L'attentat chez M. Carton de Wiart. Vandermeulen a comparu, lundi matin, de vant la chambre du conseil qui a confirmé le mandat d'arrêt délivré contre lui. Les cénéraux boers a Bruxelles En dépit des mesures prises k l'intérieur de la gare, mesures d'ailleurs trés incomplètes, il y avait lundi soir, k 7 h. sur la terrasse des débarcadères plusieurs ceritaines de per- sonnes k l'arrivée du train de Hollande, tan dis que des milliers de curieux se trouvaient au delk des voies gardées par les soldats du 8' de ligne. Le roulage Fails divers Chronique judiciaire Cour d'assises de la Flandre Occidentale Dans la magistrature davantage. Les rues de la Station, du Tem ple, au Beurre, de Dixmude, ont sept mètres, avec des trottoirs beaucoup moins larges que la rue de Lille. C'estla largeur ordinaire de la voie charretière dans les villes. A Bru- xelles, la rue Neuve autrement fréquentée que notre rue de Lille, n'a pas plus de lar geur, et les trottoirs n'ont que deux mètres au plus. Que le Progrès veuille bien y réfléchir, se rappeler les anciens accotements de la rue de Lille, et il finira par avouer qu'avant le travail, cette rue n'avait pas une largeur utile de plus de sept mètres. C'est done exac- tement eomme avant, avec cette difïérence que les piétons passeront k l'aise et que le cbarriage se fera avec moins de danger. Ensuite, le Progrès trouve déplorables les changement! effectués h ïentrée de la rue de Lille. Paree que, dit-il, les Halles, qui se trouvaient déjè trap bas, se trouvent mainte- nant dans un bas-fond. Or, le profil en longueur de la rue de Lille, k l'entrée de cette rue, a été abaissé dans son ensembleOn a légèrement exhaussé la partie de la place vis-k vis du Vijfhoek mais on ne s'en apergoit guère, et les Halles ne s'en trouvent pas davantage dans un bas fond. 11 n'y avait du reste pas k songer k abais- ser davantage la rue de Lille, sans gêner les entrées des maisons. La question a été lon- guement et mürement examinée. On a fait ce que Ton a pu faire, avec le souci de ne porter préjudice k aucun particulier, et nous croyons que I on a réussi dans la mesure du possible. Quant k la plantation de la rue de Lille, le Progrès est loin de partager, dit-il, l'avis de notre aimable Ma'ieur. Le Progrès soutient que l'on se plaint k Courtrai des plantations eftectuées dans cette ville. Or, nous savons de bonne source, que les riverains qui se plaignaient au début, soot trés satisfaits d'avoir des arbres devant leur demeure. Qu'il y ait encore l'un ou l'autre grincheux, c'est possible. Mais la généralité des Courtraisiens se prononce pour les arbres, et c'est cette généralité qu'il faut satisfaire. Et déjk le Progrès lui-même revient de sa première manière de voir. 11 avait pensé d'abord qu'il ne fallait pas planter notre Grand' Place aujourd'hui il ócrit Sur une place, des arbres, c'est admissible. Vous ver- rez que le Progrès finira par approuver la plantation rue de Lille, pourvu.bien entendu, qu'on place des arbres de petite essence. Un peu k la fois, le confrère se ralliera k l'avis de ses propres amis qui, autant et plus peut-être que les nótres, approuvent tous h s travaux que l'Etat et la ville viennent d'exé- cuter. M. le Bourgmestre d'Ypres vient de faire publier l'avis suivant Nous croyons devoir rappeler au public quelques dispositions des règlements sur la police du roulage, qui sont constamment violées. Ces règlements ordonnent, sous peine d'amende et, le cas échéant, sous peine d'emprisonnement D'éclairer, depuis la chute du jour jusqu'au malin, tous véhicules, tels que voi- tures, chariots, charrettes, cycles et automo biles, qui circulent dans les rues et places publiques, ou qui y stationnent momentané ment 2* De prendre droite pour croiser ou se laisser dépasser, et d gauche pour dépasser. Nous rappelons, par la présente occasion, qu'il est slrictement défendu De circuler avec deux ou plusieurs véhicules attachés l'un k l'autre, sans faire accompagner le second par un conducteur 2° De laisser stationner des véhicules quelconques le long de la voie publique 3' D'encombrer cette voie par le dépót prolongé de meubles, marchandises ou décombres, 1'emballage et le déballage é'ant seuls autorisés. Nous appelons l'attention spéciale du public sur ces différentes dispositions, qui sont édictées dans l'intérêt