cette information qui pourraft recéier
les préliminaires de la paix.
Le Colonial Office de Lcm-
dres vient de publier des lettres pa-
tenles pla^ant les Nouvelles-Hébrides
sous le contróle de la Federation
australienne.
Des trobles graves, a la suite
d'une grève ouvrière, ont éclaté a
Batoum (Caucasie) La troupe, atla-
quée, a fait feu. 11 y a eu denombreux
ouvriers lues.
Les rivolutionnaires font de ra-
pides progrès au Venezuela. Le gou
vernement du président Castro estaux
abois.
Au Kouang-Sou, la situation
s'aggrave. Les rebelles se sont em-
parés de la ville de Kan Chau et en
ont pillé l'arsenal. Le gouverneur de
Canton ne peut envoyer aucun reu-
fort au géuéral Ma, la garnison de
Canlon élant a peine sufflsante pour
la defense de la ville.
On a pu lire, dans notre Bulletin
politique 1'annonce de l'arrivée a
Prétoria des membres du gouverne
ment du Transvaal.
Voici la teneur de la dépêche sen-
sationnelle qui est transmise a ce su
jet deLondres, aux journaux du con
tinent
Prétoria, 24 mars. Les mem
bres du gouvernement du Transvaal,
MM. Schalkburger, Reitz, Lucas
Meyer, Krogh et Vander walt, sont
arrivés aujourd'hui a Prétoria, sous
la protection du drapeau parlemen
taire, venant de Middelburg, par train
spécial.
Cette nouvelle inattendue a causé a
Londres et dans tous les pays du
monde uue profonde émotion.
Que se passe-t-ii Quel est le but
de la démarche des membres des
gouvernements boers, démarche que
rieu ne semblait préparer jusqu'ici, ni
du cóté de l'Angle'terre, ni du cóté des
deux Républiques sud-africaines
11 y a deux semaines peine, le mi
nistère anglais affirmait, c'était au
lendemain de la défaite et de la prise
de Methuen par Delarey sa volouté
depoursuivre opiniatrément la guer
re. Plus récemment, le président K' ue-
ger, interviewé par un rédacteur du
Matin de Paris, aöirmaii uue fois
de plus, l'inébranlable résolution des
Boers de n'accepter de paix que sous
la condition formelle de l'indépen-
dauce.
Et, eonfirmant ces déclarations, des
dépêches recues par les journaux, en
même temps que la dépêche de Pré
toria reproduite ci-dessus, aimoncent,
d'une part, que le War Office a décidé
d'expédier désormais chaque semaine,
dans l'Afrique du Sud, des navires
chargés de chevaux anglais; d'aulre
part, que le président Krueger, rece-
vant une délégation allemande, vient
de déclarer que tout espoir de ter
miner la guerre a brève échéance doit
êire abandonné et que la lutte (onti-
nuera jusqua lepuisement complet
des ressources de l'Angleferre.
Que croire, au milieu de toutes ces
nouvelles contradictoires
11 ne peut s'agir, évidemmeut, que
d'ouvertures de paix, sioon lord Kit
chener n'eüt pas accordé de sauf-
cooduit aux ministres boers. Mais qui
done a pris i'initiative de ces ouver
tures l'Angleferre ou les deux Répu
bliques Voila ce qu'il serait intéres
sant de connaitre et ce qui n'est pas
éclairciau moment oü nous écrivous.
Les dépêches de Londres que voici
laisseut ce point dans l'ombre
Londres, 24. On mande de
Prétoria au Standard Les mem
bres du gouvernement du Transvaal
sont arrivés a Prétoria par train spé
cial, a 2 h. 40 du soir, venant de
Balmoral et. sont partis vers 5 heures
pour Kronstadt, d'oü ils sont repartis
avec des sauf-co ïduits.
La semaine dernière, Schalk-
Burger et les autres délégués é'aient a
Rheuoster-Kop au nord de Balmoral,
oü ils ont été poursuivis par une co
lonne anglaise. Schalk-Burger a été
sur le point d'être pris. Vendredi soir,
un courrier a été expédié a Balmoral
pour annoncer l'arrivée des délégués
qui sont arrivés, en etfet, le lendemain
et sont repartis immédiate inent pour
Prétoria, taissant leur escorte a Bal
moral. Les délégués se sont reudus,
daus la voiture de Kitchener, au quar-
tier-généra! oü ils ont eu une entrevue
avec le commandant en chef, puis ils
sont repartis pour la colonie d'Oran-
'.;e.
