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POTTELBERG
Mercredi 23 Aotit 1902
10 centimes Ie N°
37e Anhee. N° 3673
France
Italië
Allemagn
Martinique
LES TUILES
Correspondance
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Plusieurs manifestations se sontproduitcs
dans la journée de dimanche dans le Fini-
stère.
Des manifestations indentiques se sont
également produites Quimper et k Morlaix,
M. Vaillant, commissaire de police, qui avail
élé blessé lors de l'expulsion des soeurs du
couvent de Pent Croix, est allé faire une en
quête dans cette commune. II a dressé une
dizaine de procés verbaux.
D'autre part, on annonce que M. Menage,
liquidateur judicaire et administrateur des
biens des congrégations dissoutes, va pour-
suivre cette semaine les opérntions commen
cées vendiedi dernier. II reste encore, en el
fet.une trentaine d'étabüssements oil les seel
lés devront être apposés.
On annonce de Brest que le traitement du
curé de Ploujean vient detre suspendu par
suite de l'attiiude de eet ecclésiastique au
moment de l'exéculion, dansleFinistère, des
décrets relatifsk la fermeture des écoles con-
gréganistes. Le curé de Ploujean, qui célé-
brait la messe lorsqu'on lui a signalé l'arri-
vée des forces qui devient assister le com
missaire de police dans sa mission, a quitté
l'autel et a fait sooner trois fois le tocsin
pour préparer la résistance.
Les journaux annoncent qu'en vertu de la
convention anglo italienne en vue de la rè
pression de la contrebande des armes sur la
oöte des Somalis, le navire italien Governolo
a saisi des armes transportées par quelques
canots. Les équipages de ces derniers ayant
essayé de s'échapper, le Governolo a tiré plu
sieurs coups de canon et a pu ensuite s'em
parer des armes
Les journaux démentent que le Governolo
air bombard i un village dent les habitants
refusaient de reconnaltre le protectorat de
l'Italie.
Dans l'une des salles, 9.000 auditeurs
avaient pris place.
Le président, Dr Giessler, a ouvert la sé
ance. Le Dr Schaedeler a prononcé un long
discours, intéressant spécialement les ou-
vriers.
L'archevêque de Fribourg, Mgr Noerbeer,
a pris k son tour la parole. II a invité les
ouvriers k travailler, enfin que la foi en Dieu
et le respect des 10 commandements soient
reconnus comme la base de la société.
Le congrès siégera plusieurs jours. La
villeest richement pavoisée, ce qui est d'au-
tant plus remarquable, que, sur les 130.000
habitants qu'elle compte, 70.000 sont pro
testants.
On télégraphie de Berlin au Daily Mail
que l'empereur a fixé au 9 novembre la date
de la visile au roi Edouard II L'impératrice
et le Kronprinz l'accompagueraient.
II se pourrait, du reste, que l'empereur se
rendit a Cannes durant le séjour qu'y fera le
roi d'Angleterre.
Le congrès catbolique allemand s'est
ouvert hier k Mannheim, au milieu d'une
affluence considérable. De trés nombreux
sociétés ouvrières se sont réunies pour y
assister. Quatre séances ontété tenues dans
les quatre plus grands locaux de la ville.
De 25.000 h 30.000 personnes orit pris part
au défilé, avee 30 corps de musique.
On se souvient qu'au nombre des rares
survivants qui échappèrent k la terrible cata
strophe qui, le 8 Mai détruisit Saint Pierre,
se trouvait un prisonuier du nom de Sylbaris
Ludger.
Notre confrère Opinion, de Fortde-
France, donne aujourd'hui k son sujet les
renseignements intéressants ci-après
Sylbaris Ludger est venu, la semaine
dernière, en nos bureaux nous l'avons de
nos yeux vu... II avait du reste le corps fort
eudommagé des plaies sanguinolentes lui
couvraient l'un des pieds sa main atroce-
ment mutilée, son estomac affreusement
brülé, tout chez lui racontait l'norreur des
lerriblcs événements passés, et lorsqu'il nous
eüt tail le court récil des trois tragiques
journées passées dans la cendre, sans eau,
sans patu, nous n'avons plus eu au fond do
coeur qu'une immense piué pour de si gran-
des souftrances.
Sylbaris avait uu mois de prison k faire. 11
y était depuis quelques jours. On l'eroployait
au dehors. li sortait avee lVscouade de ses
copsinssous ia surveilUnce d'un policeman.
Peu de jours avarit la catastrophe, il se
souvint qu'k pareilie époque se célébrait la
fête paroissiale du Prêcheur. II y avait long-
lemps qa il n'avait assislé k une de ses fétes
de son bourg natal; il se rappela les multiples
plaisirs dont il avait joui dans celles d'antan;
ma foi, ne pouvant plus résister au magné
tisme qui l'attirait dans la direction du
Prêcheur, il faussa compagnie au policeman
ei s'enfuit aux lieux qui le sollicitaient si
puissamment.
La journée du dimanche se passa, puis
toute une semaine, et Sylbaris ne revenait
pas. Retiré chez un camarade, dans les
hauteurs, il sefaisait grassement traiter par
son ami et passait son temps dans uo doux
farniente. Au bout de la semaine, ii retourna
k la ville se reconstituer prisonnier. Au lieu
de l'envoyer au dehors comme auparavant,
on lVnferma dans un cachet muré, ola
lumière pénétrait k peine par les interstices
d'une fenêtre grillée.
