A la mémoire de
\1. Iweins d'Eeckhoutte
Discours de M. le Baron Sur-
mont deVolsberghe,Sénateur
Discours de M. Colaert,
Bour^mestre et Membre
de la Chambre des
Beprésentants.
10 centimes Ie N°
Mercredi 7 Janvier 1903
38® Année N° 3710
PfPISS
On s'abontie rue au Beurre, 36, k Ypres,
et ik tous les bureaux de poste du royaurae.
Nous consacrons notre numétode
ce jour a la mémoire de notre regrcl-
té coucitoyen,M. Iweins d'Eeckhoutte,
en reproduisant les discours, qui ont
été prononcés sur sa tombe, et dont
nous avons promis la publication.
Nos lecteurs nous sauront gré de les
mettre a même de se rappeler la vie
et les oeuvres de notre ami et protec-
teur, et de transmettre a ceux qui
nous suivront le souvenir d'un hom-
me, qui fut, dans toute la force du ter-
me, un homme de bien.
Messieurs,
Je viens au nom du Sénat saluer une der-
nière fois.avant qu'elle soit conflée la lerre,
la dépouille mortelle de notre collègue, Mon
sieur Iweins d'Eeckhoutte.
Certes, il n'a pas fait un séjour de longue
durée la Haute Assemblée mais il avait
siégé k la Cbambre des Représentants pen
dant un peu plus de six ans. Partout il sut
acquérir l'estime de ses collègues. Son con
cours dévoué étail acquis aux travaux légis-
latifs, sans qu'il négli,. ekt les oeuvres catbo-
iiques et sociales, auxquelles il a toujours
participé.
Au Conseil provincial oil les électeurs
d'Ypres, l'avaient envoyé tout d'abord, en
1872, il remplit avec zèle les fonctions de
Secrétaire. Conseiller communal, mcmbre
de la commission des Hospices civils, mem-
bre de la commission de FInstitution Royale
de Messines, il apportait un grand soin k tous
les détails de l'Administraiion, ne négligeant
aucune occasion de redre.sser un abus.d'amé-
ïiorer les services et de faire du bien aux
pauvres et aux malheureux.
La mort i'a frappé, jeune encore. II l'a vue
venir sans craintesoumis k ia volonté
divine, mettant profit les terribles souftran-
ces de la maladie pour se préparer paraitre
devant le Souverain Juge.Dieu l'avait éprouvé
ii plus d'une reprise par la perte de plusieurs
enfants toujours il accepta le sacrifice sans
murmure et plein de résignation.
II était bon chréiien, dévoué son épouse
et ii ses enfants, dévoué enfin aux pauvres
et aux mallieureux,pour qui il se prodiguait.
II laisse sa familie et ii ses nombreux
amis l'exemple d'une vie remplie de bonnes
oeuvres et consacrée tout entière ii la défense
de la grande cause du bien.
Cher Ami, cher Collègue, nous ne vous
oublierons pas auprèn de Dieu
Messieurs,
Je remplis un honorable et douloureux
mandat en venant, au nom de la ville et de
['arrondissement d'Ypres, déposer, sur cette
tombe, le tribut de notre sympathie et de
notre reconnaissance.
11 est des hommes dont il est superflu de
faire I éloge leur vie et leurs oeuvres par
ient pour eux leur nom est sur toutes les
lèvres, et les bénédictions du peuple, plus
éloquentes et plus effiaaces que de pompeu-
ses paroles, les accompagnent, par delh le
tombeau, jusqu'au tróuede i'Eternel.
Henri Iweins d'Eeckhoutte était de ces
ames d'élite. Son bon rtnooa n'a pas besoin
de nos louanges mais il est utile d'honorer
la mémoire des hommes de bien et de signa-
Ier, k ceux qui nous suivent, l'exemple de
nos contemporains qui ont servi la cause de
la justice et de la vérité. C'est pourquoi nous
parions ici.
Vous tous, Messieurs, qui avez connu
notre ami, vous direz avec moi que la noble
existence, qui vient de s'éteindre, trop tót
hélas est digne des regrets de toute une
population.
Qu'on l'envisage dans la vie privée ou
dans la vie publique, Iweins d'Eeckhoutte
était le type du chrétien et du citoyen, le
modèle accompli de toutes les qualité3 et de
toutes les vertus, qui créent la popularité et
la rerident durable.
D'instinct il était bon, bienveillant, juste
envers tous homme de foi profonde, son
coeur était aussi indulgent que sa main était
généreuse fils, époux, père, il faisait le
bonheur des siens et,dans les grandes épreu-
ves de la vie, il les soutenait par l'exemple
de son courage et de sa résignation.
A ces qualités mattresses il joignait une
intelligence droite, un jugement sur, une
volonté calrne et, surtout, un admirable
esprit de méthode et de travail, dont la
maladie et presque la mort même n'ont pu
vaincre l'opioièlreté.
En politique, Henri Iweins d'Eeckhoutte
se rangeait du cóié de ceux qui sont inébran-
lablement attachés k nos institutions natio
nals et nos libertés constitutionnelles.
Conservateur par earactère et par convic
tion,son esprit était cependant accessible aux
idéés de son temps il ad.mettait ce que les
aspirations démocratiques présentent deiégi-
time mais il répudiait hautement les mena
ces, les excès et les violences de toute
nature. Respectueux de la liherté de tous, il
voulait la sienne entière, compléte. Jamais
pourtant il n'imposait sa volonté.
L'amour de son pays n'avait d'égal que sa
passion pour sa ville natale, dont il faisait
partout l'éloge, parlant de ses monuments,
de ses idéés, de ses moeurs, de ses habitants
qu'il connaissait presque tous.
Nous l'avons vu, toute sa vie, se mêler k
tous, de préférence aux petits, sans réserve
k l'égard de persorme.si ce n'est quelques fois
envers les grands. A l'exemple du Souverain
Maitre, il savait toujours pardonner et
oublier.
Fallait-il d'autres titres pour lui attirer la
sympathie da tous et appeler sur lui les suf
frages de ses concitoyens Faut-il s'étonner
qu'il regut successivement le mandat de les
représenter au conseil provincial dès 4872,
au conseil communal en 4891, k la chambre
des représentants en 4894, et qu'enfin le
pr.-mier de ces corps politiques.dont il avait
été pendant onze ans le dévoué secrétaire,
lui confiat un des sièges de sénateur réser
vés k notre Province
ORGANE CATHOLIQU E
DE L'ARRON DISSEM ENT
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