D'autre part, on mande de Londres,
au Petit Parisieu
Ou dit que les membres du gou
vernement boer ont été reQiis a Pré
toria par le commandant militaire de
la place et, après uue courtehalte, sont
repartis vers la colonie d'Orange..
Dans les rédacth. ns des journaux
de Londres on voit dans cette nou
velle, la preuve e négociations en
cours ou prochaines.
On croit que la délégation se ren-
contrera en cbemin avec Steyn, pré
sident de l'Etat fibre d'Orange, et que
le groupe entier se rendra a Capetown
oü il arrivera en même temps que
Wolselye, qui serait envoyé par le Roi
pour terminer la guerre.
On u'a pas d'aulre iudicatiou sur le
hut réel de ce soudain et mystérieux
voyage. La briéveté de l'entrevue des
ministres boers avec Kitchener, leur
départ presque immédiat pour Kroon
stadt et Capetown rend extrêmement
plausible la supposition d'une confé
rence prévue et concertée, avec lord
Wolseley. La coincidence de leur
voyage avec l'arrivée a Capetown de
lord Wolseley saüte aux yeux. Aiusi
s'expliquerait done le départ, mysté
rieux aussi, de lord Wolseley pour le
Sud de l'Afrique: le roi Edouard se
rendact compte que les armes anglai-
ses ne viendraient jamais a bout de la
résistance patriotique des Boers, ou
qu'en tout, cas, la guerre ne serait pas
terminée, comme il l'espérait, pour la
date de son couronnement, auraif dé
cidé d'ouvrir personnellement des né
gociations de paix. Si cette supposition
se vérifie,c'est ie triomphe moral pour
les Boers. L'héroïsme de ces [taysans
auraiteu raison, une fois de plus, de
l'obstination anglaise.
Naturelleinent, ies journaux anglais
ne voient pas ies ehoses sous ce jour
humiliant pour l'amour propre bri-
tanuique. L'un d'eux, déclare même
que l'lnitiative vient du cölé boer.
Mais aiors, cette initiative remonterait
a plusieurs semaines, car, autrement,
impossible d'expliquer par la l'envoi
d'un négociateur spécial de la part de
1 Angleterre. Et, quel moyeu dépeuser
que le gouvernement anglais ne se
serait pas prévalu de cette initiative
des Boers pour atténuer l'effet dn
désastre de Methuen, survenu presque
a la veille du départ de lord Wolseley?
Le mieux est d'atteudre avaut de se
prouoncer. Mais, au point oü les eho
ses en sont, il nous parait qu'elles
n'otfrent rien dont ne se puissent ré-
jouir le- amis des Boers.
Le Vatican et la ^déclaration
franeo-russe
Paris, 24. On mande de Rome an
Figaro
On croit savoir quelecardinalRam-
poila a fait part a M. Nizard et au
ministre de Bussie prés du Vatican de
la satisfaction du Siiut-Siège a propos
de la note franco-russe. Le Vatican
considère cette note comme une ga
rantie qu'aucuue entrave ne sera ap-
portéeaux missions francaisesetbi .-es
en Mongolieetdans la Mandchourk
Qui a commis les attentats dej Bincli i et
de La Louvière
Pour certaine presse libérale, point de
doute, G'est le gouvernement, c'est-è-dir ies
agents provocateurs payés par le gouverne
ment pour épouvanter le pays. Du mo. - la
Petit Bleu et ïbidépendance avaient air,
hier, de n'en pas douier.
Le Petit Bleu sembie revenir aujourh' ui
de son premier jugement. M.isil n'admet
pas le moins du monde que les socialis es
aient trempé dans les attentats de Biac i et
de La Louvière.
Quant au bruit lancé par des journaux
cléricaux et rattachant ces attentats la
campagne revisionniste, il est peine besoin
de dire que personne n'y ajoutöra foi. 11
n'est nullement besoiu de recourir des pro
cédés terroristes pour obtenir uue revision
qui nous est dès présent assurée par l'agi-
tation légale, affirmée de si imposante fap -n
par la manifestation d'hier Bruxelles,
Malheureusement pour la feuille libérale,
ses alliés revendiqueut hautement la putei -
nité des procédés terroristes dont olie
entreprend de les innocenter. On a vu qua
le Peuple, samedi soir, attribuait cyniqu -
ment le crime de Binche des ouvriers"s
cialistes. Loin de désavouer Particle qu
nous avons reproduit, la feuille rouge co'
tinue de menacer le gouvernement.
Voilé que la propaganda iuviduelle par le