i t oaaA/Vr mssAsnwg Samedi 11 Octobre 1902 10 centimes le N° 37" AnnBb. N° 3680 BULLETIN POLITIQUE II n'y a plas que des grèves Le verdict de Bruges Les emplois civils dans l'armée Les Socialistes et I'aveuglement des Oiseaux Anr}t: ULMOTV 21 VPRKs On s'abonne rue au Beurre, 38, Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mercredi et le Samedi. e prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 o. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Las abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doiventêtre adressés franco;de port k l'adresse ci-dessus. Lea annonces ooütent 15 centimes la Ugne. Los reclames dans le corps da journal content 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, l franc la ligne. Las numéros supplémontaires ooütent 16 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exaeptó les 2 Fiandres) s'adrssser A 1Agent-: Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. 'I Grève générale k Genève. La Compagnie des tramways genévoia avail offert de repreudre les grévistes en se réservant le droit d'en renvoyer uu certain «ombre contre allocation d'uue indetnni'é u'un motsdetraiiement. Cette proposition a élé examinée mercredi soir par lts grevistes dans une réunion qu'ils ont tenue. Elle a été repoussée, et le vote de la giève générale a suivi On vient de lever de nouveaux bataillons. Les bailments en construction ont été abandonnés, tous les ateliers sont fermés. Les typographes s'étant mis en gróve, les journaux ne paraissent plus. Tous les services indust: i ls de la ville sont gardés par les troupes. Soixante étrangers ont été expulsés. Grève générale en Amérique. SITUATION GRAVE. Au cours d'uue conversation par télé phone, M. Mitchell, président du syndicat des mineurs, a déclaré avoir refusé catégori- quement de deraander aux grévistes de reprendte le travail en attendant l'enquête, comme l'en avait soilieité M. Roosevelt. M. Mitchell dit qu'il fera publier k Was hington les motifs de son refus. Des réuuions naonstres se liennent partouC darts les régions de Kantin acite. Les mineurs semnlent résolus k continuer la lutte. Les nouvelles qui parviennent des grandes villes font prévotr des désordres. Nous nous servirons des patrons pour décorer les lauipadaires déclarent les ouvriers darts les rue3 de New-York. M. Mitchell et trois présidents de districts sont attendus a New-York. lis refusent de donner aucune explication sur le caractère de leur mission. Les dépêches de New-York aux journaux anglais disent que le refus de M. Mitqhell d'aceepter la proposition de M. Roosevelt est regardée dans tout le pays comme créant une situation trés grave. L'état de la population pauvre des grandes villes,et surtout k New-York, est déplorable. Le charbon se vend actuellement ISO fr. la tonne. Les families pauvres achètent le charbon kilo par kilo. Le otiiftre de ia monalité des malades atleints d'affections pulmonait es et de celle des erifants s'est élevé énormément depuis quelques sematnes. Le charbon commaudé par M. Pierpont Morgan en Angleterre pour dimtnuer eet horrible éiai de choses n'aura qu'un effet trés roinime. Les cbarbons achetés par lui ne repré- sentent que la consommation de la ville de New-York pour deux trois jours. Les journaux américains pronostiquent des troublent graves avant la fin de la grève. Grève générale en France Le monde des mines s'agite beaucoup en ce moment, aussi bien prés de chez nous, en France, que par delk l'Atlantique, en Amérique. Les différents centres miniers du Pas de- Cilais et du Nord sont en proie k la grève, raais le mouvement n'a pas encore pris un caractère général. D'après les l)ébat$, il est évident qu'une notable portion des ouvriers du Pas-de Calais et du Nord n'éprouva nulle erivie de suivre doeilement le mot d'ordre des grévistes et désire continuer le travail. C'est ce qui ré- sulte des informations publiées par les jour naux socialistes eux-mêmes. lis nous racon- tent que des patrouilles de chómeurs se por tent, chaque nuit, aux abords des puits pour déterminer les ouvriers k cesser le travail, et on sait en quoi consistent les moyens de persuasion employés en pareil cas. Ils ne nous laissent, d'ailleu's, aucun doute k eet égard. On sait que cette grève se rattache parti- cuiièrement aux menaces de grève générale au cas oü le Parlement ne ferait pas droit aux revendications des mineurs francais, et qui sont, nous i'avons déjk dit1' La loi sur la réduction de la journée de travail it 8 heures; 2' La loi portant la retraite k deux francs par jour k ciriquante ans d'kge et trente ans de services dans les mines. Mais cette grève n'est rien auprès des grandes grèves de 1'anthracite aux Etats- Unis lk-bas elles sont formidables. A voir de quelle manière la grève des mineurs américains s'est subitement imposée k l'attention générale, non seulement aux Etats Unis, mais méme en Europe, on pour- rait croirequ'elle n'a éclaté que récemment. 