QHÈOIHIQUE YPRO!SE Mereredi 8 Septembre 1902 10 centimes Ie IV0 37* Année. N° 367 5 La loi contre les congrégations en France La Hollande et la Triplice Une descente du Parquet dans les ateliers du Progrès Ministre rabelaisien Un discours de M. Jacques Piou contre les proscripteurs Qp,Gt A iV^' On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. 50 o. Le JOURNAL D YPRB8 parait le Mercredi at le Samach. La prix de l'abonnement, payable par anticipation ast da 5 fr le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franco de port a i'adresse ci-dessus. Les annonces ooütent 15 centimes la ligne. Lesróolam^ dans le carps da journal coüta it par an pour tout 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc laligne. Las rnméros supp' !- menta'res coütent to francs les cent exerrplaires. Pour les annonces de France et deBelgique exoeptó les 2 Plandres) s'adresser A 1 'Agence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et i Paris, 8, Place de ia Bourse. Le J7a<mJournal officieux de Paris, croit savoir que les cougrégalFns re- ligieuses a l'exception de celle qui s'est signalée par sa resistance dans le Finistère onl envoyé des demaiides d'autorisation pour la presque totaüté des établissements fermés en execution de la circulaire ministérielle du 9 Juillet ct des.décrets du 1 Aoüt. Ce journal ajoute que la direction générale des cultes trausmet ces de- mandes aux préfets qui out été in vités 'es instruire d'urgeuce et a auloriser les conseils muuicipaux a se réunir extraordinairement pour ea délibérer, l'avis de ces assemblees étant indispen sable pour saisir le conseil d'Etat. D'autre pari, le Temps fournit la Statistique officieuse que voici et que nous transmettom- sous éserves. D'après les enquêtes faites par les diverses administrations compéteutes (cultes etenregis remenf), il y avail au moment de la promulgation de la loi du 1 Juillet 1901, 5 congrégations d'hommes autorisées et 147 congréga tions d'hommes non autorisées et parmi les établissements de ces con grégations S.216 n etaient pas auio- risés. Du cöté des femmes, il y avait 905 congrégations autorisées et 606 con grégations non autorisées. Le nombre des établissements fon- dés sans autorisatiou paries 1,515 congrégations féminines s'élevait a 13,252 dool 10,970 dépendaient des congrégations autorisées et 2,282 des congrégatiorjs non autorisées. Les établissements d'enseignement qui viennent d'être fermés appartien- nent a la cutégoiue de ces 15,252 établissements. Ajoutons que, sur les 147 congrégations d'hommes non autorisées, 64 ont derraudé l'autorisa- tion. Les autres se sout dispersées. Sur les 606 congrégations de fem me:, non autorisées, 551 out demandé l'autorisation et 85 se sout dispersées. Au point de vue ue l'application de ia loi du 1 Juillet 1901 sur les 64 de- mandes d'autorisat'on émanées de congrégations d'hommes, 61 devront être soumises au Parlement et 3 au conseil d'Etat;. Sur les 551 demaudes d'autorisation émanées de congregations de femmes, 305 devront être soumises au Parle ment et 156 au conseil d'Etat. Le correspondant du Figaro a La Haye a eu une conversation avec le docteur Kuyper qui démeut formelle- rnent que le voyage qu'il a fait récem- ment en Europe ait eu t'aita un rapprochement projeté de la Hollande avec l'Ailemagne et la Triplice. Je n'ai pas voyage en Allemague, je n'ai fait que la traverser. Je i 'ai pas plusparléa M. Richtoffen que je n'ai vu M. ie Goiuchowsky. Depuis le mo ment oüj'ai quitté La Haye, je n'ai échangéavecun seul hommepolitique, pas un seul mot, pas uue syllabe sur ie rapprochement de mon pays avec l'Ailemagne et ia Triplice. Le Progrès annonce que le 28 Aoüt, le Parquet a fait une descente dans ses ateliers en vue de découvrir si certain pamphlet, paru au cours de la dernière période éleeto- rale, n'émanait point de ses presses. Le pamphlet en question, dit le Progrès, ne portait aucun nom d'imprimeur et s'adressait aux électeurs de Comines et de Wervicq et contenail des injures grossières k l'adiesse de négociants catholiques habi- tanï ces deux loealités. Nous ne nous occuperons pas du point de savoir si le pamphlet sort ou non des presses du Progrès c'est l'affaire de la Justice cela mais nous protesterons une nouvelle fois contre les dir^s du Progrès qui a vu dans ce pamphlet une manoeuvre destinée d nuirc d U candidature de M. Nolf. Et nous rappellerons une nouvelle fois que le Progrès a commis la canaillerie d'attribuer l'écrit en question au parti catholique, alors qu'il AVAIT QUE l'aüTEUR .DU PAMPHLET ÉTA1T ÜN des plus FiDÈLES suppóts du parti radico-so- cialise. Le Progrès, copiant un journal de la ca pital l'Eloile beige, parle de fextraordinai re h rdiesse et le piment outrander du Un gage de M. le Baron Surmont de Volsberghe, dans son cabinet de Ministre de l'Industrie et du Travail. L'suteur de eet article, qui a peut-être eu queique démêlé avec le Ministre, a cru pou- voir se venger de la sorte de M. le Baron Surmont de Volsberghe. Quoi qu'il en soit,nous sommes convaincu que l'honorable Séuateur méprise