Sylbaris, privé de la liberté et du grand
air, y réfléchissait sur l'inconstance des
choses humaines lorsque se produisit le
cataclysme, II ne vit rien, ne per gut rien,
sinon un bruit fait de tous les bruits, un
fracas immense, formidable II se sentait
cuire. Une chaleur intense, intolérable le
rótissait littéralement. La toiture de la
celluie s'était lézardée sous un choc effroyable,
et la cendre chaude pénétt ait k l'intérieur
aussi bien par cette crevasse que par la
fenêtre.
Sylbaris s'agenouilla tout d'abord mais
ses genoux brülaient. I! se coucha sur le dos;
son dos brüla. Et, fait extraordinaire, tandis
que la majeure partie de son corps se trou
vait ainsi endommagée, ses vêtements éiaient
restés intacts
La porte du cachot était restée close,
cadenassée avec ses brülures, il ne pouvait
penser k sortir par la toiture dont la cre
vasse était d'ailleurs trop peu vaste pour lui
livrer passage. Toute la journée du 8, il ne
cessa de frapper contre la porte de sa celluie
en poussantde grands cris. Personne ne ré-
pondant k son appel, il se figura qu'un im
mense incendie avail détruit la ville. II passa
la nuit dans des transes inénarrables. Lors
que les premières lueurs du jour furent par-
venues faiblement jusqu'k lui, il se remit k
frapper désespérément, infatigable.
La journée du vendredi s'écoula personne
ne répondit k son appel la nuit revintputs
l'aube d'une nouvelle journée. II se remit k
frapper sans se lasser; des bourgeonnements
se formaient sur sa peau les boutons cre-
vaient, déterminant une douleur cuisante,
qu'importe? il frappait toujours. Enfin!
quelqu'un l'avait entendu et le bélatt Un
moment après, guidés par ses cris défail-
laots. Léonce et Tbéodore, deux habitants du
Morne-Rouge, arrivaient jusqu'au cachot.
Mais que faire La porte en était solidement
fermé", et ils n'avaierit aucun instrument
pour la forcer.
L'un des deux sauveteurs s'eu retourna au
Morne-Rouge en quête d'un raarteau et d'une
pince. II ne fut k Saint-Pierre que vers les
cinq heures du soir. Un moment après la
porte de la celluie s'ouvrait. Sylbaris, em-
porté sur les épaules de Léonce et de Théo-
dore, arriva au Morne-Rouge oü lui furent
prodigoés les premiers soins. II y resta
jusqu'au 80 juillet, date k hquelle il vint k
Forte-de-France.
de Courtrai
prouvent leur supériorité
deüuis 25 ans.
Sous ce titre, le Progrès publie uue
lettre que M. Arthur Merghelynck,
Bourgmestre de Wulveringhem, vient
d'adresser au conseil communal
d'Ypres.
Un de nos lecteurs nous prie de re-
produire ce document, en nous an-
noncant quelques observations en ré-
ponse aux allegations de M. Merghe
lynck, que le Progrès appelle notre
sympathique coneitoyen.
Tout en dounant satisfactiou A notre
lecteur, en ce qui concerue la repro
duction de la susdite lettre, nous le
prious de ne pas commen ter ce fac
tum, qui se commente suffisammeot
lui-même, après la distinction si bien
faite, par M. Merghelynck, entre la
ville proprement dite et la ville sans
doute impropreraent dite.
Un comble M. Merghelynck et le
Progrès appellent Onze Helden», de
M. le chauoine Duclos, un roman his-
torique. Ni l'un ni l'autre ne l'a In
ou... compris.
Voici Ia lettre de M. Merghelynck
Cbkteau de Beauvoorde sous Wulverin
ghem, le 12 Aoüt 1902.
Messieurs,
J'ai appris ia semaine dernière qu'il avait
étéquesiion de ma personne dans votre séan
ce du 2 de ce mois.
Avanl d'en avoir lu le compte-reudu dans
les journaux de la localité, je croyais qu'ou
y avail finalement communiqué ma démission
motivée de membre de la Gommission de la
Biblioitièque, jotnte k ma protestation contre
l'enlèvement d'un objet d'art au local de eet
établissement alors que la destination de eet
objet était clairemeutdésignée pariedonateur.
J'ai vu aussitót que cette fois encore il ne
s'agissail pas de cette question, mais bien du
dernier travail, dont j'ai eu l'honneur d'en-
voyer en hommage l'undes centexemplaires
parus non destinés au commerce k la Bi-
bliothèque des Archives par ('intermédiaire
de ('Administration communale.
Get ouvrage intitulé Souvenir du qua-
Irième centenaire de ïacquieition du droit de
citéè Ypres par La familie Merghelynck, 1502
1902» n'etait done pas déstiné au cabinet de
Monsieur le Bourgmestre, lequel a agi com
me s'il l'était en saisisssnt le Conseil de eet
hommage eten provoquant de la part de ce
dernier des remercirrents dont je lui suis
fort seconnaissant.
G'est untquement pour avoir ['occasion de
relever un passage qui n'a pas plu au premier
magistral de la Ville que celui-ci a agi de la
sorte.