BON PtANO
VRUCHTEN
1302
A Courtrai
Les Finances Beiges
jugées a l'élranger
M. le Ministre de l'Industrie
et du Travail a
l'exposition de Bruges
La Reine
Hollande
Les Héros
op Dinsdag 22 Juli 1902
Oui, un mensonge et une absurdité. Nos
milices se confessaient et communiaient
avant d'aller combattre l'ennemiet les pré
tres et les religieux assistèrent ceux qui
mouraient pour la cause de la liberté.
Et quand nos vaillants ancètres, inspirés
autant par leurs sentiments religieux que
par l'amour de la patrie, revinrent du cbamp
de bataille, nos magistrats et nos prêtres les
recevaient k Ypres. Témoins les tableaux de
Pauwels, exécutés sous une administration
libérale moins sectaire, que ceux qui vou-
draient aujourd'hui se hisser au pouvoir.
L'on a voulu exclure des fêtes de Courtrai
l'idée religieuse. Le Te Deum pontifical
sur le champ de bataille devait disparaitre
du programme. C'est paree qu'on l'a mainte-
tenue que les libéraux ont fait bande k part
et qu'ils ont organisé ce que l'Etoile Beige
elle-tnême qualifie, avec k propos, une «fête
de parti, une maladresse.
Yoilk pourquoi nos libéraux sont allés
Dimanche manifester k Courtrai, au lieu de
se joindre aux catboliques d'Ypres pour glo-
rifier uu événement analogue k celui de
1383, dont la commémoration fut célébrée
en 1883, par tous nos concitoyens, sans
distinction d'opinion politique.
Comme les temps sont changés
11 est vrai que cela ne vaut que mieux.
L'opinion publique est mise k même de
juger ainsi, une fois de plus, ces politiciens
qui jurent, en temps électoral, de leur
respect pour la Religion de nos pères
et qui, après l'élection, bannissent l'idée
religieuse des fêtes publiques, en attendant
qu'on l'arrache de l'kme du peuple.
Us peuvent, comme le Progrès le faisait
récemment encore, taxer les flaraands de
superstition, d'idiotie, et admirer l'esprit
franpais libérktre et impie ils ne parvien.
dront pas k séparer la conviction religieuse
de l'idée patriotique. S'ils y arrivaient ja
mais, le sentiment de la liberté, l'amour de
la patrie, le courage civique même auraient
vécu.
L'Yprois comprend cela, et c'est pourquoi
il ne veut plus du radico-socialisme irreli-
gieux, antiflamand et antipatriotique.
Les lignes qui préeèdent étaient écrites,
lorsque certain écho de la manifestation li
bérale de Courtrai nous est parvenu.
C'est k la radicale Réforme que nous de-
vons eet écho ou plutót eet aveu dépouiilé
d'artifice.
Ajoutons, dit le journal radical, qu'k
deux heures a eu lieu dans une salie d'un
café de la Grand'place, en une réunion
maponnique fralernelle entre délégués bel-
ges, francais et hollandais, une commé
moration intime, une communion dans an
sentiment anticlérical et démocratique,
aussi touchante que réconfortante.
Ce n'est pas toutM. Paul Fredericq s'est
écrié en plapant la commémoration sur son
veritable terrain Nous appartenons k un
peuple qui n'a pas seulement produk les
Clauwaerts du XlVe, muis aussi les Gueux
du XVI" siècle.
Le Progrès nous dira si ses amis d'Ypres
se trouvaient parmi ces francs-mapons et ses
gueux. Quoi qu'ilen soit, voilk la manifesta
tion libérale de Courtrai bien caractérisée
maponnique et gueuse
Le Petit Beige rend compte en ces tei mes
de la manifestation libérale du 13 Juillet k
Courtrai, k laquelle nos gueux Yprois ont
participé
Elle fut jolie, la fête de parti57 sociétés,
77 drapeaux, 2.500 manifestants au maximum
c'est un chiffre qu'ont reconnu avec araer-
tume plusieurs des organisateurs même tel
est le bilan dece grrrand cortège qui, vu la si
gnification de la journée, eüt dü compter au
moins une dizaine de milliers de manifestants.
