CHROMQUE
Au conseil provincial
La Gommission
des Monuments
Aux Halles
VILLE D'YPRES
Fête militaire
Chronique judiciaire
Actes oöiciels
Italië
Les Éperons d'Or
de la ferme.Lecouteau ouvert ïls mangeaient
un peu de lard sur uil chanteau de pain bis,
par grosses bouchées, avec cette lenteur
solennelle, presque religieuse, des gens de
la campagne, pour qui le pain est chause
sacrée. Tout dans leur humble et robuste
aspect, epprimait les antiques et précieux
instincts, les simples et immortelles tradi
tions de la race humaine.
lis m'ont fait éprouver une émotion
étrange, oü il y avait du respect, et aussi de
la tristesse. Est-ce que vraiment nous n'en
aurions plus, en France, des paysans comme
ceux-lk
Et, sougeant k nos villes pleint s de
désespórance, k nos campagnes menacées
d'abandon, k l'avenir si sombre, j'ai mur-
muré le mot de la belle priere
Donnez-nous aujourd'bui notre pain quo-
tidien
En présence du respect pour nos paysans
beiges, exprimé dans cette belle page, que
valent le mépris et les dédains de la Flandre
(Le Bien Public.)
Taxe sur les raotocycles
et automobiles
Le conseil entame la discussion sur l'unifica-
tion des règlements provinciaux concernant la
taxe sur les automobiles.
M. Bruneel-de Montpellier.—En 1899 le con
seil provincial vota une taxe sur les automobiles.
Les possesseurs de ces engins, siégeant dans
cette enceinte, furent les premiers k reconnaitre
que cette taxe était équitable. En 1900, il fut
apporté certaines modifications au reglement.
Depuis, on tenta d'unifler les règlements exi-
stants dans les autres provinces. Cet accord n'a
pu s'établir complet, puisque déjk la province
de Namur adopte une taxe différente. C'est un
inconvénient. Mais il nous donne plus de liber-
té dans la discussion du projet d'uniflcation qui
nous est soumis.
Je ne critique ni la taxe ni le mode de sa per
ception. Le poids du véhicule est une case
acceptable.
Mais il est telle disposition que je voudrais
voir supprimer ou modifier. L'art. 3 astreint
au paiement de la base les étrangers résidant
pendanl 30 jours dans la province. Gela ne rap
portera rien ou presque rien. Aussi je propose
de bifter l'article. Le plus grand nombre d'auto-
mobilistes nous arrivent du Nord de la France.
II partent le samedi pour la cóte beige et re-
prennent le chemin de leur pays que le lundi.
Les Beiges ne payent pas de taxe en France.
Moyennant un acquit k caution, dont le timbre
coüte 0.75 centimes, ils peuvent circuler en
Franceen automobile.Nepourrait-on introduire
chez nous une mesure identique
J'ai a présenter aussi une observation quant
a la plaque qu'on impose aux automobiles.
L'honorable membre en fait l'historique. Des
accidents d'automobiles assez nombreux s'é-
taient produits. L'opinion publique s'émut a
juste titre, plusieurs auteurs d'accidents s'étant
soustraits par la fuite aux conséquences de
leur acte. Alors, par mesure de police, et pour
assurer la répression, on imposa le port de la
plaque, comme moyen de fixer l'identité des
chauffeurs. Mais notre plaque provinciale n'a
pas ce but. C'est une plaque fiscale, signe exté
rieur que l'automobiliste a acquitté la taxe.
II y a trop de plaques. A cóté de la plaque
nationale, il y a la plaque provinciale. II est des
automobiles qui sont munis de cinq ou six pla
ques. Quant un accident se produit, on voit une
plaque, mais on se trompe sur la véri table. La
plaque fiscale tend a produire la confusion et a
renare la répression plus difficile. Supprimons
la. On ne fait pas porter une médaille au che-
val soumisk la taxe; on ne force pas ie déten-
teur d'un port d'arme, de porter un timbre dans
le dos.
