37e Année. N0 8688
Mercredi 23 Avril 1902
10 centimes Ie IV0
Élections du 25 Mai 1902
La Guerre au Transvaal
L échec de Ia grève générale
Réunion électorale
au «Volkshuis» d'Ypres
Pourquoi fèter la Bataille
des Ëperons d'or?
Candidats catholiques
Sénat
VERCRUYSSE GEORGES
Suppléarit
VANDEN PEEREBOOM PAUL
Chambre
COLAERT RENÉ
VAN MERRIS FÉL1X
THEVELIN EM1LE
Suppléants
THEVELIN EV1ILE
FRAEIJS ERNEST
BRUTSAERT CHARLES
Au sujet des pourparlers de paix
Une note communiquée aux jour-
naux de Loudres dit qu'aucun chan
gement matériel ne s'est produit dans
l'ciat desnégociations que poursuivent
les chefs boers a Pretoria. 11 n'y a
done actuellement pas lieu, ajoute la
note, de lirer des conclusions optimis-
tes ou pessimisles. Sans aucun doute,
les Boers feront tous leurs efforts pour
obtenir les conditions les plus favo-
rables. Les discussions peuvent conii-
nuer jusqu'a ce que des questions di-
rectes leur soient posées qui deman-
dent des répouses directes. Eu conse
quence, on peut dire que la presence
au quartier general anglais des chefs
boers (qui, il y a des raisons de le
croire, ontdes pouvoirssufSsauts pour
parier au nom de leurs camarades)
démontre qu'il y a désir de leur part
d'arriver a la paix. On peut s attendre
d'un jour a l'autre a recevoir la nou
velle du résullat des deliberations.
A la séance dejeudi a la Chambre
des communes, M. Chamberlain a
refuse de faire aucune declaration au
sujet des communications des chefs
boers.
Les pourparlers de Prétoria
Conditions auxquelles les
Boers feraient la paix
Le Temps de Paris, publie deux
importantes dépêches de Londres, au
sujet des pourparlers de paix. D'après
la première, le télégramme du Daily
Mail annonca it que lord Milner est
autorisé a offrir aux Boers un ou deux
sièges au Conseil exécutif du futur
gouvernement jusqu'a la constitution
du gouvernement responsable, est
conforme lavérité, ainsi que la nou
velle disant que les Boers acceptent les
conditions anglaises, sauf quelques
détails qui restent a régler.
Dans la seconde dépêche du
Temps le cabinet anglais devait
se réunir vendredi a midi les minis-
tres out élé iuformés que le conseil
était ajourné a une heure ultérieure
de la journée, parte que les dépêches
de l'Afrique du Sud netaient pas
arrivées.
La grève, qui devait être générale, durer
des mois, voire même des années, s'étendre
non seulement aux ateliers privés, mais aus-
si au chemiu de ter, d'après la prophélie de
ce 1 Jtteur de foire qu'enj langage pariemen-
taire on appelle M. Léonard, la grève a vir-
tuellement pris fin.
Les 100 francs dont le millionnaire Van-
dervelde s'est fendu en faveur des 300,000
sans travail, pas plus que les 500 envoyés
par M. Janson et la promesse de M. Gri-
mard de raetlre sts chkteaux et ses millions
la disposition des grévistes, n'ont pas mê-
me pu allonger le chómage de 24 heures.
Lorsque les meneurs out vu que le gouver
nement, appuyé par tous les hommes d'or-
dre, tenait bon, ils ont lkché pitoyablement,
comuie ils out lkché l'émeule lorsqu'un etn-
pécheur de danser en rond s'est écrié a la
Maison du Peuple Et maintenant les
chets en avant
Les chels ont aussitót filé par la tangenie
et l'émeute a cessé.
Ils avaient si bien comptéque le gouver
nement canerait ils l'avaient proclamé par-
tout, et Furnémont s'apprêtait une fois de
plus ii aller décrocher le bourdon de Sainte-
Gudule pour annoncer la grande nouvelle au
peuple en délire.
Maïs Furnémont a disparu quand il a vu
que les affaires se gkiaient. Ou raconte qu'il
est parti surveiller les peinlres qui remettent
k neuf ses villas de Weuduyne, ce qui l'aurait
naème empêché d'envoyer son obole aux
grévistes.
Mais que ne raconte-t-on pas
L'autre jour, on assurait que Gavrot n'a
vait pas osé rentier chez lui samedi, de peur
d'étie houspillé par ses électeurs k qui il
avail promis de rapporier le suffrage uni-
versel.
11 parait que les ménagères attendaient le
farneux billardier a la gare, et s'éiaient mu-
nies de grands paniers pour y enfermer ie
S. U.
Mais Cavrot n'est pas venu, pas plus d'ail-
leurs que Mansari, qui a cuanqué le train.