D'ailleurs, la manifestation n'avait trouvé
qu'uu maigre écho en ville le nombre des
maisons pavoisées était trés restreint, et la po
pulation a assisté avec indifférence au défilé du
cortège.
Après la manifestation, plusieurs organisa
teurs ont dü reconnaitre que le qualificatif de
maladresse appliqué par l'Etoile n'était
pas de trop.
Loin de diminuer par leur manifestation
d'hier, inspirée par un sectarisme haineux et
mesquin, 1 éclat des grandes fêtes d'aofit, les
libéraux n'ont fait pour celles-ci que de la trés
bonne réclame, dont se félicitent d'avance nos
amis, heureux d'être débarrassés de ces fiers-k
bras. Ceux-ci avaient montréleur sa /oir-faire en
la circonstance les collectes faites depuis des
années au sein des sociétés libérales pour
l'érection du monument commémoratif ont
produit en tout CINQUANTE-HUIT francs, tan
dis que celles de nos amis ont récolté des mil
liers de francs
G'est assez dire que le désistement de ces
pitres est un bon débarras
Les préparatifs pour les grandes fêtes d'aoüt
sont poussés avec une fiévreuse activité. Les
comités et sous-comités travaillent d'arrache
pied k Torganisation des nombreux points du
programme qui prévoit une durée de huit jours.
Entre autres, le cortège historique, auquel se
sont attelés des archéologues d'élite, comme
MM. Duclos et Depotter, sera une pure mer-
veille d'art et de richesse. II ne pourra sortir
malheureusemenf qu'une seulefois.
En ce qui concerne le cortège des sociétés qui
défileront le 17 aoüt devant le monument,
jusqu'a présent 208 sociétés du pays entier se
sont fait inscrire avec un effectif de 19.000
hommes. Et de nouvelles adhésions affluent
encore tous les jours.
On m'assure que le lendemain, 18 aoüt, le
Roi visitera la ville de Courtrai. A cette occa
sion, la grande cantate de circonstance de M.
Karei Mestdagh, directeur du Conservatoire de
musique de Bruges, sera exécutée une seconde
fois en l'honneur de Sa Majesté.
En somme, on aura vu rarement en Belgique
fêtes plus somptueuses et plus populaires que
celles qui se dérouleront le mois prochain sur
et aux alentours du champ de bataille de 1302.
Le Ministre des Finances de France, le
citoyen Rouvier, vient de faire la déclaration
suivante k la Chambre des députés
Dans tous les pays du monde, on
relève des déficitsil n'y a que la
Belgique ou l'on n'en trouve pas.
Qu'en pense le Progrès
AVIS.
Le Secrétaire du Rapid Club Yprois, M.
Cyrille Jansens, rue de la Station, 16, re-
cevra par lettre recornmaridée, jusqu'au 26
Juillet courant, les soumissions pour Sex
ploitation du buffel, pendant les cources qui
seront données k la Plaine d'Araour, le Di
manche, 3 Aoüt 1902.
M. le baron Surmont de Volsberghe, mi
nistro de ['industrie et du travail, a visité
hier k 2 heures l'Exposilion de l'Art appli
qué k la Poorterslogie.
L'houorable ministre a été repu par M.
l'avocat Joan De Brouwer, président du eo-
milé exécutif, et a passé en revue les nom
breux et remarquables étalages de nos ar
tistes concitoyens. Le baron Surmont, après
avoir fait. en guise de souvenir et en té-
moignage d'admiration pour nos arts indus
triels, 1': cquisition d'un superbe meuble, a
longuement félicité M. De Brouwer k raison
de sa généreuse initiative et de son activité
et l'a chargé de présenter ses félicitations k
tous les exposants dont les multiples pro
ductions représentent si éloquemment l'art
brugeois et rappellent si dignement. ia mal-
trise de nos aïeux.
