IV L'enseignenoent neutre notre plus belle rue ne fera que gagner sous tous les rapports. L'opinion publique devient unanime, et nous constatons que nos jour- naux libérauxeux-mémes, qui rendent si dif- flcilement justice nos édiles, gardent le silence. C'est que, s'ils critiquaient l'ouvrage, ils seraient désavouéspar leurs propres amis, qui ne sont pas les derniers k féliciter l'ad- ministration communale. On se tait aussi k l'idée de la plantation d'arbres le long des trottoirs de la rue de Lille. Les fêtes de Courtrai ont donné, k un grand nombre de nos concitoyens, l'occasion d'admirer l'aspect nouveau que donnent k cette ville les arbres plantés partout oü il y a un espace convenable. Pourquoi, dit-on, en serait-il autrement k Ypres Et c'est juste La rue de Lille se préte admirablement k être plantée. Mais il y a toujours un mais k notre humble avis, si l'on peut planter k la Grarid'Place, des arbres d'une essence relativement élevée.on ne peut gukre songer k en faire de même rue de Lille. Nous croyons qu'il faut se borner k placer des acacias-boule, comme k Courtrai. Ces arbres ne prennent qu'un développement fort restreint et permettent de conserver la vue des bktiments, tout en donnant k l'en- semble une note moins sombre et partant plus agréable. Nous croyons que ie placement des arbres produira le meilleur effet dès le printemps procbain, et que, si l'on se borne k des pe- tites essences, l'opinion publique sera una- nimekapprouver le travail exécuté par l'Etat. Nous avons constaté avec bonheur que, k la demandede 1'Administration communale, on a renoncée k l'ancienne manie d'enhaus- ser les rues en les repavant. Sans doute on ne pouvait songer, sans de grands inconvé- nients pour les riverains, k diminirr dérablement la hauteur de la rue de Lille. C'est quelque chose de l'avoir diminuée k certains endroits et notamment k l'entrée, oü la pente était dangereuse, sans que les entrées des maisons en souffrent. Nous croyons savoir qu'au marché-bas le trottoir sera élargi autant que possible. Nous ne pouvons qu'approuver cette mesure, qui permettra aux passants de circuler plus fa- cilement et avec moins de danger. Enfin, nous espérons que la ville pourra construire un trottoir du cóté de 1 Eglise 8t-Pierreet, puisque le repavage de nos rues lui donne l'occasion d'avoir des pavés, que Tadministration songera enfin k placer un trottoir devant les Halles. II suffirait de reculer de quelques mètres, vers la place, la bascule qui empêche aujourd'hui dedonner suite k une conception qui est, depuis long- temps, dans les désirs de l'opinion publique Yproise. MERCREDI I OCTOBRE 1902 k 8 1/2 heures du soir AUX HALLES (Marché couvert) donné par l'Harmonie Communale sousla direction de M. J. WITTEBROODT. PROGRAMME 1. Aux Armes, allegro militaire Coqublet. t. Ouverlure du Paludier du Bourg de Batx 3. Polyeucte, fantaisie Gounod. 4. Danse AnnamileH. Maquet. 5. Véronique, fantaisie Messager. De la Libre Parole a Nous disions, dans un récent article, qae ce qu'on a appelé la neutralisation de l'enseignement n'est rien autre chose (u'uno mystification contemporaine. Pour nous prouver k nous-mêmes jusqu'k quel point nous avions raison, un de nos lecteurs a eu la bonne idéé de nous envoyer un petit opuscule scolaire oü l'on trouve des choses vraiment suggestives, pour employer une expression un peu prétentieuse, mais ultramoderne. Ce petit ouvrage qui est, remarquez-le bien, un livre classique destiné a l'enseigne ment primaire, fait partie de la collection A. Aulard II est intituléLegons de morale, et il a pour auteur un agréaé de l'Uni versité, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, M. Albert Bayet. Ceux de nos lecteurs qui sont pères de familie ne seront pas fkchés sans doute de savoir quelle sorte de morale on inculque k leurs enfants dans les écoles prétendues neutres. Nous croyons done leur être agréa- bles en feuilletant k leur intention ce petit volume, muni, nou» le répétons, de tous les sacrements universitaires et laïques. Voici d'abord le chapitre des religions Comme on ne peut pas savoir scientifi- quement ce qu'il y aura après la mort, les hommes ont essayé de le aeviner et ils ont fait, k ce sujet, un grand nombre de suppo sitions. Les uns ont dit qu'après la mort, il