Dieu qu'ils étaient petits samedi soit
Dans leurs conciliabules, ils émettaient tous
l'avis que la grève devait flnir «au plus tard
mardi mais comment aller donner de pa-
reils ordres k des ouvriers qu'on avait chas
sés des usines
Heureusement pour eux, Janson, le so.
cialiste-républicain, dont le nom va être ac
colé, sur une méme liste électorale, kceux de
MM. Huysmans, Hymans et Lepage, Janson
s'est offert, et il va tout raccommoder.
Les chefs de la Sociale diront aux ouvi iers
qu'ils n'ont pu résister aux supplications du
trombone fêlé, revenu tout exprès de la
splendide villa qu'il s'est payée aux bords de
la Méditerranée, oü il était allé cueillir des
rameaux d'olivier
Comédie t Comédie
Dès samedi, les chefs, voyant que cela ne
marebait plus, qu'il allait falloir easquer,
décidèrent dans un conciliabule secret qu'il
était temps de mettre fin k la grève générale.
I On ne nous démentira pas k ce sujet.
L'intervention-Janson est une de ces gros-
ses malices dont le fouinard Vandervelde a
le secret, mais nul ne s'y laissera prendre.
De tout ceci il résulte que M. Grimard
conservera ses chkteaux, ses banknotes, son
portefeuille d'obligations et ses oeuvres d'art,
que M. Berlrand pourra continuer k faire son
beurre avec du Sunlight loap, Max Hallet
jouir d'un dolce farniente aux Sept-Fontaines
et Furnémont caiculer ce que lui rapportera
son hótel de la rue de la Putterie exproprié
par l'Etat pour être incorporé dans la gare
centrale.
Ces messieurs n'auront pas perdu un sou
k la grève générale, qui n'a du reste pas em
pêché ce gourmet de Smeets de faire de pe
tits soupers k 17 fr, 50.
Mais les pauvres diables continueront-ils
k se laisser exploiter par cette bande de
gros farceurs
a That is the question. X.
Proclamation des candidats
La séance s'ouvre k 8 1/2 heures, sous la
présidence de M. Iweius d'Eeekhoutte, Séua
teur provincial et Président de l'associalion
conservatrice.
Malgré les fêtes de Dadizeele qui ont attiré
une foule d'Yprois, nous avons compté prés
de trois cents électeurs dans la salie.
Le Bureau, les membres du comité de la
Garde Gatbolique, dies candidats pour la
Chambre se trouvent sur l'estrade.
M. le Président fait connaltre k l'assemblée
que les délégués des communes de l'arron-
dissement ont désigné, pour le Sénat
MM. Vercruysse, candidal effectif, et P.
Vanden Peereboom, suppléant.
Pour la Chambre, MM. Golaert, Van Mer-
ris et Thevelin, candidats effectifs Theve-
iin, Fraeys et Brutsaert, suppléants. (Ap-
plaudissements).
II fait ressortir toute l'importance de l'élec-
tion du 25 mat, fait l'éloge des candidats,
en excusant M. Vercruysse de ne pouvoir
assister k la réunion, et fluit pjr exprimer la
conviction que, cette fois, nous emporterons
le troisième siège. (Bravos).
II donne successivement la parole k MM.
Van Merris, Thevelin et Golaert, qui, déve-
loppant chacun certains points du program-
me caltiolique, sont vivement acclamés.
MM. Van Merris et Thevelin insistent
spécialement sur les questions concernant
lenseignement, la hieufaisance, l'écouomie
politique.
M. Thevelin constate que M. Nolf a con-
stamment voté avec les radicaux el les socia-
listes.
M. Golaert s'occupe de l'attitude prise par
les gauches socialism, radicale et doctrinaire,
dans la question du S. U. II rend responsa-
bles des évènemenls non seulement les me
neurs socialistes, mais tous ceux qui s'allient
aux révolulionnaires.
A Ypres l'alliance est faite. Elle sera fa
tale au parti libéral qui ne s'est pas séparé
catégoriquement, solennellement, énergi-
quement des ennemis de l'ordre public, sur-
lout après les fails regrettables de ces der-
niers jours.
L'orateur est chaudement applaudi.
M. le Président donne rendez vous au
corps électoral d'Ypres pour le dimanche
11 mai, jourfixé pour une nouvelle réunion
au Volkshuis
Mainte contrée a produit des Pierre de
Conine,qui secouèrent la torpeurd'un peuple,
ou des Jean Breydel, qui mirent un courage
héroïque au service de la patrie.
D'autres pays que la Flandre ont une
plairie de Groeninghe, oü une faible armée a
fait reculer des forces supérieures.
D'autres langues que le flamand chanteit
la victoire d'un peuple sur ses oppresseurs.
Nombreuses sont les annales qui citent
des noms de chefs d'armées comme Guil-
laume de Juliets et Gui de Namurcomme
Jean de Renesse qui, au moment propice,
lancent l'aide leurs corps de réserve des
troupes exercées et intrépides qui savent, au
fort du combat, changer leur ordre de ba-
tai'le, comme le firent les Flamands dans la
journée de Groeninghe.
Quand la patrie était en danger, d'autres
villes que Biuges ont emprunté des sommes
fabuleuses pour soutenir la guerre contre
l'oppresseur.
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