M. Vercruysse rencontre les observations de
M. Bruneel. II fait ressortir les heureux effets
de ('unification. Si Ia province de Namur a fixé
la taxe des automobiles au double des autres
provinces, c'est que sa situation particuliere
est particulièrement chargée.
L'honorable député permanent estime que
pour le moment on aurait tort de supprimer la
taxe en faveur des chauffeurs étrangers. Si on
percevait, chaque fois qu'un automobile étran-
ger passé la frontière, un droit de 5 ou de 10 fr.,
c'est alors qu'il se produirait des réclamations.
D'accord avec les déléguésdes autres provinces,
nous pourrions cependant étudier des modifica
tions k cet article.
Quant k la plaque, nous n'avons qu'a nous
placer au point de vue fiscal. G'est, sous ce rap
port, un excellent moyen de contróle. Certaines
villes imposant mème le port de la plaque aux
voitures de luxe. La confusion dont a parlé M.
Bruneel n'est guère k craindre. La plaque fis
cale doit occuper une place spécialele cóté
droit de la machine.
M. Ern. de Thibault de Boesinghe opine dans
le mème sens.
L'orateurdit que séjournant kBruxelles pen
dant six semaines et sortant avec son équipage,
il a été interpellé par Ia police, paree que sa
voiture ne portait pas de plaque. Ne résidant
pas le temps prescrit par le règlement pour
être astreint au paiement de la taxe sur les voi
tures de luxe, il ne lui a pas été difficile de l'é-
tablir. II en sera de même pour les étrangers,
propriétaires d'automobiles.
M. Paul d'Ydewalle. On pourrait deinander
au gouvernement que les receveurs des contri
butions délivrent une seule et même plaque,
comprenant le patement des deux ta? *s.
M. Bruneel. II n'y a pas de taxe payer au
profit de l'Etat.
M. Aug. Liebaert. Nous aurions tort de ne
pas suivre les conseils d'un spéeialistè comme
M. Bruneel. Nous devons donner toutes facili-
tés aux étrangers, qui viennent nous apporter
le bien-être. Nous ne pouvons nous montrer
moins aimables que la France, le berceau de
l'amabilité.(Rires) Nous ne devons pas surchar-
ger les automobiles de plaques.
M. Ern. de Thibault de Boesinghe. Nous som
mes trés honorés de recevoir la visite les étran
gers. La mesure proposée n'est nullement vexa-
toire. Les Beiges séjournant a i'étranrer paient
aussi. Ge n'est pas une taxe de 50 ou de 100 fr.
qui effrayera les détenteurs d'automo «les, ma
chines de luxe. Ils s'imposeat des dépenses
autrement eonsidérables.
M. Bruneel persiste dans ses pro positions.
Récemment je voyageais en compagni de mes
sieurs de Lille. Ils parlaient de la route proje-
tée pour les automobiles, entre Osle de et Me-
nin. Si on leur donnait une bonne route, ils
donneraient volontiers lOfr. k chaqcn voyage.
Tousles samedis 50 a 60automobile? franchis-
sent le frontière pour se rendre k Os ende ou a
Blankenberghe.
L'ensemble du règlement estadop'é k l'una-
nimité.
M. Bruneel s'est abstenu au vote. J1 admet la
taxe; mais il ne saurait se rallier certaines
dispositions qu'il a combattues au ours de la
discussion.
La Gommission des Monuments, sous la
direction de son président, M. Lagasse de
Locht, est venue k Ypres, mardi dernier, en
vue du classement de certaines fagsós ayant
un caractère monumental L'Hótel de Gand,
la Conciergerie, les maisons des bateliers
au marebé au bétail, la maison d M Bie-
buyck, président du Tribunal et ecile de M.
Colaert, Bourgmestre.
La Gommission, sous la conduite d MM.
le Bourgmestre, l'Ingénieur-architec.e de ia
ville et le secrétaire communal, a s isi l'oc-
casion de sa visite k Ypres pour re voir les
Halles et l'église St Martin.
