IvTs 10 centimes ie N° ORGANE CATHOLIQU E On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL DYPRES parait le Mercredi at la Samed). 1.6 yrix de l'abonnementpayable par anticipation est da 5 ?r. 50 c. par an ponr tont la pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franco de port k l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes ia l:gue. Le> clames dans le corps du journal couient 30 centimes la ligne. Les insertions judi laires. l franc la ligne Lai numéros supplémontaires coütent 10 francs les coat exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adreaaüi** 1 'Aget.r Eavas Brnxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8. Place de la Bourse. Au moment oü les médecins nous rassuraiertt complètement sur let at de ssnté de la Reine, la brusque n )u- velle de la mort de notre souveraine nousparvientdansce brèftélégramme: Spa, 8 heurcs 30. I a Reine est morte k 7 heures 50 Cette doulomeuse nouvelle aura un profond reieniisscment dans le pays. L" Belgique entière partagera !e deuil de la Familie rryale. Quoiqu'e.. puis- sent dire les socialistes, 1'aUachement a la Dynastie a poussé de profondes racines dans le pays. II s'est réveille avec plus d'ardeur que jamais dans ces dernières années en raison même des attaques de ses adversaires. Eu ces heures d'angoisse et de tris- tesse, tous les coeurs vraircent beiges batten! a l'unisson en se tournent vers notre Souveraine dans un même sen timent de respect et de sympathie. La reine Marie-Henriette Pour juger ia Reine, on doit tenir compfe de sa première education. Elevée paruue tnère protestante, elle s'est toujours un peu ressenlie du caraclère piétiste de sa mère. Elle était fort portee a la sévérifé. Elle aimait bien ses eufants., mais, pour les rendre p rfaits, les corrigeait parfois avrc une certairie rudesse. Pon; l'édu cation physique, elle a toujours con serve une grande preference pour la vie simple et intrépide a la campagne. Elle n'aimait point l'air des villes, ni les atours de la toilette et du luxe. Elle affectionnait les chevaiix, les chiens, les oiseaux. Les chevaux, elle les dressait, les monlait, les conduisait avec ui e rare habiieté, une dextérité que les plus exetcés des écuyers ne pouvaii ut as- sez admirer. Combien defois ne l'a-t-on pas vu sur les boulevards de Bruxolles cowduisauf, d une main ferme et adroite, ses quatre jolis poneys, tous fiers d'etre mends grand train j ar une main royale. Combien defois ne l'a-t-on pas vu faire de longs pèlerinag 'S avec ses chevaux a la chapel le de Notre- Dame dé Grèce, a Scheut-Veld, pen dant la maladie du Prince royal, et, dans d'autres circonsfances, k Hal. k Montaigu et aiüeurs. Dien des fois elle s est exposée au danger de faire une chute mortelle, mais elle avait une confiance presque illimitee dans la protection de son angogaidien et nes Rois Mages. Elle était iuscrite dans la Confrérie des Rois Mages, a Colo gne, elle ne manquait jamais d'invo- quer ces rois, appelés et conduits auprès de l'Enfant-Sanveur de Beth- léem par une étoile miraculeuse. Qui ne se rappelle combien elle a toujours favorisé la Société proteetrice des ani- maux? souvent quand eile voyait mal- traiter les chevaux, lesanes, les chiens, elles'arrêlait pour reprendre vivcment les hommes sans pitié et sans coeur qui tourmentaient les pauvres bêtes qui nous renden! des services si utiles pour une pifanco d'avoine et une croüte de pain noir. Cependant, eet amonrdes chevaux et des voitures ne Pempêchait pas de s'adonner a d'autres exercices corporels, teis que la prorae nade, Ie travail du jardioage, a cul ture des fleurs, la chasse, même Ia natation. On l'a vu quelquefois a Os- tende, a une hem e matinale, pour se soustraire a l'oeil indiscret de la foule, prendre furtivement un bain bienfai- sant et sanitaire. Quand la distance a parcourir n'était pas trop grande notre bonne el eourageuse souveraine aliait souvent k pied. C'est ainsi qn'on la vit bien souvent se rendre pédestrement et sans suite a leglise paroisiale de Notre-Darne de Laekeu, pour y assis- ter a fa messe ou au salut le dimanche etlesjoursdefêtessolennelles et, avant de sortir, s'arrêter pendant quelqües minutes dans ia sacristie pour y cau ser familièrement avec M. le curé- doyen, son ancien aumónier et MM. les vicaires,^ dont elle connaissait bien les noms, l'êge, le lieu de leur nais- sance, etc., etc. Elle aimait bien les Iravaux cham- pêtres et la vie des champs pendant la fenaison, elle aidait a faire les foios sur les pelouses du chateau de Laeken et a les rentrer avec ses petits che vaux cet'e vie simple, ces goüts rus- tiques lui procuraient les plus doux plaisirs. Sa piétéétait sans ostentation et sans faste, mais régulièfce, solide et con stante; sa charité, éclairée et intelli gente. Elle avait bien compris cette parole dn Psal niste royal Beatus qui inteViftet super egenum et pauperetn (Bienhenréux celui qui a l'intelligence du pauvre et de I'indigent), et cette autre parole de l'Evangile Lorsque vous laites ranmóne.que ▼otre main gauche ne sache pas ce que fait votre main droite.» Que d'in- fortunes elle a soulagées en secret en secourant les pauvres honteux en allé- geant les souffrances, les misères des déshérités des biens de la fortune ou de ceux qui avaient des revers dans leur commerce ou daas Ieurs affaires. Que d'enfants d'officiers peu fortunés a qui elle a fait donner uue excellente éducation dans les meilleures é'ablis- sements d'instruction du pays. Mais dans les dernières années et surtout dans les dér uiers mois de sa vie, son esprit s'éfait fortement aigri et affaibli. Elle était dé venue trés nerveuse, soup- fonneuse, sujette a des hallucinations presque continuelles, une sorte de monomanie qui l'obsédait et la ren- dait de mauvaise humeur et acari&tre. Elle s'imaginait qu'on voulait l'em- poisonner et se faisait souvent envoyer certains plats et patés de chez un res taurateur de Laeken. Pour faire di- versiou ces idees sinistres, elle réu- nissait fréquemment quelques dames favorites pour se distraire, se divertir et faire de la musique. Ce trouble et cette agitation febrile ont augmenté la raaladie qui la minait depuis assez longtemps et a hèté Ie dénouement fatal qui nous ravit une Reine chérie. Courricr de Bruxelles Les listes électorales provisoires pour l'anuée 1903 viennent de pa- raitre. Ce sont celles qui devront ser- vir pour lelection communale pro- chaine. ÜE L'ARRONDISSEMENT H

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 1