11 n'en est rien, cependant, puisqu'elle dure depuis cinq mois environ, avec des péripéties variées et non sans avoir occasionné des désordres sur la gravité desquels circul nt des versions contradictoires suggérées par i'espril de parti. Mais la question a pris tout a coup une gravité exceptionnelle par suite de 1'approche de l'hiver, dont les rigueurs menacent d'étre redoublées par la cherté du j charbon, qui peut méme arriver k raanquer. Ce combustible a déjk atteint des prix extra j ordinaires, 25 dollars, soit 125 francs la tonne. On a vu avec quelle audace le président Roosevelt s'est jeté dans la mêlée pour apai- ser ce conflit. Les membres du gouverne- ment tiennent réunion sur réunion, mais jusqu'k présent aucun résultat apparent. Cette grève aura une rópercussion profon- de sur le marché Européen, s'il est vrai que des achats considérables ont été faits en Angleterre. A ce litre, elle nous intéresse tout parti- culièrement. Grève des verriers en Belgique. L'Association des maltres de verrerie du bassin de Charleroi a décidé d'accorder, k partir du 1" novembre, une augmentation de 5 p. c. aux magasiniers, mais elle se refuse k toute augmentation des souffleurs, gamins et étendeurs. C'est la grève eu perspective pour le 1*' novembre. La Cour d'Assises a condamné Sbaw k 6 mois de prison et 300 francs d'amende du chef d'outrage au Roi, et l'a acquitté du cbef d'excitatlon k commettre des crimes et des délits. Eucore sur le premier chef d'accusation, le jury ne s'est-il prononcé que par sept voix contre cinq et la Cour, composée de magistrats,a-t-elledCisejoindrek la majorité du jury, pour pouvoir prononcer une con- damnation. Le jury est done toujours porté k ['indul gence, indulgence extréme, k notre avis, dans des questions oü nos institutions et la sécurité publique sont en jeu. Encore le Vooruit estime-t-il que Shaw a été condamné injustement. Cette condamnation, dit-il au membres du jury, ne vous fait pas honneur. Votre verdict fera gémir un brave ouvrier pendant six rrois au fond d'un cachot, a voué une femme et des enfants aux tortures de la faim. Et pourquoi Parce qu'il n'a pas méme dit ce que certains d'entre vous, peut-étre, ont été hurler jusque sous les baicons du Roi Ce reproche s'adresse aux jurés d'opinion libérale qui peuvent avoir aidé k condamner Shaw. II n'est pas bien certain pourtant que les libéraux aient contribué k la condamnation de leur ailié socialiste. Mais, quoi qu'il en soit, les émeuliers de 1857 et de 1871, aux- quels s'adresse le Vooruit, regoivent la ré- compense de leur attitude antipatriotique. Le Soir se dit en mesure d'affirmer que l'arrété royal relatif aux emplois civils dans les corps de troupes et les établissements mihtaires et k certains autres emplois que i vise i'article 100 de la nouvelle loi de milice, sera incessamment soumis k la signature royale. Le projet est coroplètement rédigé, mais le ministre de la guerre attend, pour le sou- mettre au Roi, l'achèvement des nouveaux règlements.imposés par la loi. Celle-ci exige, en effet, que des règlements déterminent les conditions d'admission aux civils, les con- naissances exigibles, les traitements, salai- res, indemnités, Es devoirs ou attributions des titulaires, les punitions disciplinaire» qui peuvent leur étre infligées, ainsi que toute disposition militaire qui leur serait spéciale. On termine, au ministère, l'élaboration de ces règlements, qui seront mis sous peu en vigueur. U est certain, dés k présent, que les em plois civils de l'armée seront divisés en deux catégories l'une comprenant les emplois ouverts aux citoyens n'ayant pas accompli un terme de milice l'autre, les emplois ré servés aux anciens militaires. Les volontaires devront avoir fait un terme d'engagemeni de buit ans sous les drapeaux, les anciens miliciens devront avoir acoom- pli leurs années de réservistes, de telle sorte que la plupart des emplois de l'armée ne seront pas accessibles avant l'kge de 31 ans. Les candidats devront souscrire un enga gement dont la durée variera avec la nature de l'emploi. Le texte de eet engagement est rédigé de telle manière que l'autorité mili taire pour ra, en cas de guerre, retenir ou congédier k volonté les membres de son personnel civil. La question de I'aveuglement des oiseaux, qui agite la plupart des conseils commu- naux de l'agglomération verviétoise, vient encore de faire des siennes, lundi soir, au conseil communal de Verviers, en mettant cette fois aux prises les socialistes entre eux. Le conseil a édicté un règlement qui iaterdit le colportage et la vente des oiseaux aveuglés. Cette mesure a déterminé les oiseleurs k transporter le marché aux oiseaux dans la commune de Hodimont, ou chez des commergants de la place du Martyr, qui protestent et pétitionnent pour la sus pension du règlement. M. Gierkens, conseiller socialiste et cafe- tier, soutient les pétitionnaires. M. Henri Angenot, également conseiller socialiste et bouquiniste, demande la parole et entreprend un éreintement soigné de tous les cabaretiers en général et des deux oon- seillers cabaretiers socialistes Gierkens et Lallemanden particulier. L'action engagée est intéressante et la galerie s'esclaffe. M. Angenot possède un talent spécial pour démolir ses amis. II connalt lear point faible et sait en profiler. m x

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 1