Mercredi 10 Décembre 1902 10 centimes Ie iV° 879 Année. N° S702
Fanfare Royale
Willen is Kunnen
La répression du duel en Italië
ün faussaire k la Chambre
- --
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Nous apprenons que la Fanfare Royale
offrira une Soirée-tabagie k ses membres, le
Samedi 13 Décembre prochain, k 8 1/2 h.
MM. Mallait, baryton, et Marien, chanteur
de genre, prêteront leur concours k cette
fête.
La section dramatique Willen is Runnen
exécuteia Dimanche 21 Décembie auVolks
huis d'Ypres
Breidel en De Coninck
drame bistorique en 4 actes,
Brie koppen *oor één beul
comédie.
M. Cristaldi.chef catbolique italien, avait
écrit dernièrement k M. Zanardelfi pour lui
annoncer qu'il était décidé ki éclamer du Par
lement une legislation plus rigoureuse contre
le duel.
M. Zanardelli vient de lui répondre par
une lettre, oil il déclare que lui aussi est^pai -
tisan de la suppression du duel, et qu'il ne
pourra qu'appuyer toute action légistative
ayarit pour but de mettre un terme k cette
barbare coutume.
Les mensonges effrontés que le citoyen
Demblon a débiiés k la Chambre des Repré-
sentanis ont été réfulés péremptoirement par
M. Renkin. Nous reproduisons intégralement
l'excellent discours de l'tionorable Député de
Bruxelles.
Ce discours sera une réponse aussi k M.
Buyl, qui avait toumi des documents taux
au mauiaque Demblon.
Disc urs de M. Renkin
M. Renkin. Messieurs, il est évident
que ie régime parlementaire ne peut être
correctement praüqué et produire toute son
utilité que si les représentantsdes divers par
tis se respectent et s'estiuient. (Ttès bien
k droite.)
Je comprends parfaitemenl que 1 on com-
batte nos doctrines et je suis toujours
p.êl k accepter la discussion si elle est loyale
et k rendre compte de mes convictions k un
adversaire courtois. Ce que je considère
comme intolérable, c'est ie système d msup-
nortables injures, d'insultes préméduées
qu'un orateur - reste üeureusement seul
emploie systémaliquement contre nous
danscette Chambre,attaquant violemment nos
convictions les plus intimes,tout ce que nous
respectons, tout ce que nous aimons, en
s'appuyanl sur des généralisations toujours
absuides, sur des fa.ts inexacts ou meme,
comme c'est aujourdhutle cas, sur des tex
lfcSJeXffi' >ne et je ne dis rien que je ne sois
prêl k démontrerles textes que M. Demblon
vient d'attribuer k Saint-Alphonse de Liguori
sont absolument tronqués. lis font dire k ce
saint et illustre tbéologien juste le contraire
de ce qu'il enseigne.
D'ordinaire, messieurs, nous opposons le
dédain aux élucubrations de M. Demblon...
M. Demblon. Ahpermettez
Voix nombreuses a droite Trés bien
trés bien
M. Renkin. M Demblon interprête cette
attitude comme un -signe d'impuissanee k le
réfuter. M. Demblon n'a aucune autorité
scieniifique.
M. Demblon. Et vous done
M. Renkin. 11 va puiser les arguments
qu'il apporte ici en matière reiigieuse dans
des manuels sans valeur, recueils méprisés
oü trainent toutes les vieilles ealomnies,
toutes les vieilles attaques qui, de tous temps
furent dirigées contre i'Egiise et dont quicon-
que a le momdre souci de la science rougi-
rait de se servir.
S'il croit nous avoir rien appris de neuf,
il se trompe étrangement.
La semaine dernière, M. Demblon a ras-
sassé ici des faits connus qu'il a puisés dans
ses recueils favoris...
Je vais montrer ce que valent les conclu
sions qu'il tire de ces taits et piouver que,
s'il nous arrive de ne pas relever les atta
ques de M. DemDlon,c'est que vraiment elles
n'ont aucune valeur quelconque et qu elles ne
peuveiit laire impression que sur des igno
rants.
Le procédé de M. Demblon est vieux com
me le monde. 11 a servi a tous les sophistes.
II consiste k imputer k la reLgion elle même
les fautes de certains hommes qui furent ses
iiidigues représentants.
Parlant ia semaine Uernière des scandales
de Li c ur a A tXi.nui e VI, if a use les iepie-
senter Cumme des conséqueuces de la morale
cüreiienne et il a ose ïnsinuer que tous les
i cathohques étaient capaDles ües mêmes cri
mes. (Ju Alexandre VI au été un hom me cor-
j rompu, nut ne le contesie. Maïs personae ici
i ne preud au sérieux les généralisations ab-
j surdes que M. Demblon lire de ce fait histo
nque. li y a eu ae Saint Pierre k Léon Xlll,
258 pontiles lomaius. Dans cenomtne, il y
en a eu queiques-uns qui out scandaleuse
j ment vioié, dans leur vie pnvée, la loi chié-
tienne, dout lis étaient les gat diens. Ils ont
été coupables, c'est entendu, rnais qu'est-ce
que cela prouve contre la loi cürétienne
(Violentes interruptions k l'extrême gauche).
M. Renkin. Ges écarts ne prouvent rien
contre la divinité de i'Egiise. Et malgré les
lautes de quelques rares pontiles, nous pou-
vuns due qu'k aucune époque, daus aucun
groupe humain, on ne pourrait constituer,
même en les choisissant, un groupe aussi
nombreux d'nommes qui aieni, k travers le
monde, représenté aussi glorieuseaient que
les pontifes romains le progrès, la science,
la vérité et le dévouement k l'humanité.