Nous lisons dans 1 'Etoile
Nous avons pris hier des nou velles de la
santé de la Reine. Cerles, la situation n'est
pas rassurante, il y a d'ailleurs lougtemps
quelle ne l'est plus, mais pour l'insiant, nous
disait une personne bien informée, il ne faut
avoir aucune inquiétudr.
Les libéraux viennnt de suhir une nou
velle défaite en Rollande aux électtons pour
Ie renouvellement du tiers de la première
Chambre, ils ont perdu un siège, celui de
l'ex gouverneur générai Pynacfcer Hordyk,
gagné par les antirévolutiounaires. La roa-
jorité est diminuée elle compte 27 libéraux
contre 23 antilibéraux.
par EM. DESPRECHINS
Prix: 30 cent.
L'Epopée flamande1302, poème
Emile Desprechins, publié k Ypres, cl
l'imprimeur-éditeur Caliewaert-De Meu
riaere.
Voici un petit livrei de vers d'un auteur -
n'est pas un inconnu pour nos lecteurs.
Petit livret, grandes envolées. M. Emile D
sprechins qui s'est créé uue place distingi
parmi nos poètes belges-fran^ais, avait pul
précédemment En Wallonnie délicatreci
dédié a Adolphe Hardy, oü nous avions pu
mirer le charme de son pinceau tout impréj
de fraicheur et de soleil, avec la note émue
cceur parlant comme la goutte de rosée k
fine extrémité des leuilles.
M. Desprechins est un descriptif, mais un c
criptif complet qui ne s'arrête pas uniquem
au cöté matériel. 11 fait vibrer l'ame des chc
sous l'écorce. C'estun pinceau, mals un pinc
humain.
Aujourd'hui le poète nous présente le tabl
de la grande bataille des Eperons d'Or, c<
gigantesque collision de la démocratie flama:
et de la féodale armée de la Chavalerie
Courtrai vit broyer devant ses murs.
L'effet d'ensemble est saisissant, le peir
des aquarelles rustiques et des fins pastel
saisi d'une main vigoureuse Ia brosse tragii
et ilnous montre l'ame du vieux pays
L'ame du vieux pays chante dans les buceins,
Et tout le passé fauve, au grand vent des mêlées,
S'éveille et, dans la nuit, par tragiques volées
Carillonne en l'appel délirant des tocsins.
La description de la bataille semble avoir
prunté les fortes couleurs d'un Rembrandt
d'un Albert Durer. Je ne résiste pas a l'envif
citer
Me toussez p£us. Je garan
la guérisori du rbume et de la toux la p
optnatre en deux jours au tnoyen du Sn
D.ïpratere au goudrori décoloré et au baui
da Tolu. C'est Ie pectoral le plus prompt,
plus sur et le plus agréable qui existe. C'
un remède incomparable, mais faites b
attention, demandez et exigez toujours
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Tirlemontoise.
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S'adresser au bureau du Journal.
VETS'DITIE
van
OP STAM
LANDSALAAM
te Gheluveit
ten hove van Francis Dclahaye,
om 2 namiddag.
Door het ambt van den notar
JOSEPH BAY ART.
i
O Breydel, Vieux Flamand, a mine rude et tranche,
Si beau lorsque ta hache ébréchait les écus,
Les hommes étaient grands au siècle oü tu vécus
lis portaient fièrement la dague sur la hanche.
La Flandre, noble terre de franchise, avait
Du \in des libertés grisé leur fime forte,
Et, prêt pour l'ennemi qui heurterait leur porie,
Leur goedendag veillait toujours h leur chevet.
Si parfois l'étranger par fuile ou par surprise
Foulait le sol Hamand sous ses lourds éperons,
II ne fallait qu'un cri pour relever les fronts
Et lejoug éclatait comme un roseau qu'on bnse.