de la sécurité générale et de la commodité du passage, et dont ia transgression donne lieu k des plaintes inces- sarites. Nous osons espórer qu'il suffira de les rappeler une dernière fois pour que tout le monde s'y conforme. Le Bourgmestre, R. COLAERT. Ypres, le 1 Octobre 1902. Vandermeulen nie toujours énergiquement toute participation k l'attentat et il déclare que les manuscrits et la poudre trouvée chez lui ne lui appartiennent pas, qu'il ne sait pas comment ces objets ont pu échouer lk. Aussitót le train signalé, quantité d'ou- vners se hissèrent sur les wagons en station sur les lignes environnantes et donnèrent le signal des acclamations. Celles-ci écla- lèrent formidables, aussitöt que Botha parut k la portière. Botha descendit le premier, suivi de M""1 Botha; puis vinrent Dewet, Delarey et M"a Deiarey. Avec peine les membres du Comité s'approchèrept des généraux et purent ei fin remettre des fleurs k Mm" Botha et Delaiey. Pendant qu'un rapide échange de courtoises politesses s'échangeaient, les acclamations redoublaient, devenus assourdissantes, et ie public, désireux de voir les héros de la guerre du Transvaal, se ruait littéralement de leur cóté. Aussi, en dépit des agents de la gare et des lignards ie peut cortège ne parvint pas aisément jusqu'au vaste vestibule qui sert de Pas-Perdus k la gare et précède la sortie. Les mêmes scènes qui avaient marqué l'arrivée de Botha k Bruxelles se reproduisi- rent k ce moment. II y eut beaucoup de per- sonnes bousculées, k demi renversées et rudement contusionnées. Au dehors, place Rogier, ou avait refoulé la foule sur les terres-pleins gardés par quelques gendarmes et par des agents de police. Dès que les curieux eurent apergu les gé néraux, ils se ruèrent vers les voitures qui leur étaient réservées, sans se préoccuper des pandores. Ceux-ci eurent beau faire cara- coler ieurs chevaux, en un instant des mil liers de personnes entourèrent les héros de la dernière guerre- Au milieu de la bouscu- lade, des cris de femmes k demi piétinées, des hourrahs ne cessaierit de retentir et les généraux, vivement émus, répondaient en inclinant la tête ou en saluant de la main. L'euthoustasme était débordant. A grand'peine les gendarmes parvinrent k tracer un sillon dans la cobue formidable et les voitures, au nombre de six, s'avancèrent lentement, gagnèrent le boulevard d'Anvers, oü quelques sociétés seulement avec leurs bannières se trouvaient rangées. Jamais Bruxelles n'a assisté k semblable enthousiasme. Du boulevard d'Anvers, preriant par le boulevard de la Senne, le petit cortège, tou jours précédé d'une quinzaine de gendarmes déboucha place de Brouckere. Lk, pir ex- emple, le spectacle était absolument, com plement grandiose, unique. Plus de quinze mille personnes emplissaientl'immense forum et acclamaient les généraux. On ne vcyait que chapeaux levés, mou- choirs agités, tandis que les cris de Vive DewetVive Botha Vive Delarey ne cessaient de retentir. Aux fenêtres, les femmes n'étaient pas les moins enthousiastes et plusieurs jetèrent de leur balcon des fieurs dans les voitures des généraux. Des feux de Bengale rouges et veris faisaient un aspect de fête k plusieurs fagades,tandis que d'autres, éclairées k l'élec tricité, montraient k toutes les fenêtres des centa;nes de persounes poussant des vivats. Boulevard Anspach et Marché aux Poulets, le nombre des curieux rappelait celui des plus grandes cobues, et l'on peut évaluer k plus de 100 000 personnes la foule compacte qui se pressait le long du passage du cortège depuis la gare jusqu'k l'hötel du Grand Monarque et la rue des Fripiers. A l'hótel du Grand Mo-arque, les éné- raux et leurs femmes ont éié regus par plu sieurs membres du Comité et congratulés, tandis que des acclamations reïentissnient dans le vestibule mêrne, poussées par des voyageurs. Des fleurs ont été offertes k MM"" Botha et Delarey qui paraissaient trés heureust s. Delarey était souriantDewet semblait enchanté Botha riait avec ses amis. Cependant la foule s'était massée dans la rue des Fripiers et réclamait l'apparition des généraux au balcon Au balcon. Au balcon! De toute part on entendit ces cris, tandis que d'inquiétantes poussées se proauisaient dans la foule. Bientöt les généraux pirurent.se placèrent des deux cótés de l'immense drapeau qui flottait k