On nous assure que ses membres ont, k
l'unanimitó,approuvé le projet de plantation
d'arbres sur les bords des trottoirs de la
Grand'place, dont un essai avait été fait ces
jours derniers.
Les arbres plantés, et qui viennent d'etre
enlevés, produisaient, en effet, la meilieure
impression. II nous parait pourtant qu'ils
étaient trop élancés et trop peu touffus. Mais
il est juste de dire que ce n'était qu'un eS3ai.
II faudra du reste, pour juger de l'ensem
ble, que la plantation soit étendue autour de
toute la place, sauf vis-k-vis des Halles et du
Nieuwwerk
A propos de travaux publics, nous consta-
toris avec plaisir que le pavage des rues de
Menin et de Dixmude et de la traverse de la
Grand place est achevé.
Celui de la rue de Lille sera entamé prés
les fétes communales.
Tout le monde le Progrés compi is
approuve l'élargissemeni des trottoirs. 11 e"
sera de même bien tót de la plantation d'ar
bres On commence, comme k Court,rai,
par critiquer le travailon finit par l'ap-
prouver.
Le pavement de la salie Delbeke est ache
vé. En attendant qu'il soit couvert ci'un dal-
lage définitif, les briques ne font pas mau-
vais effet. 11 est même possible, k voir celui
des étages du beffroi, que le pavement pri-
mitif était également en briques.
Quoi qu'il en soit, nous estimons qu'il ne
peut être question de placer utt dailöge défi
nitif, tant que les toitures ne sont pas entiè-
rement resiaurées.
Le Collége des Bourgmestre et Echevins
a fait procéder, avec beaucoup de précau-
tions, au nettoyage des murs blancs.
II a fait enlever aussi l'estrade qui servait
k la musique de la ville,lors des distributions
de prix. Enfin il a fait dispat aïtre la u'ès-dis-
gracieuse cloison qui séparait les sailes
Pauwels et Delbeke.
On voit maintenant, d'unseul coup d'ceil,
ces deuxsalles, qui sont une merveiile d'ar-
chitecture gothique et incontestabiement,
comme telles, les plus grandes et les plus
belles qui existent. Geux qui n'ont jamais
vu i'ensemblede l'étage du monumeni,seront
enchantés de pouvoir admirer cet ensemble,
qui produit un effet indescriptible.
Verification bis annuelle des poids et me-
sures, du 29 juillet au 14 Aoüt 1902, au
petit marché au beurre.
Une fête sera donnée le 27 com ant k
TArsenal par le personnel de t'Ecole d'Equi-
tation.
Entrée lihre.
Nous apprenons que la cour d'assises de
Bruges,vient de condamner k mort l'assassin
de la Hooghe
Cette condamnation, quoique absoiument
méritée, a produit la plus pétiible impression
k Ypres, oü babite ia familie de Hauspie,
composée de personnes des plus honorables.
Le Ministre das finances et des travaux
publics fait savoir que Ia navigation est
rétablie k l'éciuse de Boesinghe, sur le
canal d'Ypres k l'Yser.
II campanille di San Marco
On assure aujourd'hut que l'écrouiement
du campanille avait été signalé au gouverne
ment da la fagon la plus formelle, comme
chose certaine, il y a déjk douze ars, par
Téminent architecte Lutgi Vendrasoo. La
commission technique avait, sprès enquête,
déclaré cette crainte vaine.
li y a dtx aus, l'éminent architecte réitéra
son avet'fissement au gouvernement La com
mission déclara k nouveau qu'il étaii le jouet
d'une peur sans cause et M. Vendrasco fut
vertement répiimandé.
II y a un mois, il revint k la charge, dé-
clarant que 1'écroulement était proebtin. On
le congédia alors de ses fonctions officielles.
Luudi dernier, néanmoins, k 5 heu<'es du
matin, M. Vendrasco ayant visité le Campa
nile, répétaque la chute du monument était
absoiument imminente Oa ne le cr ut pas.