n'arri- vait rien du tout. Mais d'autres ont cru qu'après la mort les hommes se trouvaient en présence d'un être iternel, souverainement bon, souveraine- ment justeDieu. Ils ont cru que Dieu jugeait les hommes, les récompensait et les punissait. A cause de cela, ils ont dit que les hommes devaient honorer et prier Dieu, et ils ont fixé les prières qu'il faut dire pour le prier et les céré monies qu'il faut célébrer pour l'honorer. Ainsi, ils ont fondé un certain nombre de religions... II existe beaucoup de religions, car il y a beaucoup de manières de se représenter Dieu... Les principales religions sont lebrah- manisme, le bondhisme, le judaïsme le christianisme et l'islamisme... Notez que cette synthèse philosophique sur l'origine des religions s'adresse k des bambins qui savent k peine lire et doet quel ques uns ont encore la culotte fendue au bon endroit. Dans le passage que nous venons de citer, l'auteur, il est vrai, pourrait encore soutenir k la rigueur qu'il reste impartial, dans la forme, sinon dans le fond. De quoi vous plaignez-vous répon- drait M. Ëayet aux pères et mères de familie catholiques qui s'aviseraient de protesier. Je me suis borné k un classement des diverses religions, et je les ai citées selon l'ordre chronologique. N'est-ce point Ik le comble de la neutralité confessionnelle L'auteur des Leoons de morale, n'en pour rait dire autant de la lepon suivante, la vingt-sixième lepon qui a poui litre La Tolérance. M. Albert Bayet commence par exposer des idéés trés saines en matière de tolérance. Etre tolérant, écrit-il, c'est ne pas em- pécher les boudhistes d'étre boudhistes, les catholiques d'être catholiques, les Juifs d'être Juifs. Etre tolérant, c'est ne jamais faire de tortk quelqu'un, sous prétexte qu'il est boudhiste, catholique ou Juif, ou qu'il n'a aucune reli gion. Jusqu'ici, tout est k merveille mais atten- dez un peu, voici l'exemple k l'appui de ia théorie, 1' illustration qui fera mieux comprendre le principe, qui le rendra visi ble, en quelque sorte, qui le gravera k jamais, en lui donnant une certaine forme, dans le cerveau de l'enfant Les hommes n'ont pas toujours compris qu'il fallait être tolérant... C'est ainsi qu'en Espagne, jadis, les catbo- liques ont égorgé et torturé plus de quatre- vingt mille hommes, uniquement paree que ces hommes n'étaient pas catholiques. En France, les catholiques om déchatné la guerre civile pendant environ on siècle pour exterminer les protestants, lis les ont tués sans défense dans les célèbres et hon- teux massacres de Vassy et de la Saint-Bar- thélemy. En deux phrases, le compte des catholiques dans l'histoire est réglé. L'enseignement prétendu neutre affirme aux Franpais de ciriq k dix ans, dans des livres qu'ils sont obligés de lire ou plutót d'épeler, que l'Inquisition d'Espagne a fait périr dans les supplices plus de quaire vingt mille hommes, uniquement k cause de leur religion, ce qui est, nous l'avons maintes fois dérnontré, la plus monstrueust- des im postures historiques. L'enseignement neutre ajoute que les catho liques franpais égorgèrent comme des agneaux sans défense, leurs compatriotes protestants, uniquemeut paree qu'ils étaient protestants. II procédé par affirmations nettes, tranchautes ex cathedra, pour ainsi dire, l'enseignement neutre. Pasun mot qui puisse averlir ces intelli gences enfantines, les mettre en défianee, éveiller chez elies l'esprit de critique et d'examen. Pas une phrase pour leur signaler les dessous politiques des guerres de religion les agitations, les séditions, lescomplots, les appels k l'étranger. On se garde bien de leur dire que si des cruautés fureut commises par les catholiques, la fórocité du cöté des üugenots ne fut pas moindre, et que sous ce rapport, le sinistre baron des Adrets valait largemem J impla cable Montluc. Pas un mot non plus en cette lepon sur la tolérance pas un mot pour flétrir les excès de la Révolntion, les tuerics de la Terreur, 'es mitraillades de Lyon.les uoyades de Nantes. Quant aux Antisérnites, inutile de dire qu'ils ont leur paquet. Pour faire pieuve de tolérance k leur égard, l'auteur des LeQons de morale les traite d'assassins, pürement et simplement. Ceux qui proposent d'égorger les Juifs ou les Protestants, paree quils sont Juifs ou Protestantssont