la fenêtre et, après avoir subi une nouvelle et grandiose ovation, priret t la parole en néerlanddis cn remerciant Bruxelles de i'accueil qui leur était fait. De nouvelles acclamations saluèrent ces discours et tandis que les généraux se reti- raient pour se rendre dans la salie k matiger oü le diner les attendait, la foule continuait k rester dans la rue en attendant leur depart pour la Grande Harmonie. Cour d'Assises de la Flandre Occidental Lundi matin a été appeiée ('affaire k charye du socialiste gantois Fr. Shaw, prévenu d'ofïense au Roi et de provocation kcommettre des crimes et délits. Contrairement k ce qu'on prévoyait, le prévenu s'est présenté k l'audience. II est vrai que ce matin,sur réquisition du parquet Shaw, k sa descente du train de Gard, a été arrêté k la station de Bruges par M. Van Buylaere, commissaire adjoint de police, assisté de M. l'uuissier Ryckaseys. Shaw a été conduit immédiatemerit en voiture k la prison. II est assisté par M" De Bruyne. L'ace d'accusation précise les termes employés par Shaw au meeting du 16 Avril dernier et qui ont motivé sa mise en preven tion. II a dit notamment Si Léopold Carton ne nous accorde pas le S. U., nous le jetterons k la porte et mettrons k sa place une république socialiste. Puis il convoqua tous les socialistes k une manifestation sur la place de la Station et engagea les manifestants k se fournir d'un objet quelconque pour le cas oü la police e\ la gendarmerie useraient de violences pour les disperser. En pronongant ces paroles l'orateur étendil le bras dans i'attitude d'un bomme qui va décharge.' un revolver. Shaw, interrogé sur le motif de son refus de comparaitre en Juillet dernier, répond qu'il craignait d'être arrêté et condamné injusternent. II est possible, dit-il, que j'aie prononcé les mots de Lé tpold carton si je l'ai fait c'est certainernerit sans malveillance. Quant au reste de la phrase incriminée.mes paroles ont été mal interprêtées. J'ai parlé dans l'hypothèse de l'instauratiori de la Républi que, j'avais le droit de le faire. Quant k la seconde phrase, mes paroles ont été encore mal interprêtées j'ai dit que les compagnons brugeois ne devaient pas se laisser abattre comme leurs frères de plusieurs autres grandes villes. L'audience est remise k demain aprés l'audition, sans importance,de deux témoins MM. le juge d'instruction Deneckere et le commandant de brigade Questroy. Voici la liste de Messieurs les jurés de la Cour d'assises de la Flandre Occidentale, dont ('ouverture est fixée au lundi 27 octobre 1902, k 10 beures du matin, sous la prési- dence de M. Roland, conseiller k la cour d'appel de Gand. Jut és Titulaires MM. b°' L Peers de Nieuwburgh, proprié- taire, Oostcamp. A. Ameye, id., Iseghem. A. Verciuysse, rentier, Courtrai. A. Vanlerberghe, fabricant, Courtrai. F. Engiebert, négociant, Bruges. Ch. Soenen, cons, comm., Clercken. R. Te Witte, bourgmestre, Dadizeele. H. Verraeersch, négociant, Bruges. J. Degezelle, id., Deerlyk. A. Fraeys, ingénieur, Bruges. A. Robberecht, fabricant, Thielt. B°° A Giilès de Pélichy, propriétaire, Iseghem. H. Priem, chef de bureau, Bruges. J. Vandermearsch, négociant, Comines. H. Brants, propriétaire, Ostende. C. Swertvagher, sans profession, id. E. Iwetns, avocat, Ypres. F. Caliouw, pensionné, Bruges. G. Vanderheyde, négociant, Furnes. J. Loontjens, fabricant, Roulers. P. Tratsaert, rentier, Ostende. Ch. De Schryver, propriétaire, Asse- broucke. V. Degryse, propriétaire, Menin. G. Herwyn, id. Bruges. J Andries, avocat. Furnes. A. Carton, négociant, Poperinghe. C. D'Huvettere, notaire, Ypres. L. Mahieu, entrepreneur, Menin. J. Fraeys, notaire, Alveringhem. B. Paret, fabricant, Iseghem. Jurés Supplémenlaires A Hutchinson, boutiquier, Bruges. A Fockenier, iroprimeur, id. H. Hubené, pharmacien, id. A. Saeys, marchand de vins, id. Le 13 octobre prochain M. Vanderhaegen, president de chambre k la cour d'appel de Gand, sera atteint par la limite d'kge. II sera remplacé par M. Heiderscheidt. Un nouveau conseiller devra être nommé le siège revient k un magistrat de la Flandre oriëntale. L'état de santé de M. de Gotlal, premier président, est trés précaire. Les sucres en paquets de la Raffinerie Tnlemontoise sont les meiileurs. En vente chez tous les épiciers.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 2