(Trés bien trés bien Applaudissements
k droite.)
Voilk la vérité.
M. Demblon ue parle que dans l'espoir de
scandaliser les faibles. Ses paroles n'ont ici
aucun écho, maïs hors de cette enceinte il
peut y avoir, il y a des hommes peu rompus
aux questions oistoriques, étreints peut être
par le douie, dont les ealomnies dont je parle
peuvent ébranler la foi el qu'elles peuvent
jeier dans la desespérance.
C'est pour eux que je parle aujourd'üui.
(Rires k l'extrême gauche Qui, je le répèie,
c'est pour eux, et c'est k eux que je dis Ne
vous laissez pas émouvoir par ces déclama-
tions creuses. Le catüolicisme a toujours été
et restera dans le monde le véritabie agent
du progrès moral, le dépusitaire de la vérité
immuable révélée par le Christ. Aux insuites
dont M. Demhlon essaye d'accabler la dcc
trine chrétienne, j'oppose iejugement formu
lé il y a dix ans par le plus illustre représen
tant de la doctrine positivisie
Le christianisuae est encore pour 400
millions de créatures humaines, l'organe
spiniuel, la paire d'ailes indispensables pour
soulever l'homme au dessus de lui même,
au-dessus de sa vie rampante ei de ses hori
zons bornés, pour le coiiduire k travers la
paiienee, la résignaiion et l'espérance jus-
qua la séréiiité, puur Tempoi'iai par deik ia
lempérauce, la piété el la bonté, jusqu'au
dévouement et au sacrifice.
Tel est le jugement de M. li. Taine. J'ose
dire qu'il nous console de celui de M. Dem
blon. (Trés men k droite.)
J'en viens, k présent, aux citations que
vient de fane M. Demblon.
J ai au que ecs citations constituent des
Lux et je vais le démontrer.
M Tci'wagiie. L'aöaiie du Journal de
Bruxelles probablement.
M. Renkin. Imerrompez k l'aise Vous
ne ferez pas dévier le déoat, soyez en bien
certain. Je répète que les iexi.es attiibués k
saint Aipüouse de Liguori ne som pas dans
les oeuvres de ce théologien. Tout k i'heure,
me semble-t-il, M. Demblon n'a pas eité saint
Aiphonse...
Des membres h droite Si, si.
M. Rennin. mais, il avait, en tout
cas, annoncé, dans la séance d'hier, que les
textes étaient de iui. Or, j'ai sous les yeux le
traité de théologie morale de saint Alpbonse
de Liguori.
M. Furnémont. Saint Alphonse de Li
guori expurgé.
M. Rennin. Texte authentique. Nous
n'avons pas besoin de relire eet ouvrage
pour savoir qu'il ne contient pas les étsormi-
tésqu'k citées M. Demblon. Quiconque a la
moindre notion des questions que M. Dem
blon traite avec tant de désinvolture, sait
qu'il est impossible que de pareilles thèses se
trouvent dans la théologie morale.
Voici l'histoire des textes falsifiés dont
M. Demblon fait état. Les adversaires des
catholiques les ontproduits pour la première
fois au R 'ichsrath autricbien.
Comme i nonorable M. Verhaegen Ta ex-
phqué, pendant le comité secret, ces textes
ont été publiés d'abord dans une brochure
alleman Je, dont l'auieurest M. Grassmann,
je crois.
Les catholiques autrichiens ont déelaré
qu'ils étaient faux... (Rires et exclamations
k l'extrême gauche.)
M. Furuémout. Vaine garantie
M. R.-nkin. il ont protesté contre
leur publication...
M. Furnémont. Jedoute de leur sincé-
rité.'(Exclamations k droite.)
M. Renkin. Ne riez pas trop vite,
messieurs, je n'ai pas flni. L'accusation de
faux ayant été reproduite hors du parlement,
l'héruier de l'auteur intente un procés en
diftamation. Or, au cours de ce procés, un
professeur d'université, protestant et iibéral,
a été nommé expert aux fins de vérifier
l'authentic.té des textes. II a déelaré sous
sermentque, des nombreux textes cités par
l'auteur de M. Demblon, il n'y eu avail que
dix qui ne füsseut pas falsifies. Quant uux
autres, ils étaient faux, lous
M De Lanisneere. C'est la méibode
scieniifique. (Bruit k gauche.)
M. Renkin. Vous avez tenté, k l'aide
de textes faux d'incriminer la morale catho-
hque dans son principe. Je poursuivrai ma
démonstraiion jusqu'au bout et vous n'y
échapperez pas.
Je viens oe raconter les incidents qui se
sont passés en Autriehe afin d'tndiquer
d'aDot d la valeur de vos sources et, par con
séquent, la valeur de voire science. Je vais
maintenant examiner directemeiu les deux
lextesque M. Demblon a lu. La Réforme les
a publiés hier au soir
D'après le premier de ces tex.es, le con-
fesseur qui séduit une femme eu confession
ne doit pas éire dénoueé et le pécné qu'n
commelest sans gravué.
D'apres le second, leconfesseur coupable
ne devrait pas confesser lesfautesde ce genre.
Voilk les absurdités colossales que certains
ennemis de I'Egiise qui ont toujours le mot de
science k la boucne ne eraignent pas d'amet-
tre.
Or, j'ai ici l'ouvrage même de saiat Al on-
se. Le cas en question est traité au 7e volume
De confessariis soliicitantibus. Un aécret du
pape Grégoire XV enjoignaitk la femme sol-
licitée par son confesseur en confession ou
après le confession de ie dénoncer k l'évèque
sous peine de pécüé mortel, dans le mois du
fait.