Quatre heures et demie a prés el le s'effen-
drairVoilk, du moins, cequi se raconte
tout fiaut aujourd'hui dans le public.
On ajoute que la chute du fameux édifice
a été piécipitée par le fait de l'établissement
d'une cheminée et d'un foyer construits k
l'intérieur de la tour, pour permettre au gar-
dien de se chauffer. Pour ce travail, exécuté
par l'arehitecte Rupolo, il fallut creuser une
tranchée le long du rnur oriental, aux-dessus
de la toiture de la loggietta Sansovino cela
accrut terriblement la lézarde déjk existante
et fitpencher dangereusement le Campanile
du cóté Est.
Ces renseignements sont accueillis comme
sérieux par des gens trés bien informés et
ils peuvent jouer un róle important dans la
recherche des responsabilités imposées par
la perte d'un des plus beaux joyaux artisti-
ques du monde.
Nous venons de lire, avec un intérêt sou-
tenu, l'admirabie livre dont M. le chanoine
Duclos, d'Ypres, vient de doter la littérature
historique de notre pays. Ecrites en cette
langue ouest-flamande, imagée et sonore,
dont les mots seuls sont éloquents, les nom-
breuses pages de ce livre nous donnent un
tableau fidéle du formidable conflit de 1302.
Onze Helden van 1302 (nos héros de
1302) la personnalné de l'auteur apaise
sur ce point toutes les susceptibilités -
sont d'une vérité historique incontestable
quant aux fails. Nous n'avons pas de raison
de douter des interpolations de M. Duclos.
Et ce sont précisément ces interpolations
que nous voudrions résumer ici. M. Duclos
réfute différents sopbismes, tout d'actualité
La bataille de 1302 ne marqua pas un con
flit du Libéralisme contemporain contre les
doctrines de l'Etat chrétien. Les communiers
avaierit la liberté communale c'est la Réfor-
rne qui réclama ia liberté philosophtque. Les
communiers, k la vérité, voulaient étre li-
bérés des ligttages et exercer un contróle
sérieux sur les finances communales. Le
conflit fut d'ordre purement administratif,
et non philosophique. L'objection est sophis-
tique elle repose sur un syllogisme k quatre
termes, le mot de liberté y entre comme
deux termes différents.
Ce ne fut pas un conflit entre Flamands et
Wallons. La Flandre était mi partie flamande
et mi-partie wallonne k Bruges et k Ypres
on parlait les deux langues k Groeninghe,
les seigneurs wallons de Lille, Hondschote,
etc., etc., combaltaient dans les rangs des
Flamands luttant contre les Francais.
Ce ne fut pas un conflit entre le peuple et
la noblesse. 142 cbevaliers et écuyers noble*
se trouvaient dans les rangs des Flamands,
avec 600 chevaliers et cavaliers envoyés par
Jean de Namur.
Ce ne fut pas un conflit entre le travail et
le capital. Les socialistes raisonnent encore
k faux en représentant les communiers com
me leurs précurseurs. Les «oppresseurs de
1902, pour les socialistes, c'est le capital.
La caiégorie historique capitalisrae était-
elie si oppiitnante en 1302 Quels étaient
les oppresseurs a'alors? Les lignages qui
s'étaient emparés de Tadministration des
villes, le roi de France qui voulait faire de
la Flandre une province royale. Encore un
syllogisme k quatre termes La question
économique n'était pas posée en 1302 la
grande industrie n'existait pas. Presque tous
les pères de familie étaient propriétaires la
charte réglait les salaires et les prix de vente.
Et personne ne demandait la revision de la
charte. Les grèves de 1280 et 1281 eurent
des causes de politique administrative, et non
des causes économiques. En 1301le peuple
cesse le travail et court aux artnes paree
qu'on veut lui imposer un impot arbitraire.
Les vraies causes du conflit furent celies-
ci
Le roi de France voulait agrandir son
royaume en ie centralisant. Il devait pour
LIBÉRALE