autant les attaques en question que celui qui en est l'uuteur. Quant k nous, nous connaissons l'esprit et l'humour de M. le Baron Surmont de Volsberghe mais nous n'avons jamais constaié qu'il eut le langage que l'Etoile lui attnbue et nous pouvons dire que nous connaissons l'ancien Ministre depuis bien plus longtemps que le Monsieur de Bruxelles. Tourcoing, 31 aoüt. Une importante réunion a'élevant k 5.000 personnes organisée par la Jeuuesse Catho- lique de Tourcoing, a eu lieu dimanche au théüire. Parmi les orateurs, M. Jacques Piou a prouoncé un éloquent discours dom nous tenons k citer les passages suivants Si, au moisde mai deruier, nous n'avons fait qu'entrevoir le succès, noire défaile, moins compléte qu'ou ne le pense, n'a pas été saus consolation. Pour rester maitre du cuarnp de bataille, l'ennemi a dü abandouner una grande partie de sou artillerie. 11 avait pompeusement iuscrit dans un pro- gramme plein de menaces, l'impöt global et progressif, le rachat des cbemins de fer, la réglementatiou des heures de travail. De loutes ces belles choses.il nest plus question; c'est un peu l'habhude, je le sais. Mais cette fois, c'est la uécessité qui l'y coniraiut. Son ambition, en matière économique se borne k ne pas faire faillite. il avail annoncé avec non moins de fracas, ia séparation de l'Eglise et de l'Etat, ia sup pression du budget des cultes, le monopole universitaire. Lk encore, il a tallu faire la part du feu, et nous en serous quittes, je crois bien,pour queiques parades aussi bruy. antes qu'inoffensives. k 1 occasion du Con cordat et de l'ambassade du Vatican. Reste, il est vrai, comme dernière épave des promesses d'antan, la guerre k l'ensei- gnemeni libre. Celle-lk, par exemple, les vainqueurs de mai l'ont faite sans merci, car ils l ont crue sans danger.Pleins de bravoure contre de pauvres Sceurs, ils ont foncé la dague au poing. Nos électeurs, se sont-ils dit, veulent des réformes nous allons leur offrir des persé cutions. Fermetures d'écoies, expulsions religieu ses, nest ce pas un régal de haut goüt S'ils trouvent le repas maigre, nous leur crierous, par la bouche de tous nos pontiles en tablier maconnique Les écoles libres sont des lieux de perdition. L'obscurantisme, voilk l'ennemiUne fois débarrassés des maitre eu soutane,des mattresses en cornette, nous réaliserons, d'un coup, I'ideal de justice la'ique qui doit marquer le triomphe de la libre-pensée. Plus d'enseignement religieux, et souvrira aussilót l'kge dor du progrès scientifique. Fiers de leur habilelé, ils se frottaienl les rnains, pensant que Ie bon peuple, distrait jar leurs exécutious, n'allait plus songer k ■niveler les fonunes par l'impót, ou k les con» fiquer par le collectivismequ'k force de crier A bas la calotte il oublierait de crier A bas le capitalUs le croyaient oecupé pour quatre ans et déjk chantaient icioire, car ces réformateurs k tous crins, qui ont de si belles phrases i la bouche, et de si belles promesses dans leurs manifestes élecioraux, sont devenus, depuis qu'ils sont les maitres, de parfaits réactionnaires. II n'y a même plus qu'eux qui le soient. Ils n'ont plus quuu soucine pas tuer la poule aux ceufs d'or. Quand ils flattent le peuple et l'amusent par de grands mots, c'est avec l'arrière-pensée de se dégager par une pirou ette. Ur. moment, ils ont cru que la force avait réussi. Par malheur pour eux, la comédie a failli devenir tragique. Le bon peuple ne s'est pas prêté aussi complaisamment qu'ils l'espéraient k leurs petiis jeux de Machiavels dégénérés. Se voyant enlever ses enfants, le paysan breton a pris son gourdin. On le lui a bien fait jeter k terre, mais c'est bon pour une fois. A la prochaine, il prendra sa fourche, et person- ne ne la lui arrachera. Quel beau spectacle, la défense républi- caine vient de nous donnerLa police, la gendarmerie, réquisitionnées contre des pères et des mères défendant leurs enfants. La troupe elle-méme mise en ligne pour protéger les crocheteurs l'infanterie de marine appelée au combat contre ces paysans sans armes, traités commes des Malgaches ou des Pavilions Noirs. Pourquoi ce déploiement de forces pour défendre la loi non, pour la violer, car le Gouvernement est en pleine insurrec tion contre la légalité. S'il fait enfoncer des portes, forcer des serrures, charger les foules, c'est pour la plus grande gloirc du neo-jacobinisme qu'il incarne, avec ses brutalités et son arbitraire. II invoque la loi sur les associations. C'est elle qui le condamne; elle ne permet ni d'im- poser une autorisation aux établissements antérieurs k sa promulgation, ni de les fer mer sans la permission des tribunaux, ni d'apposer, sans jugement, les scellés sur une maison privée. Ces attentats, contre lesquels le Gouver nement interdit tout recours k la juridiction civile, ne s'achèveraient pas impunément dans un pays plus fait que le nótre, aux mceurs de la liberté. Leurs auteurs auraient vite fait d'échanger leurs fauteuils ministé- riels contre des bancs k la Haute-Cour. aMfwnPR-^ v

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 1