Et ce fut ton orgueil suprème, o Vieux Flamand,
De l'avoir comme un coup dc clairon rude et sombre,
Jeté ce cri profond qui fit bondir dans l'ombre
Ses lions éveillés a ce rugissement.
Oui, ce fut ton orgueil ettajoie, o Vieux brave,
De vivre et de mourir sur le sol reconquis
Du beau pays qui se déroule, immense et grave,
De cette Flandre verte et blonde oil tu naquis.
II
Breydel et De Conink, durs manieurs de piques,
Toujours debout au fond du siècle ancien qui dort,
ilomériques géants, héros des jours épiques,
Des matines de Bruge et des Eperons d'or
Lc vent fier qui, surgi des lointains du passé,
Couchants éteints dont le reflet nous baigne encore,
Fait chanter dans sa tour lc carillon sonore,
Tourbillonner le peuple en nos places massé,
Et claquer le coup d'aile éperdu des pennons,
Dont beflrois et clochers empanachent leur faite
Et mêle, écho sublime oü résonnent vos noms,
Vos rumeurs de bataille a nos rnmeurs de fète
Le tourbillon d'ivresse et l'ouragan de gloire
Qui passent sous les cieux en immenses frissons,
A cette heure oü frémit aux souffles de Thistoire
Le sol flamand des horizons aux horizons
L'obscur tressaillement dont son ame remue
Parmi Tapothéose et les rayons vermeils,
N'ontiis point secoué, comme au jour des réveils
Votre tombe immortelle et votre cendre émue
A 1'heure oü Bruges dort aux profondeurs du soir,
Oü les foules, forêts houleuses, se sont tues,
Ce frisson, animant Tairain de vos statues,
Ne fait il point dans le mystère oü tout est noir,
Devant des défilés de processions vagues,
S'allumer l'apre éclair que dardaient vos regards
Aux jours de Tépopée et des combats hagards,
Et tinter sur vos flancs le cliquetis des dagues
Car ce qui vit en nous, vos lointains héritiers,
Sous ie vent de vertige et de gloire passé,
C'est l'üme du pays, c'est l'ame de la race,
L'ame d'un peuple fort aux souvenirs altiers
C'est le bouillonnement de votre sang antique
Prolongeant a travers le temps ses coups profonds
C'est, passant jusqu'ü nous du loin des jours féconds,
De votre cceur de feu le frisson magnétique
Et, fiers, nous nous disons vos fils, o vieux Flamands,
Enfants des siècles d'or qu'en rêvaut on évoque,
Oü sont nés taut de saints que notre extase invoque,
Tant de héros nimbés de clairs rayonnements
Emile Desprechins.
t C'est un embrasement d'ors, d'aciers et de cuivres
Et dans ces tourbillons et ces brasiers vivants,
Trente mille chevaux hennissent, crins aux vents,
Aux claquements vertigineux des drapeaux ivres.
Tels les noirs étalons des tempetes marines,
Hennissants et cabrés au bord de l'azur clair,
Bondissent dans un galop fou, ferrés d'éclair,
Un double jet de flamme b leurs fauves narines.
Et voici la déroute...
...Vent d'orage sur les crêtes
Commence, échevelée, atroce h tous hasards,
Tumultes, galops sourds, tourbillons de fuyards
Eparpillés au souffle affolant des défaites
Et, piques dans les reins, tumultueux troupeau,
Tout s'efface en de lourds murmures de tempêtes
C'est alors qu'au fracas claironnants des trompettes,
Les vainqueurs, sous les grands coups d'aile du drape
Rouges de sang, debout dans la clarté qui vibre,
Devant ce champ de gloire oü l'honneur des lis git,
Au tonnerre profond du lion qui rugit,
Saluèrent la Flandre ensoleillée et fibre.
CARLOS.
(Journal Liègé).
en trés bon état.
x - x.y^-^ L.lv.v