des assassins, lisoris nous k la page 162. Et quelques pages plus loin,daus le résumé de la vingt-sixième lepon sorte d'aide- mémoire pour les écoüers nous irouvons la même idéé formulée avec plus de précision encore. Ceux qui s'appellent les Antisérnites et qui proposent de massacrer les Juifs, sont des Criminels, L'enfant qui aura lu, et peut être appris par coeur cette lecon, sortira de l'école avec cette impression que les Antisérnites sont des monstres altérés de sang, et que les Juifs sont de pauvres innocents persécutés k cause de leurs croyances. Ge n'est que plus tard, quand l'kge de la raison et de la réflexion sera venu, qu'il con- naitra la vérité et qu'il reviendra de sa pré- vention, s'il a la bonne fortune de rencontrer des Antisérnites sur sa route... On s'imagine trés bien la petite scène suivante Un pèrede familie ruiné par le Panama ou par quelque autre flibusterie juive, est allé au-devant de son petit garcori.qui revient de l'école primaire. L'enfant accourt Dis done, papa, est-ce vrai que tu es un assassin Qu'est-ce que c'est done qu'un assassin Un assassin, moi Deviens-tu fou, mon enfant Oü prends-tu des idéés pareiiles C'est le maitre qui nous l'a dit. I tu sais, c'est éent dans mon livre... Le père prend le livre, it lil avec s des pbrases comme celles que nous a\ tées il rougit, il pklit Les misérables, mürmure-t-il... moi, que ces gueux de Juifs ont volé, j rais pas le droit d'être Antisémite, san essaye de me uoircir et de me désb dans l'esprit de mon enfant... Le plus dróle est que ces cbosessei dans un pays oü les catholiques sont 37 millions, tandis que les Juifs, les I tants et les Francs-Masons n'atteignei le chiffre de 2 millions tous emsemble Edouard Drun Extrait de la Revue de Be N° du 15 aoüt I9( Emile Desprechins,1302. (Ypres, Calle De Meulenaere, imprimeur éditeur, Beurre, 36.) 1302! Une des grandes dates de histoire et dont les Flandres ont célébi écla: le six-centième anniversaire. M prechins a voulu glorifier, k sa fapo poète, le souvenir de l'épique bali Courtrai. En des vers vigoureux.toutvi de patriotisme, il a chanté l'héroïqut des milices communales, et la farout deur des bourgeois flamands.commanc Guillaume de Jailers e.t Jean de Namur en ses poèmes. Ses strophes ardentes disent le rév vieilles villes, Ypres, Furnes, Brug comment elles se préparèrent k recev soldats de Philippe Ie Bel. L'kme du vieux pays chante dans les bi Et tout le passé lauve, au grand ventdesi S'éveille, et, dans la nuit, par tragiques Carillonne en l'appel délirant des tocsins Puis la bataille, la ruée deschevali France roularit dans les fonds maréc; se brisant contre les piques et les goed dont étaient hérissées les masses pro des Flamands. I! semble qu'en ces entende les cris de guerre, les hurle les injures, les vociférations, les cla éperdues des combattants.Toute l'borr cesguerressauvages tient en quelques Et le sonnet Gloire et Paix, qui cette évocation de la tragique journée. beau coutraste avec ce tableau de carr de mort. Toutserendort.OpaixILaFlandres'ensor En la gloire et la joie opulente des blés, Et l'hymue des faux chante en la spende Un murmure fécond berce les eités clair Et les voiliers, surgis des horizons troub Entrent, majestueux. dans les ports séc BURGERSTAND VAN YPER Van den 19 tot den 56 Sept. 1902 Geboorten Latour Juul, Recollettenpoort. Demoor Maria, Oude Kleermarkt. Glarisse Hector, Patteelstraat. Huwelijk Six Albert, meubelmaker en Seger: zonder beroep. Sterfgevallen Mahieu Edouard, 69 j. handelaar, Ley Laurentia, Hondstr. Baekelanc 23 j. zb. ongehuwd, Ryselstraat. Gi phina, 77 j. zb. ongehuwd, StMaertens weg. Fiers Victorina, 56 j. kantenw echtg. Hoorelbeke Desiderius, Heere Ja Decock Frans 4 m. Bukkerstr; Dethoor Lucia, 73 j. zb. ongehuwd straat. IV© touseez plusJe la guérison du rbume el de la toux npinktre en deux jours au moyen Mspratere au goudrori décoloré et a de Tolu. C'est le pectoral le plus pr,.; plus sur et le plus agréable qui exist un remède incomparable, mais fai Attention, demandez et exigez tou veritable Sirop Depratere. Prix2 fr. la bouteiile. Le tra revient k 0.10 centimes par jour. F k Ypres, pharmacie Socquet; Rouler macie Veys; Courtrai, Hulpiau et D Dixmude, Ghyssaert.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 2